• 70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

     

    70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre  la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

    Il y a trois jours je vous parlais de "L'heure de vérité" de l'Abbé Pierre (1993), je ne me doutais pas qu’aujourd’hui le quotidien L’Humanité allait aussi parler de lui.

    Honte à ceux qui gouvernent la France, l’Abbé Pierre « doit se retourner dans sa tombe » en voyant le désastre concernant le problème du logement parmi tant d’autres désastres.

    Michel Dandelot

     

    70 ans après « l’insurrection

    de la bonté » de l'Abbé Pierre

    la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

     

    Il y a soixante-dix ans, l’abbé Pierre lançait un vibrant appel à « l’insurrection de la bonté ». Alors que 330 000 personnes en France demeurent sans domicile, le gouvernement a annoncé des mesures insignifiantes qui ne profiteront pas aux plus précaire.

    La rue d'Aubagne à Marseille, devenue le symbole du mal logement en France.
    © AFP/GERARD JULIEN
     

    Il fallait oser. Gabriel Attal l’a fait. Deux jours avant l’anniversaire de l’appel de 1954, par lequel l’abbé Pierre appelait à la solidarité avec les sans-logis, le premier ministre a annoncé deux mesures qui mettent à mal l’accès au logement des plus pauvres.

    L’inclusion du logement intermédiaire, destiné aux classes moyennes « hautes », dans le quota de 25 % de HLM que les communes doivent construire au titre de la loi SRU, est « une insulte à la mémoire » de l’abbé Pierre, s’alarme Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre (FAP). Il rappelle que c’est pour empêcher les parlementaires de droite d’assouplir cette règle que le fondateur d’Emmaüs avait repris son bâton de pèlerin en 2006.

    Deuxième coup de matraque, la volonté du premier ministre de confier aux seuls maires l’attribution de nouveaux logements HLM construits sur leur commune. « C’est sacrifier le relogement de dizaines de milliers de mal-logés ! » tance Manuel Domergue, soulignant que les maires n’attribuent que 21 % de HLM aux ménages prioritaires, contre 89 % pour l’État.

    Des familles et des travailleurs précaires à la rue

    Ces attaques surviennent alors que 330 000 personnes sont aujourd’hui sans domicile, contre 143 000 en 2012. Depuis 2000, sous l’effet de la hausse des prix, le logement est devenu une source de rendement pour quelques-uns – 3,5 % de la population possèdent 50 % des logements mis en location – et le principal poste de dépenses des ménages.

    « Au lendemain de 1945, les ménages consacraient 5 % de leurs revenus à se loger. On est passé à 10 % dans les années soixante-dix et à plus de 30 % aujourd’hui. Et encore, pour les plus pauvres, on atteint jusqu’à 60 % », rappelle Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Droit au logement (DAL).

    Comble du cynisme, alors que rien n’est fait pour développer une offre abordable, le pouvoir a normalisé le repli vers les marchands de sommeil par un décret qui légalise des logements jusque-là considérés comme indignes, et criminalisé, avec la loi Kasbarian, le recours aux abris de fortune.

    Le discours hostile aux pauvres est devenu monnaie courante. « Aujourd’hui, on fait peser la culpabilité sur les personnes démunies. On parle de l’assistanat des pauvres alors qu’il existe d’abord chez les riches », souligne Antoine Sueur, président d’Emmaüs France. « L’abbé Pierre, c’est le Superman des mal-logés, résume Jean-Baptiste Eyraud. S’il était encore vivant, c’est sûr, nous n’en serions pas là. »

    SOURCE : 70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre, la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ? - L'Humanité (humanite.fr) 

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    70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre  la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

    Logement : la Fondation Abbé Pierre déplore

    « une année noire » pour 2023, et cela

    risque d’empirer

    Dans son rapport annuel, la Fondation Abbé Pierre constate une année très difficile pour les mal logés. Mais les politiques mises en place en 2023, et celles annoncées pour 2024, risquent d’empirer la situation.

    70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre  la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

    JEFF PACHOUD / AFP

    La Fondation Abbé Pierre dénonce une « année noire » pour les mal-logés.

    LOGEMENT - Une « année noire pour les mal-logés ». C’est le superlatif choisi par la Fondation Abbé Pierre pour décrire l’année 2023, dans son dernier rapport sur le mal-logement paru ce mercredi 31 janvier. Plusieurs raisons expliquent cette situation alarmante, comme, entre autres, la hausse de la pauvretél’inflation des prix de l’énergie, l’augmentation des expulsions locatives ou encore la baisse des minima sociaux.

    Si ces facteurs ne sont pas nouveaux, ils se dégradent en 2023 à une « échelle [qu]’on avait pas connus les années précédentes », selon Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, que Le HuffPost a contacté. Quelques chiffres cités par le rapport suffisent à illustrer ce constat : chaque soir de novembre 2023, près de 8 000 personnes ont été refusées par le 115, faute de places, dont 2 400 mineurs, une hausse de 40 % par rapport à 2022.

    À cela s’ajoutent 26 % des ménages qui déclarent avoir eu froid à leur domicile en 2023, contre 14 % en 2020. Le nombre de personne en attente d’un logement social en 2022 est de 2,4 millions, contre 2 millions en 2017, le tout alors que la production de logements, HLM ou autres, a chuté en 2023.

    Qui plus est, les politiques lancées par le gouvernement en 2023 risquent d’aggraver la situation des mal-logés, d’augmenter le nombre de personne à la rue (au moins 330 000 personnes sans domicile fixe en 2023) et la pauvreté. Les annonces de Gabriel Attal, lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, pourraient elles aussi empirer les choses. Retour sur cette série de mesure qui fait craindre le pire.

    Une « politique de haine »

    Si le gouvernement avait fait de « réels efforts » pour modérer les expulsions locatives pendant la pandémie de Covid, il a depuis « ouvert les vannes, en demandant aux préfets d’expulser davantage », explique Manuel Domergue. En 2022, 17 500 expulsions locatives avec le concours de la force publique ont été effectuées, un chiffre record, et en hausse de 62 % par rapport à 2006.

    La Fondation Abbé Pierre craint que ce nombre augmente encore en 2023 et 2024, en partie à cause de certaines lois qu’elle considère comme répressive, comme la loi dite « anti-squat ». Adoptée en juillet 2023, elle prévoit « d’expulser tous les occupants illicites de bâtiments, y compris des locaux d’activité désaffectés », d’après le rapport. Ces personnes encourent jusqu’à trois ans de prison.

    Selon Manuel Domergue, c’est « une politique de haine envers les mal-logés ». Il déplore : « Mettre en prison des squatteurs de bâtiments ne va aider personne. Ce sont des gens qui étaient pauvres, et qui auront en plus un casier judiciaire. »

    Cette loi facilite également les expulsions, et prévoit de sanctionner les personnes qui restent dans le logement après la décision d’une expulsion définitive. « D’une part, ça n’aidera pas le bailleur à récupérer son logement. Et ça va juste enfoncer la tête sous l’eau des personnes. »

    Les ménages les plus pauvres pénalisés

    Autre point soulevé par la Fondation Abbé Pierre une circulaire transmise aux préfets en octobre dernier leur demandant de ne plus reloger les ménages Dalo dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), au nom de la mixité sociale. Lorsque ces ménages Dalo - qui font partie des plus pauvres en France - sont expulsés d’un logement, la loi oblige l’État à les reloger. Mais beaucoup de HLM au prix accessible se trouvent dans ces quartiers.

    « On ajoute un handicap à des ménages censés être prioritaires, vu qu’on leur barre l’accès à une partie du réseau HLM. C’est très choquant », s’insurge le directeur des études de la Fondation qui dénonce une forme de stigmatisation des plus pauvres : « Les ménages Dalo sont considérés comme responsables des émeutes qui ont eu lieu en juin/juillet. »

    D’autres politiques menées en 2023 risquent d’augmenter la pauvreté, et par conséquent le mal logement. « La durée maximale d’indemnisation de l’assurance chômage a baissé de 25 % quand le chômage se situe sous la barre des 9 % », alerte le rapport. À cela s’ajoute la réforme du RSA, qui conditionne notamment le versement de l’aide à 15 heures d’activité dites « de formation et d’insertion », qui sera effective en 2025.

    Quant à la loi immigration, « la plupart des articles qui touchaient les mal logés ont été censurés », constate Manuel Domergue. Il rappelle néanmoins que le gouvernement a « défendu la préférence nationale dans l’attribution des prestations sociales », ce qu’il considère comme « extrêmement inquiétant ».

    Nouvelles directives d’Attal

    Les récentes déclarations de Gabriel Attal ne font que confirmer cette politique qui ne va pas dans le sens des personnes en situation de mal-logement. Alors que certaines communes n’atteignent pas leur quota de 25 % de logement sociaux, le Premier Ministre a annoncé dans son discours de politique générale à l’Assemblée que les logements intermédiaires - des logements à loyers réglementés inférieurs aux prix du marché, plutôt accessibles pour la classe moyenne - seront désormais comptés.

    Ainsi, certaines mairies verront leur situation régularisée, sans pour autant augmenter leur nombre de logements sociaux. « Un maire pourra donc loger des cadres et dire qu’il respecte son quota. C’est vraiment à contresens des besoins », déplore Manuel Domergue.

    Qui plus est, l’attribution de ces logements sera dorénavant l’apanage des maires, alors qu’elle était répartie entre plusieurs attributaires, dont l’État. Ce dernier allouait davantage de logements aux ménages Dalo, car il est condamné s’il ne le fait pas. Au contraire des maires qui peuvent faire « des préférences communales dans l’attribution des HLM, du clientélisme et des discriminations », et ainsi pénaliser les plus précaires. Cette volonté de Gabriel Attal n’est donc « pas un cadeau pour les mal-logés », alerte le directeur des études.

    SOURCE : Logement : la Fondation Abbé Pierre déplore « une année noire » pour 2023, et cela risque d’empirer (huffingtonpost.fr)

     

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