• Guerre d'Algérie : des ONG demandent à l’État de reconnaître le recours institutionnalisé à la torture

     

     

    (PS) Merci de cliquer sur tout ce qui est écrit de cette couleur vous trouverez de nombreux articles intéressants.

    Michel Dandelot

     

     

    Guerre d'Algérie : des ONG demandent

    à l’État de reconnaître le recours

    institutionnalisé à la torture

    Guerre d'Algérie : des ONG demandent à l’État de reconnaître le recours institutionnalisé à la torture

    Des policiers armés de mitraillettes bloquent, le 29 mars 1956, une rue de la Casbah d'Alger pour effectuer des contrôles d'identité lors d'une vaste opération déclenchée par les forces de l'ordre durant la guerre d'Algérie pour juguler l'insécurité dans la ville. AFP - STF

    La France doit reconnaître sa responsabilité dans la torture pendant la guerre d’Algérie (1954-1962), ont demandé lundi 4 mars une vingtaine d’associations. Fin 2022, l’Élysée avait reconnu qu’ « il en est qui, mandatés par le gouvernement, se sont placés hors de la République. Cette minorité de combattants a répandu la terreur, perpétré la torture ». Un acte « important, courageux » mais « incomplet », plaident ces associations, qui souhaitent que soient explorées les chaînes de responsabilité qui ont permis d’institutionnaliser la torture.

    Faits, rapports et témoignages d'officiels, appelés ou citoyens à l'appui, les associations – parmi lesquelles des associations d’anciens combattants comme les Anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre ou la Ligue des droits de l’homme – estiment que « la torture comme système de guerre a été théorisée, enseignée, pratiquée, couverte et exportée par les gouvernements français, ce qui engage pleinement la responsabilité de l’État ».

    « Notre demande citoyenne est de comprendre les dysfonctionnements dans la chaîne de décisions et de commandement au sein des institutions politiques, militaires, administratives et judiciaires de l'État qui ont permis ce passage de l'emploi de la torture de la théorie à la pratique », explique au micro de Laura Martel de RFI, Nils Andersson, le président d’Agir contre le colonialisme aujourd’hui (ACCA).

    Les associations en veulent pour preuve que la torture était « enseignée dès 1955 » dans les principales écoles militaires comme Saint-Cyr et que ceux qui s'y sont opposés durant la guerre d'Algérie ont été « condamnés ». Dès 1958, le communiste Henri Alleg témoigne des tortures qu'il a subies de la part de l'armée française, dans un livre choc aussitôt interdit, La Question. Plus de quatre décennies plus tard, le général Paul Aussaresses avouera avoir pratiqué la torture.

    Il ne s'agit « ni de juger ni de condamner, mais de regarder l'histoire en face », soulignent les demandeurs, pour qui cette reconnaissance par la France « ne serait pas un acte de contrition, mais de confiance dans les valeurs de la nation ».

     

    Un regard sur le passé nécessaire au présent, ajoute Gilles Manceron, historien spécialiste de l'histoire coloniale et vice-président de l’Association Josette et Maurice Audin. « Ce n'est pas seulement une affaire d'historiens, c'est aussi un enjeu pour le présent, car si des choses ont été possibles, parfaitement contraires aux droits de l'homme, des choses analogues peuvent, éventuellement, advenir si on ne fait pas ce travail. Le discours des droits de l'homme auquel la France fait référence, est-ce que c'est une allusion vide de sens ou une référence pleine et entière ? Pour être crédible, il faut que la France fasse un travail en ce domaine. »

     

    ONG et associations, qui déplorent ne pas avoir été reçues par l'Élysée, ont publié des dizaines de témoignages de personnes torturées pendant la guerre qui a mené à l'indépendance de l'Algérie. Elles ont transmis un dossier argumenté à l'Élysée. 

    Depuis 2022, Paris et Alger multiplient les efforts pour reconstruire une relation plus apaisée, en déminant progressivement les sujets de la colonisation et de la guerre d'Algérie. Une commission d'historiens français et algériens a notamment été créée par les chefs des deux États la même année pour « mieux se comprendre et réconcilier les mémoires blessées », avait alors souligné l'Élysée.

    (Et avec AFP)

    SOURCE : Guerre d'Algérie: des ONG demandent à l’État de reconnaître le recours institutionnalisé à la torture (rfi.fr) 

    « « Le parachutage, c’est comme donner à manger à des chiens » *** Edgar Morin dénonce « le silence du monde face au carnage massif à Gaza »Par les bombes. Par les balles. Par la faim. Israël détruit les Palestinien·nes de Gaza. »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 6 Mars à 08:59

    Le fait est établi l'usage de la torture a été planifié à grande échelle. On ne peut pas en rendre seuls responsables les militaires qui l'ont pratiquée. Sa généralisation s'inscrivait dans les pouvoirs spéciaux votés le 12 mars 1956 et qui avaient conduit à confier à l'armée la police et la justice. On sait que la justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique. N'étant pas mélomane je suis pas en mesure de me prononcer en matière de musique, par contre j''ai mon appréciation dans le domaine de la justice. 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :