• Hissez haut ! « Santiano » Hugues Aufray


     « Je rentrais de la sale guerre d’Algérie où l'on m’a forcé d’aller et l’une des premières chansons que j’ai pu entendre c’est « Santiano » d’Hugues Aufray.   Plus de 52 ans après, il est toujours là, fidèle à lui-même, à ses sources, son style. Le temps a passé, Hugues restera, pour encore longtemps j'espère ».

    Juin 1963. Sur le plateau d' "Age tendre et tête de bois", Hugues Aufray et son Skiffle group interprètent "Santiano" sur un rythme endiablé. Hissez haut !   

     

    Mais tous les appelés et rappelés de la guerre d’Algérie n’oublierons jamais la première chanson d’Hugues Aufray écrite en 1958 : « Y’avait Fanny qui chantait »

     Enfin en duo avec Dorothée


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  • Le 28 septembre 2014 : renouvellement au Sénat "Combien de sénateurs resteront-ils à porter cette voix ?"

    LU DANS LA PRESSE :

    - Sauf surprise, la droite reprendra le Sénat en septembre !!!

    - La débâcle de la gauche aux municipales aura une conséquence directe en septembre prochain lors du renouvellement du Sénat, qui devrait repasser entre les mains de la droite.

    Alors, nous anciens appelés et rappelés de la guerre d’Algérie nous pouvons dire ceci « Heureusement que la Loi sur la reconnaissance du 19 mars 1962 a été rendue officielle le 6 décembre 2012, car le 28 septembre prochain combien de sénateurs resteront-ils à porter cette voix ? »

    Le 28 septembre 2014 : renouvellement au Sénat "Combien de sénateurs resteront-ils à porter cette voix ?"

    Intervention du sénateur-maire de Clamart Philippe Kaltenbach sur la reconnaissance du 19 mars

    Intervention en séance publique du Sénateur des Hauts-de-Seine et maire de Clamart, Philippe Kaltenbach, lors de la discussion de la proposition de loi portant sur la reconnaissance du 19 mars 1962 comme jour officiel de commémoration des victimes de la guerre d’Algérie et des conflits au Maroc et en Tunisie. 
    Séance du 8 novembre 2012.


    Reconnaissance du 19 mars 1962 - Intervention... par philippekaltenbach


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  •  Palestine: Un voyage. Une prison : Témoignage bouleversant d'un militant engagé *** Article écrit en 2005… en 2014 rien a changé

    Palestine: Un voyage. Une prison : Témoignage bouleversant d'un militant engagé *** Article écrit en 2005… en 2014 rien a changé

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    UNE INTRO

    ******************************

    Jacques Pous, militant anti colonialiste, a été professeur de français bénévole durant 3 mois à Bethléem. Réfractaire de l'armée française durant la guerre d'Algérie, resté fidèle à ses engagements de fraternité et de solidarité avec les peuples opprimés, il livre dans ce récit, le drame quotidien du peuple palestinien.

    On a beau dire ce que l'on voit, ce que l'on voit ne loge jamais dans ce que l'on dit." Michel Foucault. 

    10 décembre 2005 : après trois mois passés à Bethléem je reviens de Palestine.
    En France, une question fait alors la une des médias ; elle concerne le caractère supposé positif de la colonisation : un de ces débats comme les adorent les Français lorsqu'ils veulent occulter la réalité. Pourtant, si l'on veut apprécier à sa juste valeur ce qu'est et donc ce qu'a été le colonialisme il n'est pas nécessaire de se pencher sur les livres d'histoire,
    il suffit de regarder ce qui se passe en Palestine occupée ; mais encore faudrait-il n'être ni aveugle, ni sourd, ni autiste. 

    Le colonialisme sioniste, comme tous ceux qui l'ont précédé, ne peut en effet prospérer qu'en s'enracinant dans le mensonge, la fiction ou le déni. Mensonge des mots que les médias utilisent ; ainsi, là où il y a un mur de 8 à 10 mètres de haut qui balafre et enlaidit le paysage, la quasi totalité de la corporation journalistique ne voit qu'une barrière dite "de sécurité" (définition de barrière dans le Petit Robert : assemblage de pièces de bois, de métal qui ferme un passage, sert de clôture. Voir clôture, haie, palissade !). Pourquoi ne parle-t-on pas plutôt de "haie de sécurité" ? Ce serait quand même plus champêtre et plus agréable à vivre pour les Palestiniens ! Là où il y a des résistants, les mêmes ne voient que des terroristes.
    Pour désigner les bantoustans où des centaines de milliers de Palestiniens subissent une occupation qui, par sa violence et son inflexibilité, a peu d'équivalent dans l'histoire des colonisations, les médias respectueux ne parlent que de territoires alors qu'il s'agit, bien entendu, de
    territoires occupés.

    Par ailleurs, on nous demande d'admettre comme allant de soi qu'il devrait exister, pour des occupants qui spolient jour après jour les terres et les biens des autres, un quelconque droit à la sécurité ; on nous demande aussi de trouver légitime que des Russes, des Américains, des Français, des Éthiopiens, etc…, quelle que soit leur appartenance religieuse, puissent revendiquer, au nom de mythes vieux de plus de 2000 ans, un droit de propriété exclusif sur une terre peuplée depuis des siècles par d'autres ; on nous somme enfin d'admirer le modèle démocratique d'un pays qui, depuis sa naissance, a élu démocratiquement un quarteron de dirigeants ( Ben Gourion, Begin, Shamir, Sharon ) qui auraient dû, s'il n'existait pas "deux poids, deux mesures", être jugés comme de vulgaires criminels de guerre.

    A ceux qui ne savent pas ce qu'est le colonialisme, je conseille de venir vivre quelques mois en Palestine ; ils verront que le colonialisme c'est la destruction de la société autochtone, de ses structures économiques et politiques, le cantonnement, comme en Algérie, des populations colonisées dans les zones les moins fertiles, l'accaparement de l'eau et des terres (comme le fait Israël, depuis 1967, dans la vallée du Jourdain et partout ailleurs). Le colonialisme, c'est aussi le déni de la souffrance de l'Autre (si Israël reconnaissait au moins sa part de responsabilité dans ce que les Palestiniens subissent, beaucoup y verraient sûrement un geste de bonne volonté et la possibilité d'entamer un dialogue); le colonialisme, c'est le déni de la culture et de la religion de l'Autre : c'est, par exemple, à Jérusalem, le musée archéologique de Palestine, rebaptisé musée Rockefeller, dépouillé, depuis 1967, de ses plus belles pièces et laissé à l'abandon ; ce sont les mosquées détruites, ce sont les mosquées profanées comme celle de Césarée, reconvertie en café - restaurant (le Charlie's bar) ou celle de Tibériade transformée, après que la ville ait été vidée de sa population palestinienne, en simple décor touristique. Le colonialisme, ce sont encore les chrétiens de Bethléem qui ne peuvent que très difficilement se rendre à Nazareth (l'obtention d'un éventuel permis d'une journée exige en effet de longues heures de démarches humiliantes), ce sont les musulmans de Bethléem qui ne peuvent aller prier, à quelques kilomètres de chez eux, à Jérusalem, au Haram esh-Sharif (l'esplanade des mosquées), le troisième Lieu Saint de l'Islam. Mais, nous dira-t-on, et c'est ce qu'ont dit les députés français au sujet de la colonisation en Afrique, le colonialisme construit des routes, des barrages, des adductions d'eau, il fait fleurir le désert, il développe l'agriculture, l'industrie et le commerce ; il favorise la libre circulation des biens et des personnes… Il y a, en effet, en Palestine occupée, de magnifiques routes de contournement (by pass roads) qui mènent aux colonies mais sont interdites aux Palestiniens ! Mais pourquoi se plaindre puisqu'on peut, comme cela m'est arrivé, faire un aller-retour Bethléem - Naplouse en seize heures au lieu de deux, emprunter les belles routes palestiniennes qui vous obligent à contourner les colonies, à faire en plus d'une heure ce que l'on pourrait faire en dix minutes, à passer sous des routes interdites où circulent aussi facilement que chez nous des voitures qui ont le privilège, elles, d'avoir les plaques minéralogiques israéliennes.  Enfin, dans un système colonial, ce sont surtout les plus faibles qui souffrent, les enfants en particulier ; j'ai pu malheureusement le constater au cours des nombreuses visites que j'ai faites auprès des enfants qu'en collaboration avec Inash al-Usra nous parrainons ; c'est, à Bethléem, Ibrahim dont le père, bloqué à un check-point, est décédé faute de soins ; à El Janiya, c'est Amir, le benjamin de 6 enfants, dont le père souffre de troubles mentaux à la suite des coups reçus de la part des Israéliens ; c'est Ahmad, dans une famille de 10 enfants dont le fils aîné a fait 16 mois de prison, qui végète dans le camp de Al-Aroop ; c'est, dans le camp de Talouza, Ameer, ses parents, ses 5 frères et ses 2 sœurs qui, après plus de 50 ans, rêvent encore du jour où ils pourront retourner dans leur ville de Haïfa ; c'est enfin, à Al Qatanna, Nadia (13 ans) dont le père a été emprisonné à vie quand elle avait deux mois et auquel elle ne peut rendre visite que tous les deux ou trois ans, selon le bon vouloir des autorités d'occupation.

    Ainsi en va-t-il du quotidien des Palestiniens, fait de souffrance, de frustration, d'humiliation et de résistance. Aucun discours sur l'antisionisme, l'antisémitisme ou la diabolisation supposée d'Israël ne pourra occulter cette réalité ; les faits sont têtus ; il s'agit seulement de les faire connaître. Quant à notre Occident, il serait temps qu'il en finisse avec ses ingérences. Durant des siècles, nous n'avons eu de cesse d'apporter à l'Autre d'abord la vraie religion, puis la civilisation et la modernité et enfin les Droits humains et la démocratie ; il serait temps que cela cesse. Les Palestiniens ne veulent plus qu'on leur dise pour qui ils auraient ou non le droit de voter ; ils ne veulent plus que l'on accorde le droit du retour à ceux qui ne sont jamais partis et qu'on le refuse à ceux qui ont été chassés de leurs maisons et de leurs terres ; ils ne veulent plus de faits accomplis qui créeraient le Droit ; ils pensent que tout peuple a le droit de vivre libre et c'est pourquoi ils affirment que la lutte contre toute forme de colonialisme a été et sera toujours légitime.

     Jacques Pous 

    SOURCE : http://www.palestinefr.net/modules.php?name=News&file=article&sid=88


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  • "Tous les combats de Madeleine Riffaud"  Un article d’Alain Ruscio, historien

    Madeleine Riffaud

    Considérée comme une des plus jeunes résistantes pendant la seconde Guerre Mondiale, Madeleine Riffaud est connue pour avoir abattu un officier nazi en plein Paris. Arrêtée, torturée puis condamnée à mort, elle est miraculeusement sauvée par un échange d'otages au début de l'insurrection parisienne.
    Marquée à jamais par cette période à la fois intense et dramatique de sa vie, Madeleine Riffaud devient correspondante de guerre et grand reporter ! Ses engagements la mènent en Europe, en Asie et en Afrique où elle couvre différentes guerres jusqu'en 1973.

    Résistante, militante anticolonialiste, puis journaliste, repoussant toujours plus loin les limites de l’investigation, Madeleine Riffaud a fêté ses 90 ans, ce 23 août 2014. L’occasion de revenir sur un parcours exceptionnel.  

    Ce 23 août 2014, Madeleine Riffaud – mais elle est, elle reste, pour des milliers de ses amis, Madeleine, tout simplement – a 90 ans. La connaissant, nous savons déjà que nous allons subir ses foudres, pour ne pas dire plus, de rappeler ce simple fait. « Je n‘ai jamais fêté mes anniversaires, ce n’est pas maintenant que je vais commencer ! » Et pourtant, Madeleine doit l’accepter : son destin appartient un peu à la grande communauté de ses amis, de ses camarades. Et nous avons bien le droit, nous, de saisir chaque occasion pour lui dire combien nous l’aimons, nous l’admirons. Un jeune cinéaste franco-vietnamien, Philippe Rostan, avait réalisé, il y a quelques années, un film remarqué, les Trois Guerres de Madeleine Riffaud (Résistance, Algérie, Vietnam). Nous pourrions ajouter : … et tout le reste, alors ? Elle a 18 ans lorsqu’elle établit le contact avec la Résistance à la faculté de médecine de Paris. Elle y adopte le nom de guerre de Rainer (clin d’œil internationaliste au grand poète allemand Rainer Maria Rilke). Et son courage amène ses camarades de lutte à lui confier des missions de plus en plus périlleuses. En 1944, alors que la Wehrmacht est partout en recul, la Résistance décide de franchir un cran dans la lutte armée dans la capitale, avant l’arrivée des troupes alliées. « Nous voulions que Paris se libère elle-même », rappelle-t-elle (Madeleine Riffaud toujours en Résistance, film de Jorge Amat). Elle est volontaire pour une mission périlleuse : abattre un officier allemand. Elle passe à l’acte sur le pont de Solferino. « Neuf balles dans mon chargeur / Pour venger tous mes frères / Ça fait mal de tuer / C’est la première fois / Sept balles dans mon chargeur / C’était si simple / L’homme qui tirait l’autre nuit / C’était moi. » Arrêtée par un milicien, livrée à la Gestapo, torturée, condamnée à mort, elle échappe in extremis au peloton d’exécution grâce à un échange de prisonniers. Cela se passe le 19 août, au moment précis où commence l’ultime combat pour la libération de Paris. Madeleine, rejoint son groupe, Saint-Just (quel plus beau nom trouver ?), commandé par le capitaine Fénestrelle, dont elle prend le commandement d'un détachement et sera élevée au grade de lieutenant FFI. Le 23 août, ce groupe prend d’assaut et bloque un train blindé allemand au tunnel des Buttes-Chaumont. 23 août 1944 ? Le jour de ses 20 ans. Mais pour elle, pas de trêve : le 25, elle est, toujours à la tête de sa compagnie, à l’assaut du tout dernier bastion allemand, la caserne de la place de la République. C’est ce jour-là que de Gaulle prononce sa célèbre phrase : « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !... » Libéré par son peuple, oui. Mais à ce moment, Michel Tagrine, jeune héros FTP de 22 ans, compagnon d’armes de Madeleine, vient d’être fauché, l’un des derniers martyrs de la Libération. Ce soir-là, raconte Madeleine, alors que tout Paris riait, nous, ses compagnons d’armes, pleurions comme des gosses… Cette première expérience exceptionnelle, cette Résistance d’une très jeune femme, sera plus tard contée par elle sous le titre « On l’appelait Rainer ».

    « Ta place est en France, pour y éclairer ton peuple, pour y participer aux luttes »  

    C’est ensuite, après la Libération, une nouvelle vie, le tourbillon un peu fou de la victoire, d’un début de célébrité. « Je suis tombée dans la légalité comme on plonge les fesses dans un seau d’eau froide », dit-elle (film Jorge Amat). Elle rencontre les dirigeants du PCF, fait la connaissance d’Éluard, de Picasso (qui fera plus tard son portrait), d’Aragon, de Vercors, à qui elle voue depuis une grande admiration. Elle devient l’épouse de Pierre Daix, un autre héros de la Résistance, dont elle se séparera dès 1947. Madeleine dit : « À cette époque, je ne savais que manipuler les armes. » Trop de modestie ! Il n’y a pas que cela : elle écrit. Des poèmes. Et magnifiquement. Son premier ouvrage, le Poing fermé, est préfacé par Paul Éluard. Simultanément, elle choisit la carrière journalistique. Elle entre à Ce soir, alors l’un des grands quotidiens progressistes français, dirigé par Aragon. Elle y croise une grande, grande dame, qui sera d’une influence déterminante sur le cours de sa vie : Andrée Viollis, naguère auteure de SOS Indochine (1935). Andrée Viollis lui présente alors Hô Chi Minh, en visite officielle en France pour tenter d’éviter le déclenchement de la guerre d’Indochine – ce qu’il ne parviendra pas à faire. Madeleine a gardé un souvenir ému de cette première rencontre (il y en eut tant d’autres !). L’oncle Hô lui dit : « Ma fille, le journalisme est un métier. Apprends, apprends, puis ensuite viens me voir dans mon pays. » Ce qu’elle fit dix ans plus tard. Entre-temps, de Ce soir, elle est passée à la Vie ouvrière, où elle participe, par la plume, aux campagnes de la CGT (appel de Stockholm, luttes contre la guerre d’Indochine, notamment lors de l’affaire Henri Martin). Elle trouve pourtant, toujours, le temps de poursuivre une carrière littéraire (le Courage d’aimer, recueil de poésies, les Baguettes de jade, récit romancé des rencontres faites avec la délégation vietnamienne, notamment du poète Nguyen Dinh Thi, lors du festival de Berlin, en 1951). La guerre « française » d’Indochine, justement, s’achève. Madeleine avait été de ceux qui, depuis le début, avaient soutenu l’indépendance du Vietnam, avaient prédit les impasses tragiques de la politique française. Diên Biên Phu leur donna raison. Madeleine est volontaire pour partir, toujours pour la VO, couvrir les tout premiers temps de l’existence du nouvel État indépendant vietnamien, installé à Hanoi. Mais aussi, pourquoi le masquer, pour retrouver Nguyen Dinh Thi. Elle passera là, sans doute, les plus belles années de sa vie, au milieu de ce peuple qui alors commence la reconstruction, croyant éviter une seconde guerre, contre les États-Unis cette fois. Sa proximité avec Hô Chi Minh est une chose connue de tous. Pour beaucoup, Madeleine est un peu « la fille française de l’oncle ». Épisode heureux, épisode trop court. « Ta place est en France, pour y éclairer ton peuple, pour y participer aux luttes », lui dit alors Hô. Grandeurs et douleurs de l’engagement…

    Elle échappe miraculeusement à un attentat de l’OAS mais est gravement blessée 

    Nous sommes alors en 1956. Depuis deux ans, une nouvelle épreuve vient de commencer. L’aveuglement colonialiste, qui n’a aucune limite, amène les dirigeants français à engager le pays dans une nouvelle guerre, en Algérie. C’est pour l’Humanité, cette fois, que Madeleine va reprendre le combat. Elle intègre l’équipe prestigieuse de la rubrique internationale, dirigée par Pierre Courtade, où elle se fera des amitiés définitives, les si regrettés Yves Moreau, Robert Lambotte, Jean-Émile Vidal, François Lescure… Madeleine va partager tous les combats de ce journal. De Paris, elle écrit des pages émouvantes (qui a pu oublier son « Adieu aux martyrs de Charonne » ? ses polémiques, elle, l’ancienne résistante, avec l’ex-collabo Papon devenu préfet de police ?). Mais ce diable de femme n’aime que le terrain. Avec l’accord de son journal, elle part, clandestinement, en Algérie, avec les dangers encourus que l’on imagine, en cette période où les « ultras » de l’Algérie française haïssent les journalistes de métropole et tout ce qui ressemble à la gauche. Alors, une journaliste communiste… Elle échappe d’ailleurs miraculeusement à un attentat de l’OAS mais est gravement blessée. La guerre d’Algérie se terminant comme la précédente, en Indochine, par l’accès à l’indépendance du peuple colonisé, Madeleine est de retour à Paris. Pas pour longtemps. Le cycle infernal des guerres menées par l’Occident contre la liberté des peuples ne cessant pas, c’est de nouveau sur le Vietnam que l’actualité braque ses projecteurs. Là, les États-Unis, prenant le relais de la France coloniale – c’est l’époque où le monde ne voit que le beau sourire de Kennedy, oubliant un peu vite l’impérialisme américain –, ont décidé d’ériger une barrière « contre le communisme », en fait d’interdire au peuple vietnamien de s’unir et de choisir son destin. Madeleine, qui a évidemment gardé le Vietnam au cœur, y repart, toujours pour l’Humanité. Ce journal aura alors sur place un tandem d’exception : Charles Fourniau, historien devenu un temps journaliste, pour les analyses de fond, les éclairages indispensables ; Madeleine Riffaud, pour le vécu, la sensibilité. Madeleine l’intrépide est sur le terrain, parmi ses sœurs et ses frères vietnamiens, au sud, Dans les maquis viêt-cong (titre d’un ouvrage paru en 1965 reprenant ses reportages) ou Au Nord-Vietnam : écrit sous les bombes (autre ouvrage, 1967). Ses reportages d’ailleurs dépassent largement le lectorat habituel de l’Huma. Ses textes sont traduits dans plusieurs langues, les micros se tendent vers elle à chaque nouvelle étape de la lutte du peuple vietnamien. Enfin, Madeleine ne sait pas seulement écrire : elle parle. Tous ceux (une génération entière !) qui sont venus l’écouter à la Mutualité raconter, toujours avec des détails choisis, significatifs, teintés souvent d’humour, le quotidien de la résistance du Vietnam, n’ont pu oublier la sensation de cette femme, apparemment frêle, à l’héroïsme (elle n’aime pas, mais pas du tout, le mot) tranquille, parlant simplement des dangers encourus.

    « Trois guerres de Madeleine Riffaud », « trois victoires partagées »

    Cette phase américaine de la guerre du Vietnam s’achève en 1975. Madeleine, à sa place, celle d’une journaliste-écrivain-témoin d’exception, y a contribué. Les « trois guerres de Madeleine Riffaud » s’achèvent. On pourrait plus précisément dire les « trois victoires partagées »… Madeleine continue ensuite ses combats humanistes de mille manières. L’une d’entre elles est de se couler incognito, durant plusieurs mois, dans la peau d’une aide-soignante, de connaître là encore de l’intérieur le travail, les luttes, les espoirs et parfois les désespoirs du personnel hospitalier. Au terme de cette expérience naîtra un livre choc, lu encore aujourd’hui, sur la vie quotidienne de ces autres héroïnes, les Linges de la nuit. Même si les années ont passé, elle est encore et toujours active. L’un des derniers témoins de la Libération de Paris, elle est très sollicitée, en ce 70e anniversaire de ce grand événement. Et le Vietnam, toujours, la taraude… On l’a vue, il y a quelque temps, sur le parvis des Droits-de-l’Homme, aux côtés d’Henri Martin, dénoncer les effets terribles de l’agent orange, aujourd’hui encore, sur les enfants de ce pays. Elle était présente, parlant debout, droite, une heure durant, lors de la soirée d’hommages qui fut rendue récemment au Centre culturel vietnamien, à elle-même, à Raymonde Dien, elle aussi présente, et à Henri Martin. Alors, oui, nous savons que nous allons nous faire houspiller. Mais nous prenons le risque de dire, avec tant d’autres : « Bon anniversaire, Madeleine. »

    SOURCE : http://www.humanite.fr/tous-les-combats-de-madeleine-riffaud-549826

       


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  • Henry Pouillot « Mon Premier témoignage public relatif à mon séjour à la Villa Susini »

     

    http://www.henri-pouillot.fr/spip.php?article15&lang=fr 

    C’est le premier témoignage que j’ai rendu public sur la Guerre d’Algérie, et mon séjour au sein de la Villa Susini, témoignage qui fut donc très remarqué

    Voici le premier texte rendu public le 12 janvier 2001

    Transmis à l’Humanité et au Monde, Charles Silvestre et Florence Baugé, en publieront chacun de larges extraits.

    A partir de la publication de ce témoignage, ce furent de nombreux contacts, des demandes de compléments de témoignages.

    Henry Pouillot « Mon Premier témoignage public relatif à mon séjour à la Villa Susini »

    Pour le respect de la Vérité Historique - La Torture en Algérie : Une horreur, une honte pour la France

    Jeune, comme la majorité de l’époque, je n’avais pas envie de "faire" cette guerre d’Algérie. Mon père ayant "fait" celle de 14/18, gravement blessé, gazé, il en avait gardé de lourdes séquelles. Gamin à la fin de la guerre 39/45, j’avais conservé les souvenirs des bombardements des ponts de la Loire avec ses bombes qui tombaient plus nombreuses à quelques kilomètres de l’objectif que sur le point prévu avec son lot de maisons détruites et même de morts civils. J’avais également été marqué par le comportement des soldats allemands "occupants" lorsqu’ils passaient "réquisitionner" les pommes de terre, les fruits… J’avais été traumatisé en apprenant qu’un ami de la famille, fut exécuté comme otage en représailles contre des actes de la Résistance. Et puis les récits de personnes qui sont revenus par miracle des camps de la mort, commentant les tortures qu’elles avaient subies, m’avaient "vacciné" pour penser qu’il n’était pas admissible que cela puisse se reproduire.

    Alors, probablement à partir de cette expérience, simplement à partir de mon cœur, sans appartenance ni engagement politiques, j’ai participé à des manifestations pour dire non à la guerre d’Algérie, je me suis fait arrêter plusieurs fois : j’ai été fiché comme "subversif". Comme beaucoup de jeunes j’ai tenté de prolonger mon sursis d’incorporation pour ne pas y aller. Malgré tout, j’ai fait presque 27 mois, dont une dizaine à Alger, juste à la fin de cette guerre.

    Ce que je rends public aujourd’hui, par ce texte, je ne l’avais encore jamais dévoilé, même pas à mes plus proches : frères, sœurs, femme, enfants, amis. J’avais seulement évoqué, que j’avais vu des actes de torture, que mon séjour en Algérie avait été très dur, mais j’avais toujours fui les questions à ce sujet. C’est un miracle que j’en sois revenu, mais au fond de moi, j’avais une très profonde honte de ce qui s’était passé. Souvent j’ai repensé à cette période et tenté d’analyser comment des actes aussi odieux pouvaient se dérouler.

    Ce qui est surprenant, c’est que mon "passé" de "subversif" (terme employé par l’officier me justifiant que je ne pouvais pas prétendre concourir aux E.O.R. après mon action contre la guerre) ne m’a pas suivi en Algérie, et je me suis retrouvé affecté bizarrement dans le service d’officier de renseignement du 184ème bataillon du Train à la Villa SUSINI d’Alger. Ce service était chargé de "collecter" toutes les informations possibles sur les activités du FLN en particulier à ALGER.

    Mon "baptême", si j’ose dire, c’est le surlendemain de mon arrivée : un appelé à 4 jours de la quille se fait tuer à Belcourt parce qu’il avait, seul, demandé dans la rue ses papiers à un algérien qu’il ne connaissait pas comme habitant le quartier. Cela à provoqué des représailles : les militaires de ce régiment sont partis, en commando "venger" le copain. Le bilan effectué au retour de cette "opération" punitive par les différents groupes y ayant participé était de plus de plus de 400 personnes exécutées. Cela avait duré presque tout l’après-midi : tous les hommes trouvés dans les logements (c’est-à-dire de 14 à 80 ans) étaient abattus devant les femmes et les jeunes enfants. Nous écoutions bien évidemment EUROPE 1 (à l’époque c’était la radio "branchée" pour les jeunes que nous étions) et c’était un des liens essentiels pour savoir ce qui se passait en métropole. Au bulletin d’information du soir, le journaliste a évoqué ce fait, en gros de la façon suivante : un jeune appelé ayant été tué une opération de bouclage a eu lieu, de nombreux tirs ont été entendus tout au long de l’après-midi et 4 algériens ont été tués en tentant de fuir.

    La semaine suivante, un dimanche, j’ai une permission pour aller dans une famille algéroise. Il était environ 10h, j’y allais pour déjeuner. Il n’était pas question de rester en uniforme, seul, pour traverser le quartier de BELCOURT même avec un pistolet à la ceinture. Comme chaque militaire dans ce cas, dans les premières toilettes je me change en civil (cette pratique bien que non autorisée théoriquement était tacitement très vivement conseillée), mais j’avais été repéré, je me suis trouvé avec une arme sur la tempe, j’ai entendu le clic : la balle n’est pas partie, mon geste de défense a fait fuir ce jeune combattant FLN. Je suis rentré dans le café européen tout à côté, je suis resté sans doute plus d’une heure assis tremblant, hagard, incapable de sortir un mot. J’ai enfin pu prévenir par téléphone ces amis que j’étais bloqué au dernier moment et que je ne pouvais pas venir. Mais j’étais conscient de l’état où j’étais, et que si je rentrais au cantonnement, je ne pourrais pas cacher ce traumatisme et que cela allait très certainement déclencher de nouveau une expédition punitive, dès que j’aurais expliqué les raisons de mon état. Moralement, pour moi, il n’était pas concevable que plusieurs centaines d’innocents soient encore exécutés de cette façon, même si j’avais échappé de très peu, et par miracle, à la mort. Je suis donc resté une bonne partie de l’après-midi dans ce café, dans une sorte d’état second. Quand je suis enfin rentré, j’étais encore totalement impuissant à camoufler mon état, j’ai dû reconnaître ce qui s’était passé, j’ai failli de plus, être lynché, parce que certains sont allés jusqu’à considérer que mon attitude était une allégeance au FLN, parce que la seule réponse à un tel acte était l’expédition "corrective". Sans l’intervention d’un officier supérieur que j’ai pu obtenir assez vite, par chance, je ne sais pas ce qui se serait passé.

    Si je cite ces 2 faits, c’est bien pour tenter d’expliquer le climat vécu par le contingent à ALGER à ce moment là (fin juin, début juillet 1961).

    Par rapport à la torture proprement dite, je pourrais rapporter des dizaines, des centaines même de faits auxquels j’ai assisté comme témoin "privilégié". C’est vrai que mon affectation à ce service d’officier de renseignement m’avait tout spécialement placé à la pointe de ces pratiques. J’étais basé à la Villa SUSINI, "célèbre" par ses exactions. A la période où j’y étais, les cuves d’acide où les corps se dissolvaient tout seuls avaient disparues, cela ne restait qu’une "plaisanterie" souvent reprise comme un peu de nostalgie.

    Fort d’être considéré comme l’intellectuel (baccalauréat en poche) du groupe (une vingtaine) j’ai obtenu assez facilement d’être plutôt affecté de préférence à des tâches de secrétariat, téléphone, chauffeur, pouvant ainsi éviter de participer directement à ces pratiques ignobles. "Notre" vocation était de "collecter" tous les renseignements possibles sur les activités du FLN à Alger, et de fait par tous les moyens.

    Dès qu’il y avait un attentat nous étions appelés, et les témoins étaient embarqués à la Villa pour être questionnés. Toute personne présente sur les lieux était, a priori, suspecte de sympathie à l’égard du FLN. A partir de là une "arrestation" était "logique" et devait permettre de glaner des informations. La remise en liberté était envisagée quelques heures plus tard ou après quelques jours quelque fois plus d’une semaine sans aucune formalité administrative : la seule systématique était le fichage. Les interrogatoires dans un bureau, c’était le début. Ils étaient généralement "musclés" : les ecchymoses, voire les mâchoires ou membres cassés, étaient classiques. Pour frapper, il y avait parfois le poing mais plus souvent le gros ceinturon de cuir ou la crosse du pistolet. Très rarement ces personnes arrêtées livraient des informations. Si elles n’avaient jamais été raflées auparavant, ne figuraient pas sur les fiches, n’étaient pas homonymes ou membres présumés de la famille de terroristes recherchés, elles étaient relâchées assez vite.

    Dès qu’une personne était suspectée d’être membre du FLN ou d’avoir aidé un partisan, son cas devenait bien plus sérieux et la tournure des interrogatoires pouvait durer des semaines. Le sous-sol de la Villa comprenait une très grande salle une ou 2 plus petites et de multiples pièces (du type des caves des HLM, un tout petit 2m sur 2 m) qui servaient de cellule pour une à six personnes. Il n’y avait pas de point d’eau, évidemment pas de WC, juste une couverture par personne, jamais lavée, comme seul mobilier pour dormir à même le sol. Ces détenus n’avaient que la possibilité de faire leurs excréments dans ces cellules, il était très rare qu’ils soient autorisés à utiliser les toilettes. Il leur fallait ensuite ramasser, souvent avec leur main les excréments pour les porter dans les W-C. Un coup de jet d’eau terminait le ménage. Autant dire que, avec la chaleur de l’été à Alger, (même un peu modérée par le sous-sol) les odeurs étaient souvent insoutenables. Il n’était pas question que ces détenus puissent se débarbouiller, se raser, … leur seule toilette était la mise à nu et le jet d’eau. Comme nourriture, rarement plus d’un quart de baguette par jour, pour ceux qui étaient là depuis quelque temps, parfois un peu de semoule, un peu d’eau de temps en temps.

    Il y avait généralement moins de femmes retenues, mais leur traitement était identique à ce sujet, et très souvent elles étaient dans des cellules avec des hommes. La question des menstruations n’était surtout pas prise en compte. La culture musulmane, et la promiscuité avec les hommes détenus, et les sévices subis font que ces femmes ont du être traumatisées à un degré difficilement admissible.

    Théoriquement, les détenus dans cette villa ne l’étaient que pour un court moment : une sorte de garde à vue sans avoir besoin de la moindre justification, avec une durée très souple entièrement laissée à l’appréciation de l’officier commandant le service. Celui qui avait été pris dans ce filet pouvait être purement relâché si vraiment aucun soupçon ne pouvait être retenu ou envoyé à Maison Carrée s’il y avait un infime doute pour être incarcéré afin de poursuivre l’instruction sur son "rôle" dans l’activité FLN.

    Les interrogatoires qui se passaient dans cette grande salle du sous-sol de la Villa étaient généralement horribles. Il y avait 2 ou 3 tables, l’une pour celui qui conduisait les interrogatoires afin de pouvoir consigner quelques notes, quelques chaises. Généralement le détenu devait se mettre nu. L’état major ayant expliqué que de cette façon, celui qui était interrogé ne pouvait que se sentir inférieur et plus facilement contraint à parler. Le traitement était identique pour les femmes. La plupart des interrogatoires qui se passaient en sous-sol étaient fait sur la table souvent trop courte pour que la personne soit complètement allongée, souvent attachée aux pieds de la table par les membres. Et là l’horreur pouvait durer des heures, reprendre chaque jour que durait la détention. Entre les coups en tout genre (poing, bâton, pistolet, ceinturon,..) sur toutes les parties du corps, les cheveux arrachés, le jet d’eau, les viols par bâtons, pistolets dans l’anus.. les séances de l’électricité "gégènes" bricolées, où le 110 volts (à l’époque le 220 n’était disponible en domestique) manipulé avec les 2 fils touchant 2 parties du corps, ou un fil fixé à la table métallique et l’autre se "promenant" sur tout le corps. Le raffinement pouvait aller très loin. Les parties sexuelles étaient très souvent des cibles privilégiées comme les seins des femmes. Les blessures avec les lames de couteaux étaient aussi très nombreuses. Par contre les consignes étaient rappelées de temps en temps : pas de problèmes à l’intérieur de la Villa (il n’y avait pratiquement pas d’interdictions), mais dès qu’un algérien passait la porte vers l’extérieur, il ne devait pas porter de marques trop suspectes afin qu’il n’y ait pas de risque de réaction de la commission de la Croix Rouge ou d’avocats qui tentent de "faire du bruit" pour rien.

    Très rares sont les femmes qui en plus n’ont pas été violées par des soldats. Les plus âgées y échappaient parfois, par contre les plus jeunes et surtout si elles avaient un joli corps, mariées ou non devaient subir l’outrage. De nombreuses n’ont été arrêtées que pour assouvir les "besoins" sexuels de quelques-uns. Il arrivait alors que ces femmes passent la journée dans la cave et quelques nuits dans des chambrées avec peut-être une trentaine de rapports dans cette période et ce pendant plusieurs jours puis soient relâchées simplement. Quand on connaît la culture musulmane avec ses lois de rigueur : nécessité de la jeune fille d’être vierge pour pouvoir être mariée, la possibilité d’être répudiée si elle a été "touchée" par un autre homme que son mari.. alors ces victimes l’étaient encore plus que si de tels actes s’étaient produits en Métropole à l’encontre de femmes de culture judéo-chrétienne. En effet, en plus du traumatisme terrible du viol, elles devenaient des proscrites dans leur société, obligatoirement rejetées, dans l’impossibilité de pouvoir trouver une aide, un réconfort moral, de créer un foyer ou de reprendre la vie de couple précédent. Et le témoignage (dans le journal Le Monde) de ce fils "né Français par le crime", à la suite d’un viol collectif de sa mère par des soldats français n’est pas surprenant : sa mère survit depuis, dans un cagibi qu’elle s’est fabriqué avec une bâche et de la tôle, à demi enfoui sous terre entre 2 tombes dans un cimetière.

    Il y a eu de temps en temps quelques algériens d’origine européenne qui ont été arrêtés : les interrogatoires pouvaient être très musclés, mais l’officier était toujours présent, mais je ne me souviens pas de séances de torture. Ils n’étaient pas enfermés non plus dans la cave, et étaient généralement très rapidement déférés à la prison/caserne de Maison Carrée.

    La corvée de bois existait aussi à Alger. L’expression était reprise même si l’exécution sommaire sans procès était pratiquée également un peu différemment : généralement le rapport concluait que lors d’une d’un déplacement en vue de reconstitution du déroulement d’un attentat le présumé auteur avait tenté de s’évader en sautant du véhicule qui le transportait vers les lieux de reconnaissance et qu’il n’avait pas répondu aux sommations. Pendant les 9 mois passés dans ce service, j’ai du rédiger une quinzaine de ces rapports, mais il y a sûrement eu des accidents de ce genre qui n’ont pas eu de conclusion officielle. Je me souviens d’une fois où 2 jeunes hommes sont venus demander des explications : ils voulaient savoir comment il se faisait qu’officiellement leur frère était mort en voulant s’évader et que le corps qu’on leur avait rendu était mennoté et les chevilles liées. Leur curiosité leur a coûté une bonne semaine d’enfermement et de traitements "classiques" de la Villa pour leur apprendre à ne pas oser avoir des pensées subversives et leur faire comprendre qu’ils étaient désormais repérés comme des suspects de premier plan, certainement des meneurs FLN, à qui il pourrait arriver la même chose qu’à leur frère, s’ils étaient rencontrés dans des circonstances douteuses.

    Le Service de cette Villa SUSINI gérait également le fort de Diar el Mahçoul tout proche. Cet endroit permettait en particulier de stocker les rafles importantes (150 / 200 parfois) qui étaient faites, par exemple quand des sifflets ou you-you accueillaient des soldats en patrouilles dans le secteur, près des marchés. Cela permettait un premier filtre : la Villa ne pouvait, même en tassant bien, "héberger" qu’une petite centaine de personnes. A ce sujet, je ne peux que rapporter un témoignage que je n’ai pu contrôler personnellement à l’époque. A la suite d’une de ces types de rafles une cinquantaine de personnes ont été descendues dans une sorte de salle en sous-sol dont le seul accès était une échelle mobile. Cette salle devait faire environ 50 m2 à 4/5 m de profondeur, avec juste une ouverture ronde de 1,5m de diamètre : la seule lumière et pas d’eau, pas de W-C. Pendant la semaine passée où tout le monde est resté au fond, hommes et femmes ensemble avec les excréments, la seule nourriture a été quelques quignons de pain. Un seau d’eau était descendu de temps en temps pouvant servir pour la toilette et boire. Quand il y avait trop de cris c’était un coup de jeu d’eau. Tout le monde a été relâché (mais fiché) parce qu’il a eu plusieurs malaises assez sérieux et la peur de décès qui se seraient peut-être su.

    Il faut aussi parler des enquêtes à domicile. La majeure partie des arrestations, perquisitions se faisaient de nuit, pendant le couvre feu. La visite étant effectuée, à priori au domicile de suspects FLN, il était "possible" de tout faire. Tout le logement était complètement "fouillé" c’est à dire totalement mis sans dessus dessous. Il était "autorisé" (au moins tacitement) de prendre ce qui plaisait : objets de cuivre, beaux tapis, bijoux… L’argent liquide était généralement considéré comme le résultat de collectes du FLN, d’où confisqué et preuve complémentaire d’allégeance au FLN. Tout le monde homme, femme, enfant était fouillé et généralement en faisant mettre tout le monde nu. La plupart du temps les hommes étaient embarqués. Il n’était pas rare que une femme ou jeune fille soit violée à cette occasion, et devant tout le reste de la famille.

    Comme le dit l’éditorial de l’Ancien d’Algérie, la torture n’était pas l’apanage de toutes les unités opérationnelles en Algérie, mais très répandue, et un certain nombre avaient par contre la triste vocation d’être spécialisées dans cette besogne. Il est vrai que, principalement dans les montagnes, hors d’Alger, des grandes villes, des militaires pris lors d’embuscades étaient également victimes de faits similaires. Le Commandement de l’Armée, qui est responsable selon moi du comportement des soldats, n’avait souvent pas besoin d’être très présent, il agissait souvent dans l’ombre et laissait faire, entretenant seulement le climat d’insécurité, de peur des appelés. Une question vient naturellement à l’esprit : pourquoi ce "travail" de la torture dont je porte témoignage était-il généralement et prioritairement réalisé par des appelés ? Ceux-ci n’étaient à priori par prédisposés à être des tortionnaires, mais de simples citoyens comme la majorité des français de l’époque. Par rapport à la conscience, la morale de ces actes, j’analyse le comportement des appelés de la façon suivante : Je serais tenté de dire qu’il y avait 5 catégories :

    - Ceux qui avaient fait un choix "politique" dès le début, en refusant de porter les armes, en "désertant", je les admire, il fallait un courage considérable et sans doute déjà un engagement militant assez organisé.

    - Ceux qui avaient admis, sans se casser la tête, que le commandement militaire avait certainement raison, et que pour obtenir des renseignements, des aveux, il n’y avait que la torture comme moyen d’action face à ceux qui n’étaient pas de vrais soldats de libération, mais des barbares.

    - Ceux qui se sont trouvé dans des unités où la torture n’a pas été pratiquée, au moins dans la période où ils ont effectué leur service. Ils en ont entendu parler, mais sans pouvoir se rendre compte réellement de ce que cela était, concrètement. Ils ont été nombreux. A Alger, dans la période où je peux témoigner cela devait pouvoir représenter près des ¾ des appelés, peut-être même plus.

    - Ceux qui, les plus nombreux de ceux qui ont participé à la pratique de la torture, ont été pris dans l’amalgame. Il ne faut pas oublier qu’à 20 ans sans expérience de "combat" social, découvrant cette réalité, il est difficile de savoir comment pouvoir réagir. Il existe un effet de groupe, d’un groupe en place qui agit en fonction de règles établies par les ordres, la pratique, une "expérience"… et les jeunes arrivent un par un dans ces unités. Comment pouvoir contester quelque chose à l’armée ? De plus dans ces unités "spécialisées" un refus d’obéissance, une contestation n’auraient pu être que certainement considérés comme des actes de haute trahison militaire avec au minimum le tribunal militaire à la clé. Les officiers de carrière n’avaient même pas besoin de forcer les appelés, il leur suffisait de transmettre les informations du commandement de l’armée sur les attentats, les jeunes du contingent qui avaient été tués ou torturés (ou les 2) : la liste quotidienne était longue. Avec quelques commentaires le climat de volonté de vengeance était garanti. Il suffisait d’entretenir les braises pour que le feu ne s’éteigne pas. Et donc très vite, avec ce martelage psychologique de l’encadrement ces appelés pensaient que c’était la seule manière d’obtenir des renseignements, des aveux et que les Algériens qui étaient en face devaient leur donner les informations qu’ils attendaient. Seul dans sa conscience, dans un tel contexte, il n’était plus possible, alors, de s’opposer. Je partage tout à fait cet avis de Alice CHERKI que ceux qui ont pratiqué la torture, parmi les jeunes du contingent, dans leur très grande majorité, ils l’ont fait, entraînés à leur insu, de fait, par ce conditionnement psychologique de l’encadrement. C’est également vrai, je l’ai constaté sur place, que des "copains" de chambrée, adorables, gentils,… avec qui il était agréable de discuter de passer des heures avec eux pouvaient se montrer d’une cruauté, d’un raffinement qui n’avait de limite que la concurrence d’un autre copain, ou l’enjeu d’un pari. Il y avait souvent une sorte d’entraînement d’excitation, de surenchère morbide. Là bas, je me suis souvent interrogé pour tenter de comprendre pourquoi, des jeunes pouvaient en arriver à de tels comportements. En fait, je pense que ce climat de haine, entretenu, cultivé, entraînait ce tortionnaire occasionnel à vouloir faire aussi bien que ses copains, pouvoir montrer qu’il allait "bien" venger ses copains (qu’il ne connaissait pas) qui s’étaient fait tuer à quelques jours, semaines de la quille. Un autre facteur important, sinon capital, c’est que ces jeunes ne pouvaient bénéficier d’aucune distraction. Une "perm", c’était quelques heures à se balader, obligatoirement en groupe (par sécurité) simplement aller boire un pot dans le quartier chic, européen d’Alger, éventuellement aller au bordel (mais à la fin de la guerre les risques étaient grands). Dans ce type de balade il fallait sans cesse surveiller à droite, à gauche, devant, derrière, avoir la main prête à saisir le pistolet (presque toujours armé, même dans son étui, pour ne pas perdre de temps en cas de besoin). Le moindre moment d’inattention c’était risquer sa vie. Il n’y avait aucune distraction possible, aucun contact féminin digne de ce nom, et ce pendant des mois. Les informations de la métropole arrivaient au compte goutte : pas de journaux, seulement le courrier familial, des amis. Il y n’avait pas de télévision, seuls quelques-uns uns avaient un poste de radio et arrivaient à capter Europe1, parfois Radio-France. Alors des jeunes de 20 ans, 24 heures sur 24 sur le qui-vive (avec les gardes, les perquisitions..) désœuvrés moralement, obnubilés par le nombre de jours pour avoir enfin la "quille", conditionnés par cette psychose de l’attentat FLN, avaient, par ce moyen, l’occasion de pouvoir se défouler. Et comme leur calvaire, pour une bonne part, provenait, selon le martèlement qu’on leur faisait, des Algériens tous sympathisants du FLN, l’autodéfense personnelle par la torture devenait plausible, et une solution naturelle. Et un facteur aggravant, à Alger il fait généralement chaud, alors on boit, de préférence de la bière (parfois du vin), d’autant plus quand on a "besoin" d’oublier cet enfer, de rêver au retour à la vie en métropole avec l’amie, la femme, ses amis pouvoir enfin espérer revivre : alors, l’alcool devient facilement le paradis idéal d’évasion pour beaucoup, un refuge, un moyen de ne plus être le même, d’avoir l’excuse de pouvoir tout se permettre parce qu’on a bu.

    - Ceux qui, un peu comme moi, refusaient, par principe la guerre, avaient tenté de le dire à leur façon, de s’y opposer, mais non engagés, isolés, étaient un peu désemparés, face à cette torture. S’opposer seul à de telles pratiques ? C’était une pure utopie. A plusieurs reprises, j’ai eu beaucoup de mal à ne pas être mis en cause parce qu’on considérait que j’étais toujours à la traîne pour ces besognes, trop souvent avec des prétextes pour m’y soustraire. Il ne faut pas oublier que dans une unité comme celle où je me suis trouvé affecté, il n’est pas sûr que les règles officielles soient correctement appliquées (on avait tellement l’habitude de ne pas les respecter) : peut-être aussi expéditives et radicales que celles employées avec les militants du FLN identifiés. A partir de là les marges de manœuvres devenaient très difficiles entre la conscience de ces pratiques que l’on ne pouvait pas supporter, et l’obligation de passer à l’acte presque comme les autres pour ne pas se trouver taxé d’allégeance aux "Fells". Alors quand cela dure près de 10 mois, je peux vous dire que psychologiquement on ne sort pas indemne d’un tel séjour.

    Mon engagement moral, mes convictions, et ma possibilité de "justifier" mon "travail" administratif m’ont permis de ne pas être contraint de pratiquer directement ces actes de barbarie. Justifiant le respect de mon amie laissée en Métropole (même si je n’en avais pas à cette époque) et prétextant, que je ne pourrais jamais faire l’amour avec une algérienne m’ont permis que je ne sois pas trop mis en cause de ne pas profiter de pouvoir me soulager sexuellement gratuitement. Pendant cette période, j’ai fait ce je pensais pouvoir faire pour limiter au maximum cette participation à ce qui me révoltait au plus fort de moi. Je ne pense pas avoir de trop lourdes responsabilités personnelles. Surtout dans ce service, il n’était pas possible, humainement, à quelqu’un, isolément, de pouvoir s’opposer directement à la torture, cela aurait été très certainement sa condamnation à coup sûr à la torture, à l’emprisonnement pour haute trahison, et même très plausible, à l’exécution, sans procès : parce qu’ayant eu accès à trop de dossiers sensibles de responsables FLN j’aurais été un individu trop dangereux, de ceux qui n’ont jamais été jugés, si possible. Mais c’est à titre collectif, que j’ai le sentiment, comme français ancré dans l’idée de la liberté, et le combat nécessaire pour la défendre, de porter une part de culpabilité de torture dans cette période.

    Cette tentative d’explication n’est en rien un souhait de me disculper, de pouvoir faire penser que moi, je suis blanc dans cette opération, parce que j’étais conscient de cette ignominie, parce que je n’ai pas trouvé de solutions pour m’y opposer. Je me sens totalement, comme français, comme militaire, co-responsable de ces exactions. Je ne me sentirai moralement un peu soulagé que le jour où les autorités françaises, au plus haut niveau reconnaîtront cette torture et la condamneront.

    Juste avant d’être libéré, le cessez le feu avait été signé depuis quelques jours, j’ai failli, à Sissonne, être sérieusement inquiété. J’avais dit aux appelés que maintenant j’allais pouvoir enfin diffuser à la presse mes notes consignées sur un cahier de ce que j’avais vécu : un officier de la sécurité militaire est venu demander au chef de poste que j’étais à ce moment là le commandant de la caserne pour pouvoir effectuer une fouille afin de trouver des documents subversifs. J’ai réussi à les camoufler.

    Comme la majorité de mes camarades du contingent, l’enfer de ce séjour en Algérie a gravé des souvenirs tenaces qui ne s’estompent pas comme je l’avais espéré. Comme beaucoup de ceux qui ont fait cette sale guerre, mais il n’y a que des sales guerres, pendant des années, la nuit, les rêves se transformaient, se transforment encore (heureusement un peu moins souvent), en cauchemars, ramenant ces images de violence insoutenable. Je considère que je suis malgré tout un miraculé, puisque je suis revenu intact physiquement, malgré les 5 ou 6 occasions où j’ai eu la chance que les attentats (c’était le terme employé de ces actes de guerre du FLN) dans lesquels je me suis trouvé visé (individuellement ou collectivement) m’épargnent.

    Je suis pleinement convaincu que les militaires du contingent ayant torturé, comme leurs victimes, ne sont pas sortis indemnes de cette péripétie. Par contre, je suis certain qu’il n’y a pas de processus de guérison possible. Il peut y avoir sans doute une assistance, une aide pour atténuer les séquelles mais les choses sont irréversibles. Le temps, à la longue, estompe légèrement l’acuité de la douleur morale, mais ne la gomme jamais.

    Cette page d’histoire est l’une des racines, l’un des séquelles du colonialisme, qui fait perdurer le racisme en France avec tout ce qu’il engendre.

    Il me semble urgent que le Gouvernement, le Chef de l’Etat prennent officiellement position pour condamner cette pratique de la torture dont la France s’est rendu honteusement coupable dans cette période. Pour un pays qui se targue d’être celui des droits de l’homme, il n’est pas possible de se montrer en donneur de leçons tant que l’on couvre, de fait, cette horrible période et qu’il n’y aura pas eu condamnation officielle de tels agissements.

    Ce témoignage peut être publié, s’il peut servir à éradiquer ces pratiques barbares de la torture, à servir pour la paix en respect de la Vérité Historique.

    P.S. :  

    C’est ce texte qui a été repris dans le livre collectif édité par l’ARAC "L’Algérie, nous y étions..." qui relate l’expérience différente en fonction du lieu, de la période, du commandement, des hommes... d’une vingtaine d’anciens combattants de cette guerre. 


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  • Pour Martine, l’amour est tombé du ciel

    Martine et Gilbert vivent aujourd’hui à Saintes, la ville qui a « changé leur destin ». Sur la photo, prise le 5 juin 1957, Gilbert est sur le point de repartir d’Étauliers. © Photo photo a.e

    http://www.sudouest.fr/2014/08/26/pour-martine-l-amour-est-tombe-du-ciel-1651451-1504.php 

    4 juin 1957, dans l'après-midi, Gilbert est en mission avec sept autres pilotes de l'armée de terre. Ils doivent mener une escadrille d'hélicoptères Djinn, de leur hangar de construction à Cazeaux (à côté de Rochefort) vers Cognac, où les attend un cargo sur la Charente, en partance pour l'Algérie.

    Alors que quatre d'entre eux ont déjà fait deux allers-retours dans la matinée pour apporter huit hélicoptères, le commandant désigne l'un des confrères de Gilbert qui prend donc la tête de l'escadrille.

    Ils survolent la route départementale 137 qui relie Rochefort et Saintes. Mais aux abords de Saintes, le lieutenant se trompe de chemin et prend la direction de Bordeaux. Aucun des militaires ne s'en aperçoit aussitôt. « Nous n'avions assez de kérosène que pour aller jusqu'à Cognac, raconte aujourd'hui Gilbert. Après plus de trente minutes de vol, le niveau du réservoir était en chute libre ». Les pilotes se posent alors en « autorotation » (une manœuvre d'atterrissage d'urgence pour les hélicoptères) dans le champ du curé du village d'Étauliers, dans le Blayais. Les villageois, attirés par ce branle-bas de combat, commencent à affluer en nombre.

    Relation épistolaire

    À une cinquantaine de mètres de là, Martine, 18 ans ce jour-là, travaille dans la pharmacie de la commune. Comme le reste des villageois curieux, elle s'approche du champ où sont « tombés » les militaires. C'est alors qu'elle fait la rencontre de celui avec qui elle partagera sa vie jusqu'à aujourd'hui. « Je l'ai trouvé très charmant, au premier abord », admet-elle. Quant à Gilbert, il trouve même Martine « trop belle pour lui ».

    Pendant ce temps, deux hélicoptères ont réussi à pomper du kérosène grâce à plusieurs habitants du village pour pouvoir repartir. Le père de Martine en fait partie et il ira même jusqu'à convier Gilbert à l'anniversaire de sa fille. Ce dernier accepte.

    Le 5 juin, l'armée de l'air apporte enfin la quantité de kérosène nécessaire pour permettre à tous les hélicoptères de repartir sur le droit chemin, direction Cognac. Les adieux sont douloureux, d'autant que Gilbert doit partir quelques mois plus tard pour l'Algérie. Les deux tourtereaux s'écrivent alors chaque jour. « Martine est devenue ma marraine de guerre, assure Gilbert, c'est important d'avoir un contact extérieur lorsqu'on est dans de telles conditions. » Martine lui raconte les épisodes du «Chien des Baskerville» qu'elle voit à la télévision, ses stages en pharmacie. Il lui raconte l'enfer qu'il traverse, la chaleur, l'horreur de la guerre et bientôt la maladie qui s'empare de lui. Gilbert est atteint d'une hépatite virale qu'il a attrapée par contagion. « J'étais au plus bas à cette époque-là, reconnaît-il, Martine m'a aidé à tenir le coup car en plus d'être malade, je ne pouvais plus piloter, j'avais donc perdu mon métier ».

    Un livre et des émissions

    Gilbert ne peut plus rester en Algérie, il rentre donc fin 1957 et, quelques mois plus tard, il retourne à Étauliers où Martine l'attend toujours. Le 13 juin 1959, deux ans après leur rencontre, Gilbert et Martine se marient. Ils ont eu trois enfants, sept petits-enfants et ils attendent même un deuxième arrière-petit-enfant.

    Mais ils n'ont pas enfoui leurs souvenirs car ils savent que leur histoire est unique. Gilbert en a écrit un livre, « Revenir pour revivre », dans lequel il raconte sa rencontre mais également sa vision de la guerre d'Algérie.

    Alexia Elizabeth

    La télévision intéressée

    « Parfois les gens ne nous croient pas, ils trouvent que notre histoire fait trop factice », regrette Martine. Pourtant, elle a déjà intéressé les programmateurs de France 2 qui les ont conviés à l'émission « Toute une histoire », il y a quatre ans. Aujourd'hui, la chaîne souhaite réaliser un sujet sur ce que sont devenus Gilbert et Martine. Pour cela, ils auront besoin de témoignages de personnes qui auraient pu voir passer les hélicoptères, en rase-mottes dans le ciel du nord de Saintes, ce fameux 4 juin 1957.

    Pour témoigner : 06 82 78 46 81 ou gilbert.toussaint@wanadoo.fr 

     

     

     


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  • France 3 commémore la libération de Paris

     

    France 3 commémore la libération de Paris

    http://www.la-croix.com/Culture/Television/France-3-commemore-la-liberation-de-Paris-2014-08-24-1196044 

    Ce lundi 25 août 2014, France 3 organise une soirée spéciale libération de Paris. Un documentaire inédit, « Ils ont libéré Paris », approfondira l’histoire des événements dans leur complexité.

    A l’occasion du 70e anniversaire de la libération de la capitale, France 3 propose une édition spéciale du journal (dès 19 heures) et de l’émission « Soir 3 » en direct de l’Hôtel de Ville.

    Le milieu de soirée sera consacré au documentaire « Ils ont libéré Paris » (1 h 30) et à un spectacle vidéo, alliant une création son et lumière projetée sur la façade de l’Hôtel de Ville et des images d’archives pour revivre les grandes étapes de la libération de Paris.

    Un documentaire riche en témoignages

    Dans le documentaire diffusé à 20 h 45, « Ils ont libéré Paris », la question « Qui » ne manque pas de se poser. La libération de la capitale a-t-elle vraiment été un sursaut héroïque des Parisiens ?

    En exhibant des témoignages inédits – depuis le fils du général von Choltitz jusqu’à la résistante Cécile Rol Tanguy – et des images d’archives parfois privées, le réalisateur Serge de Sampigny prend le pari de démythifier et rendre sa complexité à l’Histoire.

    Ainsi, des extraits de films officiels allemands présentent une foule de collaborateurs crachant sur des prisonniers alliés, après le débarquement, ou la rage sauvage de ces hommes tondeurs des femmes qui se sont offertes à l’ennemi. Une autre réalité, qui, composée avec ces images montrant une centaine de mains civiles construisant des barricades pour freiner les chars allemands, tend à démêler la vérité.

    Le documentaire est découpé en plusieurs chapitres, rappelant ainsi que Paris ne s’est pas libéré en un jour. Fin juillet les Parisiens se baignent dans la Marne, paisibles, et offrent leur liesse le 22 août autour des chars américains, alors que les combats reprendront le lendemain et seront meurtriers pour la 2e DB.

    Quelle fin pour les libérateurs ?

    Un documentaire éclairant, qui ne prétend pas pouvoir tout savoir, et qui laisse à son état impénétrable la décision du général von Choltitz d’épargner Paris. Par humanité ou pour sauver sa peau ?

    Poursuivre l’Histoire, connaître la suite comme dans un roman, ne pas s’arrêter à l’événement historique en lui-même mais aux individualités qui l’ont vécu est bienvenu dans ce documentaire qui se clôt sur un récapitulatif de leur « après ». La boucle est bouclée avec « celle qui aimait les Allemands », qui fréquente après août 1944 un soldat américain avant d’épouser un Français…

    Amélie Bouret

     

     


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    La chanson « Le vieux soldat » de Jean-Pax Marie-Ange Méfret, né le 9 septembre 1944 en Algérie, auteur de livres et auteur-compositeur-interprète de chansons, défenseur de l’Algérie française nous convient à merveille… car les actes d’outrage du drapeau français, les actes de désobéissances civiques, les actes anti républicains ne sont pas du côté des anciens combattants de la guerre d’Algérie qui l’ont prouvé le 21 avril 1961…

    Alors comme la chanson « Le vieux soldat » nous va à merveille visualisons-là avant de nous rappeler tout ce qui  suit :

     

     
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    Pour nous les vieux soldats de la guerre d'Algérie cela nous rappelle des gestes  répréhensibles... mais qui n'ont pas été sanctionnés, hélas... POURQUOI ? "Le changement n'aura jamais été pour maintenant... quelle déception" Ne nous étonnons pas alors que la parole raciste se soit libérée et les gestes anti républicains se multipliant en France !

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    LA MARSEILLAISE SIFFLEE A NICE INSUPPORTABLE

    POUR LES VIEUX SOLDATS DE LA GUERRE D'ALGERIE

    Comme dans quelques villes en France où on a mis les drapeaux en berne le 19 mars, à Nice on a fait plus fort on a sifflé la Marseillaise... LA HONTE... Rappelez-vous...

     

    Honte aussi au maire de Perpignan qui a mis le drapeau de la France en berne (revoir la vidéo ci-dessous), mais aussi aux maires de Béziers, Sète, Toulon, Bolène, Cavaillon, Montpellier, Saint-Serin-sur-l'Isle, Vichy, Saint-Laurent-du-Var, Castelanau-le-Lez... qui ont occulté la commémoration du 19 mars 1962... Mais que ces maires se plaçant, sans vergogne, au-dessus de la Loi de la République sachent bien que la démocratie devra être respectée et que près de 22000 municipalités ont voté une motion en faveur du 19 mars, qu'une très large majorité de Français sont aussi favorables à cette date commémorative... que la commémoration du 19 mars, en 2014 a connu un succès sans précédent dans les plus grandes villes comme dans les plus petits villages...

     

    Monsieur François Hollande nous vous demandons de faire respecter les lois de la République Française avant qu'il ne soit trop tard.

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          France, ressaisis-toi !

    Nous refusons cette société qui se replie sur elle-même ! Nous refusons la normalisation de la parole raciste !
    Nous refusons l'instrumentalisation de nos valeurs à des fins politiques !
    Nous demandons que toutes formes de racisme soient fortement condamnées!
    Nous demandons que la haine ne mutile plus le corps de la liberté, l'âme de l'égalité et le cœur de la fraternité.

     

    Monsieur François Hollande nous vous demandons de faire respecter les lois de la République Française avant qu'il ne soit trop tard... Verra-t-on enfin ? "le changement c'est maintenant"

     


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    Cinq appelés de la guerre d'Algérie racontent...

    Cinq appelés de la guerre d'Algérie racontent...


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    « Le récit de Suzanne Weiss sauvée de la Shoah par une famille de paysans en Auvergne » condamne les massacres israéliens

     Suzanne Weiss

    http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=36168

    Des survivants de la Shoah condamnent

    les massacres israéliens

    Suzanne Weiss : « En 1943, quand j’avais 2 ans, une organisation de la Résistance m’a prise en charge et placée dans une famille de paysans en Auvergne, une région agricole du centre-sud de la France. Récemment, je suis retournée en Auvergne avec mon compagnon, John Riddell, pour apprendre comment j’avais été sauvée. »

    Suzanne Weiss est une survivante de la Shoah basée à Toronto, au Canada. Elle est membre de la Coalition contre l’apartheid israélien (CAIA) et «Pas en notre nom» : des voix juives opposées au sionisme.

    Je suis fière de me joindre à plus de 250 survivants et descendants de survivants de la Shoah pour condamner «le massacre des Palestiniens à Ghaza» et «le génocide en cours contre le peuple palestinien».

    Notre déclaration de solidarité appelle à «une cessation immédiate du siège et du blocus contre Ghaza» et à un «boycott économique, culturel et académique total à l’encontre d’Israël».

    Nous ne pensons que «plus jamais», la leçon, maintes fois répétée, issue de l’Holocauste d’Hitler, «doit signifier plus jamais pour qui que ce soit!» – surtout les Palestiniens. Nous protestons également contre la publicité en pleine page dans le «New York Times» et ailleurs du Sioniste Elie Wiesel qui maintient que les Palestiniens sont responsables des morts des centaines d’enfants palestiniens de Ghaza tués par des bombes israéliennes.

    «Rien ne peut justifier de bombarder des refuges de l’ONU, des maisons, des hôpitaux et des universités», disons-nous. Wiesel, un lauréat du prix Nobel et survivant de la Shoah, accuse le groupe de résistance palestinienne Hamas d’avoir prétendument rejoint un «culte morbide» de «sacrifices d’enfants» parce que le Hamas a tiré des roquettes vers Israël. En réalité, c’est Israël qui a délibérément bombardé des zones résidentielles densément peuplées, affirme Raji Sourani, directeur du centre palestinien pour les droits de l’Homme. Parmi les cibles israéliennes, se trouvait une école de l’ONU à Rafah qui servait de refuge – une attaque que même State Département US a qualifiée comme «horrible» et «honteuse». La «doctrine de Ghaza» Sourani parle des actions d’Israël comme de la «doctrine de Ghaza» – une «politique de punition collective» dans laquelle «la force disproportionnée est utilisée pour provoquer la terreur chez la population civile afin d’exercer une pression politique» sur leur gouvernement. «Bombarder les résidences densément peuplées de Ghaza est un crime de guerre», dit-il. Une telle punition collective était la réponse standard des nazis aux actes de résistance à leur règne génocidaire durant la Seconde Guerre mondiale.

    Quand des résistants tchèques ont assassiné Reinhard Heydrich, l’un des principaux architectes de la Shoah juive, les nazis ont massacré plus de 1 300 personnes en représailles. Les nazis se sont livrés à de tels actes en France où je vivais alors, enfant. En juin 1944, le village d’Oradour-sur-Glane, à quelques 150 kilomètres du lieu où j’étais cachée à l’époque, fut attaqué par un détachement de Waffen-SS allemands sur les bases de fausses informations, selon quoi un officier allemand y était retenu captif. En l’espace de quelques heures, 600 civils furent tués. Les combattants juifs étaient une force en pointe de la résistance armée en France, comme ils l’ont été dans d’autres pays à travers l’Europe.

    Et même quand les juifs étaient isolés dans des ghettos et dans des camps de concentration, ils ont, malgré tout, trouvé des moyens de combattre. Dans la fameuse révolte du Ghetto de Varsovie en 1943, seulement 750 combattants, munis d’armes primitives introduites avec de la nourriture le long de tunnels creusés à la main, ont tenu pendant un mois, avant que les nazis lourdement armés n’anéantissent la résistance, bombardant et rasant le ghetto jusqu’au sol. Il y a eu des représailles nazies à travers l’Europe. Ils ont tué 205 enfants à Oradour – mais personne n’a jamais accusé les résistants héroïques d’être un «culte morbide de sacrifices d’enfants».

     

    « Le récit de Suzanne Weiss sauvée de la Shoah par une famille de paysans en Auvergne » condamne les massacres israéliens

     Oradour-sur-Glane

    La solidarité face à la plus grande adversité À l’époque de ces événements, j’ai été marquée à vie par les nazis. Mon histoire est un exemple de l’établissement de la solidarité face à la plus grande adversité. En 1942, la police française a commencé à rassembler les résidents juifs par dizaines de milliers – hommes, femmes et enfants – et à les livrer aux nazis pour être tués à Auschwitz, le camp de la mort en Pologne. Parmi les victimes s’est trouvée ma mère, qui est morte à Auschwitz en 1943. L’objectif des nazis était de rassembler, déporter et tuer tous les juifs de France – comme se faisait à travers l’Europe. Mais au sein de cet abominable massacre, une vague de dégoût est montée en France contre les attaques sur les juifs. Par le biais des efforts d’organisations sociales comme d’initiatives individuelles, des milliers de juifs ont été cachés.

    En tout, les trois-quarts des juifs français ont échappé à la Shoah. Le premier grand raid de 1942 a pris les organisations juives de France par surprise. Ce n’est qu’alors que la population juive a réalisé que ses enfants devaient être cachés. Ils ont embrassé le slogan, «Sauvez les enfants en les dispersant». Des recherches ont été initiées pour trouver des havres sûrs, des faux papiers ont été fabriqués, et le transport a été organisé dans une atmosphère d’urgence et de désespoir. Plus de 10 000 enfants juifs ont été soustraits à leurs familles et cachés. J’étais parmi eux. En 1943, quand j’avais 2 ans, une organisation de la Résistance m’a prise en charge et placée dans une famille de paysans en Auvergne, une région agricole du centre-sud de la France. Récemment, je suis retournée en Auvergne avec mon compagnon, John Riddell, pour apprendre comment j’avais été sauvée. J’ai parlé à des personnes en Auvergne qui se souvenaient de ces années

     

    « Le récit de Suzanne Weiss sauvée de la Shoah par une famille de paysans en Auvergne » condamne les massacres israéliens

    Cette famille française a sauvé des enfants juifs de la Shoah

     

    Les enfants juifs étaient placés discrètement, loin des villes et parfois dans des hameaux reculés. Pourtant ils vivaient ouvertement, allant à l’école et à l’église. Pourquoi n’ont-ils pas été trahis par la police ? Les villageois les ont protégés, mettant ainsi leurs propres vies et celles de leurs familles en danger. Malgré ces dangers, les paysans ont recueilli les enfants avec amour au sein de leurs communautés tissées de liens solides. Les enfants ont été sauvés, dans la plupart des cas, par les actes, non pas de héros individuels mais de communautés entières, qui les ont cachés, non pas dans des caves, mais en plein jour. Ils ont été sauvés par une résistance qui embrassait non seulement les combattants du maquis, mais ceux qui mettaient en place des réseaux civils pour défier des décrets anti-juifs, et, d’une autre manière, par ceux qui ont détourné le regard, qui n’ont pas posé de questions, et qui – même si hostiles à la présence de Juifs – ne les ont pas trahis.

    La Résistance accueillait les Français et les immigrés, les chrétiens, les juifs et les musulmans et les réfugiés d’Espagne, d’Italie et des territoires occupés par les Allemands. C’était une solidarité issue de l’expérience sociale commune de fermiers, de travailleurs et de ceux qu’ils influençaient. Cessez le blocus de Ghaza La situation à Ghaza n’est pas comme celle qu’ont connue les juifs d’Europe sous Hitler.

    Gaza le plus grand camp de concentration

    du monde

    Le gouvernement israélien a converti le territoire en plus grand camp de concentration au monde, aux issues scellées et soumis à un bombardement régulier et meurtrier. Pour le peuple de Ghaza, il n’y a pas d’endroit où mettre leurs enfants à l’abri, pas de campagne accueillante où ils pourraient trouver refuge. Pas étonnant qu’à Ghaza, selon les termes de Raji Sourani, «un cessez-le-feu ne suffit pas. Nous réclamons la justice. Nous réclamons d’être traités comme des êtres humains. Nous réclamons la fin de la fermeture de la bande de Ghaza.» Et dans les termes de l’auteur et journaliste londonien Tariq Ali, nos politiciens «doivent comprendre qu’il n’y a pas d’équivalence entre la résistance palestinienne et l’occupation israélienne.

    Quand un pays est occupé, une résistance émerge. Si vous voulez qu’il n’y ait plus de tirs de roquettes, plus de tunnels qui soient creusés, sortez de Ghaza.» Mais le peuple de Ghaza n’est pas tout seul, pour citer Barnaby Raine, organisateur étudiant d’un Bloc Juif contre le sionisme s’adressant à un rassemblement de solidarité à Londres le 9 août. «Des gens de toutes origines, de tous les horizons et le monde entier autour du monde, nous nous rassemblons et disons par milliers : Nous sommes tous des Palestiniens.» Aujourd’hui, les peuples du monde s’expriment sans équivoque dans leur dénonciation de l’apartheid et du massacre israélien. Ils expriment ceci lors de manifestations géantes répétées arborant des pancartes et des banderoles appelant à «Cessez le massacre à Ghaza, levez le siège de Ghaza, liberté pour la Palestine». Plusieurs gouvernements – Bolivie, Brésil, Chili, Cuba, Salvador, Nicaragua, Pérou et Venezuela – ont pris des mesures contre l’assaut israélien, comprenant un boycott et des sanctions. Aujourd’hui, notre dignité humaine est mise au défi par la cruauté d’Israël envers les Palestiniens. Les Palestiniens appellent à un mouvement mondial de solidarité. Nous devons prendre la parole pour leur droit à défendre leur vie et leur patrie. Nous soutenons leur appel à susciter une pression économique sur Israël avec une campagne de «Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).Les doléances de cette campagne sont : Pour le droit des Palestiniens à rentrer dans leur patrie, l’égalité des droits pour les Palestiniens en Israël et la fin de l’occupation israélienne. Aujourd’hui la campagne de boycott engrange un soutien croissant sur plusieurs continents. Redoublons nos efforts pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre l’apartheid israélien.

    Libérez Ghaza! La Palestine sera libre!


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  • Le 22 août 1914 tombaient dans la «bataille des frontières» 27.000 soldats français. Jamais une bataille n'aura coûté autant de vies, mais cette journée reste peu commémorée.

    http://www.lefigaro.fr/histoire/centenaire-14-18/2014/08/22/26002-20140822ARTFIG00045-il-y-a-100-ans-le-jour-le-plus-sanglant-de-l-histoire-de-l-armee-francaise.php

    Neuf millions de soldats tombèrent de par le monde lors de la Première Guerre mondiale. En quatre ans de conflit, les premiers mois de combats furent les plus sanglants. Pour la France, une journée reflète cette terrible hécatombe: le 22 août 1914. Ce jour-là, 27.000 soldats français périrent sous les balles allemandes. Jamais de toute son existence, l'armée française ne perdit autant d'hommes en un seul jour.

    Il y a 100 ans, le jour le plus sanglant de l'histoire de l'armée française

    Durant les cinq journées tragiques du 20 au 25 août, se conclut «la bataille des frontières» , première phase de la guerre. En six jours, 40.000 soldats français succombèrent sur 400 km de front entre la Belgique et la Lorraine. Le 22 août concentra 27.000 morts en 24 heures dont 7.000 pour la bataille du village belge de Rossignol: c'est autant de soldats français tués en un jour que durant toute la guerre d'Algérie de 1954 à 1962.

    En 1914, l'armée française découvre en accéléré les stratégies militaires de combat du XXe siècle. Elle paye la doctrine de l'«offensive à outrance» défendue par l'état-major, résumée par la consigne du Général Joffre «On attaquera l'ennemi partout où on le rencontrera». Le choix est meurtrier, il ne prend pas en compte les progrès technologiques de l'armement.

    Occulté par la bataille de la Marne

    Interdits de battre en retraite, les soldats français qui chargent à la baïonnette le 22 août au matin sont décimés par les mitrailleurs allemands en position défensive. Les officiers sommés d'affronter l'ennemi «corps redressé», à découvert sans chercher à s'abriter, pour donner l'exemple, sont les plus touchés. Circonstance aggravante, rien n'est prêt pour soigner les blessés.

    Pourquoi un tel désastre, qui n'a été que récemment réexploré par les historiens (1), a-t-il laissé si peu de traces dans la mémoire nationale? Le souvenir du «miracle de la Marne», la victoire française qui stoppera l'offensive allemande en septembre 1914, a occulté la sanglante défaite et ses erreurs stratégiques du mois précédent. Rares seront également les témoins directs du carnage qui survivront jusqu'à l'armistice le 11 novembre 1918.

    (1)Le spécialiste Jean-Michel Steg a publié aux éditions Fayard, Le jour le plus meurtrier de l'histoire de France.

     

     


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  •  SOUVENIRS : Jacques Martin et Guy Lux "Tu t'laisses aller" - Archive vidéo INA

    Jacques Martin à la fin de sa vie * nous n'avons jamais oublié sa célèbre émission "l'école des fans"
     

    Jacques MARTIN interprète de différentes manières la chanson de Charles Aznavour "Tu t'laisses aller" : façon bourguignonne, façon pied noir, façon crooner, façon militaire. 


    Jacques Martin et Guy Lux "Tu t'laisses aller... par ina


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  • Guerre d’Algérie : mort de Pierre Lagaillarde *** Un anti républicain est mort « Vive la République »

    http://www.huffpostmaghreb.com/2014/08/21/oas-pierre-lagaillarde-deces_n_5697971.html?utm_hp_ref=algeria 

    Pierre Lagaillarde, figure de "l'Algérie française", est décédé à l'âge de 83 ans

    Pierre Lagaillarde est mort dimanche 17 août à Auch, dans le sud-ouest de la France, à l'âge de 83 ans, a annoncé, jeudi 21 août l’agence de presse française AFP.

    Pour les Algériens, notamment les plus âgés, il évoque une des périodes les plus sinistres de la guerre d’indépendance. Pour de nombreux Européens également qui auraient pu rester en Algérie sans la politique de la terre brûlée qu’il a menée avec ses complices de l’Organisation Armée Secrète, l’OAS.

    Pierre Lagaillarde aura eu avec les autres membres de l’OAS une influence sur la manière dont s’est dénouée l’indépendance algérienne. Par le pire. Les assassinats, les attentats et les ratonnades dans les villes et la mise au pas de la communauté européenne par la peur.

    Cet ultra de l’Algérie française, avait été en janvier 1960 l'un des principaux dirigeants de l'insurrection armée dite "semaine des barricades" à Alger, organisée notamment par des militaires opposés à la politique d'autodétermination définie par le général de Gaulle.

    Fils d'avocats français établis à Blida (50 km au sud d'Alger), il était monté à l'assaut du gouvernement général d'Alger, lors du putsch du 13 mai 1958. Cela avait valu à cet ancien parachutiste d'être élu député d'Alger sur un programme "Algérie française", quelques mois plus tard.

    Gracié par De Gaulle 

    Après la reddition des insurgés en 1960, Lagaillarde avait été incarcéré pendant neuf mois à Paris puis libéré. Réfugié en Espagne en décembre 1960, il fut condamné par contumace à 10 années de détention en mars 1961.

    C'est cette année-là qu'avait été fondée en Espagne l'Organisation de l'armée secrète (OAS), en vue d'empêcher par les armes l'inéluctable indépendance de l'Algérie, acquise finalement le 5 juillet 1962.

    Après avoir été gracié par le président de Gaulle, en 1968, Lagaillarde rentre en France et s'établit à Auch (Gers) où il reprend sa profession d'avocat. Il deviendra en 1975 premier bâtonnier de la ville.

     


    Passé simple : le semaine des barricades Alger... par ina


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  •  FOU-RIRE : Deux articles concernant Brigitte Bardot en complète contradiction l’un de l’autre. Toutefois je m'excuse par avance...

     

    Brigitte Bardot à la sortie du palais de l'Elysée, à Paris, le 27 septembre 2007. (ERIC FEFERBERG / AFP)

    Merci de cliquez d’abord sur le lien ci-dessous pour re (voir) un article que j’avais mis en ligne il y a quelques mois (Brigitte Bardot contre l’OAS) :

     http://www.dandelotmije.com/article-incroyable-mais-c-est-pourtant-une-histoire-vraie-brigitte-bardot-et-l-o-a-s-un-extrait-du-li-123434179.html 

    **************************************************************************

    Pour Brigitte Bardot, Marine Le Pen est "la Jeanne d'Arc du XXIe siècle"

    http://www.francetvinfo.fr/culture/people/brigitte-bardot-compare-marine-le-pen-a-la-jeanne-d-arc-du-xxie-siecle_674461.html#xtor=EPR-2-[newsletterquotidienne]-20140822-[lespluspartages/titre3]

    A la veille de ses 80 ans, l'actrice se confie à "Paris Match" dans une interview publiée jeudi 21 août 2014.

    Brigitte Bardot à la sortie du palais de l'Elysée, à Paris, le 27 septembre 2007. (ERIC FEFERBERG / AFP)

    "Je souhaite qu’elle sauve la France, elle est la Jeanne d’Arc du XXIe siècle !" L'appel est vibrant. Brigitte Bardot réaffirme son admiration pour Marine Le Pen dans une interview publiée par Paris Match, jeudi 21 août, à la veille de ses 80 ans. L'actrice et fervente défenseure des animaux se décrit comme une "Française de souche lointaine et fière de l’être".

    "Je déplore que mon si beau pays se détériore à tous les points de vue. C’est criminel de le soumettre à la bassesse", ajoute-t-elle. Depuis des années, Brigitte Bardot soutient le Front national, comme le rappelle Le Scan du Figaro.

    Pour la présidentielle de 2012, l'icône du cinéma des années 1960 avait annoncé qu'elle voterait pour Marine Le Pen. "J’ai toujours eu le courage de mes opinions. Même si c’est en contradiction avec le politiquement correct, je m’en tamponne le coquillard !" avait alors déclaré Brigitte Bardot. Elle avait également lancé un appel aux maires pour que Marine Le Pen puisse recueillir les 500 signatures lui permettant d'être candidate.

    Mon commentaire préféré

    Giroz 

    Tant que le Front national n'aura que des actrices des années 50 pour le soutenir, c'est que son programme ne vole pas bien haut puisque Bardot le comprend. Mais comme elle le dit si bien, on s'en tamponne le coquillard de son opinion.

    J’AJOUTE : D’autant plus que le coquillard de BB doit être pas mal fripé !!! Quant à la Jeanne d’Arc du XXIe siècle je crois qu’il y a une sensible différence avec la Jeanne d’Arc d’origine. Excusez-moi chers amis internautes mais je trouve cette information trop marrante.

     

    FOU-RIRE : Deux articles concernant Brigitte Bardot en complète contradiction l’un de l’autre. Toutefois je m'excuse par avance...

     

     Jeanne d'Arc la pucelle

     

    FOU-RIRE : Deux articles concernant Brigitte Bardot en complète contradiction l’un de l’autre. Toutefois je m'excuse par avance...

     

     

    FOU-RIRE : Deux articles concernant Brigitte Bardot en complète contradiction l’un de l’autre. Toutefois je m'excuse par avance...

    La Jeanne d'Arc du XXIe siècle

     


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  • Béziers vaut-il une messe ? C’est le point de vue de Jacques CROS

    http://cessenon.centerblog.net/

    Robert Ménard, le maire de Béziers, est un habitué du non-respect de la loi. Le 5 juillet dernier il est allé en compagnie d’Elie Aboud, se recueillir sur la stèle qui rend hommage à quatre condamnés par la justice. Oui, ce n’était pas gratuit, il s’agissait d’honorer des partisans du colonialisme qui s’étaient engagés jusqu’aux crimes dans cette idéologie.

     

    Béziers vaut-il une messe ? C’est le point de vue de Jacques CROS

    Béziers vaut-il une messe ? C’est le point de vue de Jacques CROS

    Il récidive et rompt une nouvelle fois avec la loi, celle de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat en faisant entrer la messe du 15 août dans les institutions. Je partage l’idée du législateur de l’époque qui considérait que les convictions religieuses sont du domaine du privé.

     

    Béziers vaut-il une messe ? C’est le point de vue de Jacques CROS

     

    Je respecte les religions, toutes les religions y compris celle qui est mise à mal par une opinion que la crise rend raciste et xénophobe. Je respecte les athées et les agnostiques au même titre que les croyants et je trouve incongru que la messe du 15 août ait été inscrite dans le cadre des activités municipales de la Feria.

    J’ai lu les contributions publiées  dans le forum ouvert à cet effet par le journal Midi Libre. Certains lecteurs ont appelé les chrétiens à soutenir leurs frères d’Irak victimes des djihadistes. Oui, on peut souscrire, et cela ne concerne pas que les chrétiens, mais on ne peut pas faire l’économie de ce qui a conduit à ces événements. Il est le résultat des opérations guerrières menées par les USA et leurs alliés dans cette région du monde De plus ceux-là et d’autres  continuent à apporter aujourd’hui encore une aide aux djihadistes en Syrie ou en Libye !

    Par ailleurs il n’y a pas que les chrétiens de l’Irak qui sont victimes de violence, la population de Gaza l’est aussi et la mobilisation pour la paix au Proche Orient mérite l’engagement de tous et de chacun.

    A vrai dire la cause de la paix et du désarmement appelle la participation du plus grand nombre aux initiatives prises. Cela me paraît plus adapté aux problèmes de notre temps que la célébration d’une messe publique dans les arènes de notre ville.

     Jacques CROS


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  • Je me souviens de la guerre d'Algérie

     

    http://blogs.mediapart.fr/edition/je-me-souviens/web/130413/je-me-souviens-de-la-guerre-dalgerie 

    La guerre d'Algérie a hanté mon enfance de 1954 à 1962. Je vivais à la campagne, il n'y avait pas de garçons dans la famille assez âgés pour y participer sauf un qui y a échappé en prolongeant son sursis militaire pour études à l'université. Mais ma mère était très concernée, elle vivait au rythme des "événements". Tomates de Guy Mollet, 13 mai, FLN, MNA, Massu, autodétermination, Evian, putsch des généraux, OAS, harkis, rapatriés... Je n'ai pas échappé à tout ça, et le sol algérien je ne l'ai foulé qu'en 1972, mais ça c'est une autre histoire...

    Pour avoir une idée de l'atmosphère de l'époque regardez cette vidéo et écoutez Daroussin « Un bon républicain » en cliquant sur le lien ci-dessous pour voir la vidéo en plein écran :

    http://vimeo.com/30708453 

    Didier / Un bon Républicain from Raspouteam on Vimeo.

     


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  • Aubagne 

    Appelé à la guerre d'Algérie à 20 ans, il raconte

     son combat dans un livre

     

    Bernard Dravet, l'Aubagnais qui refusait de torturer

    Bernard Dravet avait 20 ans lorsqu'il est parti pour le front en Algérie. Poussé par ses proches, il s'est enfin décidé à écrire sur cette expérience traumatisante. Photo C.M.

    SOURCE : http://www.laprovence.com/article/edition-aubagne/3002478/bernard-dravet-laubagnais-qui-refusait-de-torturer.html 

    C'était un interrogatoire, un cadre un FLN qui ne parlait pas. On m'a demandé d'y aller et d'utiliser la gégène pour l'électrocuter."

    Bernard Dravet n'a pas encore 21 ans lorsqu'il est confronté pour la première fois à une séance de torture dans une des cellules du poste de commandement de Mila, dans l'Est du pays. "J'ai refusé tout simplement", assure celui qui, aujourd'hui, a rassemblé son courage et ses souvenirs pour consigner cette expérience dans un livre : "J'avais vingt ans dans la guerre d'Algérie" (voir encadré), raconte son combat pour refuser ce qui va à l'encontre de ses convictions.

    Pour Bernard, le poste à la cellule de renseignements est déjà son deuxième, en Algérie. Dès le service militaire, opposé à la guerre qui a commencé quelques années plus tôt, et membre actif des comités pour la paix, il est repéré pour ses prises de position par sa hiérarchie. "Je suis donc sorti parmi les derniers avec les pires postes en Algérie", explique Bernard Dravet. Lorsque les premiers du classement vont en Allemagne garder la zone démilitarisée, lui, et les derniers de la liste donc, sont affectés sur le front Algérie.

    "C'est moi qui commande !" 

    Tranquillement installé à la terrasse d'un bistrot du centre-ville d'Aubagne, il n'a pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour se remémorer cette période de sa vie. "J'ai toujours tout écrit, aussi bien dans un carnet que dans des lettres à mes amis, explique-t-il. C'est la démarche de me lancer dans ce livre qui a été difficile, après c'est allé tout seul." Lorsqu'il parle, le ton est posé et clair, le regard au loin, il revoit les images de son arrivée en Algérie. C'est en 1958 et la guerre a déjà commencé. Bernard est alors inquiet mais il croit que son départ peut être utile. "Je pensais pouvoir être plus servir la cause de la paix plus efficacement là-bas qu'en restant en France à militer. Je n'ai pas été déçu..."

    À son arrivée en Algérie il est affecté à un poste en altitude, sur la ligne de front. Il a sous ses ordres une section d'appelés. Très vite, un premier soldat français de la section est tué par le FLN, le reste de la troupe veut se venger. "Dès le premier village rencontré, ils ont commencé à tout saccager, frapper les gens, toucher les femmes. Je suis resté sonné, puis je leur ai hurlé "C'est moi qui commande !". Je ne sais pas où j'ai trouvé cette force, mais ça a réussi a les contenir." Malgré l'hostilité de son capitaine, il tient bon sur ses principes. "Je suis chrétien par mon éducation, d'obédience jésuite. Et en tant qu'être humain mes convictions m'interdisaient d'agir de la sorte, même quand il ne s'agit que de "laisser faire", ou d'obéir aux ordres", explique Bernard Dravet qui assure aujourd'hui avoir perdu la foi pendant cette guerre.

    Après cette expérience il est muté aux renseignements, au poste de commandement de Mila, dans l'est algérien, "pour m'impliquer, m'obliger à me mouiller en participant aux exactions". Ce qu'il refuse, toujours, noircissant ses cahiers de notes pour ne jamais oublier. Il écrit beaucoup de lettres, à ses proches, mais aussi aux généraux pour leur faire part de son désaccord avec ce qu'il voit, ce dont il refuse de faire partie.

    Bernard Dravet se trouve assez vite des amis sur lesquels s'appuyer et qui, comme lui, sont révoltés par ce côté sombre de la guerre. "Un avocat, un jésuite, un paysan et un aumônier, résume-t-il. Ensemble, nous avons pu nous soutenir et faire remonter nos témoignages." Il rencontre aussi un élève prometteur de l'ENA, Michel Rocard, futur premier ministre. "Il rédigeait un rapport sur les camps de regroupement et s'indignait de la façon dont l'armée traitait les Algériens nous avons donc pu échanger", se souvient Bernard Dravet, qui lui demandera de préfacer son livre.

    Les Harkis, puis le putsch 

    Muté à la tête d'une section de harkis, Bernard refusera l'ordre d'exécuter 5 civils en représailles de la désertion de certains de ses soldats. "Catégoriquement. Je leur ai juste dit que je ne le ferai pas", explique froidement Bernard, finissant son café. Les cinq hommes auront la vie sauve, Bernard Dravet lui, en a fini avec cette guerre. Il est finalement rapatrié, non sans avoir été décoré en public à l'ordre de la Brigade pour son courage et ses "faits d'arme". Il n'est pas dupe : "j'ai bien senti qu'il s'agissait surtout de me dissuader de parler à mon retour".

    Revenu dans la métropole, il organise avec ses amis des rencontres entre appelés qui partent au front pour les prévenir de ce qui les attend. "Sur place c'est très difficile quand ça vous tombe dessus, il vaut mieux être préparé", résume Bernard.

    Sentant venir le putsch de généraux alors que la fin de la guerre se profile, il préviendra aussi en ce sens les appelés qui réussiront à faire échouer la tentative de coup d'état. "Ne pas obéir sans réfléchir à tous les ordres, voilà ce qui est important", conclut Bernard. Comme un avertissement.

    Clément Mathis

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    Nous avions déjà parlé de Bernard Dravet dans un autre article, vous pouvez le retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous :

    http://www.dandelotmije.com/article-le-livre-de-bernard-dravet-est-un-temoignage-sur-la-guerre-d-algerie-entre-1958-et-1960-pour-la-pr-121894873.html

     

     


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  • "La mémoire a blanchi le débarquement

     en Provence"

    "La mémoire a blanchi le débarquement en Provence" sauf pour un groupuscule d’extrémistes, héritiers de l’OAS (voir à la fin)

    Photo prise le 28 août 1944 à Marseille de prisonniers allemands internés au camp Sainte-Marthe sous la surveillance de tirailleurs algériens. ARCHIVES/AFP

    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140814.OBS6425/la-memoire-a-blanchi-le-debarquement-en-provence.html

    "La mémoire a blanchi le débarquement

     en Provence"

    "Nancy a le torticolis", "Gaby va se coucher dans l'herbe", "le chasseur est affamé"... Le 14 août 1944 au soir, la BBC à Londres confirme l’imminence du débarquement en Provence. Le coup d'envoi de l’opération "Dragoon", menée par les troupes américaines, anglaises et françaises est donné le 15 août, à 0h15, 70 jours après le débarquement en Normandie (le 6 juin). Le but de l’opération : prendre en tenaille l'occupant allemand pour le forcer à battre en retraite. La Provence est libérée en treize jours : du 15 août, avec le village de La Motte, à quelques kilomètres de Draguignan, au 28 août à Marseille (Toulon est libérée la veille).

    L’opération rapide est une réussite grâce à l’intervention de près de 450.000 hommes dont environ 250.000 combattants français (contre 250.000 soldats allemands). Les combattants des troupes coloniales de l'Armée d'Afrique sont majoritairement représentés. En tout, près de 225.000 tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, pieds-noirs, marsouins du Pacifique et des Antilles participent au débarquement en Provence.

    Ils n’interviennent pas dès le 15 août, la majorité des troupes étant alors anglaises et américaines. L’ "Armée B" – le terme générique pour désigner le commando d’Afrique – débarque en Provence à partir du 16 août, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, avec "50% de combattants maghrébins, 30 % de Pieds-Noirs, 10% d’Africains et d’Antillais et 10% de métropolitains", selon l’historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation.

    Une commémoration qui va “gagner de l’importance”

    Le travail de mémoire du débarquement en Provence, le deuxième après celui de Normandie, semble moins important que celle du 6 juin, "car c’est le second débarquement", explique Pascal Blanchard, "et ensuite parce que c’est un 15 août et que le cycle commémoratif est épuisé", entre les célébrations du 6 juin ou celles de la déclaration de la premième guerre mondiale, le 3 août 1914, et la commémoration de la bataille de la Marne dès le 6 septembre 1914.

    "La mémoire a blanchi le débarquement", remarque Pascal Blanchard. "Les Africains ont été envoyés à l’Est de la France au moment de la libération de Paris car dire que les Maghrébins et les Subsahariens ont libéré la capitale n’était pas envisageable à l'époque", précise-t-il. Mais la commémoration du débarquement en Provence va gagner de plus en plus d’importance car il est lié à des enjeux identitaires en France: "Les commémorations existent pour parler du passé mais elles ont un impact dans le présent".

    Pascal Blanchard assure que le processus commémoratif va évoluer avec une tendance à l’individualisation des soldats issus des colonies. Il cite alors l’exemple d’Hammou Moussik, un Marocain qui a servi le drapeau tricolore pendant la Seconde guerre mondiale et la Guerre d'Indochine. Le documentaire de sa série "Frères d’armes" (raconté par Jamel Debbouze) a été téléchargé "par un certain nombre de Marocains et de Français dont des jeunes maghrébins qui cherchent à connaître leur part de légitimité en France", explique-t-il. De même le film Indigènes du réalisateur Rachid Bouchareb (2006) est pris en exemple:

    “La ferveur autour du film était inconcevable 10 ans auparavant. C’est possible maintenant grâce à une nouvelle génération d’acteurs “bankables” (Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem…,NDLR) qui se posent des questions”.

    Une preuve pour Pascal Blanchard que les mentalités évoluent grâce à "une nouvelle génération d’historiens, qui ne sont pas nés dans un contexte de classicisme des institutions et grâce à un public qui s’intéresse à ces questions”.

    “Parler de ces combattants lors des commémorations est de plus en plus important et sera traité de plus en plus avec des lectures critiques de la part des historiens car ils rentreront dans l’imaginaire collectif”.

    Magali Judith - Le Nouvel Observateur

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    "La mémoire a blanchi le débarquement en Provence" sauf pour un groupuscule d’extrémistes, héritiers de l’OAS (voir à la fin)

    "La mémoire a blanchi le débarquement en Provence" sauf pour un groupuscule d’extrémistes, héritiers de l’OAS (voir à la fin)

    Le CLAN-R et le Collectif National "NON au 19 mars", vous convient le 15 aout 2014, 70ème anniversaire du débarquement en Provence.

    Bien que des cérémonies officielles, tout le long de la méditerranée, commémorent le courage des participants au débarquement, nous déposerons nous, de façon très modeste, quelques fleurs, Place de la Liberté à Toulon, en hommage à ceux dont les personnalités politiques ne parlent pas. Ceux dont on veut même gommer le rôle majeur dans la liberté retrouvée de la France, je veux parler des Pieds-Noirs, Français d’Algérie et d’Afrique du Nord, qui ont su répondre à l’appel désespéré d’une France dans la peine.

    Ces Pieds-Noirs se battaient auprès de leurs frères musulmans, derrière un seul drapeau, celui de la France. En hommage à tous ces soldats, de toutes confessions, nous chanterons La Marseillaise et Les Africains. 

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  • « Indigènes » Jeudi 14 Août à 20h55 sur FR3 *** Ce film a été critiqué violemment par l’extrême droite mais cela ne nous étonne pas !!!

    Résumé

    En 1943, quatre Algériens, Saïd, Abdelkader, Messaoud et Yassir, s'engagent volontairement pour libérer la France du joug nazi. Après une instruction militaire succincte, ils débarquent en France avec bon nombre de combattants d'Afrique, connaissent leur premier baptême du feu et leur première victoire qui leur vaut d'être accueillis dans un village français. Messaoud s'éprend d'une jeune femme avec laquelle il passe la nuit. Mais dès le lendemain, il leur faut reprendre la route et les combats sous l'autorité du sergent Martinez. Celui-ci, constatant que Saïd est moins robuste que ses camarades, décide d'en faire son ordonnance. Sur le terrain des opérations, les combats s'intensifient...


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  • Débarquement de Provence : douze vétérans algériens invités en France : ils devraient être accompagnés par le premier ministre Abdelmalek Sellal

    Le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal ici avec François Hollande

     

    Douze vétérans algériens de la Seconde guerre mondiale ont quitté mercredi Alger pour participer en France aux cérémonies commémorant le 70e anniversaire du débarquement de Provence, selon un journaliste de l'AFP.

    Absents le 6 juin des cérémonies du "D-Day" en Normandie, les combattants "indigènes" seront représentés en Provence par une quarantaine de vétérans.

    Les douze Algériens, nés entre 1917 et 1924 et formant la plus importante délégation, ont été reçus par des diplomates français en poste à Alger avant d'embarquer pour Paris d'où ils se rendront ensuite à Toulon (sud-est).

    Quatre d'entre eux se verront remettre par le Président François Hollande les insignes de chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur.

    Autour de 250.000 Algériens ont combattu pour la France, l'ancienne puissance coloniale, lors de la Seconde guerre mondiale.

    "Le rôle des Algériens dans la libération du territoire européen et en particulier dans le débarquement de Provence, mais aussi dans les campagnes de Tunisie et d'Italie ainsi que dans la libération des villes de Marseille, Lyon et Strasbourg fera ainsi l'objet d'un hommage solennel", selon un communiqué diffusé par l'ambassade de France à Alger.

    Des représentants de 28 pays, notamment africains, ont été conviés par François Hollande pour assister depuis le porte-avion Charles De Gaulle à une revue navale au large de Toulon. L'Algérie devrait être représentée par son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, selon des informations de la presse locale.

    Avant cette cérémonie internationale, un hommage sera rendu par le président français au mémorial du Mont Faron, qui domine Toulon, aux soldats alliés, forces françaises libres et soldats de l'Armée d'Afrique, résistants mais aussi civils.


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  • Enrico Macias prend posi­tion sur le conflit israélo-pales­ti­nien *** Une virulente réponse d’un internaute

    Crédits photos : BEBERT BRUNO/SIPA

    http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/enrico_macias_prend_position_sur_le_conflit_israelo-palestinien_322976 

    A l’ins­tar de Patrick Bruel il y a quelques jours, Enrico Macias est revenu sur le conflit entre Israé­liens et Pales­ti­niens dans la bande de Gaza. Dans un entre­tien accordé au Pari­sien, le chan­teur popu­laire d’ori­gine algé­rienne affirme sa posi­tion par rapport à cette guerre tragique.

    Déjà tendue ces dernières années, la situa­tion dans la bande de Gaza a pris une tour­nure drama­tique depuis le début du mois de juillet. Le bilan, pour l’ins­tant provi­soire, fait déjà état de milliers de morts dont de – trop – nombreux civils. Face à cette guerre, plusieurs person­na­li­tés comme Eric Cantona, Patrick Bruel, Rihanna, Javier Bardem et Pené­lope Cruz ont pris la parole pour expri­mer leur posi­tion sur ce conflit. Des sorties qui n’ont pas manqué de provoquer de nombreuses réac­tions plus ou moins musclées. Désor­mais, c’est au tour d’En­rico Macias de donner son senti­ment sur cette situa­tion tendue. «Israël ne peut pas se permettre de perdre une bataille, car c’est son exis­tence même qui est en jeu» explique l'artiste de 75 ans au Pari­sien. Fervent défen­seur de l’état israé­lien, l’ar­tiste d’ori­gine algé­rienne s’est plusieurs fois engagé dans des mani­fes­ta­tions en faveur d’Is­raël. Une posi­tion qui ne l’em­pêche pas pour autant d’éprou­ver de la tris­tesse pour les Pales­ti­niens. «Je suis malheu­reux de voir les Pales­ti­niens pris en otage. Des enfants sont pris en otage et ça, c’est dégueu­lasse. Les victimes, qu’elles soient israé­liennes ou pales­ti­niennes, ça me fait mal au cœur», regrette le chan­teur de paix pour l’ONU. Pour l’in­ter­prète d’Adieu mon pays, le seul coupable de ce conflit reste le Hamas : «le peuple pales­ti­nien, quand il ouvrira les yeux, déga­gera ces gens du Hamas pour qu’ils puissent avoir une vie plus facile. A partir du moment où des gens veulent diri­ger un pays, il ne faut pas que ce soit des terro­ristes».
    Habi­tué à véhi­cu­ler un message de paix et de soli­da­rité à travers ses chan­sons et ses actes, Enrico Macias espère que le conflit dans la bande de Gaza touchera bien­tôt à sa fin.

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     TobiasBeecher54

    Enrico Macias prend posi­tion sur le conflit israélo-pales­ti­nien *** Une virulente réponse d’un internaute

    UNE VIRULENTE REPONSE

    Monsieur Macias vous êtes sioniste, le Hamas représente la résistance du peuple palestinien opprimé par l'occupation israélienne. Et vous osez ouvrir votre bouche? Vous préfériez sans doute qu'il n'y ait aucune résistance à la colonisation et je vous comprends. Les nazis devaient avoir le même avis que vous en d'autres temps. Rien que le fait de parler de guerre est déplacé, quand on recense 2000 morts d'un côté  et des milliers de blessés et des milliers de bombardements (dont 75% de victimes civils on le répète) et 60 de l'autre, ce n'est pas une guerre, c'est une agression unilatérale, un génocide. Il faut également expliquer que toutes les tentatives de négociations pour arriver à une paix durable de la part des leaders palestiniens  et israéliens s'est soldée par un assassinat du leader palestinien ou israélien. Le leader israélien Rabin a été assassiné par un fasciste religieux Israélien pour avoir signé les accords d'Oslo. Yasser  Arafat a été assassiné par le Mossad.... Israël ne veut pas la paix car cela mènerait à la construction d'un état palestinien avec des frontières bien définies, ce qui serait un obstacle à leur colonisation. En outre cela ouvrirait la porte à une quantité de possibles condamnations d'Israël pour crimes de guerres et crimes contre l'humanité. Mais pour cela il faut qu'un état palestinien soit créé. C'est la raison pour laquelle les USA (fidèle allié d'Israël comme chacun sait) votent systématiquement NON à chaque vote allant dans le sens de la création d'un état palestinien. Il est également plus facile pour Israël de poursuivre toujours plus loin sa colonisation dans ces conditions, et c'est là le but majeur d'Israël, et non la paix.

    TobiasBeecher54

    Mr Enrico Macias chantait "Malheur à celui qui blesse un enfant", très belle chanson mais de quels enfants parlait-il ? De tous les enfants du monde ou ceux seulement qui ont le même sang que lui ?

    Enrico Macias prend posi­tion sur le conflit israélo-pales­ti­nien *** Une virulente réponse d’un internaute

    Enrico Macias prend posi­tion sur le conflit israélo-pales­ti­nien *** Une virulente réponse d’un internaute

    Pendant ce temps-là Guy Bedos manifeste son soutien aux victimes innocentes de Gaza

    L'interview de Guy Bedos a été en partie censuré par le Figaro ou c'est un autre interview, si vous souhaitez voir une vidéo plus conséquente cliquez sur le lien ci-dessous :

     Manifestation Pro-Gaza à Paris : Guy Bedos interpelle la ... - YouTube

     

     

     

     

     

     


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  • Sur la route des 8000 lieux et liens du 19-Mars-1962 : aujourd’hui à Montbazens (Aveyron)

    Recueillement devant le monument aux morts

    Montbazens (Aveyron)

    La place du marché devient la place

    du 19 mars 1962

    http://www.ladepeche.fr/article/2014/08/11/1932664-place-marche-devient-place-19-mars-1962.html 

    L'inauguration d'une plaque commémorative pour le «19 Mars 1962», en hommage aux anciens combattants et victimes de guerre d'Algérie, Maroc et Tunisie, s'est déroulée, ce dimanche matin, à Montbazens en présence des autorités civiles et militaires de Montbazens et des communes limitrophes, du comité cantonal FNACA, des porte-drapeaux et de la population.

    Etaient présents, M.L. Marcel, députée, J. Molières, maire de Montbazens et son conseil municipal, R. Barthélémy, Président départemental des Anciens d'Algérie, R Marty représentant R. Raoul (excusé), président local de la FNACA, (M. le Préfet et G. Rigal, conseiller général excusés), les maires des communes voisines, les anciens combattants.

    «Suite à la demande de nos Anciens d'Algérie, la municipalité a décidé de renommer ce lieu «Place du 19 mars 1962». Puisse cette place rappeler à tous que beaucoup de jeunes soldats français sont tombés sur cette terre lointaine et qu'il est de notre devoir de se souvenir aussi de cette triste période de notre histoire. Ainsi, il aura fallu plus de cinquante ans pour que soit officiellement reconnue une tragédie qui hante encore certains d'entre-nous. Cinquante années pendant lesquelles les associations d'anciens combattants d'Afrique du Nord ont entretenu le souvenir de cette tragédie, sans reconnaissance officielle, mais avec le seul soutien des communes.» Commentaient les différents intervenants dans leur discours.

    C'est donc vers 11heures que les participants se sont regroupés devant le monument aux morts. J. Molières, maire, accompagné des officiels, a levé le voile découvrant la plaque immortalisant la nouvelle place.

    Une gerbe a été ensuite déposée au pied du monument aux morts, minute de silence et Marseillaise ont ensuite rythmée la cérémonie.

    Bernard Delmoly recevait des mains de R. Barthélémy, la médaille du combattant.

    Un vin d'honneur, offert par la municipalité, sous la halle du marché couvert a clôturé cette manifestation.

    La Dépêche du Midi

    Sur la route des 8000 lieux et liens du 19-Mars-1962 : aujourd’hui à Montbazens (Aveyron)


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  • L'anniversaire du Débarquement en Normandie a donné lieu à de nombreuses commémorations. Mais ces cérémonies suffisent-elles à rendre hommage à tous les héros français ? Qui sont les laissés-pour-compte ? Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, écrit à François Hollande pour lui demander de corriger une injustice.

    À l’occasion des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement, la Nation et le monde ont paru rassemblés en Normandie pour rendre un vibrant hommage aux 37.000 jeunes alliés fauchés pour servir la liberté d’un pays, d’un continent.

    La Nation et le monde ? Non, pas tout à fait. Et c’est d’ailleurs pourquoi des voix ont murmuré :

    "Qu’en sera-t-il de la mémoire des nôtres, ces milliers de soldats de l’ex-empire français, tombés, comme les anglo-saxons, pour chasser le nazisme ?"

    Certes, l’Histoire nous dit que les "coloniaux" n’ont pas débarqué à Omaha, Utah, ou même Gold. Mais le 6 juin aurait pu être une célébration plus généreuse, devant tout le "beau monde" réuni : celle du sacrifice de l’ensemble des jeunes gens morts pour notre liberté tout au long de la guerre.

     

    La mémoire est écornée

     

    C’est pourquoi, les fils et les petits-fils, les filles et les petites-filles de tous ces "indigènes" continuent d’interroger :

    "Qu’en sera t-il de la mémoire des nôtres ?"

    Ils regardent leur avenir et leur présent qui branlent, à force de se construire sur les fondations d’une Histoire pas assez honorée. En tous cas pas à la hauteur de ce qu’elle mériterait.

    Et voici que les célèbres vers de Senghor resurgissent :

    "On fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat Inconnu.
    Vous mes frères obscurs, personne ne vous nomme"

    Plusieurs décennies ont passé et le temps a quelque peu démenti les vers du poète, mais le nom des "frères obscurs" reste encore murmuré. Les "frères" sont encore mal clamés par la République.

    Le parcours de Léopold Sédar Senghor est à ce titre emblématique : il fut, après la défaite, l’un des 70.000 soldats coloniaux prisonniers dans les Frontstalag de France mais qui le sait ?

     

    De nombreux morts oubliés

    Qui sait aujourd’hui que la France a, dès le début de la guerre, pu s’appuyer sur autant de combattants majoritairement venus du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, mais aussi sur les Indochinois, sur les troupes malgaches et somalis, sur celles des Antilles et des Comores ?

    Qui sait que 100.000 étaient là, bien avant le printemps 44, pour se battre et subir avec "les Français de souche" la défaite de 1940, qu’elle fut accompagnée de racisme et de mauvais traitements à cause de leur couleurs ?

    Qui peut dire aujourd’hui, après qu’une grande partie des prisonniers fut rapatriée, que 5000 hommes de l’empire rejoindront les maquis ? Combien ont appris que leurs frères d’armes poursuivaient, ailleurs, sur d’autres territoires, la guerre de la France dans le monde ? Qu’en 1942 et 1943, les tirailleurs nord-africains livraient bataille en Érythrée, au Levant, à Bir Hakeim (en Libye), à El Alamein (en Egypte) ?

    Que les "Africains" combattaient les Allemands en Tunisie, que les Tabors marocains libéraient la Corse, que l’armée d’Afrique s’engageait en Italie et que tous ces combats laissaient en route des morts, par dizaine de milliers ?

     

    Un nouvel anniversaire pour rétablir la justice

     

    S’il revient aux historiens de rappeler les justes faits et dates, de ramener le 6 juin à sa juste place dans l’épopée de la libération du territoire national, il est du devoir des politiques, et du premier d’entre eux, de rendre la mémoire juste en usant de symboles. L’anniversaire du Débarquement de Provence, le 15 août prochain, est l’occasion de rendre justice aux coloniaux.

    Le 15 août 1944, débarquait dans le Sud du pays "l’armée française de libération", soit près de 41.000 hommes, au secours de la Nation. Ce jour-là, aux côtés des forces alliées, ce sont les "Français libres" du général de Gaulle, avec "l’armée d’Afrique" qui posaient les pieds dans le sable, entre Toulon et Cannes.

    C’est une armée composée de près de 120.000 goumiers, tirailleurs et spahis, originaires de 22 pays du Maghreb et d'Afrique noire, qui combattra pour rendre la France telle qu’elle est aujourd’hui : libre, démocratique et riche de diversité.

    La commémoration de ce jour J là doit permettre, à l’heure où les partis populistes et xénophobes font une entrée remarquée au Parlement européen, de renouer la chaîne d’une mémoire nationale abîmée. Une mémoire faite pour relier les Français entre eux. Tout le monde doit pouvoir dire : je le savais. Je sais ce que je leur dois.

     

    Rendons un hommage mérité aux sacrifiés

     

    De nombreux Français attendent, et ils ne sont pas seuls, que la Nation rende enfin l’hommage mérité au sacrifice de ses "indigènes" dont beaucoup sont les enfants. Les autres sont leurs cousins ou leurs voisins.

    Rendre gloire à leurs pères, c’est à jamais et pour toujours les faire entrer - par le lien indélébile du sang versé et par la grande porte d’une vraie cérémonie - dans l’Histoire de France. Elle est belle et bien la leur.

    Ils ne doivent pas en douter, et c’est ce que la commémoration de Provence pourrait réaffirmer à tous, Français de toujours comme plus nouveaux : nos destins sont liés et notre mémoire est commune, autant que notre avenir.

    Il est temps de clamer cela haut et fort. Faites-le, Monsieur le Président, pour la France réelle.

    SOURCE : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1215248-debarquement-les-indigenes-ne-doivent-pas-etre-oublies-rendons-leur-justice.html 

     

    LE PROGRAMME PREVU REPONDRA-T-IL A CE SOUHAIT ?

     


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  • « LE PS COMME LA SFIO ? » Espérons que le PS changera d’orientation avant 2017 car le pire serait à craindre…

    http://blogs.mediapart.fr/blog/gilbert-rignault/080814/le-ps-comme-la-sfio 

    08 août 2014 |  Par Gilbert RIGNAULT 

    LE PS COMME LA SFIO DURANT

     LA GUERRE D’ALGERIE !

    « La France ne tolérera jamais que l'on essaie par la violence des mots ou des actes d'importer sur son sol le conflit israélo-palestinien. » Ainsi, pour le Premier ministre de la France, la population aurait bien le droit, constitutionnel, de manifester, mais en ne chantant que des chansons gaies, au rythme, si possible, langoureux. Ne reste plus qu’à édicter une loi pour décider si on peut chanter Perrine était servante ou le curé de Camaret ! Quant à entonner : « Aux armes, citoyens… » Même pas en rêve ! (sauf en lever de rideau d’un match de l’équipe de France de football). En 1970, à l’occasion de la grande manifestation de Vincennes pour le retrait des Américains du Vietnam, M. Valls aurait sans doute estimé qu’il n’était pas question d’importer en France le conflit américano vietnamien ? C’est ici la version PS de la Constitution française et de la Convention européenne des droits de l'Homme et des libertés fondamentales : dont acte.

    De fait, c’est M. Valls lui-même qui, en convoquant un rabbin et un recteur de mosquée crée, de toutes pièces, une confrontation Thora-Charia qui ne fut jamais évoquée, ni avant, ni pendant les manifestations. Il est donc le seul inventeur, au demeurant manipulé, de cette « importation » là. Le gouvernement français n’a jamais envisagé que les convictions anticolonialistes puissent perdurer en France, ni que, malgré le nombre important des opposants au mariage pour tous, l’immense majorité des manifestants pour la Palestine soit agnostique ou athée, et qu’elle estime que le carnage, à Gaza, n’est que le paroxysme de la violence quotidienne de l’occupation et de la colonisation israélienne en cours en Palestine. Comme si le traitement des Palestiniens par Israël lorsqu’il ne s’exprime que par le blocus, les arrestations arbitraires, les procès illégaux, les destructions d’habitation, les déplacements forcés de population, les expulsions, les réquisitions de terres, les confiscations … étaient « normaux » ! Le gouvernement actuel nous rappelle douloureusement les exploits de la SFIO durant ce qu’elle appelait : les « événements » en Algérie, ou la « pacification ». Ses membres n’en ont rien appris.

    GR.

    UN COMMENTAIRE

    08/08/2014, 10:52 | Par Vingtras 

    J'apprécie d'autant plus votre excellent coup de gueule que j'ai été moi-même l'une des victimes de la politique colonialiste de Guy Mollet qui m'a volé deux ans de ma jeunesse !

    L'attitude actuelle du gouvernement est inqualifiable même si elle s'efforce de respecter une certaine neutralité. Une neutralité bienveillante à l'égard d'Israël, un Etat colonialiste...

    Dans cette situation tragique où les populations civiles sont menacées de génocide, la France reste à la remorque de la diplomatie américaine dont l'impérieux devoir serait de faire pression sur Israël pour que le blocus de Gaza soit levé.

    Mais en attendant cela, Monsieur Valls pérore et bâillonne toutes celles et tous ceux qui voudraient manifester leur soutien aux gazouis.

    Jadis lorsqu'on manifestait contre l'OAS et pour la paix en Algérie, les pouvoirs publics n'hésitaient pas à envoyer ses flics de choc : ce fût Charonne, de sinistre mémoire qui a peuplé mes cauchemars de nombreuses années !

     


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  • Mort d'Yvette Giraud, ex-vedette de la chanson française au Japon

    Un portrait d'Yvette Giraud dans les années 50 prise par le Studio Harcourt

     à Paris (c) Afp 

    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140808.AFP3505/mort-d-yvette-giraud-ex-star-de-la-chanson-francaise-au-japon.html

    Paris (AFP) - La chanteuse française Yvette Giraud, qui a effectué la majeure partie de sa carrière au Japon où elle était devenue une vedette, s'est éteinte dimanche à l'âge de 97 ans, ont annoncé vendredi ses proches dans le carnet du Figaro.

    Surnommée au Japon "Mademoiselle Hortensia", du nom de sa chanson fétiche, Yvette Giraud y était considérée comme "l'ambassadrice de la chanson française".

    "C’était une artiste et une femme rayonnante qui aura su faire aimer au-delà de nos frontières le meilleur de la chanson française", a souligné la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, saluant "une pure interprète, aux accents profonds".

    Née le 24 septembre 1916, mariée à l'un des anciens Compagnons de la Chanson, Marc Herrand, Yvette Giraud est d'abord recrutée en 1945 par le Théâtre aux armées des forces britanniques, séduit par sa magnifique voix grave. Elle débute en France l'année suivante chez Pathé Marconi avec "La Danseuse est créole" et "Mademoiselle Hortensia".

    Yvette Giraud reprend ensuite avec succès des chansons du répertoire de l'époque comme "Les lavandières du Portugal", "Cerisier rose et pommier blanc", "L'Ame des poètes", "Les feuilles mortes", "C'est si bon" ou "J'ai deux amours" et des titres des Compagnons de la Chanson.

    A la fin des années 1950, elle interprète également la version française de "Love me tender", d'Elvis Presley, sous le titre "L'Amour qui m'enchaîne à toi". Après la disparition d'Edith Piaf en 1963, elle inclut dans son répertoire le célèbre "Hymne à l'amour", à l'origine conçu pour elle. La "Môme" lui avait demandé de renoncer à l'interpréter après la mort de son compagnon Marcel Cerdan.

    A partir du milieu des années 1950, elle commence à chanter au Japon. Le public nippon l'adopte immédiatement. De 1955 à 1999, elle se produira 35 fois au pays du Soleil Levant où les Japonais étaient sous le charme de son accent français.

    Le 14 février 1995, elle est même décorée par l'Empereur du Japon avant d'être élevée en France au rang de Commandeur des Arts et des Lettres.

    Une chanson intitulée "Trente ans", écrite par son époux Marc Herrand, témoigne de son amour pour ses admirateurs japonais, selon le site des Compagnons de la Chanson. Son mari avait d'ailleurs quitté les Compagnons en 1952 pour lui apporter ses compétences de chef d'orchestre et d'arrangeur.

     


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  • GAZA au 26° jour – (publié le 6 août 2014) *** Les Pieds Noirs Progressistes réagissent

    Une photo de notre banderole brandie à Marseille lors de manifestations de  soutien à Gaza

    L’armée israélienne poursuit son entreprise de destruction systématique de la bande de Gaza, d’assassinat de femmes, d’enfants, de vieillards par le bombardement aveugle des habitations, des bâtiments publics, jusqu’à ceux de l’ONU. Dans le même temps, elle réprime de façon sanglante les manifestations de  Cisjordanie et poursuit la destruction des villages palestiniens et une politique ignoble de colonisation de ce qui reste de la Palestine. Israël est coupable à la face du monde de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité.
    Face à cela, le gouvernement Hollande/Valls affiche une superbe indifférence, qualifiant la guerre que mène l’une des plus puissantes armées du monde contre le peuple de Gaza de « querelle au Moyen Orient » ; il affiche une complicité indigne avec le gouvernement Netanyahou et un suivi docile de ceux qui en France osent soutenir le crime. Ce, en dépit de l’engagement du candidat Hollande à prendre « des initiatives pour favoriser par de nouvelles négociations la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine » et à soutenir « la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien ».
    L’ANPNPA exprime sa solidarité avec le peuple palestinien face à la violence aveugle et la politique colonialiste conduites par l’état d’Israël. Elle estime inacceptable la position du gouvernement Hollande/Valls, en pleine contradiction avec les principes qui avaient fait de la France le pays des droits de l’homme.
     

    En complément : CLIQUEZ SUR LES LIENS :

    Une lettre ouverte adressée au Président Hollande par le comité ANPNPA de Midi-Pyrénées dès le 24 juillet. Lettre ANPNPA Toulouse au Président de la république 

     Un poème, pas encore mis en musique, par notre ami l’auteur compositeur suisse Michel Bühler. poème de Michel Bühler  

    SOURCE : http://www.anpnpa.org/?p=969


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  • «  Arrêtez le massacre »  René Guitton, de Fay-de-Bretagne (Loire-Atlantique).

    250 fleurs en hommage pour les enfants victimes de Gaza. Cela se passe dans un village de Belgique

    Les premières fleurs ont été déposées par Samar, cette petite fille de Gaza, paralysée à vie à cause de balles tirées par des soldats israéliens le 7 janvier 2009, lors d’une précédente offensive sur Gaza. Samar a pu être, par la suite, soignée en Belgique où elle vit depuis avec toute sa famille. Cinq ans après, elle est toujours solidaire des autres enfants de Gaza… (photo : Kevin Van den Panhuyzen)

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    «  Arrêtez le massacre »

     René Guitton, de Fay-de-Bretagne (Loire-Atlantique).

    http://www.ouest-france.fr/arretez-le-massacre-2748188

    « Le conflit israélo-palestinien n'en finit pas de s'enfoncer dans la barbarie. Il oppose deux peuples sur la même terre. Mais comment coexister pacifiquement quand les Palestiniens sont chassés de leurs villages ; quand ils voient leurs maisons détruites et leur terre colonisée pour empêcher toute création d'un état viable? Diaboliser tout un peuple sans discernement, l'humilier en permanence, c'est nier la nécessaire fraternité humaine. En regardant avec tristesse, révolte et impuissance, cette escalade meurtrière qui n'en finit pas, je ne peux m'empêcher de faire des comparaisons. 

    Hier, en tant qu'appelé pendant la guerre d'Algérie, j'ai vu comment, par notre comportement, nous avons fabriqué des fellaghas et dresser contre nous la majorité du peuple algérien. Aujourd'hui, c'est l'aveuglement du monde occidental et d'une grande partie du monde arabe qui fabrique des islamistes. Le sous-développement, l'ignorance, le mépris, la misère et l'injustice en sont les causes principales. 

    Hier, la guerre d'Algérie s'est terminée par un énorme gâchis et drame humain. Aujourd'hui, le conflit du Moyen-Orient parait sans issus. Pour en finir combien faudra-t-il de nouvelles tueries ? Avec quelles conséquences ? 

    Hier, je n'ai rien dit. Aujourd'hui, je ne veux pas me taire. Avec tous ceux qui protestent, je veux crier mon indignation. Et demander à ceux qui en ont le pouvoir : arrêtez le massacre, arrêtez la guerre. Prenez les moyens pour rétablir la paix. 

    Car la guerre génère toujours de la haine, de la rancoeur, de la violence, de la vengeance et de la revanche. A ceux qui prônent la guerre pour régler les conflits, je leur demande d'aller eux-mêmes la faire. Car, c'est trop facile de faire la guerre avec le sang des autres. Enfin rappelons-nous cet adage : la Paix on ne la fait pas avec ses amis, on la fait avec ses ennemis. » 

    René Guitton

     


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  • « Gaza, les enfants du malheur » 

    Sébastien BOUSSOIS Conseiller scientifique à l’Institut européen de recherches sur la coopération méditerranéenne et euro-arabe (Medea), chercheur associé à l’ Université libre de Bruxelles (ULB) 

    http://www.liberation.fr/monde/2014/08/06/gaza-les-enfants-du-malheur_1076328

     

    « Gaza, les enfants du malheur » Et un jour, Israël en paiera le prix humain. Parce qu’un enfant n’oublie jamais.

    Des enfants palestiniens regardent un avion israélien au nord de la bande de Gaza, 4 août 2014. (Photo : MOHAMMED ABED.AFP)

    Après presque un mois de guerre, ce sont 400 enfants de moins de 14 ans qui ont été tués par Israël. Où sont les promesses de la Déclaration des Droits de l’Enfant de 1959 des Nations unies ?

    Quelques dizaines d’heures après le retrait de Gaza par l’armée israélienne, le bilan humain semble d’un autre âge : ce ne sont pas moins de 1500 Palestiniens, 850 civils et… 400 enfants de moins de 14 ans qui ont été tués par Israël après près d’un mois de guerre.

    A ce titre, la situation de la jeunesse gazaouie sous le blocus israélo-égyptien depuis 2007 et sous les guerres successives posait déjà de nombreux problèmes humanitaires défiant les droits humains élémentaires, l’apparent droit international et son impossibilité de le faire respecter. En effet, 70% de la population a moins de 14 ans. Nul Etat ou acteur international ne devrait tolérer qu’enfants et adolescents pâtissent d’un blocus ou d’une guerre qui ne sont pas les leurs. La déclaration des droits de l’Enfant de 1959 énonce dans son article 1 que «l’enfant est reconnu, universellement, comme un être humain qui doit pouvoir se développer physiquement, intellectuellement, socialement, moralement, spirituellement, dans la liberté et la dignité.» Les conséquences du blocus et des restrictions alimentaires imposées par Israël et l’Egypte sur les enfants gazaouis ont fait l’objet de nombreux rapports d’ONG et des Nations unies. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’inquiétait quant à elle régulièrement de la hausse des indicateurs de malnutrition qui préemptent l’avenir de milliers d’enfants: retards de développement, retards cognitifs, malformations physiques ou mentales. Gaza est déjà sur la voie de l’Irak, qui a subi dix ans de sanctions internationales.

    Comme si le blocus ne suffisait pas, la plus meurtrière des Guerres contre Gaza depuis le retrait israélien en 2005 est survenue. Maisons détruites, hôpitaux et écoles furent visés par l’armée israélienne. Fin juillet 2014, une école de l’ONU était bombardée provoquant la mort de 15 enfants. Puis le 3 août, un nouvel établissement scolaire de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine) à Rafah, servant de refuge aux réfugiés, fut pilonné, provoquant la mort d’une dizaine de Palestiniens.

    Alors que les Nations unies sont actuellement en train de renouveler leurs «8 Millenium Development Goals» pour 2015, adoptés en 2000 par 193 pays, avec la jeunesse comme priorité, elles ont laissé faire Israël, l’Egypte, et le Hamas procéder à un désastre orchestré et une volonté de destruction d’un peuple tout entier.

    Ainsi, tous les pays signataires de la Déclaration des Droits de l’Enfant de 1959 des Nations unies, et qui promettaient un monde adapté aux Enfants, ont été incapables de faire respecter leurs engagements à Gaza. Pourtant, le principe 2 édictait : «L’enfant doit bénéficier d’une protection spéciale et se voir accorder des possibilités et des facilités par l’effet de la loi et par d’autres moyens, afin d’être en mesure de se développer d’une façon saine et normale sur le plan physique, intellectuel, moral, spirituel et social, dans des conditions de liberté et de dignité.» 2 Dès lors, à quand une nouvelle catégorie de crime contre l’humanité: provocation volontaire de débilitation profonde des enfants de toute une société? Il faudrait alors trouver une valeur normative en droit international lié à la dégradation volontaire, délibérée et organisée physique et mentale d’une population sur plus d’une génération. Dans ce cas, si ce nouveau «crime» devait être reconnu, il entraînerait des poursuites supplémentaires contre certains dirigeants d’Israël comme de ceux du Hamas.

    Voilà probablement un cas unique dans l’histoire contemporaine d’une population entière à qui l’on fait subir un traitement collectif qui conduit d’ores et déjà à une régression holistique de tous les paramètres utilisés dans les rapports annuels de la Banque Mondiale et du Programme des Nations unies pour le Développement. Une étude publiée en 2009, après l’opération «Plomb Durci» par le Gaza Community Mental Health Programme annonçait des chiffres terribles: environ 50% des enfants âgés de 6 à 17 ans ayant été exposés pensent «souvent» ou «presque toujours» à se venger des Israéliens ; parce que 50% des enfants au moins ont perdu un proche ou un ami3.

    Au début du XXIe siècle, le monde inerte aura au mieux une fois encore, désavoué l’un des grands principes d’un énième texte qu’elle aura généré. Le principe 5 de la Déclaration des Droits de l’Enfant expose : «L’enfant physiquement, mentalement ou socialement désavantagé doit recevoir le traitement, l’éducation et les soins spéciaux que nécessite son état ou sa situation.» Au pire peut-être assisté à une nouvelle forme d’action politique destructive sans le savoir : après le génocide, après le politicide, le «jeunocide», qui coupe à la racine, toute possibilité à une société de perdurer. Quoi qu’ils en soient, Israël a créé des milliers d’enfants du malheur. Et un jour, Israël en paiera le prix humain. Parce qu’un enfant n’oublie jamais.


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  • Raconte-moi ton Algérie : “j’ai sauté sur une mine” *** Remerciements à Jacques Cros pour le signalement de cet article

    http://www.agriculteur-normand.com/actualites/raconte-moi-ton-algerie-j-ai-saute-sur-une-mine&ca=2Z0Y1N1PA7BPQL6BJPV8&cn=HMJECRVV:40I8L2JH.html 

    Plus de 1,3 million d’appelés ou rappelés du contingent ont passé de 6 à 36 mois en Algérie entre 1956 et 1962. Parmi eux, de nombreux agriculteurs (ou futurs agriculteurs). André Marie, agriculteur retraité à Saint-Marcouf-du-Rochy (14), se souvient.

    "On nous a fait casser la gueule pour rien. Tout ça, c’était pour les colons”. Allongé dans son lit, André Marie n’est pas tendre avec les autorités politiques de l’époque. Un sentiment de rancune qui s’explique peut-être par une jambe laissée là-bas. André a sauté sur une mine, indemnisé aujourd’hui à 865 euros par mois. “Pas cher payé, mais paradoxe, si je n’avais pas ma pension d’invalidité, on serait mal !”, lance-t-il à sa femme Claudine. Et de faire ses comptes. A sa pension d’invalidité de 865 euros s’ajoutent sa retraite d’ancien combattant (330 euros deux fois par an) et ses 546 euros mensuels de retraite agricole. Soit moins de 1500 euros/mois pour une vie de labeur sur une seule jambe.
    Fils d’agriculteur, André stoppe les études à 14 ans pour travailler sur la ferme familiale. En mars 1956, âgé de 21 ans, il a plein de projets dans la tête. Mais avant de les mener à bien, il doit remplir ses obligations militaires. En mars de cette année, il part pour Coblence en Rhénanie-Palatinat (Allemagne). Il intègre le 9ème Régiment de Bataillon du Génie. Trois mois de classes et une unique permission avant de partir, en juillet, pour l’Algérie. “Je n’avais pas peur. Il fallait y aller”, lâche-t-il laconiquement. Il n’imaginait pas alors que, neuf mois plus tard, il frôlerait la mort.  

    Le premier véhicule n’a pas sauté
    Une de ses missions là-bas a presque un caractère agricole. Il commande un compresseur qui lui sert à fabriquer des piquets. Il pose ensuite le fil de fer barbelé. Objectif : tenter d’étanchéïser au mieux la frontière algéro-marocaine. Autre mission : réparer les pistes d’atterrissage. Ce qui l’oblige à de fréquents déplacements entre aérodromes. C’est au cours de l’un d’eux, le 17 février 1957, que tout bascule. “On avait un porte-char qui transportait un bulldozer, un camion et une jeep. Je me souviens qu’un des gars m’avait proposé de monter dans la jeep. Moi, j’ai préféré le camion”. Au hasard d’une piste, la jeep qui ouvrait le convoi est passée mais le camion a sauté. Le véhicule léger a-t-il évité la mine ou s’agissait-il d’une mine radio commandée qui ciblait un véhicule censé transporter plus de militaires ? André Marie n’a jamais eu la réponse mais il se rappelle avoir sauté en l’air pour retomber lourdement sur la piste. “Je gueulais. J’avais une jambe en morceaux mais c’était l’autre, avec une simple fracture du tibia, qui me faisait le plus mal”. Parmi ses camarades d’infortunes, on déplore un mort et on relève  3 autres blessés aux jambes. Une fusée de détresse est lancée. L’hélicoptère sanitaire mettra 1/2 heure à arriver. “Je criais. Ils m’ont endormi. J’ai été opéré dans la nuit par des médecins militaires. Ils m’ont coupé la jambe au-dessous du genou”. Le lundi de Pâques 1957, André Marie est rapatrié en France. Bateau puis train pour rejoindre l’hôpital Villemin (1)  situé à Liancourt dans l’Oise.

    Mon moignon qui rapetisse
    Il va y séjourner plusieurs mois. On lui pose d’abord un pilon “parce que mon moignon rapetissait sans cesse”. Il revient définitivement à Saint-Marcouf-du-Rochy en novembre et c’est à Caen qu’on lui pose sa jambe artificielle. Il est réformé de l’armée en avril 1958, “redevenu civil. Je suis resté à la ferme même si mes parents voulaient que je fasse autre chose”. Il s’installe officiellement en 1968. “2-3 vaches à téteux, 2-3 vaches à viande. J’arrivais à vivre. Ma soeur m’aidait. Je marchais bien. Je faisais tout ce que je voulais : du vélo, monter sur le tracteur, faire les foins...”
    “Mais pas courir après les bêtes”, temporise Claudine, sa femme. 29 ans qu’ils sont mariés. “Il m’avait écrit. Enfin, c’était sa soeur qui tenait le crayon. Je savais qu’il était mutilé mais mon précédent ami était un grand brûlé civil du débarquement. Je n’ai jamais éprouvé de pitié pour André. C’était de l’amour et voilà”.
    Quatre mois après cette lettre Claudine et André vont se marier. Ils ont eu 2 enfants. “Il nous arrive parfois même de déconner avec sa jambe. De toute façon, le mal est fait” s’amuse Claudine. Une sacrée leçon de chose.
    Quant à André, s’il y a laissé un membre, il en a aussi ramené des médailles. Il tient d’ailleurs à poser avec pour la photo. Au moment du clic final, Claudine et André affichent tous deux un sourire. Le sourire sans doute de la vie.

    (1) : du nom de Jean-Antoine Villemin, né à Prey dans les Vosges le 25 janvier 1827 et mort à Paris le 3 octobre 1892. Médecin militaire, hygiéniste et épidémiologiste français, il est connu pour avoir démontré en 1865 que la tuberculose était une maladie contagieuse.


     


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  • Cher José Hondermarck je trouve votre article remarquable concernant la protection des enfants, mais, ce qui me gêne c’est que vous vous refusez de prendre partie dans cette tragédie car le bilan est d’une absolue disproportion :   

    Israël/Gaza: bilan de 29 jours de guerre

    BILAN ISRAELIEN

    64 soldats israéliens sont tombés au cours des opérations dans la bande de Gaza. Trois civils ont été tués par des tirs de roquettes et d’obus de mortier. AUCUNS ENFANTS.

    BILAN PALESTINIEN

    Le Centre palestinien des Droits de l’Homme fait état de 1938 victimes à Gaza

    Le bilan de source palestinienne estime que 84% des victimes à Gaza sont des civils.

    Presque 400 enfants ont été tués depuis le début de l'offensive menée par l'armée israélienne, le 8 juillet. On a même dépassé le nombre d’enfants tués pendant l’opération "Plomb durci" qui a duré un an de 2008 à 2009 à Gaza.

    Michel Dandelot

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    Protéger les enfants

    http://www.centre-presse.fr/article-327797-proteger-les-enfants.html

    José Hondermarck, de Tours, est en colère contre le silence politique et humain face aux jeunes victimes de la guerre, quelle que soit leur nationalité.

    « Protéger les enfants » un article de José Hondermarck de Tours *** Ma mise au point

    Les enfants veulent la paix.

    (BFM/TV)

    J'ai réalisé toute ma carrière professionnelle dans le secteur de l'enfance en difficulté, au service des enfants les plus démunis, souvent les plus difficiles. Aujourd'hui, de là où je suis en vacances, je sens monter en moi une houle de colère qui me fait prendre la plume.
    En effet, comment peut-on encore, en 2014, assister au massacre d'enfants innocents tel qu'il se produit aujourd'hui, et chaque jour, à nos portes? Il ne s'agit pas pour moi de dénoncer ici ni Israël ni le Hamas, ce n'est pas mon propos. Je n'ai pas la culture géopolitique pour le faire et mon opinion personnelle est en l'occurrence peu de chose. Je veux dénoncer les meurtres délibérés d'enfants déchiquetés sous les roquettes et les obus.
    S'il s'agit de mener une guerre, que les adultes y aillent, mais que les enfants n'en soient pas les victimes! J'ai connu la violence. J'ai été un jeune officier pendant la guerre d'Algérie. J'ai vu à quels comportements extrêmes l'aveuglement pouvait amener des soldats. Mais où sont nos grandes voix de jadis? Où sont les voix qui clament leur colère devant ces massacres? Où sont nos députés, nos élus si présents dans d'autres circonstances! Où sont nos grands journalistes, ceux qui ne se contentaient pas d'analyser ou de commenter, mais qui dénonçaient!
    Ce qui se déroule aujourd'hui est honteux pour nous tous. Un enfant israélien est d'abord un enfant, un enfant palestinien est d'abord un enfant, comme nos enfants sont des enfants. Tous les enfants se valent, celui qui est loin de nous, autant que celui qui est proche. Ce sont les enfants qu'il s'agit ici de protéger de la folie meurtrière des adultes.
    Je suis scandalisé, effrayé du monde tel qu'il est devenu et suis renforcé dans ma conviction que seule l'éducation à la générosité, à la fraternité et à la lucidité est le premier devoir des adultes pour éviter l'émergence destructrice des bonnes consciences meurtrières. Où sont Victor Hugo et son Gavroche? Des Gavroches innocents continuent à être tués, mais nous n'avons plus d'accusateur! J'aimerais que tous les éducateurs de notre pays, que toutes nos grandes associations qui oeuvrent au service de la jeunesse, se mobilisent et interpellent les élus, les arrachent à leurs confrontations intestines, qui n'intéressent plus personne, pour se lever enfin et rappeler haut et fort qu'une Convention internationale des droits de l'enfant existe.
    Si les cris des enfants déchiquetés pouvaient être entendus jusque-là où nous sommes, nous serions plus horrifiés et penserions à nos propres enfants. Honte à ceux qui disposent d'un pouvoir qui leur a été délégué, qui détournent le regard et se taisent! Aucun d'entre eux n'a vraisemblablement un enfant transi d'effroi sur le territoire palestinien ou israélien. Si les enfants massacrés, victimes innocentes, pouvaient donner procuration et faire voter, nombre de conflits meurtriers dureraient moins longtemps. Hélas, les enfants ne votent pas! Ils ne sont pas dangereux.

    José Hondermarck
    de Tours


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