• GAZA, CESSEZ-LE-FEU !

    GAZA, CESSEZ-LE-FEU !

    GAZA, CESSEZ-LE-FEU !

    Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP

    Le MRAP réitère sans réserve sa condamnation des crimes de guerre commis par le Hamas contre la population civile israélienne. Mais rien ne peut, ne pourra justifier l’horreur absolue qui s’abat sur Gaza et les Gazaoui·e·s.

    Gaza, une « prison à ciel ouvert » ; privée de tout où 80 % de la population ne survivait que grâce à l’aide humanitaire, soumis, depuis 2007, à un blocus terrestre et maritime qui constitue une punition collective illégale au regard du droit international.

    Les offensives criminelles successives d’Israël contre la population de Gaza n’ont pas commencé après l’attaque du 7 octobre et ont apporté leur lourd cortège de morts et de destructions : opération « plomb durci » de 2008 (près de 1 400 morts), opération « pilier défense » de 2012, opération « bordure protectrice » (plus de 2200 morts).

    Depuis 2018 ce sont contre les « marches du retour » qu’ont été déclenchés des bombardements meurtriers. Face à des manifestations pacifiques, l’armée israélienne a tiré à balles réelles, faisant des dizaines de morts et 1 200 blessés, des jeunes pour la plupart.

    A l’heure où ces lignes sont écrites, plus de 30 000 Palestiniens ont été tués dont environ 70% sont des femmes et des enfants et on compte près de 10 000 disparus. Le nombre de blessés atteint les 60 000 et leur accès aux soins vitaux est extrêmement limité, en raison des attaques répétées contre des établissements de santé, des membres du personnel médical et des moyens de transport sanitaire.

    Des centaines de familles ont été anéanties, plus de 100 journalistes et plus de 300 médecins et travailleurs de la santé ont été tués. On estime à 1,9 million le nombre de personnes déplacées à Gaza, soit 85% de la population. 45 écoles ont été entièrement détruites.

    Lorsqu’on prive d’eau et d’électricité 2 millions de personnes, cela est un crime de guerre. Les prématurés meurent parce que sans électricité les couveuses ne peuvent plus fonctionner, les blessé·e·s y compris les enfants sont opéré·e·s sans anesthésiant parce qu’il n’y en a plus.

    Selon un rapport du système de surveillance de la faim des Nations Unies publié le 21 décembre, environ la moitié de la population de Gaza devrait se trouver dans la « phase d’urgence » – qui comprend une malnutrition aiguë très élevée et une surmortalité – d’ici le 7 février. Et « au moins une famille sur quatre », soit plus d’un demi-million de personnes, sera confrontée à la « phase 5 », c’est-à-dire à des conditions catastrophiques.

    Dans le même temps les massacres continuent en Cisjordanie, en janvier 49 Palestiniens ont été tués ; A l’aube du mardi 30 janvier, une unité militaire israélienne d’une dizaine de membres s’est infiltrée dans l’hôpital Ibn Sina de Jénine et a tué trois personnes. Le 3 février, la communauté bédouine d’Al-Auja au sud de la vallée du Jourdain, a été victime d’une énième attaque de colons armés.

    La Cour internationale de Justice, saisie par l’Afrique du Sud, considère qu’il existe un risque sérieux de génocide et que des mesures conservatoires sont nécessaires pour préserver les droits de la population palestinienne. Le MRAP se réjouit de la décision de la CIJ et rappelle que les décisions de la CIJ sont contraignantes et sans appel. De plus, tous les États doivent se conformer à leurs obligations légales en prenant toutes les mesures possibles pour qu’Israël respecte la décision de la Cour et mette en œuvre intégralement et sans délai les mesures provisoires ordonnées.

    Le MRAP demande solennellement au gouvernement français de se conformer à ses obligations et en particulier de cesser toute vente d’armes à Israël. Il demande à l’Union européenne d’appliquer des sanctions contre Israël notamment la suspension de l’accord d’association UE/Israël.

    L’arrêt des bombardements, l’arrêt de la colonisation et l’ouverture de négociations sur la base des résolutions de l’ONU, notamment la création d’un État palestinien avec Jérusalem Est comme capitale aux cotés de l’État israélien est la seule solution pour mettre fin à la violence. En attendant la France doit reconnaître l’État de Palestine.

    Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP
    Le 7 février 2024
     

    SOURCE : https://mrap.fr/gaza-cessez-le-feu.html 

     


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    Non Monsieur Macron l’antisémitisme n’est pas la cause du massacre du 7 octobre

    Non Monsieur Macron l’antisémitisme n’est

    pas la cause du massacre du 7 octobre

    Non Monsieur Macron l’antisémitisme n’est pas la cause du massacre du 7 octobre

    Depuis le 7 octobre un génocide est en cours à Gaza. Malgré des médias aux ordres, il n’est plus possible de nier la réalité : plus de 30000 mort.es dont une grande majorité de femmes et d’enfants, 90% de la population déplacée de force et régulièrement bombardée, des habitations pulvérisées, la famine organisée, des familles ciblées et exterminées.

    La Cour Internationale de Justice a confirmé qu’il y a une tentative de génocide. Monsieur Macron n’a rien dit sur ce qui se passe à Gaza. Il n’a rien vu, il ignore que ce n’est pas seulement la population palestinienne qui est assassinée, c’est aussi le Droit international.

    Il a sciemment fait une confusion majeure : les victimes de l’attaque du 7 octobre n’ont pas été tué.es en tant que juifs/ves. Pour leur malheur hélas, elles ont été tuées en tant que membres d’un État colonial et désormais fasciste, qui enferme depuis 16 ans plus de deux millions de personnes dans un ghetto dont il a construit les murs. Seize ans dans la plus parfaite illégalité et avec la complicité des nations dites civilisées ! Seize ans sans discontinuer jusqu’à la brèche du 7 octobre.

    Toutes les vies ont la même valeur et parler des victimes israéliennes du 7 octobre sans un mot pour les milliers de victimes palestiniennes d’aujourd’hui et de demain est d’une indécence absolue.

    Accuser le peuple palestinien d’antisémitisme, c’est légitimer les assassins au pouvoir en Israël qui sont allés jusqu’à justifier les meurtres des civil.es et des enfants.

    Monsieur Macron semble ignorer totalement le Droit international. Résister à l’occupation et à l’oppression est un droit et même un devoir. L’occupation de la Palestine est illégale et les nombreux Français qui vivent dans les colonies violent le Droit international. Les milliers de Français engagés dans l’armée israélienne participent à des crimes contre l’humanité et à un génocide.

    En mélangeant sciemment juif et israélien, en faisant de la Palestine un peuple d’antisémites, Monsieur Macron ne protège pas les Juifs. Il les met en danger. Il en fait les complices d’un génocide sur lequel il est étrangement silencieux. Il détruit la mémoire de l’antisémitisme et du génocide nazi qui n’ont rien à voir avec le soutien à un régime suprémaciste dirigé par des fascistes.

    Il fait honte.

    La Coordination nationale de l’UJFP le 7 février 2024 

    SOURCE : https://ujfp.org/non-monsieur-macron-lantisemitisme-nest-pas-la-cause-du-massacre-du-7-octobre/ 

     


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    Dans la Cour des Invalides, peu avant

    le début de l’hommage aux victimes

    françaises du Hamas : Meyer Habib

    s'en prend à Manuel Bompard avant

    d'embrasser Jordan Bardella

    une scène qui fait réagir

    Meyer Habib, le député des Français de l'étranger proche du pouvoir israélien, s'en est pris à l'élu LFI Manuel Bompard avant une franche embrassade plus amicale avec le président du RN Jordan Bardella. Une scène qui a fait réagir sur les réseaux sociaux.

    Dans la Cour des Invalides, peu avant  le début de l’hommage aux victimes  françaises du Hamas : Meyer Habib s'en prendà Manuel Bompard avant d'embrasser Jordan Bardella une scène qui fait réagir

    Meyer Habib, Manuel Bompard et Jordan Bardella le 7 février 2024 lors de l'hommage aux victimes françaises du Hamas© Twitter

    Une scène a troublé l'hommage aux victimes françaises du Hamas ce mercredi aux Invalides, à Paris, peu avant l'arrivée d'Emmanuel Macron. Meyer Habib, le député des Français de l'étranger, proche du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et apparenté LR, a été filmé en train de s'en prendre au député LFI Manuel Bompard, avant une franche embrassade avec le président du RN Jordan Bardella.

    "Je leur ai dit qu'ils n'avaient aucune dignité, que les familles ne voulaient pas d'eux, que leur présence équivalait à celle de Bousquet et Papon au Vel d'Hiv et, qu'à défaut de me respecter, qu'ils respectent la volonté des familles en deuil dans la douleur dans ces moments de recueillement", a indiqué à l'AFP le député de la 8e circonscription des Français établis hors de France, dont la circonscription comprend Israël.

    "Ces provocations n'ont pas leur place dans une cérémonie d'hommage national", a réagi le groupe parlementaire de La France insoumise sur X.

    "Tu craches à la gueule de nos déportés"

    Au-délà des invectives, c'est la proximité de l'élu avec Jordan Bardella qui a fait réagir. "Meyer Habib, tu nous fous la honte. Tu craches à la gueule de nos déportés en embrassant l’héritier du FN", a assuré sur X (anciennement Tiwtter) le médecin Mathias Wargon, très remonté contre l'élu.

    "Un hommage national exige de la dignité. Meyer Habib n’en a pas", a taclé de son côté le député LFI Paul Vannier.

    CLIQUEZ SUR CE LIEN POUR VOIR LA VIDéO : 

    https://twitter.com/i/status/1755178397691445653 

    Soutenu par l'extrême droite

    "La gauche se scandalise pour cette vidéo depuis fort longtemps, mon ami Meyer Habib sait faire la différence entre les amis et les ennemis d'Israël", a assuré de son côté en guise de soutien l'eurodéputé Gilbert Collard (ex-RN).

    "Les députés LFIstes, et apparentés, ne devraient pas être présents à cet hommage", a ajouté de son côté la députée RN de l'Eure Katiana Levavasseur.

    "Nous sommes 68 millions de Français endeuillés"

    Avant la cérémonie d'hommage aux victimes françaises de l'attaque du Hamas en Israël, la présence de députés de La France insoumise, parmi lesquels la présidente du groupe à l'Assemblée Mathilde Panot et le coordinateur national Manuel Bompard, a été pointée du doigt par plusieurs familles de victimes s'y opposant. LFI est critiqué pour avoir refusé de qualifier le Hamas de terroriste et avoir évoqué une "offensive armée de forces palestiniennes" peu après l'attaque du 7-Octobre.

    Malgré les polémiques, les Insoumis ont répondu positivement à l'invitation de l'Elysée. Devant des proches des victimes venus d'Israël grâce à un avion affrété par l’Etat français, le président de la Répulique Emmanuel Macron a dénoncé "le plus grand massacre antisémite de notre siècle". "Nous sommes 68 millions de Français endeuillés par les attaques terroristes du 7-Octobre", a ajouté le chef de l'Etat.

    SOURCE : Meyer Habib s'en prend à Manuel Bompard avant d'embrasser Jordan Bardella, une scène qui fait réagir (msn.com) 

     


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    Un député ne devrait pas avoir

    le droit de parler comme ça…

    L’indignité à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui. Des mensonges et surtout des insultes, à gogo… Pauvre France. Meyer Habib député à l'Assemblée nationale a osé déclarer, hier, pendant les questions au Gouvernement : 

    Un député ne devrait pas avoir le droit de parler comme ça…

    Merci Gabrielle Teissier K pour cette information

    Citoyenne, du monde, de gauche, athée, en résistance contre tous les racismes 

    « Au grand cirque de La Haye, l’Afrique du Sud, régime corrompu criminogène place l’Etat juif sur le plan des accusés, dans un simulacre de procès qui déshonore la justice internationale. Le monde doit comprendre, 80 ans après la Shoah, que le peuple juif n’ira plus jamais à l’abattoir sans réagir. Cette guerre a été imposée à Israël. C’est un acte de justice et non de vengeance. Pendant ce temps, l’extrême gauche est à Rafah. Pas un mot pour les otages. Elle vient pour soutenir l’agence de l’ONU impliquée directement dans les pogroms et dont il faut définitivement cesser ses financements. Comble de l’indécence et de la provocation, ils seront là demain. Qui imagine Bousquet, Papon ou Faurisson participer à l’hommage annuel de la rafle du Vel’div, car c’est de cela qu’il s’agit. Monsieur le Premier ministre je suis le député de ces familles qui ont écrit au Président de la République, elles ne veulent pas des porte-paroles du Hamas demain. La France ne peut balayer leur émotion et leur colère. Oui l’indignité existe. Elle rôde près de Marianne et y dépose ses tumeurs. De grâce qu’ils aient un sursaut de décence et d’humanité envers les victimes pour ne pas s’imposer à l’hommage. Pas aux Invalides, dans ce temple républicain Monsieur le Premier ministre pourquoi les avoir invités ? Pourquoi ne pas dresser, comme par le passé pour d’autres, un cordon sanitaire avec les antisémites qui font l’apologie du terrorisme et distillent la haine du juif. »

    a osé Meyer Habib, député, à l’Assemblée nationale hier pendant les questions au gouvernement. Cliquez sur ce lien de couleur noire et rouge pour visionner une vidéo de cet ignoble personnage Meyer Habib à qui je pose cette question : «  Les 6000 enfants palestiniens assassinés par l’armée de ton ami le criminel de guerre Netanyahu étaient-ils des terroristes ? »

    Un député ne devrait pas avoir le droit de parler comme ça…

    Un homme porte le corps d’un enfant palestinien tué dans une frappe aérienne israélienne. Un autre enfant tué devant… 6000 comme ça. 

    Michel Dandelot 

     

    Je ne comprends même pas comment il a pu dire tout ça sans être interrompu par la présidente. Il traite les députés de gauche de nazis, de terroristes et j’en passe…

    Nous ne vivons décidément plus en démocratie. Nos dirigeants n’aiment ni la liberté, ni l’égalité, ni la fraternité.

    Quand je pense que nos jeunes voient tout ça et ne comprennent pas… Qui va dire et rappeler le Droit ? 

    Gabrielle Tessier 

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/gabrielle-teissier-k/blog/060224/un-depute-ne-devrait-pas-avoir-le-droit-de-parler-comme-ca 

     


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    Xavier Driencourt analyse

    les enjeux d’une relation

    franco-algérienne de plus en plus toxique

      Xavier Driencourt analyse les enjeux d’une relation franco-algérienne de plus en plus toxique

    Le président français Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

    Dans un entretien de près d’une heure accordé au média français «Front Populaire», Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, analyse l’actualité algérienne et apporte son éclairage sur les relations entre Paris et Alger, à l’heure où l’annonce d’une prochaine visite du président algérien à Paris bruisse dans les couloirs de la diplomatie des deux pays.

     

    AVERTISSEMENT 

    Front populaire est une revue souverainiste créée en 2020 par le philosophe Michel Onfray et le journaliste et producteur Stéphane Simon. Elle prend la forme d'un mook trimestriel et d'un site internet auxquels contribuent des auteurs, polémistes, essayistes, etc.

    La revue a une ligne antilibérale, populiste et souverainiste et se veut une plateforme programmatique pour rassembler les souverainistes français « au-delà des clivages partisans ». Selon Le Monde et Libération, elle séduit surtout à l'extrême droite. 

    Si vous voulez visionner l'entretien partiel de Driencourt cliquez sur ce lien :

    https://frontpopulaire.fr/fpplus/videos/la-question-algerienne-expliquee-par-xavier-driencourt_vco_27336261 

     

    Annulée à plusieurs reprises en 2023, avant d’être reportée sin die, la visite du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France est à nouveau annoncée du bout des lèvres, sans qu’aucune date précise n’ait été avancée.

    De l’avis des journalistes et experts de la question algérienne en France, il se pourrait que cette visite se déroule en avril 2024, après le ramadan, et surtout à quelques mois de l’élection présidentielle algérienne, qui se tiendra au mois de décembre de cette même année, et qui sera vraisemblablement couronnée par la victoire du candidat de l’armée.

    Face à cet agenda algérien, orchestré par un régime militaire qui tire sa légitimité de la haine de la France, qu’il perpétue et instrumentalise, la politique de la France d’Emmanuel Macron interpelle plus que jamais. De part et d’autre, les enjeux sont de taille. Mais qui tirera son épingle de ce jeu de manipulation ? C’est la question qui se pose et à laquelle Xavier Driencourt apporte des éléments de réponse dans son analyse.

    Les dessous de la visite contrariée en France du candidat Tebboune 

    «J’ai l’impression que cette visite est dans les tuyaux, parce qu’en réalité, je crois que les deux (parties) ont intérêt à ce que cette visite ait lieu. Tebboune a intérêt, vingt-quatre ans après la visite de Bouteflika, à venir à Paris et montrer aux grands électeurs algériens, c’est-à-dire les militaires qui vont désigner éventuellement le futur président, (…) qu’il a obtenu des choses de la France et du président de la République, notamment l’accord franco-algérien de 1968», analyse l’ancien ambassadeur et spécialiste de la question algérienne.

    Lire aussi : «La question algérienne» et les fausses illusions d’Emmanuel Macron 

    Et de citer Abdelmadjid Tebboune, dans un entretien donné au Figaro en 2023, lorsque celui-ci affirmait que «les Algériens devraient avoir des visas de 132 ans», en référence aux 132 ans de colonisation française de l’Algérie. «Pour eux, ce régime dérogatoire (l’accord de 1968, NDLR) est un droit et les politiques qui viendraient dénoncer ces dérogations, il faut les faire taire (sic). D’où l’intérêt d’une visite de Tebboune à Paris, pour essayer de solidifier, sanctuariser l’accord franco-algérien», poursuit Xavier Driencourt.

    Mais ce qui est considéré comme un dû côté algérien n’est pas perçu de la même manière en France. «Le sujet de la politique migratoire est central dans la politique française. Mais dans cette politique migratoire, il y a un énorme kyste qui est l’accord franco-algérien», explique l’ex-ambassadeur.

    Une «réconciliation» franco-algérienne 

    Face à celui qui se positionne, dans le cadre de cette visite, comme «candidat de l’armée», et qui pourrait être reconduit pour un deuxième mandat, «le président Macron souhaite aussi cette visite de Tebboune, parce qu’il veut montrer que lui est capable de réussir avec l’Algérie ce que ni de Gaulle, ni Mitterand, ni Chirac n’ont réussi, c’est-à-dire d’établir une sorte de traité de l’Élysée, comme le Général de Gaulle l’avait fait avec l’Allemagne en 1963, une sorte de réconciliation franco-algérienne», poursuit Xavier Driencourt.

    Une position macronienne qui n’est pas nouvelle et qui, depuis six ans, ne porte toujours pas ses fruits. Mais qu’à cela ne tienne, «il veut coûte que coûte ce rapprochement avec Alger», juge Driencourt, et ce, malgré les insultes, les critiques, les nombreuses exigences du régime en place, les rappels de son ambassadeur à Paris, ou encore l’ingérence dont a fait preuve le pouvoir algérien en publiant un communiqué à la suite de la mort du jeune Nahel, à l’origine d’émeutes en France, énumère le diplomate.

    Lire aussi : Dans un rapport explosif, un député français recommande de favoriser une diplomatie non gouvernementale avec l’Algérie 

    Au dossier épineux des accords de 1968 viendront se greffer d’autres sujets autrement problématiques, annoncés d’ores et déjà en préambule de cette visite par le ministère des affaires étrangères algérien. «Il y a au moins trois revendications qui ne sont pas éclaircies», explique Xavier DriencourtDes objets de l’Émir Abdelkader que le régime algérien veut récupérer, une indemnisation attendue en rapport aux essais nucléaires entrepris par la France en Algérie et la question des visas, détaille-t-il. Des domaines jugés «encore très sensibles», laissant augurer au diplomate que la suite des choses «va être très compliquée».

    Une population instrumentalisée 

    C’est donc un match sous haute tension qui s’annonce, avec d’un côté, des exigences et des revendications que l’on brandit comme autant de droits, et de l’autre, une position qui consiste à courber l’échine et à multiplier les gestes mémoriels. Dans cette équation complexe, Xavier Driencourt explique la position française par la prise en considération de l’importance de la communauté franco-algérienne sur le sol français, laquelle joue un rôle dès lors qu’il s’agit de prendre des décisions vis-à-vis de l’Algérie, «c’est de la politique étrangère et intérieure».

    Les nombreux relais dont dispose l’Algérie en France ne sauraient être négligés, estime le diplomate, à commencer par la Grande mosquée de Paris ou les vingt consulats algériens que compte la France, «qui sont là pour rendre des services à la communauté algérienne, mais aussi pour avoir un œil sur les Algériens de France», lesquels s’inscrivent dans un grand paradoxe. En effet, ils vivent un «mal à l’aise dans chacun des deux pays», ne se sentant ni acceptés en France ni considérés comme des citoyens algériens à part entière en Algérie, du fait de leur double nationalité qui ne leur permet pas d’accéder à de nombreuses fonctions, notamment politiques. Quant aux Algériens qui vivent en Algérie, le diplomate rappelle qu’ils sont 45 millions à n’avoir qu’une obsession : fuir leur pays.

    La haine, pierre angulaire

     du système algérien 

    L’enjeu lié à cette population est d’autant plus grand que «l’amertume vis-à-vis de l’ancien colonisateur» est distillée en Algérie dès le plus jeune âge. Alors, comment construire un futur à deux dans le cadre d’une relation aussi toxique? «Quand on vous met dans le crâne dès l’âge de 3 ans que la France, c’est l’ennemi, quand un pouvoir tire sa légitimité du discours anti-français, ça laisse des traces, (…) chez beaucoup en tout cas», explique Xavier Driencourt. Ainsi, «pour une bonne partie de la population, ce discours finit par marquer», poursuit-il, rappelant que l’enseignement joue un rôle fondamental dans cette passation de la haine à travers les manuels scolaires, dans lesquels l’enseignement de l’histoire débute le 8 mai 1945, avec les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, des répressions sanglantes qui ont suivi les manifestations nationalistes, indépendantistes et anticolonialistes dans le département de Constantine pendant la colonisation française de l’Algérie. «C’est leur cheminement intellectuel», analyse l’ancien ambassadeur à Alger.

    Lire aussi : France-Algérie: hormis les accolades, la relation «se résume surtout à des contentieux», selon Le Figaro 

    Cette perpétuation de la haine n’est pas vaine côté algérien, car elle permet à la junte militaire en place d’exister, et au pays d’obtenir des avantages. C’est grâce à la détestation de l’ancien colonisateur et la perpétuation de la guerre d’Algérie dans les esprits que la junte assoit la logique de «compensation» et de droits dus par la France à l’Algérie. Cette relation basée sur la manipulation est d’autant plus aisée que «les Algériens nous connaissent bien, mais (que) nous ne les connaissons pas (...) C’est un pays opaque, énigmatique, très fermé pour nous alors que, pour eux, la France est un livre ouvert».

    Le travail de mémoire annoncé par Emmanuel Macron et entrepris par Benjamin Stora depuis 2022 s’annonce ainsi d’autant plus ardu que chacune des deux parties devra travailler sur l’ensemble de la période de la colonisation et réexplorer un passé commun. La France devra reconnaître ses torts, mais l’Algérie aussi, ce qui s’annonce très compliqué, notamment s’agissant des exécutions du FLN… «Il sera plus difficile de travailler avec eux sur un manuel d’histoire commun que ça ne l’a été avec l’Allemagne. Sauf à mettre de côté des sujets qu’on ne voudra pas aborder», conclut Driencourt.

    Accepter l’inacceptable… jusqu’où ira

     la France d’Emmanuel Macron ? 

    Il y a fort à parier que cette mise sous le tapis des sujets qui fâchent sera effective. Car face à l’agressivité de la junte militaire, qui multiplie les critiques, les rappels de son ambassadeur et rechigne à la délivrance des laissez-passer consulaires, la stratégie de la France se cantonne pour le moment à la multiplication des gestes mémoriels.

    Réhabilitation du mathématicien et militant indépendantiste Maurice Audin, torturé et assassiné en 1957 par l’armée française pendant la bataille d’Alger, restitution des crânes de résistants algériens par la France, réhabilitation d’Ali Boumenjel, avocat du FLN… «Des gestes qu’on aurait faits tôt ou tard et qui portent exclusivement sur le mémoriel, sujet auquel Alger est particulièrement sensible», décrypte Xavier Driencourt.

    Avec tous ces éléments mis dans la balance, l’Algérie s’avère débitrice à l’égard de la France, juge Xavier Driencourt. Pourtant, malgré cela, et malgré les nombreuses atteintes de l’Algérie à la liberté de la presse et aux libertés religieuses, «ces derniers temps, le Quai d’Orsay ne réagit pas à toutes ces atteintes, à ces piqûres d’épingle de la part de l’Algérie».

    Lire aussi : Xavier Driencourt: «Emmanuel Macron a totalement misé sur l’Algérie. Et ce pari se transforme en piège» 

    Ainsi, à l’heure où l’index mondial de persécution des chrétiens classe l’Algérie comme le pays où le plus d’actes anti-chrétiens ont été commis en 2023 (avec le Laos), et «où la liberté de la presse est verrouillée, on ne réagit pas, alors que d’habitude nous sommes prompts à prendre fait et cause pour les atteintes à la liberté de la presse dans le monde… Et quand il y a fermeture d’une quarantaine d’églises, nous ne disons rien», rappelle Xavier Driencourt. Pourtant, «l’Algérie est l’un des pays où le christianisme est la religion la plus difficile à pratiquer», insiste-t-il.

    Face à ce laxisme français, l’Algérie «creuse la distance prise vis-à-vis de la France», remarque le diplomate, évoquant la question de la politique étrangère du pays qui se situe aux antipodes de la position française, s’agissant de sa relation avec la Russie, le conflit israélo-palestinien, le Sahel et ses rapports avec le Maroc. Ces nombreux «points négatifs sur le plan de la politique étrangère» s’expliquent par «la colonne vertébrale du système, l’armée, qui ne nous aime pas, qui nous a combattus, qui trouve sa légitimité dans la lutte passée contre la France», argumente Xavier Driencourt. Or, c’est à cette même armée que reviendra le choix du prochain président algérien.

    «Rétablir un rapport de force avec l’Algérie» 

    L’adoucissement de la relation franco-algérienne n’est donc pas pour demain, d’autant qu’aujourd’hui, «il y a une alliance tacite entre l’armée et les islamistes qui se sont combattus pendant la guerre civile», analyse Xavier Driencourt. Ceux-ci «ont le même agenda: écarter les Français, arabiser ou angliciser le pays (…) Tant qu’ils seront main dans la main, nous aurons du mal à avoir un discours qui sera accepté par ces interlocuteurs» prédit-il.

    Il y a lieu donc lieu de s’interroger, plus que jamais, sur la position qu’entend continuer à adopter (ou pas) Emmanuel Macron à l’occasion de la visite d’Abdelmadjid Tebboune à Paris. «Il faudrait essayer de rétablir un rapport de force avec l’Algérie. Ils comprennent un mot : la réciprocité. C’est le fondement de l’action diplomatique en Algérie et cela veut dire un rapport de force équilibré», explique Xavier Driencourt. Selon lui, «il ne faut pas tout céder (notamment les accords de 68), si nous n’obtenons rien en échange» et à ce jeu-là, «la France dispose d’un certain nombre de leviers, pas seulement les visas».

    Par Zineb Ibnouzahir 

    SOURCE : Xavier Driencourt analyse les enjeux d’une relation franco-algérienne de plus en plus toxique | le360.ma 

     

      Xavier Driencourt analyse les enjeux d’une relation franco-algérienne de plus en plus toxique

     

      Xavier Driencourt analyse les enjeux d’une relation franco-algérienne de plus en plus toxique

    Éric Sirvin, président de la 4ACG m’a envoyé ce courriel : 

    Bonjour l'ami,

    Je suis le nouveau président de la 4ACG, et je suis toutes tes infos, toujours percutantes et justes.

    L'analyse de Xavier Driencourt est formidable, mais le bonhomme l'est beaucoup moins.

    Voir les liens qui suivent entre-autres.

    https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/300923/la-prefecture-de-paris-interdit-la-manifestation-contre-le-racisme 

    https://elwatan-dz.com/xavier-driencourt-lancien-diplomate-recrache-son-fiel-sur-lalgerie 

    https://www.valeursactuelles.com/monde/france-et-algerie-pourquoi-ca-coince-avec-xavier-driencourt 

    https://www.lepoint.fr/societe/l-esprit-de-corps-du-quai-d-orsay-denonce-lors-d-un-proces-pour-diffamation-12-11-2015-1981182_23.php 

    https://www.lesoirdalgerie.com/beta/actualites/du-crime-raciste-a-l-emeute-101497 

    https://www.fdesouche.com/2023/05/25/algerie-xavier-driencourt-ancien-ambassadeur-publie-une-note-pour-la-fondapol-proposant-de-remettre-en-cause-les-accord-dimmigration-de-1968/ 

    https://www.fdesouche.com/2023/03/27/xavier-driencourt-ex-ambassadeur-de-france-a-alger-45-millions-dalgeriens-nont-quun-reve-partir-en-france-ou-chaque-algerien-a-de-la-famille/ 

    Fais toi ton opinion !

    Je me permets de te proposer de rappeler que même les ennemis des algériens peuvent avoir des analyses justes ce qui est odieux c'est d'en tirer des conclusions quasi racistes.

    Si j'étais toi, je laisserais cette page active en lui adjoignant une attaque du bonhomme dont tu as le secret.

    Mais je ne suis pas toi.

    Bravo encore pour ton boulot sans fin tellement profond et immense.

    Sincèrement fidèle Éric. 

      Xavier Driencourt analyse les enjeux d’une relation franco-algérienne de plus en plus toxique

      Xavier Driencourt analyse les enjeux d’une relation franco-algérienne de plus en plus toxique

     

    Article paru dans la revue Le Lien n° 73,

    décembre 2023, publiée par l’association Les

    amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun

     et de leurs Compagnons

    Xavier Driencourt, mars 2022, L’énigme algérienne Chroniques d’une ambassade à Alger 2008-2012 ; 2017-2020. Éditions de l’Observatoire

    Pour être ambassadeur on n’en est pas moins homme.

    Le chroniqueur se montre particulièrement sensible au respect vis-à-vis des hôtes algériens et à la délicatesse des visiteurs officiels français de passage en Algérie, observateur souvent critique, parfois agréablement surpris, comme devant le comportement « libre, franc et ferme », du jeune Président français en visite le 6 décembre 2017, celui-ci manifestant même, selon lui, de la « gentillesse » à l’égard du président Bouteflika. Il notait, lors de sa première mission, l’intérêt qu’avait présenté la « rondeur » plaisante d’un Jean-Pierre Raffarin accordée à celle de son interlocuteur, Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie. Le tout est apprécié d’abord en tant que servant (ou risquant de desservir) l’apaisement des relations et la sérénité des échanges et des négociations à l’ordre du jour : précisément sa seconde mission commandée par le Président Macron. Mais on sent chez Xavier Driencourt une qualité humaine personnelle qui le porte à ce genre d’observation critique.

    Cependant de curieuses formulations et généralisations pourraient bien troubler le lecteur et faire penser à de certains retours de refoulé (refoulé d’amertume ? refoulé de Français mal aimé ou accommodé à une sauce trop particulière ?) : des gouvernants qui « n’entendent que le rapport de force » ? La corruption dans la société d’accueil, présentée comme endémique mais surtout contrastant ici avec le silence sur les fonctionnaires français implicitement exempts de ces maux : même de ceux que favoriserait le contexte ? On serait donc, côté français, dépourvu de motivation d’intérêt ? Et par ailleurs seul le personnel français échapperait aux changements de cap et d’attitude décidés en haut lieu, tandis que leurs homologues algériens seraient manipulés ? Cette dissymétrie ne peut être, se dit le lecteur, qu’un improbable reflet de la réalité. Mais le même lecteur admet que le livre est censé se focaliser sur « l’énigme algérienne ».

    Reste donc le mot « énigme ». Lisant avec intérêt et attention cette chronique fort instructive, précise, concrète, qui donne au lecteur le plaisir de se croire invité en ces lieux rarement ouverts et dans le secret des dieux, on ne sera pas forcément porté à le trouver pertinent, ce mot d’énigme : il est somme toute question d’une complexité liée à des forces constamment en tension, à des alliances à géométrie variable, à une labilité propre au système puissamment armé de longue date pour défendre sa survie. Sans états d’âme. Avec les mêmes problèmes de fluctuation mondiale, d’alliances, la même nécessité de mentir, d’afficher, de se contredire que les autres, de faire avec les personnalités émergentes du moment. Mais peut-être quelque malignité ou nocivité spécifique. Du reste, comment s’y retrouver tout à fait quand on croit « parler la même langue » dans une société polyglotte et qui maîtrise la vôtre ?

    N’est-ce pas plutôt la discipline diplomatique et la défense des intérêts français, politiques et économiques si constamment liés à la politique algérienne qui impriment à la chronique une grande discrétion et des ambiguïtés ou de discrètes contradictions sur la question de la démocratie ou de la dictature en Algérie ? L’ambassadeur en poste « découvre »-t-il vraiment par exemple, en cours de mission, « la montée en puissance de l’armée » au prétexte qu’elle passerait alors de « derrière » au « devant » de la scène à la mort du Président Bouteflika ? Naïveté qu’on peine à croire entière étant donné que les deux missions algériennes se sont accomplies en des temps où tout déplacement d’étranger en Algérie se faisait obligatoirement sous escorte militaire et qu’on suppose à un High missionner un minimum de connaissance historique de l’Algérie indépendante. Pour le présent, d’ailleurs, Xavier Driencourt fait plusieurs fois état d’une fréquentation de la société civile certes circonscrite à certains milieux mais tout de même étendue. Il y compte bien des amis et son expérience globale du terrain aura compté dans sa désignation pour un second mandat. Kamel Daoud, Boualem Sansal ou Ali Dilem ne sont-ils pas de la réception réservée à la résidence des Oliviers pour l’accueil du Président Macron en 2017 ?

     Finalement le seul chapitre où la sensibilité propre de l’ambassadeur s’émeuve littéralement et tout à fait librement, est celui où il peut évoquer les figures de religieux dévoués à ce pays, son propre attachement à des êtres et des lieux et paysages avec lesquels il se sent en accord profond. Certainement délivré de la solitude de sa fonction et peut-être même libre de dire son véritable attachement à ce beau pays. Il s’intitule Église algérienne, Église d’Algérie. Quant à ses convictions, elles sont clairement celles que lui insuffle son ordre de mission, auquel il paraît loyalement et sincèrement dévoué.

    On apprend beaucoup ici sur le métier d’ambassadeur et Xavier Driencourt nous offre le plaisir d’un voyage en Algérie dans des sphères éloignées de la plupart d’entre nous, avec la petite satisfaction d’observer que la vie n’y est pas si facile, et – plus sérieusement dit - tout le loisir de réfléchir aux graves et vraies questions que nous posent nos destins liés de façon encore inextricable.

    Françoise Savarin Nordmann 

     

      Xavier Driencourt analyse les enjeux d’une relation franco-algérienne de plus en plus toxique

     


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    "Racisme" et "colonialisme" dénoncés

    dans le cortège de la manifestation

    contre la loi immigration à Paris

      "Racisme" et "colonialisme" dénoncés dans le cortègede la manifestation contre la loi immigration à Paris

    - Sur les différentes pancartes brandies par les manifestants, deux mots, ont

    particulièrement marqué la contestation, celui de « colonialisme »

    et de « racisme »

    La marche des solidarités, partie samedi dernier de la Place de la République à Paris après avoir été rejointe par le cortège d’Urgence Palestine, a rassemblé plusieurs milliers de personnes.

    Protestant contre la loi asile et immigration, dite "loi Darmanin", des collectifs de sans-papiers, des associations, des militants et de simples anonymes, ont défilé dans les rues de la capitale parisienne pour faire entendre leur opposition au texte promulgué fin janvier par le président Emmanuel Macron, après la censure de certaines dispositions par le Conseil constitutionnel.

    Sur les différentes pancartes brandies par les manifestants, deux mots, ont particulièrement marqué la contestation, celui de « colonialisme » et de « racisme », comme l’a constaté la correspondante d’Anadolu sur place.

    Avant le lancement de la marche, plusieurs prises de parole ont marqué les esprits, dont celles d’Omar Alsoumi, militant franco-palestinien et membre du collectif Urgence Palestine, et de Mariama Sidibé, porte-parole de la CSP 75 (coordination des sans-papiers), largement acclamés par une foule déjà chauffée aux chants de « c’est pas les immigrés, c’est pas les sans-papiers, c’est Darmanin qu’il faut changer ».

    En tête de cortège, Omar Alsoumi, figure bien connue de la sphère militante parisienne, est revenu, sur la raison qui a conduit le cortège d’Urgence Palestine à rallier la marche des solidarités.

    « Certains pourraient nous poser la question de savoir ce qu’on fait ici dans cette marche de solidarité contre la loi Darmanin, contre ces lois racistes. La réponse est simple: la lutte du peuple Palestinien est une lutte contre le racisme, contre le colonialisme et contre l’impérialisme et donc c’est naturel qu’on soit ici, ensemble, mobilisés, originaires du monde arabe, d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie, on sait ce que c’est que la colonisation, et si on est là ce n’est pas par hasard. C’est parce-que la France impérialiste a colonisé et détruit nos pays », a-t-il expliqué Place de la République.

    Et de poursuivre: « La France impérialiste, colonisatrice s’est alliée à Israël et, aujourd’hui, ils portent un seul et même projet. Ce projet c’est de continuer l’accaparement de notre terre, l’accaparement de nos richesses. Ce sont eux qui créent la misère, qui nous jettent sur les routes de l’exil ».

    Omar Alsoumi dénonce, par ailleurs, une Europe « devenue une forteresse qui détruit des vies et des peuples » et qu’il souhaite voir changer, et place ses espoirs sur « ce souffle qui vient de Palestine, du Sahel et de partout à travers le monde », pour promouvoir « des valeurs de justice, de solidarité et de lutte »

    Et ce « colonialisme » qui crispe tant, est également pointé du doigt par Mariama Sidibé du CSP 75 qui fustige « une loi de criminalisation » et «refuse» d’accepter cette loi « ni aujourd’hui ni demain ».

    « Au moment où la France avait besoin de main d’œuvre, c’est elle qui partait chercher cette main d’œuvre et aujourd’hui on nous dit de dégager! C’est Macron et ses ministres qui doivent dégager! (…) Ils sont en train d’allumer le monde entier, ils croient qu’ils vont nous recoloniser, on refuse! Nous disons non à cette loi », s’écrie la militante.

    Après ces deux prises de parole, le cortège a démarré dans une ambiance festive malgré un contexte politique très lourd pour ceux qui réclament « la régularisation de tous les sans-papiers » scandant jusqu’à l’arrivée «personne n’est illégal» ou encore « la loi Darmanin, on n’en veut pas ».

    Pour rappel, la loi asile et immigration adoptée par le Parlement fin décembre, a été en partie censurée par le Conseil Constitutionnel, fin janvier, puis promulguée par Emmanuel Macron, venant ainsi durcir drastiquement les conditions d’accès au droit d’asile et de naturalisation. 

     

    SOURCE : "Racisme" et "colonialisme" dénoncés dans le cortège de la manifestation contre la loi immigration à Paris (aa.com.tr) 

     


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  • Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants nous a quitté

     

    Je me joins à l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons pour présenter nos sincères condoléances à la famille de Claude Cornu et ses amis.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    C’est dans le petit village de Saint-Loup-d’Ordon, dans le département de l’Yonne et la région de Bourgogne-Franche-Comté que Claude Cornu nous a quitté.

    Claude Cornu né à Tours en 1935. A l’âge de 23 ans, il est appelé en Algérie pour son service militaire. Dans ses bagages, il avait emporté boites de peintures, crayons, pinceaux et appareil photo, bien décidé à ne pas faire la guerre, bien décidé à ne pas tuer son prochain. Par chance, il a été affecté dans une compagnie de commandement, la CCAS du 10ème Bataillon de Chasseurs à pied à Inurar (Nouader), dans la vallée des Aith Abdi, dans les Aurès.

    Michel Dandelot

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé

    Inurer et ses habitants !

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

     

    Vous êtes nombreux à avoir été époustouflés par la beauté de ces clichés pris au cœur des Aurès à la fin des années 50. Vous êtes des dizaines de milliers à avoir « aimé », « commenté » ou « partagé » ces belles photos sur les réseaux sociaux.  Vous vous êtes certainement posé les questions suivantes, qui les a prises ? quand ? et où ont-elles été prises ? Nous allons vous raconter leur histoire extraordinaire !

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Claude a vécu deux ans à Inurer de septembre 1958 à septembre 1960. À peine arrivé, une corvée d’eau lui fait découvrir les habitants du village perché sur la montagne, travaillant tranquillement dans les jardins de la vallée. Dès lors il n’aura de cesse de vouloir les connaitre et en savoir davantage sur le style de vie et les coutumes des chaouis. Pour ce faire, il profitera des siestes pour sortir du camp en cachette.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Ses premiers interlocuteurs seront des enfants, il aura dans ses poches, pain, chocolat, bonbons mais aussi carnet de croquis et appareil photo, jusqu’au jour où le Commandant Archier, chef de la compagnie à laquelle appartient Claude, découvrira ses sorties. Coup de théâtre, au lieu de le punir, il lui proposa quelques jours plus tard, de faire la classe aux enfants dans le village. Cette proposition est évidemment acceptée avec enthousiasme, les enfants, garçons et filles apprendront à lire, écrire, compter et même à dessiner, le matériel étant fourni par des associations de Touraine. En échange les enfants lui apprennent leur manière de vivre, leurs coutumes et quelques mots en Chaoui. Plus de 90 élèves s’étaient inscrits pour suivre les cours qui avaient lieu tous les jours de la semaine, sauf le vendredi, dans une salle de prière de la mosquée de Inurer.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    En 1960, Claude quitta Inurer, ce fût une épreuve pour les enfants comme pour leur « instituteur ».

     Deux ans plus tard ce sera l’Indépendance de l’Algérie, les contacts avec les anciens élèves s’arrêteront peu à peu et ne seront plus renoués. C’est en 2009 que Mansour, un jeune homme de Inurer, tomba sur l’appel lancé par Claude sur internet, ce dernier cherchait encore à savoir ce que sont devenus ses élèves. Mansour, diffuse la nouvelle dans son village « Claude est retrouvé !!! », les anciens élèves se sont manifestés et ont pris contact avec leur ancien « instituteur » pour organiser une rencontre.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    En 2010, soit cinquante années après l’avoir quitté, Claude retourne à Inurer où il est chaleureusement accueilli par tous les habitants du village, se sont suivies deux autres visites en 2014 et 2015.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Claude cornu, exposera en 2009 au centre Nelson Mandela à Besançon, ses clichés et ses croquis en collaboration avec l’association “Germaine Tillion”.

    Ci-dessous, un petit résumé, fait par Nelly Forget, de cette exposition intitulée “Un village dans les Aurès : NOUADER 1958 – 1960”.

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    « Les photos que Claude Cornu a prises à Inurar (Nouader) entre 1958 et 1960 auraient pu l’être vingt ans plus tôt par Germaine Tillion qui avait vécu et circulé en Algérie dans le même massif des Aurès, à la fin des années 30. Dans les clichés de l’un et de l’autre, on retrouve les mêmes impressionnantes maisons de pierre, les mêmes sentiers escarpés, les mêmes pieds nus ou chaussés arpentant ces sentiers, les mêmes regards confiants, les mêmes sujets se livrant sans réticence à l’objectif. Sa grande devancière, sillonnait en ethnologue au pas de son cheval un pays en paix, au rythme des mariages, des circoncisions ou des pèlerinages, principaux événements qui scandaient alors la vie de la tribu dont elle avait choisi de partager l’existence plusieurs années durant. Claude Cornu n’avait pas choisi, lui, d’avoir 20 ans dans les Aurès et d’y faire la guerre. Mais en revêtant l’uniforme des appelés, il s’était juré de ne jamais tuer. Les circonstances l’aidèrent à tenir cet engagement.

    À Inurar, au camp militaire français, en contre-bas du village chaouï de Inurar, il fut d’abord affecté à des tâches administratives, puis, après des escapades réitérées au bord de l’oued pour y rencontrer les plus accessibles des habitants, les enfants, il reçut l’ordre de mettre en oeuvre ce pour quoi il avait d’abord été sanctionné : s’occuper des enfants en leur faisant l’école. Voici donc les fillettes et les garçonnets qu’il eut pour élèves pendant deux ans. Les voici à la sortie de la modeste bâtisse qui leur servait de salle de classe, les voici dans les champs où ils aident au labour ou gardent les bêtes, dans les rues du village dont l’étagement audacieux se dessine en arrière-plan, sur les chemins de l’école à la maison, et bientôt les voilà à l’intérieur des maisons dont peu à peu, les portes se sont ouvertes. Alors apparaissent les femmes, elles qui d’habitude s’enfuyaient pour se cacher à l’approche des militaires.

    Dans leurs travaux quotidiens, à la maison ou dans les champs, elles se montrent sérieuses ou rieuses, moqueuses même, complices en tout cas de celui qui les photographie. Les connaisseurs souligneront la valeur des clichés, la pertinence de leur cadrage, et leurs autres qualités techniques. Ce qui domine de mon point de vue et m’émeut aux larmes, c’est la qualité des relations humaines dont témoignent ces photos prises dans un contexte de guerre qui aurait dû engendrer méfiance et contrainte, peur et hostilité, soupçon et dissimulation. Or aucun cliché n’apparaît capté à la dérobée. Tous les sujets sont pris frontalement, regardant sans gêne celui qui les «mitraille», prenant parfois la pose – ce qui a été indispensable pour les croquis et les gouaches qui complètent la collection – et offrant le plus souvent un large sourire, celui de la confiance. Quelle confiance il a fallu à Claude Cornu pour s’aventurer sans protection dans des endroits réputés dangereux à juste titre et où ses compagnons d’armes n’imaginaient pas aller autrement qu’en commandos. (il était accompagné, il est vrai, par les meilleurs des ambassadeurs, les enfants). Quelle confiance lui a été faite par le village pour lui confier précisément ses enfants (90 inscriptions dès le 1er jour de classe !), pour le laisser circuler partout, entrer dans les maisons, participer aux fêtes familiales, au risque d’introduire un espion dans leur intimité. Cinquante ans plus tard, Claude Cornu s’interroge sur le bilan de ces deux années « Je me suis toujours demandé ce que ce court apprentissage avait pu leur apporter. Inurar m’a sans doute oublié ». La réponse lui vient, grâce à Internet qui lui a permis d’envoyer à Inurar les photos que vous allez admirer à votre tour.

    “Ce ne sont pas de simples photos. C’est un trésor !” Elles ont fait “événement à Inurar” et alimentent “le discours public ; on ne cesse de parler de vous”. Pas seulement ceux qui furent ses élèves, mais aussi leurs descendants : ”La mémoire a été transmise. Ils ont fait entendre à toute la génération venue après, celle qui pianote sur l’ordinateur et qui sert de relais. “Le 2ème à droite, sur la photo de classe des moyens et des petits, c’est mon frère aîné qui était à l’époque un de vos élèves…Même mon oncle est présent sur l’aire de battage… Ici, c’est Louiza, la tante de ma femme. Et Bahia, et Srrira et Khadidja”… Claude Cornu n’a pas photographié des prototypes anonymes d’élèves chaouïs ; chaque portrait porte un nom, celui d’une personne qui aujourd’hui peut regarder sans déplaisir l’image de son passé… »

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Cette galerie a été ré-exposée en 2010 à Besançon et à Vesoul, en 2011 à Besançon, à Plouhinec et à Montreuil, en 2012 à Paris Bibliothèque Germaine Tillion. Claude Cornu travaille depuis des années sur le projet d’un livre illustré (photos et croquis), dont le titre est « Destination inconnue » où l’auteur revient sur son histoire, son amour pour les Aurès et l’amitié qui le lie toujours aux habitants de Inurer. Le livre rend hommage également à des coutumes un style de vie qui tendent à disparaître de nos jours. En effet, l’arabisation et l’islamisme sont passés par le pays chaoui, il serait impossible à Claude Cornu de réaliser les mêmes clichés aujourd’hui ! Claude Cornu parmi les siens à Inurer en 2015 Il se considère comme l’enfant des Aurès.

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Bien que prêt, ce livre n’a pas encore vu le jour, faute de maisons d’édition pour réaliser ce projet. L’appel est donc lancé aux éditeurs algériens/français qui souhaitent donner une nouvelle vie à une partie de notre patrimoine. Merci Claude Cornu !.

    SOURCE : Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé Inurer et ses habitants! - Inumiden 

    Claude CORNU, l’instituteur d’Inurar

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Couverture du livre de Claude Cornu « Existentialiste, détesté de ses supérieurs, adorés par tous les enfants » c’est par ces mots que les membres de l’amicale du 10ème Bataillon de Chasseurs à pied, décrivent l’un de leur camarade : Claude Cornu. Dans ce contexte difficile d’une guerre  féroce, ce jeune appelé ira  à la rencontre des habitants de ce petit village aurésien , avec un appareil photo et un carnet de croquis comme seule arme.

    A la veille de son départ pour l’Algérie, le jeune pacifiste s’est promis  de ne pas tirer un seul coup de feu durant toute la période de son service militaire.  Des circonstances favorables vont l’aider à tenir sa promesse. Lorsqu’il débarque  en Algérie en 1958, il apprend avec soulagement son affectation  à une unité non combattante au milieu des Aurès où la guerre faisait rage depuis quatre années. En bas du village d’Inourar (ou Inurar), Claude Cornu est chargé de classer et ronéotyper des documents auprès du bureau du commandant De Bazelaire. Cette occupation tranquille loin des tumultes de la guerre va pourtant très vite ennuyer le jeune appelé. Il multipliera donc les virées dans le village pour rencontrer les habitants et surtout les enfants qui vont très vite l’adopter. Devant son obstination à vouloir fréquenter  les chaouis malgré les nombreuses remontrances qu’on lui adresse, ses supérieurs finirent par lui confier l’école du village. Il partagera donc le temps de son service entre l’école et les balades dans le village pour photographier et dessiner les habitants.  Ce sont ces magnifiques photographies et croquis qu’il publie aujourd’hui dans ce livre « Inurar – Nouader , village des Aurès , sur les pas de Germaine Tillion » aux Editions Franco-Berbères .

    La découverte du village  et ses environs

    Le soir de son arrivée au village, Claude Cornu était de corvée. Il devait accompagner le conducteur de jeep  à la source qui se trouve dans la vallée à quelques encablures du camp militaire, il fut bouleversé par la beauté du paysage :  « je découvre , écrit-il , des jardins bordés d’un muret de pierres sèches,  on y  cultive blé et maïs et à cette époque de l’année abondent les abricots et les figues, les figues de barbarie, les grenades et le raisin … les lauriers roses sont en fleurs. Un enfant juché sur son âne chargé de paniers remonte vers le village, tout est tranquille. Je suis bouleversé  par la beauté simple de ces scènes ». Claude Cornu se met donc dès les premiers jours à photographier les  paysages et les gens, d’abord de loin , ensuite de près, lorsqu’il gagna la confiance des habitants.

    L’ouverture de l’école peu de temps après

    Le Commandant lui demande s’il accepte de devenir l’instituteur des enfants du village, Claude Cornu accepte avec joie et une école est aussitôt aménagée dans une salle de la mosquée qu’il fallait libérer chaque vendredi. « Le jour de l’inscription, écrit-il, je me retrouvais avec les noms de 90 élèves, garçons  et filles. Les plus grands des garçons que je connaissais me servaient  de traducteurs… le matin je m’occupais des petits, l’après-midi des moyens et des grands. Les filles de plus de douze ans étaient rares. Tous les enfants inscrits ne venaient pas régulièrement. Les garçons gardaient chèvres et moutons. Les filles rapportaient du bois ou de l’eau à la maison ». Les habitants d’Inurar voyaient de bon œil l’ouverture de l’école «  Dès le premier jour, écrit Claude Cornu, des femmes m’apportèrent une tasse de café , un morceau de galette , une poignée de dattes ….  Habitant une maison en face de l’école, la mère de Yamina, Chérifa et Louasna mes élèves,  ne manquait  jamais de m’offrir  ce qui le matin dès l’ouverture  de la classe devint un rite , le café du matin !…  j’appréciais ces signes de bienvenue ».

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    Gagner la confiance des gens

    En  dehors des heures de l’école, Claude Cornu descendait dans le village entouré d’une nuée d’enfants,  visitait les jardins où les hommes irriguaient  les plantations ,  les aires de battage où  des mulets piétinaient  les  gerbes de  blé et en faisaient sortir  les graines. Petit à petit, on s’habitua à lui, une relation de confiance s’instaura entre lui et les habitants d’Inurer à tel point qu’on ne s’étonna pas un soir, de le voir  venir à un mariage sans y être invité . Il passera toute la nuit à regarder les hommes et les femmes chanter et danser, et « vers le matin,  écrit-il, un homme me demanda de le suivre rapidement. Je me retrouvais dans une pièce où des femmes me servirent un mélange de galette émiettée et de lait. On m’assura que c’était la tradition. Plus tard, des enfants me firent comprendre que si on m’avait éloigné c’était pour que j’évite de rencontrer des « rebelles » qui s’étaient introduits dans le village ». Cette confiance que lui accordaient les habitants d’un village assiégé par la guerre, se traduit dans les magnifiques  clichés qu’il a réalisé. « On me connaissait bien dans le village, écrit-il,  et des femmes n’hésitaient pas à m’arrêter pour me demander de les prendre en photos. Les enfants, garçons et filles posaient volontiers pour que je fasse leur portrait, croquis rapide ou dessin plus élaboré ou peinture. Isiya  croisée dans la rue le lendemain de son mariage me demanda de la photographier mais au dernier moment baissa les yeux, peut-être, un peu effrayée de son audace ».

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    La fin du service

    Lorsqu’il  termine son service militaire et retourne en France, Claude Cornu ne rompt pas les liens avec l’Aurès. En plus des photographies et les dessins, il emmène avec lui des poteries, des sculptures réalisées par des femmes chaouies, des dessins réalisés par ses élèves et autres objets. Quelques élèves continuent de lui écrire des lettres, mais cette correspondance cessa au bout de quelques temps et il perdit définitivement le contact avec Inurar. Pendant des décennies  il tentera de renouer le contact avec ses anciens élèves sans succès, jusqu’au jour où il reçoit un coup de fil de l’un d’eux. En  ce jour de septembre 2009 «  où pour la première fois depuis longtemps, se souvient-il, j’entendais au téléphone la voix de Brahim me demandant si j’étais bien Claude, l’instituteur de Nouader. Quelle émotion ! Bientôt ce fut Salah et d’autres... Les messages affluaient sur internet et à ma grande surprise venant d’enfants, de neveux ou cousins de ceux qui ont été mes élèves ». Le souvenir de ce professeur sympathique et attachant  est resté vif dans les mémoires des habitants, mieux encore, il a été transmis aux nouvelles générations.

    Le grand Retour à Inurar

    En 2010, Claude Cornu retourne dans les Aurès , et les retrouvailles avec ses anciens élèves furent  très émouvantes. Ses photographies l’ont devancé à Inurar, chacun y reconnait un frère, une sœur, une grand-mère disparue, des paysages familiers… etc. Un jour Claude Cornu rencontre un Moudjahid (ancien combattant de l’ALN), ce dernier lui raconte un épisode qu’il ignorait totalement. Un jour qu’il se baladait dans la vallée en bas du village, ce Moudjahid avec un compagnon avaient Claude Cornu , au bout de leur fusil. Ne tire pas avait dit le premier moudjahid à son compagnon, lui il est protégé !. C’était le chef du village qui avait obtenu qu’on accorde cette protection à l’ancien instituteur. «  Tu as bien travaillé pour l’Algérie » dit le moudjahid à Claude Cornu. Une autre rencontre émouvante fut celle d’un ancien élève devenu proviseur d’un lycée. « Alors que je partageais avec lui  un café, écrit Claude Cornu, il me fit une déclaration que je n’oublierai jamais. ‘’Les hommes ne savaient rien me dit-il. Mohamet  est arrivé et il les a enseignés. Les enfants ne savaient rien, tu es venu et tu les as enseignés. C’est pour cela qu’on t’aime et te respecte’’. J’étais ému, étonné de cette comparaison qu’à mon avis je ne méritais pas. Je crois que ne sus rien d’autre dire que merci ». .

    SOURCE :  Claude CORNU , l’instituteur d’Inurar - Inumiden 

    Exposition de photographies

    et oeuvres plastiques

    de Claude Cornu

    15 mars 2019 - Expositions 

    Salle de l’ancienne poste, Foyer de oiseaux, du 3 au 27 février de 18h à 20h à la Maison de quartier Centre Nelson Mandela – Planoise à Besançon

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    “Nous sommes en 1958…
    Je suis appelé sous les drapeaux comme le seront
    près de 2 millions de jeunes hommes entre 1954 et 1962.
    Je ne veux pas faire la guerre.”

    Il s'était juré de ne jamais tuer. Les circonstances l’aidèrent à tenir cet engagement. En effet, le responsable du camp militaire installé en contre-bas de Inurar-Nouader lui ordonna de s’occuper des enfants en leur faisant l’école (90 inscriptions dès le premier jour de classe !). Ils furent ses élèves pendant 2 ans.

    De cette expérience, il ramena photos et dessins par centaines qui, avec le temps, sont devenus documents sur la vie des Chaouïs des Aurès. Ils n’en sont que plus précieux.

    A partir de ce fond documentaire ont été réalisés en 2010 une exposition d’une quarantaine de photographies et quelques dessins choisis par l’association franc-comtoise A la rencontre de Germaine Tillion et plus récemment un livre édité par la SEFRABER, maison d’édition franco-berbère dont le siège est à Velle-le-Chatel (aux environs de Vesoul).

    Ce livre intitulé Inurar – Nouader village des Aurès, sur les pas de Germaine Tillion raconte l’histoire de celui qui n’avait pas choisi d’avoir 20 ans dans les Aurès, illustré de nombreux dessins et photographies montrant les enfants à l’école, les femmes dans leurs travaux quotidiens, à la maison ou dans les champs, les paysages…

    Ce qui domine, dans ce livre, c’est la qualité des relations humaines dont témoignent ces photos prises dans un contexte de guerre qui auraient dû engendrer méfiance et contrainte, peur et hostilité, soupçons et dissimulation…

    SOURCE : Exposition de photographies et oeuvres plastiques de Claude Cornu – à la rencontre de Germaine Tillion 

    Trophée de la Laïcité 2019

     3 décembre 2019 - Éducation 

     Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    SOURCE : Trophée de la Laïcité 2019 – à la rencontre de Germaine Tillion 

    Conférences de Mechthild Gilzmer à la MSHE et au Lycée Pergaud de Besançon

     23 avril 2021 – Conférences

     

    Claude Cornu, l’homme qui a immortalisé  Inurer et ses habitants

    SOURCE : Conférences de Mechthild Gilzmer à la MSHE et au Lycée Pergaud de Besançon – à la rencontre de Germaine Tillion 


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    Enrico Macias pendant la Guerre d’Algérie :

    Entre ratonnades meurtrières, liens avec le

    Mossad et l’énigmatique Cheikh Raymond

    Enrico Macias est un homme redoutable. Militant sioniste déclaré, il a toujours entretenu des rapports ambigus avec l’Algérie, dont il a largement contribué à imposer cette image de pays de la douceur de vivre et de la kémia,une image qui a nourri tant de nostalgie chez les pieds-noirs.

      Enrico Macias pendant la Guerre d’Algérie :  Entre ratonnades meurtrières, liens avec le  Mossad et l’énigmatique Cheikh Raymond

    Décryptage du passé trouble d’Enrico Macias en Algérie. Des secrets révélés sur son engagement dans les milices pendant la guerre de libération. 

    Ses tirades sur le pays du soleil et de la haine, de la joie de vivre et de la passion, ce pays perdu dont on ne se console jamais, ont arraché des larmes à de nombreuses générations de pieds- noirs. Mais Gaston Ghenaïssia, le vrai nom de Macias – n’a jamais abordé le volet le plus sombre de son histoire algérienne. Il n’a jamais dit comment il a lui-même contribué à mettre le feu à ce pays bien aimé. Il a, en fait, réussi à maintenir un voile pudique sur son militantisme de cette époque, un militantisme qui l’a mis dans la même tranchée que Maurice Papon !

    Enrico Macias évoque régulièrement sa volonté de revoir son « pays natal », et comment il en est empêché. Sa visite devait se faire en 2007, en compagnie de Nicolas Sarkozy. Auparavant, il avait affirmé que le président Abdelaziz Bouteflika lui-même l’avait invité, mais que des méchants, héritiers de la tendance obscurantiste du FLN, s’étaient opposés à son retour. Qu’en est-il au juste ?

    A Alger, on affirme officiellement qu’Enrico Macias peut se rendre en Algérie quand il veut, mais qu’il est hors de question d’en faire un évènement politique. Certains fonctionnaires montrent un certain embarras devant le tapage médiatique provoqué par Enrico Macias lui-même. « Il n’a pas envie de revenir, il ne viendra pas, et il le sait parfaitement », a déclaré, sûr de lui, un ancien haut responsable. « Et ce n’est pas seulement à cause de son soutien public à Israël », ajoute-t-il, estimant que le thème Algérie ne constitue pour Enrico qu’un « fonds de commerce ».

    Pour cet homme, qui avoue avoir apprécié la musique de Enrico dans sa jeunesse, Enrico Macias ne reviendra pas en Algérie parce qu’il y a commis des crimes pendant la guerre de libération. Selon lui, Enrico faisait partie d’une milice locale, les « unités territoriales », composées de partisans de l’Algérie française, qui formaient des milices de supplétifs de l’armée coloniale. L’unité à laquelle appartenait Enrico Macias a commis de nombreuses exactions, et a participé à des ratonnades, affirme cet ancien haut fonctionnaire.

    A cette époque, Enrico Macias est un jeune artiste prometteur, qui joue dans la troupe du « Cheikh Raymond », le plus célèbre artiste juif de Constantine. Raymond Leyris est alors au faîte de sa gloire : notable de la communauté juive, ami des « arabes » de la ville, il est riche et célèbre. Sa musique est si appréciée qu’une jeune recrue FLN, en pleine guerre d’Algérie, rejoint le maquis ALN en wilaya II avec des disques de « Cheikh Raymond », nous raconte un ancien moudjahid qui a passé toute la guerre dans le Nord Constantinois !

      Enrico Macias pendant la Guerre d’Algérie :  Entre ratonnades meurtrières, liens avec le  Mossad et l’énigmatique Cheikh Raymond

    Crédit photo : Cheikh Raymond en 1953. Photo d’identité du domaine public.

    Raymond Leyris n’avait pas d’enfants. Il en a adopté deux, dont Enrico Macias. Celui-ci est donc à la fois l’enfant adoptif, le disciple et l’héritier de CheiKh Raymond. A-t-il été l’héritier en tout ? Seul Macias pourra le dire. En tous les cas, les réseaux FLN avaient alors une conviction. Pour eux, Raymond Leyris avait été contacté par les services spéciaux israéliens. Il organisait des collectes, montait des réseaux, et travaillait en sous-main avec les services spéciaux israéliens, qui avaient alors un objectif : organiser le transfert massif des juifs des pays arabes vers Israël. En Algérie, leur première cible était Constantine, avec ses 25.000 à 30.000 juifs : il y avait presque autant de juifs à Constantine que dans les grandes villes israéliennes.

    En mai 2005, le journal israélien Maariv citait un ancien officier du Mossad chargé de piloter l’opération. Cet officier affirme avoir recruté deux agents, Avraham Barzilaï et Shlomo Havilio, qui arrivent dans la région de Constantine début 1956, sous la couverture de modestes enseignants. Quatre mois plus tard, une grenade explose dans un café fréquenté par les Juifs de Constantine, rue de France. S’ensuit une opération de vendetta organisée par les cellules mises en place par le Mossad, selon l’officier en question. Les ratonnades font de nombreux morts. L’historien Gilbert Meynier, qui l’évoque dans une de ses études, et parle de « pogrom », est contraint à une longue mise au point. (http://etudescoloniales.canalblog.c…).

    Quel est le rôle exact de Raymond Leyris ? Difficile à dire. Mais l’homme surfe déjà sur une vague de célébrité et de respectabilité. Artiste adulé, il a atteint une renommée qui va au-delà des communautés. Il est le notable juif par excellence. Il garde le contact avec les arabes qui veulent préserver la communauté juive ; il reste l’interlocuteur des autorités coloniales au sein de la communauté juive ; il poursuit une activité clandestine avec le Mossad. Mais peu à peu, les réseaux FLN acquièrent la certitude que Cheikh Raymond n’est plus un artiste aussi innocent. Il est partie prenante dans l’action de réseaux que le FLN n’arrive pas encore à identifier. Des témoins avaient vu des armes transportées à partir de chez lui, en pleine nuit.

    Au FLN, la prudence reste de mise. Des consignes strictes sont données pour tenter de conserver de bonnes relations avec la communauté juive. Des contacts réguliers sont établis. Début 1961, le FLN envoie de nouveau un émissaire auprès des notables de cette communauté. L’émissaire envoie un message à Raymond Leyris, et prend rendez-vous. L’organisation fonctionne alors selon un cloisonnement très strict.

    L’émissaire du FLN est tué alors qu’il gagnait le lieu du rendez-vous. Ce fait, troublant, intervient après d’autres évènements suspects. L’organisation du FLN en tire une conclusion : seul Raymond Leyris pouvait avoir organisé la fuite pour permettre aux autorités coloniales d’éliminer le responsable du FLN.

    Les anciens moudjahidine de la Wilaya II, qui étaient opérationnels à ce moment-là, sont toutefois formels : aucune instance du FLN n’a prononcé un verdict clair contre Raymond Leyris. Aucun responsable n’a, formellement, ordonné une exécution. Mais le doute planait, et dans le Constantine de l’époque, ce n’est qu’une question de temps. Le 22 juin 1961, neuf mois avant le cessez-le-feu, Raymond Leyris croise Amar Benachour, dit M’Djaker, membre d’une cellule locale de fidayine, qui l’abat en plein marché, devant des dizaines de témoins. La personnalité de Amar Benachour, l’homme qui a abattu Raymond Leyris, posera aussi problème. Il s’agit en effet d’un personnage qui répond peu au profil traditionnel du moudjahid. Benachour est plutôt un marginal, plus branché sur le « milieu » que sur les réseaux nationalistes. Ce qui a d’ailleurs jeté une ombre sur l’affaire : Benachour a vécu jusqu’au début du nouveau siècle, mais l’opération qu’il a menée a toujours été entourée de suspicion, certains n’hésitant pas à parler de provocation ou de manipulation. Plusieurs moudjahidine qui étaient dans la région au moment des faits continuent d’ailleurs à soutenir l’idée d’une manipulation.

    La mort de Raymond Leyris accélère le départ massif des juifs de Constantine, un exode largement engagé auparavant par les catégories les plus aisées. Mais la mort de Raymond Leyris sonne également le début d’une opération de vengeance meurtrière, à laquelle Enrico Macias participe, selon des moudjahidine de la Wilaya II. Il est impossible d’établir exactement le bilan exact des expéditions punitives. En 1956, après l’attentat de la rue de Constantine, Gilbert Meynier n’écarte pas le chiffre de cent trente morts. En mai 1961, la même folie furieuse se déchaîne mais, curieusement, affirme un constantinois qui a vécu les évènements, les Juifs de Constantine étaient plus préoccupés par l’idée de départ que par la vengeance. A l’exception d’Enrico, qui garde un silence pudique sur cet période, se contenant d’évoquer la mémoire de Raymond Leyris, un homme innocent doublé d’un artiste qui aimait la vie, mais qui a été assassiné par le FLN, selon lui.

    Selon cette image, très médiatique, Enrico lui-même n’était qu’un jeune homme amoureux de la vie et des filles, un modeste instituteur de campagne, devenu un immense artiste grâce à son talent. A Chelghoum Laïd, où il a enseigné, son nom est connu mais il est presque impossible de trouver des gens qui l’ont côtoyé. A Constantine, par contre, un spécialiste de la musique affirme que de nombreux « ouled el bled » lui rendent visite régulièrement en France. Par ailleurs, le discours de Enrico Macias a longtemps bénéficié d’une cacophonie chez les responsables algériens, qui n’ont jamais adopté une position claire sur le personnage. En fait, côté algérien, plusieurs points de vue se côtoyaient : ceux qui faisaient l’éloge de l’artiste, ceux qui prônaient la réconciliation, ceux qui dénonçaient son soutien à Israël, et ceux qui étaient d’abord soucieux d’établir les faits historiques.

    Un ancien haut fonctionnaire affirme toutefois que Enrico n’avait aucune chance de revenir en Algérie. Les anciens pieds noirs étaient classés en plusieurs catégories, explique ce fonctionnaire. Enrico Macias fait partie d’une sorte de liste rouge officieuse, qui comporte les noms de militaires, colons et ultras ayant commis des exactions. Ceux-là ne peuvent pas entrer en Algérie, dit-il. Autre détail troublant dans l’histoire d’Enrico : quand il sévissait au sein des « unités territoriales », il collaborait avec un personnage célèbre, Maurice Papon ! Celui-ci a en effet exercé comme préfet à Constantine, où il a contribué à organiser de redoutables escadrons de la mort. Milices, unités paramilitaires, escadrons de la mort, tout ce monde collaborait joyeusement quand il s’agissait de réprimer. Des témoins sont encore vivants.

    Alors qu’Enrico Macias dénonce l’antisémitisme, Gisèle Halimi explique que d’autres raisons empêchent le chanteur de retourner en Algérie :

    Cliquez sur ce lien pour visionner une vidéo :

    https://dai.ly/x3prol 

    Autre curiosité dans l’histoire de Enrico Macias en Algérie : les Ghenaïssia, sa famille, sont des Algériens pure souche, installés en Algérie depuis plusieurs siècles, affirme un historien. Ils se sont francisés à la faveur du décret Crémieux, qui offrait la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie, en 1871. A partir de là, les Juifs se sont rapprochés de l’administration coloniale, accédant à l’école et à la citoyenneté. Mais une frange des Ghenaïssia a gardé son ancienne filiation, prenant le chemin inverse de celui de Enrico Macias.

    Ainsi, Pierre Ghenaïssia, né à Cherchell, a rejoint les maquis du FLN en mai 1956 dans la région du Dhahra, entre Ténès et Cherchell. Il est mort au maquis un an plus tard dans la région de Chréa, près de Blida, comme combattant de l’ALN. A l’indépendance de l’Algérie, une rue de Ténès, sur la côte ouest, a été baptisée à son nom. Quelques années plus tard, elle a été rebaptisée rue de Palestine !

    Source de cet article : algerie-focus.com 

    par Le Média en 4-4-2 

     


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    Delphine Renard, la petite fille victime de l'OAS a écrit un nouvel ouvrage "Après Micheline". Il y a 7 ans j’avais acheté son autre livre « Tu choisiras la vie », vous pourrez voir ou (re) voir l’article concerné.

    Il y a deux jours Maryse Gavoury, que je remercie à nouveau m’a fait parvenir le dernier livre de son époux décédé Jean-François Gavoury, vous pouvez consulter ce livre  sur mon blog en cliquant  sur ce lien : Le dernier livre de Jean-François Gavoury - micheldandelot1.

    Pour quelles raisons je mets à nouveau l’article du 12 août 2016 : parce que Jean-François Gavoury s’était exprimé, parce qu’aussi Delphine Renard évoquait le drame de Charonne.

    Delphine Renard, la petite fille victime de l'OAS a écrit un nouvel ouvrage "Après Micheline"

    Michel Dandelot

     

    J’ai mis en ligne sur mon blog de très nombreux articles concernant Delphine Renard, la petite fille victime des terroristes de l’OAS, le dernier date de janvier 2016 que vous retrouverez ci-dessous.

    Mais aujourd’hui  Jean-François Gavoury président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS nous fait part de la publication, le 28 juillet, aux Éditions Baudelaire, de l’ouvrage de Delphine Renard intitulé Après Micheline. Et Jean-François Gavoury écrit : « Qu’il me soit permis d’adresser mes plus affectueuses félicitations à Delphine à l’occasion de cette parution. 

    Et qu’elle reçoive ici l’expression de ma considération toujours respectueuse à l’égard de Madame Micheline Renard, sa mère, qui fut membre bienfaitrice de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS jusqu’à son décès à Paris, le 23 juillet 2013, dans sa 85e année ». 

    ___________________________

    Delphine Renard demande une reconnaissance officielle de la répression de Charonne *** Un article de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon

    Comment sortir du deuil après la mort d’une mère ? 

    Delphine Renard, psychanalyste, accepte de traverser pleinement ce bouleversement intérieur, avec ses secousses et ses révoltes. Sous la forme d’une lettre à sa mère disparue, l’auteure lui crie à la fois sa rage et son amour. 

    A-t-elle véritablement connu cette personnalité si énigmatique ? Elle cherche une cohérence dans ses souvenirs qui témoignent pourtant de traits de caractère apparemment inconciliables. 

    Très belle, parfois mélancolique et solitaire, Micheline a évolué pendant cinquante ans dans le monde artistique aux côtés de son époux Claude-Louis Renard, initiateur d’une politique de mécénat à la Régie Renault.

     

    Delphine Renard demande une reconnaissance officielle de la répression de Charonne *** Un article de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon

     

     

    Delphine Renard demande

     

     

    une reconnaissance officielle

     

     

    de la répression de Charonne

     

    *** 

     

    Un article de la Ligue des Droits

     

    de l’Homme de Toulon

     

    Delphine Renard : « Les apologistes de l’OAS continuent de brandir des idéaux racistes et fascisants »

    Aujourd’hui psychanalyste, Delphine Renard entretient la mémoire des victimes de l’organisation criminelle. Elle demande que soit officiellement reconnue par l’État la brutale répression qui coûta la vie à neuf manifestants, communistes et syndicalistes, le 8 février 1962.

    • Vous vous étiez élevée, il y a un an, dans une tribune, contre les multiples hommages rendus à des criminels de l’OAS. Certains d’entre eux ont été déchus, ces dernières semaines, des décorations attribuées par le précédent pouvoir [1]. Cela signe-t-il, selon vous, une rupture ? 

    Delphine Renard. En effet, Jean-François Collin a été exclu en début d’année 2013, par décret, de l’Ordre national de la Légion d’honneur dans lequel le président Sarkozy l’avait nommé chevalier le 5 mai 2011 (avec attribution de la Croix de la valeur militaire). Cette déchéance manifeste clairement une position nouvelle de l’Etat sur la question de la mémoire de la guerre d’Algérie. Cet ancien factieux de l’OAS s’acharne à entretenir la haine, honorant régulièrement, avec son association d’anciens criminels, la mémoire d’officiers putschistes, tels le colonel Argoud. Le fils de ce dernier, qui lui aussi fait l’apologie de l’OAS dans les médias, s’est vu retirer, l’été dernier, ses fonctions de rapporteur public au tribunal administratif de Marseille. Il s’agit là de signaux plutôt encourageants.

    L’accession de François Hollande à la présidence de la République a marqué une inflexion dans la politique de l’État français à l’égard de cette mouvance qui continue à brandir, en guise de valeurs, l’assassinat et la torture au nom d’idéaux racistes et fascisants, bien loin des sentiments de la grande majorité des rapatriés d’Algérie. Le discours qu’il a prononcé à Alger en décembre 2012 a posé les bases d’une réorientation, avec la volonté affirmée d’ « ouvrir un nouvel âge dans la relation entre la France et l’Algérie » grâce à la reconnaissance des « souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien », et en particulier lors du massacre de Sétif, ouvrant la voie à la vérité sur la torture. Mais sur le plan intérieur, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à « la paix des mémoires » que le président a appelée de ses vœux. La « reconnaissance du passé dans le respect des mémoires, de toutes les mémoires », pour reprendre ses mots, passe par le choix de dates symboliques. En décembre dernier, au Sénat, un vote intervenant à l’issue d’un débat houleux a montré combien restait difficile l’acceptation de certaines réalités historiques : il s’agissait de la proposition de loi sur la reconnaissance de la date du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Cette date désormais légale devra, un jour ou l’autre, se substituer à celle du 5 décembre, dénuée de toute justification historique et procédant d’une simple mesure réglementaire arrachée par des groupes qui ne peuvent tolérer une date annonçant l’indépendance de l’ancienne colonie.

    • Vous citiez Elie Wiesel, « Tolérer le négationnisme, c’est tuer une seconde fois les victimes. » Des premières lois d’amnistie, en 1965, jusqu’aux stèles dédiées à ces criminels, ceux qui cultivent leur mémoire les présentent comme des victimes. Comment une telle inversion des valeurs a-t-elle pu se produire ? 

    S’il s’agissait d’individus, on parlerait de perversion. Mais à l’échelle collective, c’est très inquiétant et cela rappelle de sombres périodes. Des argumentaires habiles flattent toujours les tendances les plus basses, et l’extrême-droite a beau jeu d’instrumentaliser, depuis cinquante ans, le traumatisme qu’a été l’indépendance pour les Français qui résidaient en Algérie. Pendant ce temps, des actes de vandalisme continuent à se produire contre des stèles à la mémoire de ceux qui, pendant la guerre d’Algérie, se sont opposés à la terreur et au jusqu’au-boutisme de l’OAS. Ainsi tout récemment, le 3 janvier dernier, une cérémonie organisée à la mémoire d’Alfred Locussol, ce fonctionnaire assassiné cinquante-et-un ans plus tôt par l’OAS à Alençon pour avoir œuvré à l’indépendance de l’Algérie, a dû se dérouler en l’absence de la plaque commémorative, volée…

    • L’extrême-droite française, dans sa version lepéniste, a fait de la nostalgie de l’Algérie française un fonds de commerce. La réhabilitation de l’OAS est-elle, selon vous, un symptôme du poids de l’extrême-droite en France ? 

    Certainement. Dans La Gangrène et l’Oubli, Benjamin Stora qui, depuis plus de trente ans, fait un travail remarquable pour dégager l’histoire des haines partisanes et œuvrer à la réconciliation des mémoires, écrivait : « Le Front national poursuit sa progression, s’alimentant aux sources du refoulé de cette guerre. La perte de l’Algérie française apparaît comme la justification a posteriori du système colonial, par construction d’une mémoire de la revanche. » Je crois que cette analyse, qui date de 1991, demeure toujours valable aujourd’hui. On en a eu encore une illustration l’été dernier, lorsque la maire d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains, a brutalement mis fin au projet d’exposition Albert Camus jusque là confié au même Benjamin Stora, dont les vues équilibrées ne pouvaient satisfaire la vision nostalgérique de la municipalité.

    • Symbole de la barbarie de cette organisation terroriste, vous ne vous êtes exprimée publiquement qu’à l’occasion des cinquante ans du massacre de Charonne, l’an dernier. Pourquoi avez-vous choisi de sortir du silence ? 

    Je raconte ce cheminement dans un livre qui va sortir chez Grasset le mois prochain, et qui s’intitule Tu choisiras la vie. De par ce qui m’est arrivé, je porte une responsabilité à l’égard de tous ceux qui, atteints par le terrorisme de l’OAS, y ont perdu la vie et ne sont plus là pour en témoigner. Je me sens tout particulièrement redevable envers les neuf personnes massacrées par la police de Papon au métro Charonne, le 8 février 1962, alors qu’ils manifestaient pour la paix en Algérie et clamaient leur indignation contre les méthodes de l’OAS, au lendemain de l’attentat contre André Malraux dans lequel, enfant de quatre ans, j’avais été grièvement blessée.

    • Comment mesurez-vous la responsabilité de l’État français dans le massacre de militants anti-OAS le 8 février 1962 ? 

    Il est scandaleux que les recours intentés par les proches des victimes se soient toujours soldés par une non-reconnaissance de la responsabilité de l’État dans ce massacre. Comment comprendre que les victimes, écrasées sous les grilles d’arbre jetées par les policiers ou tabassés à coups de « bidules » n’aient pas reçu un franc d’indemnisation, alors que d’anciens terroristes aux mains pleines de sang se soient vus, après leur amnistie, attribuer de confortables pensions ?

    • Un demi-siècle après les faits, pourquoi ce massacre et celui des Algériens, le 17 octobre 1961 ne sont-ils toujours pas reconnus comme des crimes d’État ? 

    J’avais été très émue que le premier geste du candidat François Hollande ait été, le 17 octobre 2011, d’aller jeter des roses dans la Seine en hommage aux Algériens noyés par la police française, le 17 octobre 1961. En 2012, à l’occasion du 51e anniversaire de cette manifestation, le président Hollande a reconnu au nom de la République la « sanglante répression » au cours de laquelle ont été tués « des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance » [2]. Avec le Comité Vérité et Justice pour Charonne, j’attends, en confiance, un geste au moins équivalent pour les victimes de la tragédie du 8 février 1962.

    (Entretien réalisé par Rosa Moussaoui)

     

    Notes

    [1] Référence : un ancien membre de l’OAS privé définitivement de sa Légion d’honneur.

    [2] Référence : François Hollande reconnaît la sanglante répression du 17 octobre 1961

    Delphine Renard demande une reconnaissance officielle de la répression de Charonne *** Un article de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon

    Delphine Renard nous parle aussi de son livre "Tu choisiras la vie"


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    Un climat de guerre s’installe en France

     

    Un climat de guerre s’installe en France

    Alain Refalo 

    Enseignant du primaire, militant de la non-violence

    Les dernières déclarations du Président de la République s’inscrivent dans la continuité de ce qu’il faut bien nommer la militarisation croissante du pays. En appelant au « réarmement civique et moral » de la jeunesse, Macron-Jupiter veut aller encore plus loin dans son embrigadement idéologique afin de la préparer au climat de guerre qu’il cherche à imposer à la nation.

    Au mois de juillet 2023, le Parlement adoptait la loi de programmation militaire 2024-2030, pour un montant de 413 milliards d’euros. Elle consacrait une hausse du budget militaire de 3 milliards d’euros par an jusqu’en 2027, puis de 4,3 milliards d’euros jusqu’en 2030, ce qui portera le budget de la défense nationale à 69 milliards d’euros en 2030, alors qu’il était de 32 milliards en 2017. Il est clairement affirmé dans cette loi de programmation militaire que la France s’engage désormais dans une « économie de guerre » afin d’augmenter significativement la production d’armement, pour le plus grand bonheur du complexe militaro-industriel. C’était le premier signal attestant que la France se préparait à la guerre.

    Les dernières déclarations du Président de la République s’inscrivent dans la continuité de ce qu’il faut bien nommer la militarisation croissante du pays. En appelant au « réarmement civique et moral » de la jeunesse, après avoir au mois d’août annoncé sa volonté de la « re-civiliser » (après les émeutes), Macron-Jupiter veut aller encore plus loin dans l’embrigadement idéologique de la jeunesse afin de la préparer au climat de guerre qu’il cherche à imposer à la nation. La jeunesse, future chair à canon disponible, doit être prête, préparée, par l’école, par le SNU et sans doute bientôt par le service militaire qui effectue un retour en grâce chez de nombreux politiques et militaires.

    Tous les discours officiels convergent en effet pour préparer la population française à l’idée que la « paix » est sans doute derrière nous ; ce qui signifie que, forcément, la guerre est devant nous. La guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien, à la suite des attentats islamistes, sont désormais utilisés à des fins de propagande militariste. La perspective d’un conflit majeur sur notre sol ou/et d’une guerre en Europe dont la France serait partie prenante incitent le pouvoir politique à anticiper cette échéance. Pour que cette guerre soit acceptée par la population, il faut que les esprits soient prêts et qu’ils la considèrent comme une échéance inéluctable.

    Tout ce qui peut contrarier cet objectif est réprimé. Depuis plusieurs années, le pouvoir lepénisé cherche à contenir et à vaincre les résistances civiques, sociales, écologiques qui se développent contre les inégalités et les discriminations, contre le dérèglement climatique, contre les lois iniques comme la loi immigration. Pour atteindre cet objectif, et justifier des mesures ultra-sécuritaires et militaristes, il agite des chiffons rouges qui détournent l’attention et il instille de la peur. Parce que l’ennemi pour l’État, de tout temps, avant d’être extérieur, est d’abord intérieur. C’est pourquoi les libertés sont aujourd’hui attaquées, que le droit de manifester, de s’exprimer, de contester est réprimé, souvent avec une brutalité inouïe par une police largement gangrenée par les idées de l’extrême droite. Il s’agit de faire taire les voix dissidentes qui font obstacle à l’édification d’une pseudo-unité nationale autour de son chef qui trouve dans la perspective d’une guerre à venir un moyen de sauver son deuxième quinquennat.

    Pour tenter de mâter la jeunesse et de la remettre dans « le droit chemin », Macron a sorti de son chapeau en 2017 le Service National Universel (SNU). Dans une vision très paternaliste de la jeunesse, le SNU, dans son principe comme dans ses méthodes, ainsi que l’ont montré les phases test, n’est qu’une école de la soumission inconditionnelle à l'autorité, tout particulièrement à l’autorité militaire. Il s’agit d’inculquer à la jeunesse les valeurs et les méthodes militaires, mais aussi de lui faire accepter « les enjeux de la défense et de la sécurité nationale ». Le « réarmement civique et moral » de la jeunesse voulu par Macron trouve déjà dans le SNU un terrain d’application édifiant : garde à vous, lever du drapeau, Marseillaise, uniforme, discipline stricte, encadrement militaire, participation aux cérémonies militaires...

    Lorsqu’il était secrétaire d’État en charge de la jeunesse, Gabriel Attal, avait annoncé la généralisation du Service national universel à tous les jeunes de 16 ans dès 2024. Cette idée n’a pas été abandonnée. Le 5 janvier dernier, Prisca Thevenot, secrétaire d’État à la jeunesse et au Service national universel, a fait savoir qu’elle souhaitait également sa généralisation afin qu’il « devienne un passage républicain pour chaque jeune de notre nation ». Le SNU obligatoire pour chaque génération sera d’ailleurs l’aboutissement d’un processus d’endoctrinement commencé dès l’école primaire (éducation civique et morale) et prolongé tout au long du secondaire avec les fameux « parcours citoyens ».

    Dans ces « parcours », bien balisés dans les programmes, l'éducation à la défense nationale, aux valeurs patriotiques, au respect de l'armée et de ses missions, tient déjà une place non négligeable. Il n’est pas inutile de rappeler que le dernier protocole Défense - Éducation nationale, de juin 2016, valorise à l’école la place de l’armée dans la vie de la nation. Il est y écrit que « l'enseignement de défense vise à améliorer la connaissance des missions des militaires et de la Défense par les élèves les plus jeunes. Il vise à leur faire comprendre que les militaires servent la Nation ». Autrement dit, les enseignants doivent se faire le relais de la propagande militaire au sein de leurs classes, ce qui implique aussi de mettre en valeur le rôle de l'armée dans les interventions militaires extérieures. On se saurait dévoyer davantage la mission émancipatrice de l’école et des enseignants que de la mettre au service d’une institution qui incarne des valeurs aussi contraires à celles de l’éducation.

    Mais cela ne suffit encore pas. Gabriel Attal, lors de son passage éclair à l’Éducation nationale, a annoncé, au mois de décembre dernier, l’expérimentation du port de l’uniforme à l’école, au collège et au lycée dans les collectivités locales volontaires. Outre le caractère rétrograde de cette mesure anti-éducative, elle flatte les relents autoritaristes dominants. Uniforme à l’école, uniforme pendant le SNU, l’uniforme devient un autre symbole de cette volonté de mettre la France au garde à vous, de gommer les différences et de marcher au pas.

    Ainsi, tout converge pour davantage caporaliser, uniformiser et endoctriner la jeunesse. Il est fort probable, au rythme où vont les annonces militaristes, que dans les mois à venir la question du service militaire redevienne d’actualité. Déjà, le 5 novembre dernier, l’ancien premier ministre Edouard Philippe s’interrogeait sur un retour prochain du service militaire en France. « Est-ce qu'un jour, indique-t-il, pour préserver les intérêts de la France, sa sécurité, il ne faudra pas former - et former militairement, sinon ça n'a aucun sens - une partie de la jeunesse, voire toute la jeunesse, c'est une question qui sera peut-être posée ? » Il ajoutait que « comme nous vivons dans un monde dangereux, j’ai tendance à penser qu’elle sera posée bientôt ». Il y a fort à parier que le retour du service militaire sera à l’ordre du jour de la prochaine présidentielle, à moins que les événements s’accélèrent. Car certains aimeraient aller plus vite.

    Ainsi, dans une récente tribune au Figaro, l’ancien numéro deux de l’armée de terre, le général Bertrand de la Chesnais (et par ailleurs directeur de la campagne présidentielle d’Eric Zemmour) plaide pour la mise en place d’un « véritable service national opérationnel obligatoire pour l’ensemble d’une classe d’âge ». Par opérationnel, il entend « pour efficacité immédiate » au sein des armées. « A l’issue de son service, écrit-il, le contingent serait automatiquement affecté dans la Garde nationale pour une durée active de 5 ans, afin de servir comme réserviste rappelable 2 semaines par an quel que soit son emploi ». Pour ne pas être en reste, il souhaite « une grande politique de réarmement moral, militaire et civique » afin de « préparer sans tabou la guerre de demain »... Les mêmes mots que ceux de Macron quelques semaines plus tard...

    Le réarmement moral et civique, expression empruntée à l’extrême droite, voulu par le président de la République, tout comme la généralisation du Service National Universel obligatoire, s’inscrivent dans un contexte de militarisation croissante de notre pays. Dans notre ouvrage Démilitariser la France (Chronique Sociale, 2022), nous avons montré toutes les facettes de cette militarisation et montré en quoi la France est l’un des pays les plus militarisés au monde : elle cumule de puissants symboles militaristes (histoire et mémoire guerrières, défilé militaire du 14 juillet, hymne national guerrier), une politique de défense coûteuse (dissuasion nucléaire), une industrie de défense qui alimente un important commerce des armes, de nombreuses interventions militaires extérieures, une militarisation croissante de la société (accords Défense-Education, SNU, armements des forces de l’ordre.) La France dite républicaine, par ses choix militaristes, a tourné le dos depuis longtemps aux valeurs affichées sur les frontons de nos mairies : Liberté, Égalité, Fraternité.

    Un vent mauvais souffle dans ce pays. Un climat de guerre, peut-être de guerre civile, s’installe progressivement. Certains l’évoquent déjà et s’y préparent. C’est pourquoi les mobilisations à venir seront capitales. D’abord, pour faire abroger la loi immigration aux relents racistes et xénophobes ; ensuite, pour lutter massivement contre l’inaction climatique de ce gouvernement et imposer une véritable transition écologique ; puis pour résister à toutes les atteintes à notre modèle social désossé jusqu’à la moelle ; enfin, pour construire et porter une véritable alternative sociale et écologique qui offre enfin une espérance pour 2027.

    Mais à tous ces combats, il faut ajouter désormais la lutte contre la militarisation de notre société. Il est temps que se lève un véritable mouvement en faveur de la paix, pour le désarmement nucléaire de la France, pour une autre politique de défense, pour une démilitarisation des forces de l’ordre. La dernière grande victoire contre le militarisme, dans ce pays, remonte à la lutte des paysans du Larzac contre l’extension du camp militaire. Depuis, notre pays est à la traîne des grands courants européens pour la paix, le désarmement et la non-violence.

    Et dans ce climat militariste et guerrier, nous devons, plus que jamais, défendre et promouvoir l’objection de conscience. L’objection de conscience au SNU, au service militaire, à toute propagande militariste, à tout commerce des armes, à tout préparatif de guerre. Avec la disparition du service militaire obligatoire en 1997, les lois sur l'objection de conscience ont été suspendues. Elles permettaient à tout jeune qui en faisait la demande écrite d'effectuer un service civil alternatif de deux ans (au lieu d'un an pour le service militaire) dans une association de son choix. Certes, la durée du service civil était discriminatoire, mais la loi permettait de refuser « légalement » d'apprendre à utiliser des armes de guerre, d’apprendre à tuer, pour des motifs personnels ou autres, tout en effectuant une activité associative choisie. L’objection de conscience à la guerre et à ses préparatifs devient un impératif moral, non seulement pour ne pas être complice soi-même du mal que nous dénonçons, mais pour enrayer directement la machine à fabriquer du malheur sur cette terre.

    La politique lepéno-macroniste peut se résumer en deux mots : se résigner et obéir. Se résigner à la fatalité de la guerre qui vient, obéir aux autorités et aux ordres, sans discuter. Nous y opposerons ce qui a toujours fait le sel de la vie : résister et désobéir. Résister aux lois scélérates qui déroulent le tapis rouge à l’extrême droite, résister à la liquidation de notre modèle social, résister à l’inaction climatique de ce pouvoir, résister à la militarisation de notre société. Désobéir enfin, car viendra un temps où les citoyens n’auront pas d’autre choix que d’entrer en dissidence civique pour préserver les valeurs essentielles qui fondent notre vivre ensemble.

    SOURCE : Un climat de guerre s’installe en France | Le Club (mediapart.fr) 

     

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  • Le dernier livre de Jean-François Gavoury

    C’est avec beaucoup de plaisir que je viens de recevoir le dernier livre de Jean-François Gavoury  décédé le  3 août 2023 à Evian-les-Bains.

    Je remercie sincèrement Maryse Gavoury, son épouse, qui me l’a fait parvenir en écrivant :

    «  C’était son dernier vœu. Il n’a pas eu le temps de le réaliser, d’autres l’ont fait. Merci de votre fidélité envers lui.

    Amicalement »

    Maryse Gavoury

    En cliquant sur le lien ci-dessous vous pourrez accéder à l’intégralité de ce livre :

    ANPROMEVO_COMBAT_EPUB.pdf

    Très important : comme le texte est très petit, surtout pour les personnes âgées, comme moi, vous pouvez cliquer dans la barre de menu en haut : " lire à haute voix " , sans oublier d'ouvrir le son de votre appareil audio.


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    Le 21 février 2024, Missak et Mélinée

    Manouchian entrent au Panthéon

    Missak et Mélinée Manouchian

    De l'Affiche rouge au Panthéon. Le 21 février 1944, Missak Manouchian était fusillé. Le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon. Un billet pour se souvenir.

    Manouchian au Panthéon : voici comment se déroulera la cérémonie

    Le 21 février, Missak Manouchian entrera, avec sa femme Mélinée, au Panthéon. L’Élysée a prévu une cérémonie d'une heure trente le jour J, ainsi qu'une veillée funéraire symbolique au Mont-Valérien la veille. PCF et CGT vont organiser un hommage populaire.

    Le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon.

    Missak Manouchian, Résistant, communiste, poète et ouvrier entrera au Panthéon pour l’éternité, le 21 février.
    © AFP/Archives

    Un communiste, poète et ouvrier entrera au Panthéon pour l’éternité, le 21 février. Emmanuel Macron avait annoncé, le 18 juin dernier, qu’il avait choisi le résistant arménien et chef militaire des FTP-MOI Missak Manouchian pour demeurer au sein du temple de la République, 80 années après son exécution à 37 ans par les nazis au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Pour ne pas séparer le couple, il y entrera accompagné de Mélinée, sa femme également résistante, à qui il écrivait dans sa dernière lettre : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. » Voici ce temps venu.

    Aujourd’hui enterré au cimetière parisien d’Ivry, le cercueil de Missak Manouchian remontera, à la nuit tombante, la rue Soufflot, couvert d’un drapeau français et porté par un régiment « lié à Manouchian », fait savoir l’Élysée, qui organise l’évènement. Il sera alors 18h30 et un parcours de lumière, aux tonalités bleu, blanc et rouge, pavera le chemin du résistant pour scander les trois grandes périodes de sa vie : le génocide arménien, l’arrivée en France et la Résistance. Au pied du Panthéon, sur lequel est prévu un spectacle son et lumières – un « mapping » dans le jargon – de plus de sept minutes, la garde républicaine prendra le relais pour monter les quelques marches jusque sous la coupole.

    Reprise d’Aragon par Feu! Chatterton

    Lorsque les portes du monument s’ouvriront, la musique du compositeur français Pascal Dusapin retentira. A l’intérieur de l’édifice républicain, juste devant l’autel de la Convention nationale, le chef de l’État prononcera l’oraison funèbre de Missak Manouchian, devant le cercueil, placé au centre, ainsi que 1 200 invités. Plus de 150 journalistes et 600 scolaires qui ont travaillé sur la figure du résistant communiste sont attendus. Tout comme de nombreuses personnalités, notamment issues de la communauté arménienne en France, comme Robert Guédiguian, réalisateur de L’Armée du crime qui ne devrait pas tarder à recevoir un carton d’invitation. Le premier ministre de l’Arménie Nikol Pachinian sera également présent, sur invitation du président de la République.

    Si le déroulé de la cérémonie – qui sera diffusée en direct à la télévision – n’est pas encore totalement fixé, il est acté qu’Arthur Tréboul, leader du groupe Feu! Chatterton, va reprendre « Strophes pour se souvenir », fameux poème d’Aragon si joliment chanté par Léo Ferré dans « L’affiche rouge ». Une « réinterprétation moderne et extrêmement forte », promet un conseiller élyséen. Il fut un temps envisagé de faire lire la dernière lettre de Missak à Mélinée par le comédien Simon Abkarian, qui avait interprété Manouchian dans le film de Robert Guédiguian sorti en 2009, mais il semble que l’idée n’ait, in fine, pas été retenue par Emmanuel Macron.

    A l’issue de la cérémonie, vers 20 heures, les restes du couple Manouchian rejoindront le caveau numéro XIII de la crypte du Panthéon, où le tombeau de l’écrivain Maurice Genevoix et le cénotaphe de l’actrice et résistante franco-américaine Joséphine Baker se trouvent déjà. A l’entrée, une plaque sera installée en l’honneur de leurs 22 autres camarades FTP-MOI ainsi que de leur chef Joseph Epstein. Il s’agit de l’entrée symbolique de l’ensemble du groupe Manouchian dans le sanctuaire de la République. « Cela vaut panthéonisation », explique l’Élysée. Trois vers d’Aragon et un morceau de la dernière missive de Missak y seront également gravés.

    Manouchian, la France reconnaissante

    Un hors-série exceptionnel de l’Humanité

    Le 21 février 2024, Missak et Mélinée Manouchian entrent au Panthéon.

    L’engagement de Manouchian dans la Résistance et son martyr, symbolisé par l’Affiche Rouge, rappelle le rôle majeur qu’ont joué les immigrés dans l’histoire de France. Avec la participation d’écrivains, d’auteurs, d’historiens, d’universitaires et de journalistes, l’Humanité publie un hors-série exceptionnel : en 100 pages richement illustrées, vous y retrouverez le parcours et la trace de cet ouvrier et poète arménien, militant communiste et membre des FTP-MOI, fusillé par les nazis avec 22 de ses camarades, au Mont-Valérien, le 21 février 1944.

    La veille, dans la nuit du 20 au 21 février, le cercueil de Missak Manouchian passera sa dernière nuit hors du Panthéon dans la crypte du mémorial de la France combattante, au Mont-Valérien, où il reviendra donc « victorieux », huit décennies après sa mort. Il s’agit d’une demande de Jean-Baptiste Romain, directeur des Hauts lieux de la mémoire d’Île-de-France, pour «réunir les différentes mémoires » de la Résistance dans ce lieu où reposent seize combattants de la Seconde guerre mondiale mais aucun fusillé du Mont-Valérien.

    Avant de rejoindre la crypte, les restes de l’illustre FTP-MOI accomplira le même parcours que le jour de son exécution : « Il entrera par le haut, passera devant la chapelle où il se serait confessé avant de descendre dans la clairière », retrace l’Élysée. Une veillée funéraire par différentes personnalités, dont l’identité n’a pas filtrée, est prévue pendant au moins deux heures.

    Un hommage populaire est également prévu, organisé le 21 février dans l’après-midi par le PCF et la CGT dans les rues de Paris. Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, et Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, prendront la parole pour accompagner symboliquement Missak Manouchian au Panthéon.

    SOURCE : Manouchian au Panthéon : voici comment se déroulera la cérémonie - L'Humanité (humanite.fr) 

      

    Je pense à toi, Missak ...

    Dans 18 jours celui qui a permis l'inscription dans la loi d'une "préférence nationale" va accueillir au Panthéon un immigré : cet ignoble "en même temps" est-il soutenable ?

    Manouchian doit entrer au panthéon avec ses camarades et surtout nous ne pouvons laisser un président responsable d'une loi inique envers les immigrés lui rendre hommage.

    Il est illégitime ! c'est une offense à la résistance, une de plus. Avec cette loi du RN-Renaissance  quel sort auraient  eu Manouchian et ses camarades? 

    Comment le parti des fusillés peut-il laisser faire ça. A force de défiler avec le RN et les policiers factieux aurait-il perdu la mémoire ? 

    Non Macron ne peut rendre hommage à ces étrangers nos frères pourtant. Levons nous contre cette infamie.

    D'abord il y a eu cette tribune réclamant que la panthéonisation de l'Arménien soit élargie à ses camarades " étrangers et nos frères pourtant ", les signataires - leurs descendants mais pas seulement, - ont sans doute raison, il aurait fallu les entendre. Mais l'heure n'est plus à cette "réparation". Elle est beaucoup plus grave :  je pense à l'oncle Krikor né comme toi à Adiyaman et dont il se disait que, cousin éloigné, il t'avait hébergé à Lyon pour te soustraire aux poursuites ;  je pense au grand-père Hovsep, entré clandestinement en France un soir de Noël 1922 , par un col de la frontière italienne, je pense aux Etranges Etrangers de l'ami Prévert... et je pleure.

    "Emmanuel Macron peut être considéré comme un fourrier du fascisme, dont il prépare, par son autoritarisme, le très possible avènement."

    Entrés en France par la petite porte, dérobée, Missak et Mélinée Manouchian, immigrés, arméniens survivants du génocide turc, communistes, résistants contre le nazisme, étrangers, français de préférence, entreront au Panthéon au mois de février.

    Par le bon-vouloir d’un président de la République qui vient de commettre la 30ème loi depuis 1980, sur l’immigration, inspirée, soufflée, votée par toute la droite et l’extrême droite !

    Étranges parcours ! D’un homme, d’une femme et de l’hommage qui leur est rendu.

    Avec eux, seront aussi honorés  22 camarades du groupe résistant des FTP-MOI parisiens (Franc-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée) dont a fait partie en février 1943, Missiak Manouchian, nommé commissaire technique en juillet et commissaire militaire le mois suivant.

    Ce groupe était constitué de résistants au nazisme de 7 nationalités différentes : 8 Polonais, 5 Italiens, 3 Français, 3 Hongrois, 2 Arménien, 1 Espagnol et une femme, roumaine, transférée à Stuttgart et décapitée le 10 mai 1944.

    L’émouvante lettre de Missak Manouchian à Mélinée, son épouse, est connue du grand public depuis 1961, grâce à la chanson L’Affiche rouge de Léo Ferré, franco-monégasque, né à Monaco, français de naissance (1926), monégasque de choix (1953), mort en Italie (1993). Léo Ferré, anarchiste, a mis en musique et chanté le poème (texte et analyse littéraire) paru d’abord dans l’HumanitéStrophes pour se souvenir (1955) de Louis Aragon, communiste.

    Chanson qui a été interdite sur les ondes nationales françaises jusqu’en 1982 !

    Un communiste, un anarchiste, rendant hommage à vingt-et-trois étrangers, nos frères pourtant, luttant contre le nazisme, pour la liberté et criant la France, en s’abattant ! Chanter la France et la Liberté, dans le même camp. Rendre hommage à des personnes aux noms imprononçables. En pleine Guerre froide et, surtout, en pleine Guerre d’Algérie.

    Louis Aragon, dans ces Strophes pour se souvenir, mettait en poème les mots de Missak Manouchian dans sa lettre, sans haine mais non sans amour, à Mélinée écrite quelques heures avant d’être fusillé. Et rendait hommage, au groupe de Missak Manouchian, sans le nommer et, ainsi, à tous ceux qui, quelle que soit leur nationalité, avaient le même engagement.

    Pour se souvenir.

    Se souvenir de Mélinée, de sa dernière lettre à Missak, moins connue, tout aussi émouvante.

    Se souvenir de leur vie.
    De leur combat.
    De leur destin.

    Unis et séparés.
    Et à nouveau unis.
     

     

    MACRON

    ET L’EXTRÊME DROITE

    Missak et Mélinée Manouchian

     

    « Du rempart au boulevard »

    Sébastien Fontenelle, Macron et l’extrême droite. Du rempart au boulevard,  Éditions Massot

     

    SORTIE LE 19 OCTOBRE 2023 

    En 2017, Emmanuel Macron a été élu président de la République française grâce aux voix de millions d’électeurs qui ont voté pour lui parce que c’était le seul moyen d’empêcher la victoire de Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national.

    Le nouveau chef de l’État français avait alors déclaré que cette victoire l’«engageait». Cinq ans plus tard, après sa réélection : il a une nouvelle fois promis de « faire barrage aux idées de l’extrême droite ».

    Mais depuis le début de son règne, il n’a cessé, au contraire, de favoriser la progression de la droite nationaliste et xénophobe.

    Ce président qui a érigé le mensonge en mode de gouvernement avait promis de construire un rempart contre le pire : il lui aura finalement ouvert un boulevard.

     

    Missak et Mélinée Manouchian

     

     


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    Boulevard Voltaire  est un site d'actualité français d'extrême droite, lancé en 2012 par Dominique Jamet et les époux Robert et Emmanuelle Ménard.

    Le site a publié plusieurs fausses informations et s’est livré à de la désinformation. En 2014, il est condamné pour provocation à la haine envers les musulmans.

    Aujourd'hui 3 février 2024 Boulevard Voltaire écrit un article concernant la semaine des barricades à Alger, je vais répondre à cet article des nostalgériques extrémistes de l'Algérie française avec une article paru sur mon blog le 29 novembre 2011.

    Michel Dandelot

     

    Il y a 64 ans, la semaine

    des barricades à Alger…

    Il y a 64 ans, la semaine des barricades à Alger…

    Tout avait commencé le 18 janvier 1960. La mèche avait été allumée par un simple entretien, accordé par le général Massu au Süddeutsche Zeitung, dans lequel il tenait des propos que certains, rétrospectivement, pourront juger prophétiques. « De Gaulledisait-ilétait le seul homme à notre disposition. Peut-être l’armée a-t-elle fait une erreur. » L’erreur dont il parlait, évidemment, était le recours au chef de la France libre. En 1958, alors que l’opération Résurrection, organisée par les parachutistes français, prévoyait un coup d’État à moins que l’on ne rappelât Charles de Gaulle, et que la Corse était déjà occupée par les putschistes, le gouvernement aux abois avait cédé à l’armée et appelé le vainqueur de 1945 pour régler la question algérienne.

    Un an plus tard, en 1959, de Gaulle, à la surprise de ses partisans, se prononçait en faveur de l’autodétermination du peuple algérien. Massu n’en revenait pas. Les pieds-noirs non plus. Même si le général parachutiste nia toujours avoir tenu ces propos, le mal était fait et Massu, le 18 janvier 1960, donc, fut rapatrié en métropole pour manquement au devoir de réserve. Galvanisés par ce qu’ils estimaient être une trahison de plus, une poignée de jeunes idéalistes dont certains noms passeront à la postérité (Susini, Lagaillarde, Ortiz, Forzy), alliés aux pieds-noirs, décidèrent de prendre d’assaut les bâtiments officiels d’Alger.

    Le 24 janvier, les insurgés manifestent, malgré l’hostilité inattendue du général Challe et l’indifférence des militaires. Ils finissent par s’installer dans un bâtiment de la Compagnie algérienne. Ortiz harangue la foule du haut d’un balcon. Les gendarmes sont envoyés pour maintenir l’ordre et une fusillade générale éclate, qui n’est interrompue que par l’arrivée du légendaire 1er REP.

    Le 25 janvier, le Premier ministre Debré se rend sur place. Le délégué général du gouvernement, Delouvrier, et le général Challe s’enfuient pour Paris. Challe sait qu’il ne peut ordonner la répression, car l’armée désobéira, et demande à de Gaulle de renoncer à l’autodétermination. Évidemment, le général refuse. Debré interdit à l’armée de dicter sa conduite, tandis que les paras et la foule fraternisent, confirmant la fracture entre le pays légal et le pays réel, comme dirait l’autre.

    Le 31 janvier, une solution négociée - que l’allocution martiale de De Gaulle, deux jours plus tôt, rend inévitable - est trouvée. Le lendemain, Lagaillarde et ses partisans se rendent au 1er REP, qui leur rend les honneurs. Forzy, lui, prend la tête du commando Alcazar, nouvellement créé au REP pour agréger les volontaires autour d’un idéal commun – qui devient de plus en plus flou. Challe est limogé : il ne digèrera pas cette blessure d’orgueil, qu’il considère comme une trahison. Lagaillarde et Ortiz sont incarcérés, jugés en novembre et, mis en liberté pour la durée du procès, filent en Espagne franquiste pour fonder l’OAS.

    Soixante-quatre ans plus tard, cet événement, qui fit 22 morts, prend une amère saveur de prémonition. Tout y était, déjà : la duplicité des chefs militaires, l’idéalisme désespéré des partisans d’une Algérie qu’ils avaient, pour certains, littéralement bâtie, la déconnexion des politiques, la pusillanimité du gouvernement, l’exaspération des troupes de choc devant le peu de prix que l’on accordait à leur sang – et surtout, plus que tout cela, l’ombre tutélaire du général de Gaulle, qui finit par duper tout le monde.

    Comble d’habileté, le même de Gaulle réédita ses combinations politiques en amnistiant les « soldats perdus » peu avant la manif monstre du 30 mai 1968 contre les gauchistes.

    À nous, pour ne pas oublier, il reste la fameuse chanson de Jean-Pax Méfret (Les barricades - YouTube), les témoignages de ceux qui ont vécu sur le sol de cette autre France et n’en sont, en esprit, jamais tout à fait revenus… et la nostalgie, comme tant de fois, de ce qu’aurait pu être la France avec un peu plus de courage, un peu moins de calcul - avec de l’honneur et de la fidélité, diront certains.

    SOURCE : Il y a 64 ans, la semaine des barricades à Alger… - Boulevard Voltaire (bvoltaire.fr)

    Il y a 64 ans, la semaine des barricades à Alger…

    Ma réponse à Boulevard Voltaire

    29 Novembre 2011

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    (Photo : LEXPRESS.fr)

    Nicolas Sarkozy a décoré douze militaires à l'occasion, ce lundi, de la cérémonie de prise d'armes d'automne aux Invalides, parmi lesquels Hélie Denoix de Saint Marc, 89 ans, ancien déporté et officier putschiste en 1961 en Algérie.

    Après un ancien responsable OAS Collin, voici donc un ancien putschiste Hélie Denoix de Saint-Marc.

    Alors arrêtons l’hypocrisie, si nous en sommes là c’est en raison des lois d’amnisties de la Droite mais aussi de la Gauche.

    "La levée des sanctions à l’égard de responsables d’atrocités commises pendant la guerre d’Algérie interdit de vider l’abcès, puisqu’il y a effacement des repères qui distinguent entre ce qui est crime et ce qui ne l’est pas. Les simples exécutants ne seront jamais déchargés d’une partie de leur culpabilité, ou de leur honte. Les responsables, jamais identifiés. Les Français ne feront donc jamais ce que les Américains ont fait pour le Vietnam : juger leurs criminels de guerre. Et, bien vite, cette loi de 1982 qui avait pour justification le pardon commencera, d’abord, par réveiller l’ardeur des nostalgiques de l’OAS. Les leaders d’une extrême droite à 0,8 % des voix, au moment de l’élection présidentielle de 1981, “réintègrent” la vie politique."

    Benjamin Stora [1]

    A partir de la fin de la guerre d’Algérie, les autorités françaises ont promulgué tout une succession d’amnisties et de grâces.

    Ce furent d’abord les décrets promulgués lors des accords d’Évian (les 20 mars et 14 avril 1962) qui effaçaient à la fois les "infractions commises avant le 20 mars 1962 en vue de participer ou d’apporter une aide directe ou indirecte à l’insurrection algérienne", et celles "commises dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre dirigées contre l’insurrection algérienne". Puis vinrent quatre lois successives. La première, du 17 décembre 1964, concernait les "événements" d’Algérie et fut suivie, le 21 décembre, d’une grâce présidentielle pour 173 anciens membres de l’OAS. Celle du 17 juin 1966 amnistiait les "infractions contre la sûreté de l’État ou commises en relation avec les événements d’Algérie". Vint ensuite, en pleine crise de Mai 68 et liée directement à elle, la grâce du 7 juin 68 concernant, cette fois, tous les membres de l’OAS qui étaient encore détenus ; elle fut suivie de la loi du 24 juillet effaçant toutes les infractions liées aux "événements" y compris celles "commises par des militaires servant en Algérie pendant la période". Cette loi, malgré le dépôt d’un amendement socialiste allant dans ce sens, ne stipulait pas encore la réintégration des intéressés dans leurs fonctions civiles ou militaires ni dans leurs droits à porter leurs décorations.

    Ce fut chose faite après l’arrivée de la gauche au pouvoir. Déjà, en 1965, l’extrême droite proche de l’OAS avait été appelée à se rallier à la candidature de François Mitterrand ; l’année suivante, un projet de loi déposé par Guy Mollet, Gaston Deferre et le même François Mitterrand avait proposé le rétablissement des condamnés de l’OAS dans leurs grades et leurs fonctions ; et, en 1972, le programme commun de la gauche ne comportait aucune référence ou allusion aux suites de la guerre d’Algérie ni à la lutte pour la décolonisation. Avant les élections présidentielles de 1981, des négociations menées par des proches du candidat François Mitterrand aboutirent à l’appel du général Salan à voter Mitterrand et, entre les deux tours, à celui de l’organisation de rapatriés le RECOURS à "sanctionner" Valéry Giscard d’Estaing. C’est donc bien dans la ligne de cette politique que fut votée le 3 décembre 1982 la dernière des lois d’amnistie réintégrant dans l’armée les officiers généraux putschistes et permettant même les "révisions de carrière" nécessaires à la perception de l’intégralité de leurs retraites. Cela, au nom de l’argument formulé par François Mitterrand : "Il appartient à la nation de pardonner." [2]

    D’après Gilles Manceron et Hassan Remaoun [3]

    Notes

    [1] La gangrène et l’oubli, éd. la Découverte, 1998.

    [2] Lire la réhabilitation des généraux putschistes, en 1982.

    [3] La guerre d’Algérie - de la mémoire à l’histoire, édition Syros, 1993.

    Il y a 64 ans, la semaine des barricades à Alger…

    Jean-Philippe Ould Aoudia

    nous informe

    Jean-Philippe Ould Aoudia  nous informe

    A la demande de Jean-Philippe Ould Aoudia président de l’Association " Les Amis  de Max Marchand, Mouloud Feraoun et leurs Compagnons " :

    En janvier 2010, le Midi s’apprêtait à commémorer le cinquantième anniversaire de la «Semaine des barricades» des 23 -24janvier 1960 à Alger. Gabriel Anglade en était la cheville ouvrière en tant que secrétaire général du comité d’organisation des cérémonies visant à célébrer dans plusieurs villes du Midi ce qui fut le premier acte de désobéissance d’unités parachutistes aux autorités d’Alger. Gabriel Anglade est aussi conseiller municipal à Cagnes-sur-mer en charge des rapatriés. Est-il normal qu’un élu de la République fête le refus de deux régiments de parachutistes de rétablir l’ordre républicain ? D’autant que cet ancien terroriste de l’OAS a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour sa participation à la tentative d’assassinat du général de Gaulle en mai 1962. Ce conseiller municipal a reconnu, photo à l’appui, avoir participé au massacre des six fonctionnaires de l’Éducation nationale le 15 mars 1962 à Alger.

    C’est pourquoi l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons avait publié le communiqué suivant le 18 janvier 2010 :

    D’anciens Ultras de la colonisation en Algérie envisagent de célébrer la journée des « barricades » le 23 janvier à Cagnes-sur-mer et le lendemain à Toulon.

    Le 24 janvier 1960 à Alger, voulant rétablir l’ordre, 14 gendarmes mobiles ont été tués et 125 blessés par les tirs des fusils-mitrailleurs servis par des insurgés embusqués. Les autorités n’ont jamais indiqué le nombre des gendarmes qui devaient succomber à leurs blessures. Un certain nombre d’entre eux ont été déclarés «Mort pour la France».

    Ceux qui ont, ce jour-là, déclaré la guerre à l’État, se retrouveront bientôt dans l’OAS. En tête des organisateurs figure Gabriel Anglade qui revendique sa participation à l’assassinat des six Inspecteurs des Centres sociaux éducatifs, le 15 mars 1962 à Alger, victimes dont notre association défend l’oeuvre et la mémoire.

    Le pire serait à craindre si l’État ne dénonçait pas la récupération politique d’un jour noir pour la République, et s’il faisait preuve une fois encore de complaisance à l’égard de ceux qui n’ont pas hésité à mitrailler des gendarmes, tenter de renverser la République par le putsch le 21 avril 1961, abattre des policiers, assassiner des enseignants et tuer des magistrats, attenter à la vie du Chef de l’État.

    Tout, alors, conduirait à penser que demain, la mémoire des victimes de l’OAS en France et en Algérie ne mériterait ni respect, ni hommage.

    Les autorités ont obligation de défendre et d’honorer la mémoire des civils et des militaires, des magistrats et des fonctionnaires, défenseurs des institutions et des valeurs de la République, victimes du devoir.

    Organiser les commémorations de la désobéissance des forces armées est-il compatible avec la qualité d’élu de la République ? La complaisance des autorités face à ces manifestations d’hommage aux insurgés des Barricades, aux assassins de gendarmes, revient à mépriser les forces de l’ordre tirées comme des lapins : 14 morts et 59 blessés dont certains vont mourir de leurs blessures. Parmi ces victimes militaires, toutes n’ont pas eu droit à l’attribution de la mention « Mort pour la France ».

    Lorsqu’en 1988, quatre gendarmes sont morts en Nouvelle Calédonie lors de l’assaut contre la grotte d’Ouvéa, le monde politique s’indigna : « Il y a urgence à restaurer l’honneur » ; « Ces criminels méritent-ils le nom d’hommes?». Jean-Marie Le Pen cria vengeance, oubliant d’avoir protesté contre les extrémistes de l’Algérie française auteurs du massacre de gendarmes du Plateau des Glières à Alger.

    Jean-Philippe Ould Aoudia

    Fils de victime de l’OAS 

     


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  • Comité Vérité et Justice pour Charonne

     

    Retrouvons-nous la semaine prochaine, jeudi 8 février à 11h30, à l'occasion de la commémoration du 62e anniversaire du massacre au métro Charonne.

    Nous exigeons que le crime d'Etat soit reconnu pour les 9 victimes de cette manifestation qui défendait la paix en Algérie. A l'heure de la banalisation des idées d'extrême droite, nous ne nous résignons pas à honorer la mémoire de ces militants et de leur combat contre le fascisme.

    CGT RATP Union Régionale Île-de-France CGT PCF - Parti Communiste Français

    Comité Vérité et Justice pour Charonne

     


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    Les gens âgés  On est tous des vieux  Qu'on le veuille ou non  On sera un jour comme eux

    Les gens âgés

    On est tous des vieux

    Qu'on le veuille ou non

    On sera un jour comme eux

    Même riches à millions

    Même pauvres à coucher

    sous les ponts

    On est tous des vieux

    Ce n'est qu'une question de temps

    Heureux ou malheureux

    D'avoir eu des enfants.


    Prendre un ancien par la main....... 

    Jean-Marie Vivier «  Vieillir » 


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    « Parmi les morts, j'ai aperçu ma mère » : à

    Gaza, la vie des enfants brisée par la guerre

    Depuis le 7 octobre, plus de 5 350 enfants auraient péri dans les bombardements de l’armée israélienne sur la bande de Gaza. Les jeunes survivants, eux, affrontent les pénuries et le traumatisme d’avoir vu leur famille décimée. Des journalistes palestiniens sont allés à leur rencontre. Nourhan, Muhammad et Ahmed sont adolescents. Ils n'ont connu que la guerre depuis leur naissance. Ils nous disent leur souffrance, mais aussi leur volonté de s’imaginer un autre destin.

      « Parmi les morts, j'ai aperçu ma mère » : à  Gaza, la vie des enfants brisée par la guerre

    « Gaza est devenue un cimetière pour enfants », estime l'Unicef, selon laquelle 5 350 enfants seraient morts et 8 663 blessés.
    © REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa

    Plus de cent jours de guerre menée par Israël contre la population de la bande de Gaza. Plus de 26 000 tués et des dizaines de milliers de blessés. Des chiffres qui ne prennent pas en compte toutes les personnes disparues, vraisemblablement mortes sous les décombres des immeubles. Dans ce contexte terrible de bombardements et de destruction, les enfants sont particulièrement touchés. À ce jour, plus de 5 350 seraient morts et 8 663 blessés, selon l’Unicef.

    Comme le rappelle Jonathan Crickx, responsable de la communication de l’agence onusienne en Palestine, il n’existe aucun endroit dans la bande de Gaza qui peut être considéré comme sécurisé. Du nord au sud, ce ne sont que ruine et désolation. Sur les réseaux sociaux, malgré les coupures régulières par Israël des moyens de communication, les vidéos sont terribles. Des enfants en pleurs, d’autres couchés sur des lits d’hôpital, d’autres encore morts dans les bras de leurs parents. Des images d’autant plus insoutenables que la situation empire chaque jour un peu plus. La nourriture manque, l’eau se fait rare. À tel point que ce même responsable de l’Unicef estime que « Gaza est devenue un cimetière pour enfants ».

    Le gouvernement israélien, dirigé par la droite et l’extrême droite, reste sourd aux appels à un cessez-le-feu. En poursuivant cette guerre, il tue le peuple palestinien à petit feu et menace la vie des otages israéliens retenus à Gaza. L’Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice pour exiger la suspension des opérations militaires.

    Pendant ce temps, des centaines d’enfants vont continuer de périr. Et ceux qui sont vivants resteront marqués à jamais. Cette jeunesse endeuillée, des journalistes palestiniens, dont une centaine d’entre eux ont été tués depuis le début du conflit, sont allés la rencontrer pour l’Humanité Magazine. Nous publions trois de ces portraits. Trois regards de jeunes ados qui nous parlent de leur vie d’avant, de leur peur actuelle, mais aussi de leurs rêves et de leurs espoirs. Tous disent leur volonté de rentrer dans leur maison, de ne plus vivre sous des tentes où il fait froid, de retourner à l’école. Des enfants grandis trop vite, coincés dans des combats sous les tirs de missiles, et dont le destin est entre les mains des grandes puissances.

    Nouhran, 13 ans : « Je ne me souviens pas d’une année

    sans avoir vécu  de bombardements »

      « Parmi les morts, j'ai aperçu ma mère » : à  Gaza, la vie des enfants brisée par la guerre

    « Je voudrais être poétesse plus tard », explique Nourhan Mohammed Maarouf, 13 ans. En attendant, elle voudrait seulement revoir sa grand-mère, dont elle n’a pas de nouvelles.

    Nourhan Mohammed Maarouf est une jeune fille de 13 ans. Elle vivait jusque-là avec sa famille, son père, sa mère, ses trois sœurs et son jeune frère, dans une belle maison à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. Il y avait même un jardin, dans lequel ils avaient l’habitude de jouer après l’école. Nourhan est une collégienne qui aime exprimer ses émotions à travers l’écriture. Des vers libres où elle parle de sa famille et de son pays. « Je voudrais être poétesse plus tard », ne craint-elle pas de dire. Lorsqu’on l’interroge sur ses rêves, Nourhan répond qu’elle a prévu, dès son plus jeune âge, d’être l’enfant distinguée de sa génération afin d’aimer la vie comme n’importe qui. En plus de la poésie, la jeune fille aime dessiner. Tout s’est effondré le 7 octobre.

    « Nous avons traversé de nombreuses guerres. Je ne me souviens pas d’une année où nous n’avons pas vécu des bombardements », souligne-t-elle simplement avec une incroyable maturité. « C’est devenu une chose routinière pour les enfants que nous sommes et même pour les bébés. Mais cette guerre est différente. Nous l’avons compris dès le premier jour. Les bruits étaient plus effrayants et les destructions encore plus intenses que par le passé. Tout est visé, tout. Cette guerre n’épargne rien, ni personne. »

    Nourhan et sa famille, en raison de leur proximité avec la frontière israélienne, ont été parmi les premières à être déplacées. Pas une fois, pas deux fois, mais en permanence. Elle raconte que, dès les premiers jours de la guerre, ils ont été forcés de partir pour la maison de son grand-père, dans un camp de réfugiés. « Nous pensions être à l’abri car c’est un lieu où vivent les civils. Mais après quelques jours, il n’était plus possible de rester tant les bombardements se répétaient. »

    « Nous vivons dans la souffrance. La mort est partout. Il n’y a pas d’endroit sûr, ni de maison, ni d’école. »

    Nourhan Mohammed Maarouf 

    Les voilà repartis sur les routes peu sûres, jusqu’à l’école Al-Fakhoura. Mais au bout de deux jours, l’école étant ciblée, il a fallu évacuer pour rejoindre un autre établissement, où des centaines de personnes s’étaient déjà réfugiées. Là encore, l’insécurité étant totale, Nourhan et sa famille se sont dirigées vers le sud, à l’ouest du gouvernorat de Khan Younès. Elles ont finalement trouvé une tente qui ne dépasse pas 12 mètres carrés. « Nous vivons dans la souffrance. La mort est partout. Il n’y a pas d’endroit sûr, ni de maison, ni d’école. »

    Nourhan se souvient de ces moments, le soir, où, avec ses parents, ses sœurs et son frère, ils se réunissaient devant le poste de télévision pour regarder des films et des séries. « Après que nous ayons fait nos devoirs, bien sûr », se souvient-elle avec émotion. « On voyait des acteurs dans des scènes de guerre, mais jamais je n’aurais imaginé vivre moi-même des scènes semblables. »

    Elle parle alors de cet exode qu’elle subit depuis plus de trois mois, des horreurs vues sur la route et comment elle protégeait ses petites sœurs pour que leur regard ne se pose pas sur les cadavres qui jonchaient le sol. Elle trouve les mots, comme une adulte qu’elle devient trop vite à cause de la guerre, pour dire le manque de lait et de couches pour les petits, la peur de voir leur père partir pour trouver de l’eau ou du pain sans savoir s’il va revenir. Et elle retrouve son ton d’enfant et se met à pleurer en balbutiant : « Nous avons une vie misérable. » Nourhan, comme tout enfant de son âge, souhaite être heureuse. Elle veut que la guerre se termine et pouvoir retrouver sa grand-mère, dont elle n’a plus de nouvelles.

    Muhammad, 13 ans : « Parmi les morts, j’ai aperçu

    ma mère »

      « Parmi les morts, j'ai aperçu ma mère » : à  Gaza, la vie des enfants brisée par la guerre

    Après avoir perdu sa mère à l’hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza, Mohammed Al Yazji, 13 ans, a fait la route seul avec ses jeunes sœurs – la plus jeune n’a qu’un mois – jusqu’à Rafah.

    Quel romancier oserait imaginer une telle histoire. L’histoire de Muhammad Al Yaziji, 13 ans. Jusqu’au 7 octobre, il vivait avec ses parents à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. Une maison modeste mais, comme il l’assure, il s’y sentait « au chaud et aimé tout le temps ». Son père travaillait sur des chantiers et sa mère s’occupait de la maison. Lui allait au collège tous les matins, comme les autres gamins de son quartier. « Les cours, c’était bien, mais ce que je préférais, c’était jouer au football. » Mais la guerre menée par Israël a changé le cours de sa vie.

    Soumise à de rudes bombardements, une bonne partie de la population de Beit Hanoun a dû quitter les lieux. Muhammad et sa famille se sont retrouvés dans l’enceinte de l’hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza. Des milliers de personnes étaient entassées là, tentant de s’organiser. Lui et ses sœurs se sont retrouvés sous une tente. « On entendait les chars israéliens sans savoir exactement où ils étaient », se souvient-il.

    Sa mère est alors partie pour tenter de faire venir les grands-parents. Et son père n’était pas là. Quelques heures plus tard, de nombreux cadavres sont arrivés à l’hôpital. « Parmi les morts, j’ai aperçu ma mère. Je ne voulais pas y croire. Je me suis mis à crier et à pleurer. Je voulais voir mon père, lui dire ce qui venait de se passer, mais je n’arrivais pas à le trouver. Ma mère qui nous aimait tant était morte. Elle est partie, nous ne la reverrons jamais. Pourquoi devons-nous vivre une telle chose ? » Plein de douleur, de chagrin et de peur, Muhammad s’est demandé ce que lui et ses sœurs – la plus jeune n’a qu’un mois – allaient devenir.

    « Sur la route, c’était l’horreur, on entendait les bombardements, des bruits de mitrailleuses. Et nous étions seuls. »

    Muhammad Al Yaziji 

    Autour de l’hôpital Al-Shifa, la mort rôdait. Ils sont alors partis vers le sud de la bande de Gaza. « Sur la route, c’était l’horreur, on entendait les bombardements, des bruits de mitrailleuses. Et nous étions seuls. » Les communications étant coupées, Muhammad était dans l’incapacité de retrouver son père. « Nous sommes arrivés à Rafah seuls », explique-t-il les yeux cernés, le regard dans le vague, comme hagard.

    Lorsque nous l’avons rencontré, il tentait d’abriter ses sœurs dans une tente déchirée, forcé à 13 ans de prendre soin d’elles et de se comporter en chef de famille. Tous les jours, il se rend au marché, va trouver les voisins pour dégotter un peu de nourriture. « Surtout du lait pour la plus petite. »

    Muhammad veut croire que la guerre se terminera bientôt et qu’il pourra retrouver son père. « J’espère que notre avenir, le mien, celui de mes sœurs et de toute ma famille, sera meilleur que ce que nous vivons actuellement », murmure-t-il en esquissant un sourire, le premier que nous voyons pendant toute la rencontre. « Je veux retourner dans ma maison. Je voudrais retrouver ma mère, être dans ses bras pour qu’elle me rassure. L’école aussi me manque. Vous croyez que je vais retrouver ma vie d’avant ? », demande-t-il, sans y croire lui-même.

    Ahmed, 15 ans : « Il y a tellement de blessés qui devraient pouvoir sortir »

      « Parmi les morts, j'ai aperçu ma mère » : à  Gaza, la vie des enfants brisée par la guerre

    Mohammed Abou Daqa, 15 ans, n’est pas encore sorti d’affaires. Blessé, il a été opéré, il faudrait qu’il puisse sortir de la bande de Gaza pour subir une nouvelle opération à l’étranger.

    Quand Ahmed est né, la bande de Gaza se trouvait déjà sous le blocus imposé par Israël. À 15 ans, il n’a connu que ce climat de danger permanent et les guerres. Et pourtant, il a continué à cultiver ses rêves et ses ambitions. C’est décidé : il veut être médecin, comme ses parents. « Pour avoir la capacité de soulager la souffrance des gens. ».

    Ahmed est plein de vie, même sur son lit d’hôpital où il se trouve depuis des semaines, depuis qu’il a été blessé au pied lors d’un bombardement. Il se trouvait sur un marché avec sa mère lorsque les obus ont commencé à siffler autour d’eux. « Une ambulance est arrivée et je me suis retrouvé à l’hôpital. J’avais très mal au pied. C’est mon père qui m’a opéré. On m’a mis une plaque. » Il n’est pas sorti d’affaires.

    Pour être complètement soigné, il faudrait qu’il puisse quitter le territoire palestinien et subir une nouvelle opération à l’étranger car le matériel disponible n’est pas adéquat. « Et puis, il y a tellement de blessés qui devraient pouvoir sortir », fait-il remarquer avec courage.

    « On s’entasse dans des salles de classe et il faut faire la queue pour se laver, quand il y a de l’eau. »

    Mohammed Abou Daqa 

    Il vient du village d’Abasan, au sud de la bande de Gaza, près de Khan Younès. Mais, très vite, il a fallu fuir la maison, trop exposée aux bombardements. Il s’est alors retrouvé dans une école de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, près de l’hôpital Nasser où travaillent ses parents. « J’ai dû quitter ma grande et belle maison avec une façade décorée et un jardin rempli de fleurs et d’arbres fruitiers », soupire-t-il. « Maintenant, on s’entasse dans des salles de classe et il faut faire la queue pour se laver, quand il y a de l’eau. »

    Ahmed ne veut pas se laisser abattre. Alors il se raccroche à ses rêves, il repense à ce qu’il faisait avant cette « maudite guerre ». Utilisant les réseaux sociaux, il s’est lié d’amitié avec des jeunes de son âge de nombreux pays, a publié des vidéos en anglais et en arabe « pour sensibiliser et présenter la cause palestinienne ».

    Il a, d’ailleurs, eu la chance de quitter quelque temps la bande de Gaza et de témoigner de sa vie de jeune Palestinien, notamment à New York. Aujourd’hui, il veut encore croire à un avenir de paix pour pouvoir voyager, découvrir le monde, aller et venir comme bon lui semble, « pas en étant soumis à la pression permanente de l’armée israélienne, aux bombardements et à la mort ».

    SOURCE : « Parmi les morts, j'ai aperçu ma mère » : à Gaza, la vie des enfants brisée par la guerre - L'Humanité (humanite.fr)Haut du formulaire

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    70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre  la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

    Il y a trois jours je vous parlais de "L'heure de vérité" de l'Abbé Pierre (1993), je ne me doutais pas qu’aujourd’hui le quotidien L’Humanité allait aussi parler de lui.

    Honte à ceux qui gouvernent la France, l’Abbé Pierre « doit se retourner dans sa tombe » en voyant le désastre concernant le problème du logement parmi tant d’autres désastres.

    Michel Dandelot

     

    70 ans après « l’insurrection

    de la bonté » de l'Abbé Pierre

    la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

     

    Il y a soixante-dix ans, l’abbé Pierre lançait un vibrant appel à « l’insurrection de la bonté ». Alors que 330 000 personnes en France demeurent sans domicile, le gouvernement a annoncé des mesures insignifiantes qui ne profiteront pas aux plus précaire.

    La rue d'Aubagne à Marseille, devenue le symbole du mal logement en France.
    © AFP/GERARD JULIEN
     

    Il fallait oser. Gabriel Attal l’a fait. Deux jours avant l’anniversaire de l’appel de 1954, par lequel l’abbé Pierre appelait à la solidarité avec les sans-logis, le premier ministre a annoncé deux mesures qui mettent à mal l’accès au logement des plus pauvres.

    L’inclusion du logement intermédiaire, destiné aux classes moyennes « hautes », dans le quota de 25 % de HLM que les communes doivent construire au titre de la loi SRU, est « une insulte à la mémoire » de l’abbé Pierre, s’alarme Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre (FAP). Il rappelle que c’est pour empêcher les parlementaires de droite d’assouplir cette règle que le fondateur d’Emmaüs avait repris son bâton de pèlerin en 2006.

    Deuxième coup de matraque, la volonté du premier ministre de confier aux seuls maires l’attribution de nouveaux logements HLM construits sur leur commune. « C’est sacrifier le relogement de dizaines de milliers de mal-logés ! » tance Manuel Domergue, soulignant que les maires n’attribuent que 21 % de HLM aux ménages prioritaires, contre 89 % pour l’État.

    Des familles et des travailleurs précaires à la rue

    Ces attaques surviennent alors que 330 000 personnes sont aujourd’hui sans domicile, contre 143 000 en 2012. Depuis 2000, sous l’effet de la hausse des prix, le logement est devenu une source de rendement pour quelques-uns – 3,5 % de la population possèdent 50 % des logements mis en location – et le principal poste de dépenses des ménages.

    « Au lendemain de 1945, les ménages consacraient 5 % de leurs revenus à se loger. On est passé à 10 % dans les années soixante-dix et à plus de 30 % aujourd’hui. Et encore, pour les plus pauvres, on atteint jusqu’à 60 % », rappelle Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Droit au logement (DAL).

    Comble du cynisme, alors que rien n’est fait pour développer une offre abordable, le pouvoir a normalisé le repli vers les marchands de sommeil par un décret qui légalise des logements jusque-là considérés comme indignes, et criminalisé, avec la loi Kasbarian, le recours aux abris de fortune.

    Le discours hostile aux pauvres est devenu monnaie courante. « Aujourd’hui, on fait peser la culpabilité sur les personnes démunies. On parle de l’assistanat des pauvres alors qu’il existe d’abord chez les riches », souligne Antoine Sueur, président d’Emmaüs France. « L’abbé Pierre, c’est le Superman des mal-logés, résume Jean-Baptiste Eyraud. S’il était encore vivant, c’est sûr, nous n’en serions pas là. »

    SOURCE : 70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre, la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ? - L'Humanité (humanite.fr) 

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    70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre  la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

    Logement : la Fondation Abbé Pierre déplore

    « une année noire » pour 2023, et cela

    risque d’empirer

    Dans son rapport annuel, la Fondation Abbé Pierre constate une année très difficile pour les mal logés. Mais les politiques mises en place en 2023, et celles annoncées pour 2024, risquent d’empirer la situation.

    70 ans après « l’insurrection de la bonté » de l'Abbé Pierre  la crise du logement est-elle devenue hors de contrôle ?

    JEFF PACHOUD / AFP

    La Fondation Abbé Pierre dénonce une « année noire » pour les mal-logés.

    LOGEMENT - Une « année noire pour les mal-logés ». C’est le superlatif choisi par la Fondation Abbé Pierre pour décrire l’année 2023, dans son dernier rapport sur le mal-logement paru ce mercredi 31 janvier. Plusieurs raisons expliquent cette situation alarmante, comme, entre autres, la hausse de la pauvretél’inflation des prix de l’énergie, l’augmentation des expulsions locatives ou encore la baisse des minima sociaux.

    Si ces facteurs ne sont pas nouveaux, ils se dégradent en 2023 à une « échelle [qu]’on avait pas connus les années précédentes », selon Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, que Le HuffPost a contacté. Quelques chiffres cités par le rapport suffisent à illustrer ce constat : chaque soir de novembre 2023, près de 8 000 personnes ont été refusées par le 115, faute de places, dont 2 400 mineurs, une hausse de 40 % par rapport à 2022.

    À cela s’ajoutent 26 % des ménages qui déclarent avoir eu froid à leur domicile en 2023, contre 14 % en 2020. Le nombre de personne en attente d’un logement social en 2022 est de 2,4 millions, contre 2 millions en 2017, le tout alors que la production de logements, HLM ou autres, a chuté en 2023.

    Qui plus est, les politiques lancées par le gouvernement en 2023 risquent d’aggraver la situation des mal-logés, d’augmenter le nombre de personne à la rue (au moins 330 000 personnes sans domicile fixe en 2023) et la pauvreté. Les annonces de Gabriel Attal, lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, pourraient elles aussi empirer les choses. Retour sur cette série de mesure qui fait craindre le pire.

    Une « politique de haine »

    Si le gouvernement avait fait de « réels efforts » pour modérer les expulsions locatives pendant la pandémie de Covid, il a depuis « ouvert les vannes, en demandant aux préfets d’expulser davantage », explique Manuel Domergue. En 2022, 17 500 expulsions locatives avec le concours de la force publique ont été effectuées, un chiffre record, et en hausse de 62 % par rapport à 2006.

    La Fondation Abbé Pierre craint que ce nombre augmente encore en 2023 et 2024, en partie à cause de certaines lois qu’elle considère comme répressive, comme la loi dite « anti-squat ». Adoptée en juillet 2023, elle prévoit « d’expulser tous les occupants illicites de bâtiments, y compris des locaux d’activité désaffectés », d’après le rapport. Ces personnes encourent jusqu’à trois ans de prison.

    Selon Manuel Domergue, c’est « une politique de haine envers les mal-logés ». Il déplore : « Mettre en prison des squatteurs de bâtiments ne va aider personne. Ce sont des gens qui étaient pauvres, et qui auront en plus un casier judiciaire. »

    Cette loi facilite également les expulsions, et prévoit de sanctionner les personnes qui restent dans le logement après la décision d’une expulsion définitive. « D’une part, ça n’aidera pas le bailleur à récupérer son logement. Et ça va juste enfoncer la tête sous l’eau des personnes. »

    Les ménages les plus pauvres pénalisés

    Autre point soulevé par la Fondation Abbé Pierre une circulaire transmise aux préfets en octobre dernier leur demandant de ne plus reloger les ménages Dalo dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), au nom de la mixité sociale. Lorsque ces ménages Dalo - qui font partie des plus pauvres en France - sont expulsés d’un logement, la loi oblige l’État à les reloger. Mais beaucoup de HLM au prix accessible se trouvent dans ces quartiers.

    « On ajoute un handicap à des ménages censés être prioritaires, vu qu’on leur barre l’accès à une partie du réseau HLM. C’est très choquant », s’insurge le directeur des études de la Fondation qui dénonce une forme de stigmatisation des plus pauvres : « Les ménages Dalo sont considérés comme responsables des émeutes qui ont eu lieu en juin/juillet. »

    D’autres politiques menées en 2023 risquent d’augmenter la pauvreté, et par conséquent le mal logement. « La durée maximale d’indemnisation de l’assurance chômage a baissé de 25 % quand le chômage se situe sous la barre des 9 % », alerte le rapport. À cela s’ajoute la réforme du RSA, qui conditionne notamment le versement de l’aide à 15 heures d’activité dites « de formation et d’insertion », qui sera effective en 2025.

    Quant à la loi immigration, « la plupart des articles qui touchaient les mal logés ont été censurés », constate Manuel Domergue. Il rappelle néanmoins que le gouvernement a « défendu la préférence nationale dans l’attribution des prestations sociales », ce qu’il considère comme « extrêmement inquiétant ».

    Nouvelles directives d’Attal

    Les récentes déclarations de Gabriel Attal ne font que confirmer cette politique qui ne va pas dans le sens des personnes en situation de mal-logement. Alors que certaines communes n’atteignent pas leur quota de 25 % de logement sociaux, le Premier Ministre a annoncé dans son discours de politique générale à l’Assemblée que les logements intermédiaires - des logements à loyers réglementés inférieurs aux prix du marché, plutôt accessibles pour la classe moyenne - seront désormais comptés.

    Ainsi, certaines mairies verront leur situation régularisée, sans pour autant augmenter leur nombre de logements sociaux. « Un maire pourra donc loger des cadres et dire qu’il respecte son quota. C’est vraiment à contresens des besoins », déplore Manuel Domergue.

    Qui plus est, l’attribution de ces logements sera dorénavant l’apanage des maires, alors qu’elle était répartie entre plusieurs attributaires, dont l’État. Ce dernier allouait davantage de logements aux ménages Dalo, car il est condamné s’il ne le fait pas. Au contraire des maires qui peuvent faire « des préférences communales dans l’attribution des HLM, du clientélisme et des discriminations », et ainsi pénaliser les plus précaires. Cette volonté de Gabriel Attal n’est donc « pas un cadeau pour les mal-logés », alerte le directeur des études.

    SOURCE : Logement : la Fondation Abbé Pierre déplore « une année noire » pour 2023, et cela risque d’empirer (huffingtonpost.fr)

     


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    CE JOUR DE COMMÉMORATION

    DE L’HOLOCAUSTE, « PLUS JAMAIS CA »

    C’EST MAINTENANT

      CE JOUR DE COMMÉMORATION DE  L’HOLOCAUSTE, « PLUS JAMAIS CA »  C’EST MAINTENANT

      CE JOUR DE COMMÉMORATION DE  L’HOLOCAUSTE, « PLUS JAMAIS CA »  C’EST MAINTENANT

    Au cours de la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste, nous sommes confrontés à une vérité dévastatrice : ce que nous avons juré de ne plus jamais permettre se produit, en ce moment même.

    Aujourd’hui, Gaza n’est plus qu’une coquille d’elle-même. Des quartiers entiers ont été effacés de la surface de la Terre, remplacés par un désert gris impropre à la vie humaine : des marchés animés et des cafés bondés, des bibliothèques abritant des milliers de livres précieux, des boulangeries remplies de l’odeur du pain frais — tout cela s’est transformé en cendre. 

    Ce samedi, Israël et les États-Unis partageront des paroles solennelles sur l’Holocauste. Ils nous diront que nous ne devons plus jamais permettre que ce genre de mal se reproduise – même si les deux pays sont jugés respectivement pour exécution et complicité du génocide des Palestiniens.

    L’une des pires vérités de l’Holocauste est que de telles horreurs peuvent survenir. Il est tout à fait possible qu’un génocide soit perpétré sous les yeux du monde entier, et cela s’est produit plus d’une fois depuis que le monde a juré « plus jamais ça ».

    Près de quatre mois après le début du génocide à Gaza, voici ce que nous savons.

    1. L’armée israélienne a tué plus de 1 pour cent de la population de Gaza. Un bien plus grand nombre de personnes pourraient mourir de maladie et de faim.

    En quelques mois, l’armée israélienne a tué plus de 25 000 Palestiniens, dont plus de 10 000 enfants. Des milliers d’autres sont enterrés sous les décombres, présumés morts. 

    Rien n’a été laissé intact. L’armée israélienne a mené des centaines d’attaques contre des hôpitaux et des infrastructures médicales essentielles, laissant le système de santé de Gaza en ruines. Il a bombardé des écoles, des sites patrimoniaux, des universités, des bibliothèques et des lieux de culte. Près de deux millions de personnes – 85 pour cent de la population de Gaza – ont été contraintes de fuir leurs foyers.

    Mais bien plus de Palestiniens pourraient mourir de maladie et de faim que n’en ont tué les bombes israéliennes. C’est parce que l’armée israélienne a détruit le système de santé de Gaza, transformé l’accès à l’eau potable en une « arme de guerre » et limité l’aide à un filet d’eau. Aujourd’hui, les fausses couches ont augmenté de 300 % et un quart de la population de Gaza meurt de faim – et un demi-million de personnes pourraient mourir d’ici un an si ces conditions persistent. 

    2. La campagne de bombardements aveugles du gouvernement israélien explique l’ampleur et la portée de la dévastation à Gaza – ainsi que le nombre massif de victimes civiles.

    L’État israélien mène une guerre contre l’ensemble de la population civile de Gaza. Les preuves sont claires : près de la moitié des 29 000 munitions israéliennes utilisées à Gaza étaient des « bombes stupides » imprécises, selon une évaluation des services de renseignement américains datant de la mi-décembre, et ils ont également largué des centaines de bombes de 2 000 livres sur Gaza, qui sont capable de blesser ou de tuer quelqu’un à plus de 1 000 pieds. Pour référence, l’armée américaine n’a utilisé qu’une seule de ces bombes au cours de sa guerre contre l’Etat islamique. 

    Le résultat ? L’armée israélienne a maintenant causé plus de destructions à Gaza, proportionnellement, que les bombardements alliés contre l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. 

    Plus de 70 pour cent des maisons à Gaza et plus de la moitié de tous les bâtiments ont été endommagés ou détruits. Des quartiers entiers ont été réduits en ruines. L’assaut de l’armée israélienne a rendu Gaza inhabitable.

    3. La violence contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée a atteint son paroxysme.

    En 2023, plus de Palestiniens en Cisjordanie ont été tués par l’armée israélienne – au moins 492 personnes – qu’au cours de toute autre année depuis que l’ONU a commencé à tenir des registres en 2005. Plus de la moitié d’entre eux ont été tués dans la période qui a suivi le 7 octobre. est également en hausse : au moins 17 Palestiniens ont été assassinés par des colons israéliens en 2023, contre deux meurtres de ce type en 2022 , selon l’ONU.

    Désormais, à mesure que les troupes israéliennes se retirent progressivement de Gaza, elles seront transférées en Cisjordanie occupée – et nous pouvons nous attendre à ce que la violence contre les Palestiniens y empire encore.

    C’est plus clair aujourd’hui que jamais : l’objectif final du sionisme est la destruction totale de la vie des Palestiniens. Mais cette montagne de statistiques ne raconte qu’une partie de l’histoire. 

    Pour les Palestiniens, voilà à quoi ressemble le sionisme. Ce sont des colons armés, flanqués de l’armée israélienne, qui abattent un Palestinien-Américain de 17 ans parce qu’ils le peuvent. Il s’agit de Palestiniens affamés à Gaza qui broyent du fourrage pour se nourrir, d’enfants qui fouillent les décombres à la recherche de quelque chose à manger, d’une adolescente utilisant des bouts de tente à la place de produits menstruels. C’est un petit garçon solitaire, né au début du génocide, qui est aujourd’hui le seul survivant de toute sa famille. Son avenir, comme celui de tant d’autres à Gaza, est en jeu.

    C’est là que nous allons à partir d’ici.

    Les Palestiniens poursuivent Biden devant un tribunal fédéral pour complicité de génocide .

    En novembre, le Centre pour les droits constitutionnels a intenté une action en justice accusant le président Biden, le secrétaire d’État Blinken et le secrétaire à la Défense Austin non seulement de ne pas avoir empêché le génocide du gouvernement israélien, mais également de complicité dans celui-ci. La première audience du procès aura lieu ce vendredi 26 janvier. Vous pouvez regarder la diffusion en direct ici. 

    Le procès du CCR est distinct de l’affaire de génocide de l’Afrique du Sud contre Israël , qui est actuellement entendue à La Haye. Au milieu de décennies d’impunité pour les crimes commis par l’État israélien, ces deux affaires représentent des avancées bienvenues vers la justice pour les Palestiniens.

    Nous ne ralentissons pas maintenant.  

    Le procès du CCR et l’affaire historique de génocide contre le gouvernement israélien ne sont pas seulement des voies vers la responsabilité juridique ce sont des outils que le mouvement de libération palestinienne peut utiliser pour intensifier notre organisation au-delà d’un cessez-le-feu, qui est la simple exigence minimale. Nous voulons mettre fin à tout soutien américain au régime d’apartheid d’Israël – et le fait que le gouvernement israélien soit jugé pour génocide rend les arguments en faveur du boycott, du désinvestissement et des sanctions (BDS) encore plus solides. 

    SOURCE : CE JOUR DE COMMÉMORATION DE L'HOLOCAUSTE, "PLUS JAMAIS CA" C'EST MAINTENANT  - UJFP 

    Parmi des milliers de crimes contre

    l’humanité l’armée israélienne assiège une

    petite fille de 6 ans dans la voiture où elle a

    massacré toute sa famille

      CE JOUR DE COMMÉMORATION DE  L’HOLOCAUSTE, « PLUS JAMAIS CA »  C’EST MAINTENANT

    A Gaza, les crimes commis par l’armée israélienne s’accumulent chaque jour un peu plus. Au-delà des chiffres et des bilans humains et humanitaires, les troupes israéliennes mènent des actions d’humiliation et d’une violence extrême. Des crimes de guerre qui restent jusque-là impunis.

    Lundi 29 janvier 2024, une troupe de soldats a massacré une famille à l’intérieur d’une voiture. Après que son père et plusieurs de ses sœurs aient été tuées, Hind Rajab (6 ans) s’est retrouvée coincée dans la voiture de son père avec sa cousine Layan Hamadeh (15 ans), assiégée et bloquée par des soldats et des tanks israéliens.

    Layan Hamadeh a ensuite été abattue. Suite à cet appel, les équipes du Croissant Rouge Palestinien ont tenté de venir secourir la jeune Hind Rajab. Depuis le 29 en fin de soirée, le PRCS a perdu le contact avec ses équipes. D’après les dernières informations communiquées par le PRCS, la petite Hind est bloquée depuis plus de 18h dans le véhicule qui a été attaqué.

    Sources : WAFA / Eye on Palestine / Quds News Network / Croissant Rouge Palestinien


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    Algérie/France, l’impossible réconciliation

    depuis plus d'un demi siècle

    Algérie/France, l’impossible réconciliation  depuis plus d'un demi siècle

    « France-Algérie, les passions douloureuses », un débat organisé par les Tribunes de la presse » à Bordeaux en novembre dernier, avec Sophie Avon, écrivaine, Paul Max Morin, enseignant d’histoire à Sciences Po Paris, Paul Taylor, journaliste (ex-Reuters), Slimane Zeghidour, journaliste, rédacteur en chef à TV5. Animateur : Nicolas Beau, directeur du site Mondafrique. 

    Plus d’un demi-siècle après la fin de la guerre d’Algérie, la réconciliation franco-algérienne continue à alimenter la chronique des relations entre les deux pays. On ne compte plus les colloques, les rapports, les rencontres organisées pour dépasser ce « passé qui ne passe pas ».

    Faut-il incriminer le pouvoir algérien et sa gestion intéressée de la « rente mémorielle » ? Ou bien les choses sont plus compliquées et font resurgir un passé tumultueux où la vérité peine à trouver sa voie ? En réalité, la France et l’Algérie se sont-elles jamais séparées ?

    La Nostalgie – France-Algérie, les passions

    douloureuses

    Algérie/France, l’impossible réconciliation  depuis plus d'un demi siècle

    Algérie/France, l’impossible réconciliation  depuis plus d'un demi siècle

    SOURCE : La Nostalgie – France-Algérie, les passions douloureuses

     


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    "L'heure de vérité" de l'Abbé Pierre (1993) |

    Rembob'INA

      "L'heure de vérité" de l'Abbé Pierre (1993) | Rembob'INA

    A l'occasion des soixante-dix ans du célèbre appel aux dons de l'Abbé Pierre au cours de l'hiver 1954, Rembob'INA rend hommage au fondateur d'Emmaüs, en compagnie de deux proches collaborateurs, Martin Hirsch et Laurent Desmard. Esprit libre et homme de combats, l'Abbé Pierre était aussi un phénomène médiatique. Toute sa vie, il a utilisé sa popularité pour servir sa cause, multipliant les actions pour lutter contre la pauvreté. Après « L'heure de Vérité » consacrée à l'Abbé Pierre et réalisée chez lui à Esteville en Normandie en décembre 1993, d'autres archives emblématiques sont proposées : « les Actualités Françaises » de février 1954, un entretien de l'Abbé Pierre en 1970 dans « Les Dossiers de l'écran : la misère malgré l'abondance » et un reportage réalisé pour les 20 ans d'Emmaüs en 1970, «Peltre : les chiffonniers d'Emmaüs». 

     


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    Je suis solidaire à la lutte des agriculteurs, mes grands-parents étaient agriculteurs, mais une situation m’interpelle, pourquoi pour les Gilets jaunes il y a eu des bras arrachés, des yeux éborgnés ? Pourquoi, jusqu’à aujourd’hui, aucun policier n’a contrarié les justes blocages des agriculteurs, cet article apporte un début de réponse.

    Michel Dandelot

    Je suis solidaire des agriculteurs mais une situation m'interroge ?

     

    Je suis solidaire des agriculteurs mais une situation m'interroge ?

    À partir d’aujourd’hui lundi 29 janvier, les agriculteurs vont entamer le « siège de Paris pour une durée indéterminée ». Tous les axes menant à la capitale seront occupés par les agriculteurs selon le syndicat majoritaire. Le marché de Rungis, le plus important d’Europe, est la principale cible.


    ➡️ Si Rungis est réellement bloqué, Paris peut être en pénurie de nourriture en 72 heures. C’est une infrastructure extrêmement stratégique, vitale pour la capitale. En réponse, Darmanin déploie 15.000 forces de l’ordre pour «empêcher tout blocage de Rungis, des aéroports d’Île de France et interdire toute entrée dans Paris».

    ➡️ Le gouvernement hausse le ton. Il compte « empêcher que les tracteurs entrent dans Paris et les grandes villes ». Darmanin déclare : « La première consigne est de garantir que les tracteurs ne rentrent pas dans les grandes villes ».

    ➡️ C’est donc la fin de la récréation : les agriculteurs avaient le droit de saccager quelques magasins, de brûler quelques camions et de faire sauter quelques bâtiments de l’État en province, à plusieurs centaines de kilomètres de l’Élysée, mais on ne touche pas à la capitale.

    ➡️ Ainsi, des blindés ont été déployés, comme contre les Gilets Jaunes et comme lors des émeutes populaires de l’été dernier. La préfecture de Paris va aussi lancer des drones sur l’Île-de-France. Le mouvement agricole est donc à un tournant : après le temps de la mise en scène entre la FNSEA et le gouvernement, c’est le temps du véritable rapport de force. D’ici 24h, on saura si la colère des agriculteurs entre dans une confrontation frontale avec le pouvoir. Et si tel est le cas, la répression risque de se déchaîner.

    ➡️ Localement, la Confédération Paysanne organise des actions tous les jours sur tout le territoire, n’hésitez pas à aller les soutenir ou à renforcer les blocages, voir en organiser d’autres…

    « Des agriculteurs majoritairement

    conservateurs »

    Les agriculteurs votent plutôt à droite et à l’extrême droite, mais attention, les sondeurs sont dans le flou, prévient Eddy Fougier, enseignant à Sciences Po Aix-en-Provence (*).

    Je suis solidaire des agriculteurs mais une situation m'interroge ?

    Les agriculteurs mobilisés. Photo Sipa /Alain Robert

    Combien pèsent politiquement

    les agriculteurs ?

    « Depuis une dizaine d’années, pour une raison démographique, les agriculteurs ne sont plus visibles dans les échantillons des sondeurs et se retrouvent agglomérés avec les artisans et commerçants. Mais le poids politique des mondes agricoles est sans commune mesure avec leur poids démographique. »

    Je suis solidaire des agriculteurs mais une situation m'interroge ?

    Eddy Fougier.   Photo DR

    Un signe : le gouvernement n’a pas

    de ministre du Logement, mais un ministre

    de l’Agriculture

    « L’agriculture conserve, notamment dans certains territoires, une influence importante, avec une organisation, la FNSEA, qui pèse auprès des pouvoirs publics. On le vérifie aussi dans la rapidité de réaction des gouvernements face aux mobilisations agricoles. Et c’est sans doute encore plus vrai depuis la crise du Covid et la guerre en Ukraine, qui ont pointé le problème de la souveraineté alimentaire. »

    Cela explique la mansuétude du ministre

    de l’Intérieur face à leurs débordements…

    « Ce n’est pas nouveau, on se souvient du saccage du bureau de Dominique Voynet (alors ministre de l’Environnement, en 1999), qui n’avait pas vraiment provoqué de scandale… Le pouvoir, les médias et l’opinion publique ont une certaine acceptation de ces débordements. Elle tient à leur popularité, et aussi à l’image d’Épinal que les gens se font d’eux. Une vision assez classique, identitaire, de la France d’avant, des appellations d’origine contrôlées… C’est le fantasme du retour à la campagne, à la mode sous le confinement, le fantasme des cadres stressés qui rêvent de maraîchage bio… Les agriculteurs ne sont d’ailleurs pas à l’aise avec ce ‘‘syndrome de Martine à la ferme’’».

    Les agriculteurs et la droite

    Les agriculteurs pèsent politiquement plutôt à droite ?

    « Ils sont majoritairement conservateurs. Ils sont indépendants, propriétaires, plutôt catholiques et plus âgés que la moyenne – toutes choses qui invitent à voter plutôt à droite. Aujourd’hui, une large majorité se répartit entre Renaissance, Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN). Et ils se sentent un peu orphelins depuis que la droite n’est plus au pouvoir : ce n’est pas un hasard si le thème de l’agribashing (stigmatisation agricole) a émergé sous la présidence de François Hollande. »

    L’extrême droite est-elle en progression ?

    « D’un côté, le RN n’est pas jugé très crédible sur les questions agricoles. De l’autre, les agriculteurs sont sensibles à ses discours critiques sur l’Europe et anti-écologistes primaires, et à ses positions sur la sécurité. Soyons prudents, mais on peut supposer qu’une partie notable du monde agricole votera pour le RN aux Européennes, en sachant qu’ils votent beaucoup plus que les autres catégories sociales. »

    Auteur de Malaise à la ferme. Enquête sur l’agribashing (Éditions Marie B). 

     


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     « La France raciste existe aussi …

     Ce n’est pas ma France...

    Le racisme  je le combat

    Je l'ai combattu toute ma vie d'adulte

    Je combat tous les racistes »

    Michel Dandelot

     

     

    Témoignage

    "Si j’étais d’une autre couleur

    ils m'accepteraient" : le désarroi

    d'une restauratrice victime

    de racisme depuis deux ans

    Témoignage  "Si j’étais d’une autre couleur ils m'accepteraient" : le désarroi d'une restauratrice victime  de racisme depuis deux ans

    Mamou Ba, gérante de deux établissements à Corby (Somme), subit des attaques racistes. • © Mamou Ba

    Mamou Ba gère deux restaurants à Rivery et Corbie (Somme). Depuis son arrivée, elle ne compte plus les insultes et attaques racistes. Épuisée, elle a posté un message sur Facebook pour partager son expérience. Pour la docteure en psychologie sociale Racky Ka-Sy, de telles situations de racisme peuvent avoir de graves conséquences sur la santé physique et mentale.

    Mamou Ba gère deux établissements dans la Somme. Le premier, L'Abbatiale, à Corbie, et le second, la Table d'Hort, à Rivery, ouverts pendant l'épidémie de Covid. Elle ne compte plus les réflexions et agressions racistes de la part de passants ou de certains clients. Une situation intenable qu'elle a dénoncée dans un post Facebook. 

    Elle y écrit, entre autres : "je tiens à vous informer que je reçois des mots à caractère raciste dans mes établissements à cause de ma couleur de peau. Pour certaines personnes, étant noire, je ne dois pas être gérante de mes deux établissements."

    Témoignage  "Si j’étais d’une autre couleur ils m'accepteraient" : le désarroi d'une restauratrice victime  de racisme depuis deux ans

    "Ça fait déjà deux ans à peu près"

    Au bout du fil, le ton de Mamou Ba est morose. "Ça fait déjà deux ans à peu près que je subis des propos racistes dans mes établissements", explique-t-elle en détaillant toute une série de remarques et d'agressions.

    "Une personne est venue dans le restaurant, elle a donné un chèque conséquent, on a demandé sa pièce d'identité. Quand on m'a appelée, que je suis arrivée et qu'elle m'a vue, elle a refusé de le faire", raconte la gérante. Lorsqu'elle explique être la "responsable", on lui répond : "ah, c'est vous ? C'est le monde à l'envers, maintenant ce sont les Noirs qui demandent la pièce d'identité des Blancs !". 

    Les personnes qui accompagnaient l'individu "avaient l'air étonnées, choquées aussi. J'ai répondu à la personne de payer autrement et de sortir".

    Mais ce n'est pas tout. Un jour, en rentrant dans son établissement, elle remarque que les verres de la terrasse sont cassés. Quelques jours après, l'individu responsable, reconnu par un de ses salariés, revient et "commence à me faire des gestes de mort, comme s'il allait me couper la gorge". Elle part le voir pour "lui demander s'il y a un problème. Il me dit qu'il n'a pas de problème avec les serveurs, mais avec moi".

    C'est à ce moment-là qu'il lui lance : "sale nègre, rentrez chez vous, je vais vous mettre dans un bateau et l'exploser". L'affaire a été jugée en justice car "c'était une question de vie ou de mort".

    Témoignage  "Si j’étais d’une autre couleur ils m'accepteraient" : le désarroi d'une restauratrice victime  de racisme depuis deux ans

    "Quand j'entends le mot vous, j'ai peur"

    Mamou Ba poursuit les exemples. Lundi 22 janvier, "à Corbie, j'ai accueilli des gens après des funérailles. J'étais au niveau du bar, j'aidais et je faisais le service avec ma serveuse. L'un d'eux est venu, il a demandé où est la patronne". En lui répondant qu'il s'agissait d'elle-même, Mamou Ba a dû faire face à une énième réflexion sur sa couleur de peau.

    Il a commencé sa phrase par "vous", mot qu'elle a "peur d'entendre" désormais car de nombreuses réflexions racistes débutent de cette manière. "Il me dit : j'aurais préféré que ce soit l'autre parce qu'elle est blanche". Prise d'un effet de sidération, elle ne dit rien, "j'étais tellement hypnotisée, bloquée". Et même si plus tard, les clients sont venus s'excuser, le mal était déjà fait.

    "C'est toujours choquant, c'est invivable. En plus, ça se produit sur mon lieu de travail et je dois garder un certain comportement. Mais ça me bouffe". Mamou Ba note : "je faisais ce métier avec plaisir, j'aimais faire plaisir à mes clients et j'étais pressée de faire les cartes pour les faire voyager. Là, je ne suis pas bien".

    Témoignage  "Si j’étais d’une autre couleur ils m'accepteraient" : le désarroi d'une restauratrice victime  de racisme depuis deux ans

    "J'ai compris que je devais agir"

    Prise d'un mélange de colère, de tristesse et d'anxiété, "j'ai compris, un moment dans la nuit, que je devais agir. C'est pourquoi je me suis levée le matin et j'ai posté sur Facebook" avec l'espoir de se libérer et de donner une leçon. "Peut-être qu'ils comprendront que je suis noire et fière, je ne regrette pas d'être noire, ça ne doit pas m'empêcher d'être gérante".

    Mamou Ba insiste sur le fait qu'elle "n'embête personne, j'aime mon travail, je fais plaisir aux gens. Je veux juste qu'on me laisse tranquille. Être noire n'est pas quelque chose de grave" et ce qui lui arrive "en 2024, ce n'est pas possible !".

    Je me suis dit que si j’étais d’une autre couleur, ils m'accepteraient. Ils me confondent avec mes autres salariés. Je suis une femme qui est noire, ce n'est pas facile.

    Mamou Ba 

    Son message se veut simple : "que les personnes voient ce qu'il se passe, que ce n'est pas normal, que ça fait des années". Car pour le moment, personne autour d'elle ne voit l'effet de ces attaques racistes sur sa santé mentale. "Si je n'en parlais pas, ils risquaient de le sentir, parce que je n'étais pas bien. Je vais finir par être dépressive".

    Pas plus tard que ce vendredi après-midi, elle a tapé la voiture de son voisin en faisant une marche arrière. Il ne lui en a pas tenu rigueur "il a compris que j'étais fatiguée".

    "J'avais l'intention d'arrêter"

    À la suite de toutes ces réflexions racistes, Mamou Ba était sur le point de tout arrêter. "Je fais mon boulot comme tout le monde, et à ce que je sache, tout le monde a le droit d'acheter un établissement". Elle a toutefois pu compter sur le soutien de sa clientèle, de ses salariés et des internautes, source de force nécessaire pour poursuivre. "J'ai reçu des messages de gens que je ne connais pas", se réjouit-elle.

    Dans la restauration depuis "des années", Mamou Ba a travaillé dans de nombreux pays, suivant son mari qui travaille pour l'Union européenne et qui "voyage beaucoup". Elle s'est définitivement posée en France en 2009, dans un premier temps à Paris avant de déménager à Amiens, où elle a travaillé au Ad'Hoc Café.

    Je suis une femme. Si c’était un homme, ça ne se serait pas passer de la même manière.

    Mamou Ba 

    Pour le moment, aucune action en justice n'a été lancée. Elle tente de réunir le plus d'éléments possibles pour éventuellement porter plainte. "Au tribunal, le racisme, il faut le prouver à fond, ce n'est pas une affaire simple", regrette-t-elle. 

    De plus, pour l'avoir vécu avec le procès pour menaces de mort, "c'est long, ce sont des nuits où on ne dort pas et à chaque fois que tu passes au tribunal, c'est l'histoire qui se répète. Pour le cerveau, ce n'est pas terrible", conclut-elle.

    "La dépression, c'est un risque réel"

    "Le racisme a un impact sur la santé mentale, je dirais même sur la santé globale", analyse Racky Ka-Sy, psychologue et docteure en psychologie sociale, experte du racisme et des discriminations, basée à Chantilly (Oise). Car les situations de racisme "créent du stress, elles sont vécues comme des agressions". Elles finissent par rendre "hypervigilant". "On finit par perdre confiance en soi, on ne se sent pas en sécurité et la dépression, c'est un risque réel".

    Forte d'une riche expérience dans le domaine, Racky Ka-Sy souligne avoir "vu des gens en dépression profonde" à cause de situations de racisme, notamment au travail : "ça fissure l'esprit à chaque fois que ça arrive".

    Le stress n'impacte pas que la santé mentale. Il amène aussi à la sécrétion d'hormones, d'endorphines "qui ne sont pas forcément bonnes." "C'est comme si notre corps était attaqué. Ça crée des inflammations qui mènent à des douleurs puis des maladies diverses et variées". Elle cite le cas de personnes qui ont développé des maladies auto-immunes, articulaires, des problèmes intestinaux ou encore "des migraines dont on ne trouve pas la cause".

    La santé est un capital qui n’est pas inépuisable. Quand le racisme impacte la santé, c’est quelque chose de difficile à rattraper. Les psys essaient de limiter les dégâts.

    Racky Ka-Sy, psychologue et docteure en psychologie sociale 

    Si la gérante a légèrement tapé la voiture de son voisin, Racky Ka-Sy observe que les choses peuvent même aller plus loin dans certains cas qu'elle a traités : "on ne sait pas comment le corps va réagir". Elle cite une patiente qui devait partir au travail et, un jour, à la suite de situations racistes répétées, "n'a pas réussi à démarrer, à conduire, elle était immobilisée dans sa voiture pendant une heure et ensuite, elle a appelé son médecin".

    Elle a reçu une autre dame il y a quelques mois "qui a subi du racisme pendant des années." "Elle s'est retrouvée en burn-out et ne pouvait plus rien porter, même une bouteille d'eau. Quand elle passait les examens biologiques, il n'y avait rien d'anormal". Mais à force d'agressions racistes, "une déconnexion" s'est produite entre le corps et le cerveau. "Elle était en dépression totale", note Racky Ka-Sy.

    "Il n'y a pas d'armures contre les agressions racistes"

    Mais comment se préserver face à ces agressions ? Quelles solutions existent ? "Le mieux, c'est qu'il n'y en ait plus ! Il n'y a pas d'armure contre les agressions racistes, ça n'existe pas encore", poursuit Racky Ka-Sy avant d'ajouter qu'il faudrait que "les autorités prennent leurs responsabilités et les fassent cesser". Il faut que "les gens qui l'ont agressée soient poursuivis, punis, que dans la tête des gens, on se dise qu'on ne peut pas aller dans ce restaurant pour l'insulter".

    Mamou Ba peut compter sur le soutien de ses employés, proches et clients, ce qui "aide à mettre du baume au cœur, à peut-être limiter les dégâts s'ils sont causés par les agressions racistes. Mais il faudrait que ça dure dans le temps", poursuit la docteure en psychologie sociale.

    En conférence, j'ai pris l'exemple de la coquille d'œuf. Tu tapes dessus plusieurs fois avec un stylo, ça ne fait rien. Mais à un moment donné, ça pète. J’utilise le terme agression, car même si c'est verbal, c’est agressif, abrasif. À un moment donné, ça va la briser de l’intérieur. Pour moi, il faut absolument agir.

    Racky Ka-Sy, docteure en psychologie sociale 

    Finalement, être une femme et être noire, c'est la double peine pour la gérante car "ce sont deux groupes qui sont discriminés et sujets à des inégalités dans notre société, il y a un cumul finalement". De plus, "les agressions mettent en cause son humanité, ça déshumanise". La fierté d'être noire "n'est pas une armure contre les agressions racistes car elles vont très loin, elles remettent en question l'humanité et n'attaquent pas uniquement l'identité de noir".

    Racky Ka-Sy s'inscrit finalement à l'opposé des conseils de "prendre sur soi" et "laisser glisser". "Non, ça ne peut pas glisser sur elle, elle a fait ce qu'elle pensait être juste en ouvrant ses restaurants et il y a des personnes que ça dérange juste parce qu'elle est noire. Une fois qu'on sait que l'environnement est hostile, un moment donné, il faut être rationnel et quitter l'environnement". 

    SOURCE : TÉMOIGNAGE. "Si j’étais d’une autre couleur, ils m'accepteraient" : le désarroi d'une restauratrice victime de racisme depuis deux ans (francetvinfo.fr) 

     

     


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    Laurent Fabius : «  C’est ce qu’un

    gouvernement a voulu faire en Israël »

    Loi immigration : la droite attaque le Conseil  constitutionnel : Laurent Fabius dénonce une remise en cause "très préoccupante"

    «C’est ce qu’un gouvernement a voulu faire en Israël», a souligné Laurent Fabius en référence à une tentative de réforme judiciaire de Benyamin Nétanyahou, invalidée par la Cour suprême. « La Constitution, étymologiquement, c’est ce qui nous tient ensemble », a-t-il insisté.

    Démocratie 

    Israël : la Cour suprême rejette le cœur

    de la réforme judiciaire de Nétanyahou

    Les juges de la plus haute juridiction de l’Etat hébreu ont invalidé ce lundi 1er janvier la mesure très controversée qui prévoyait de limiter leurs pouvoirs de supervision de la politique du gouvernement. La réforme avait provoqué un immense mouvement de contestation.

    Laurent Fabius : «  C’est ce qu’un  gouvernement a voulu faire en Israël »

    La Cour suprême israélienne et ses juges à Jérusalem, le 28 septembre 2023. (Menahem Kahana/AFP)

    par LIBERATION et AFP 

    C’est un énorme revers pour le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. La Cour suprême israélienne a annoncé ce lundi 1er janvier avoir invalidé une disposition clé de la réforme judiciaire très controversée promue par son gouvernement. La mesure invalidée prévoyait d’ôter au pouvoir judiciaire le droit de se prononcer sur «le caractère raisonnable» des décisions du gouvernement ou du Parlement israélien. Le projet avait déclenché un des plus importants mouvements de contestation de l’histoire d’Israël, éclipsé par la guerre avec le Hamas palestinien depuis le 7 octobre.

    Huit des 15 juges de la Cour suprême ont voté pour l’invalidation de ce dispositif, a fait savoir le ministère israélien de la Justice dans un communiqué. De son côté, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a accusé la Cour de «s’arroger tous les pouvoirs» : «Dans les faits, les juges [de la Cour suprême] prennent entre leurs mains, avec cette décision, tous les pouvoirs qui, dans un régime démocratique, sont répartis de manière équilibrée entre les trois pouvoirs», exécutif, législatif et judiciaire, a écrit le ministre sur Telegram. Yariv Levin est le numéro deux du gouvernement, proche de Benyamin Nétanyahou et architecte de cette réforme controversée.

    Le parti du Likoud de Nétanyahou a, lui, fustigé le calendrier de cette décision, affirmant qu’il était «regrettable que la Cour suprême ait décidé de publier son verdict au cœur d’un débat social en Israël pendant que les soldats de droite et de gauche se battent et risquent leurs vies dans la campagne»«La décision de la Cour est contraire à la volonté du peuple d’unité surtout en période de guerre», a ajouté le parti.

    Laurent Fabius : «  C’est ce qu’un  gouvernement a voulu faire en Israël »

    Je constate que le criminel de guerre Nétanyahou est très contesté dans son pays, lorsque le génocide des Palestiniens sera terminé, il va payer un très lourd tribut.

    Michel Dandelot

     

     

    Loi immigration : la droite attaque le Conseil

    constitutionnel : Laurent Fabius dénonce

    une remise en cause  "très préoccupante"

    Par AFP 

    Loi immigration : la droite attaque le Conseil  constitutionnel : Laurent Fabius dénonce une remise en cause "très préoccupante"

    La droite est partie en guerre vendredi contre le Conseil constitutionnel, accusé de "coup d'Etat" pour avoir censuré une grande partie de la loi immigration. Une remise en cause "très préoccupante" des institutions, a réagi le président de l'institution Laurent Fabius, mettant en avant une décision purement "juridique".

    Possible candidat des Républicains (LR) à la présidentielle de 2027, Laurent Wauquiez a sonné la charge quelques heures après la décision des Sages, en dénonçant "un coup d’Etat de droit".

    "Non seulement c'est faux, mais d'une certaine manière, c'est une remise en cause des institutions. Et donc je trouve ça très préoccupant", a critiqué Laurent Fabius sur France 5 vendredi soir.

    Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a même proposé que le Parlement puisse avoir "le dernier mot", après le Conseil constitutionnel.

    Loi immigration : la droite attaque le Conseil  constitutionnel : Laurent Fabius dénonce une remise en cause "très préoccupante"

    Netanyahu, criminel de guerre, président du gouvernement d'extrême droite d'Israël (Photo ajoutée par Michel Dandelot)

    "C'est ce qu'un gouvernement a voulu faire en Israël", a souligné Laurent Fabius en référence à une tentative de réforme de Benjamin Netanyahu, invalidée par la Cour suprême. "La Constitution, étymologiquement, c'est ce qui nous tient ensemble", a-t-il insisté.

    Durcissement de l'accès aux prestations sociales pour les étrangers, quotas migratoires annuels, resserrement des critères du regroupement familial, "caution retour" pour les étudiants étrangers...: la plupart des mesures annulées jeudi par le Conseil constitutionnel avaient été adoptées sous la pression de la droite, majoritaire au Sénat et avec l'appui de l'extrême droite.

    Dans le sillage de M. Wauquiez, le président des Républicains Éric Ciotti a vilipendé "un hold-up démocratique" et accusé M. Fabius de "collusion" avec Emmanuel Macron contre la "volonté du peuple français qui veut moins d'immigration".

    Les attaques de la droite - et de l'extrême droite, Jordan Bardella (RN) parlant de "coup d'Etat des juges" - ont été dénoncées par le reste de l'échiquier politique.

    "Les Républicains ne sont plus ni républicains ni même gaullistes", a dénoncé le socialiste Olivier Faure.

    "Difficile ensuite de se réclamer d’une culture de gouvernement", a relevé l'ex-ministre de l'Industrie Roland Lescure sur X.

    Seule voix discordante à LR, Xavier Bertrand, concurrent potentiel de Laurent Wauquiez pour 2027, s'est dit lui aussi "en profond désaccord".

    "Quand les responsables politiques chauffent tout le monde à blanc, vous risquez d'avoir une fin de mandat qui pourrait ressembler à celle de Trump", a-t-il prévenu.

    - Premières instructions aux préfets -

    Triomphantes après l'adoption de la loi en décembre, la droite et l’extrême droite sont d'autant plus furieuses que le Conseil a censuré seulement trois articles sur le fond et 32 autres au motif qu'ils n'avaient pas leur place dans le périmètre de ce texte.

    "Comment oser prétendre qu’il n’y a aucun lien entre l’immigration et le regroupement familial ?", s'est indigné le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau.

    Cette jurisprudence à propos d'amendements retoqués car jugés sans lien direct ou indirect avec le texte initial, "remonte à plusieurs dizaines d'années", a défendu Laurent Fabius.

    LR et RN espéraient que le Conseil annule certaines mesures sur le fond afin de justifier la nécessité d'une révision constitutionnelle pour modifier la politique migratoire.

    Rien n'empêche désormais le Parlement de voter à nouveau en bonne et due forme ces mesures controversées et "à ce moment-là, nous dirons ce que nous en pensons sur le fond", a fait remarquer Laurent Fabius.

    Le président du Sénat Gérard Larcher a d'ailleurs exhorté le gouvernement à "redéposer un texte conforme à l'accord" entre LR et la majorité.

    Mais Gérald Darmanin a pris les devants, assurant que l'exécutif "ne représentera pas de projet de loi" sur le sujet.

    De son côté, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a demandé le retrait de la loi, jugeant que "le texte validé par le Conseil constitutionnel correspond au texte rejeté par l'Assemblée" et n'a donc "aucune légitimité".

    Le chef de l'Etat devrait promulguer la loi samedi et le ministre de l'Intérieur a convoqué les préfets dès ce vendredi pour leur donner ses premières instructions en matière de contrôles, d'expulsions et de régularisations.

    Le texte final conserve la structure initialement souhaitée par le gouvernement, avec un large volet de simplification des procédures pour expulser les étrangers délinquants.

    SOURCE : Loi immigration: la droite attaque le Conseil constitutionnel, Fabius dénonce une remise en cause "très préoccupante" - La DH/Les Sports+ (dhnet.be)

     

     


    2 commentaires
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    Il y a des courriels, des témoignages, des vidéos,

    des familles, des articles, plus remarquables que d'autres,

    celui-ci en fait partie, c'est la raison pour laquelle

    je vous le présente de nouveau.

    Michel Dandelot

    Marcel Yanelli nous signale la sortie d'un film « Regards croisés sur la guerre d’Algérie » et d'un documentaire « Métro Charonne »

    Regardez-moi dans mon lieu de travail où j'ai passé beaucoup d'heures chaque jour depuis 14 ans

     

    J’ai reçu de Marcel Yanelli un ami de Dijon

    ce courriel :

    Marcel Yanelli nous signale la sortie d'un film « Regards croisés sur la guerre d’Algérie » et d'un documentaire « Métro Charonne »

    Bonjour Michel

    Je viens de visionner le film que tu nous as fait découvrir… « Sommes-nous revenus d’Algérie » "Sommes-nous revenus d'Algérie" Les Appelés du contingent témoignent - micheldandelot1

    Merci de l’avoir fait découvrir à tes correspondants.

    Bravo à l’équipe qui a réalisé ce film ! Il a toute son utilité, il n’est en rien dépassé !

    Tu le sais, les 2 films réalisés par une équipe d’amis cinéastes ; l’un avec mon épouse (victime de la première vague du Covid) sur les 9 tués du métro Charonne en février 1962, l’autre, à partir de mes carnets écrits en Algérie en 1960-61 « Regards croisés » sont dans le même esprit que celui que je viens de voir… Penses-tu possible de les donner à voir également ?!

    J’oubliais : Marie-Louise Laforge Yanelli, mon épouse, fut stéphanoise avant de me rejoindre à Dijon en 1962 pour une vie commune de 59 ans. J’ai écouté, dans le film » Sommes-nous revenus d’Algérie… » avec émotion et tendresse ces appelés de Saint-Etienne, car j’ai retrouvé la même culture ouvrière de la famille de Marie-Louise, d’une belle richesse…

    Marcel Yanelli 

    Marcel Yanelli nous signale la sortie d'un film « Regards croisés sur la guerre d’Algérie » et d'un documentaire « Métro Charonne »

    Cher Marcel,

    Les films et documentaire sont visibles sur mon blog depuis le 1er novembre 2021.

    Michel Dandelot

     

    Marcel Yanelli nous signale la sortie

    d'un film et d'un documentaire

    Marcel Yanelli nous signale la sortie de deux films « Regards croisés sur la guerre d’Algérie » et « Métro Charonne »

    En ce 1er novembre 2021 je vous présente le film d’un ami de mon groupe Marcel Yanelli et le documentaire de son épouse décédée en 2020 auxquels j'ajoute un article que je lui avais consacré en 2016 comprenant une vidéo où mon ami Marcel présente son livre « J’ai mal à l’Algérie de mes 20 ans ».

    Le dernier film qui est sorti en 2020 s’inspire largement des carnets qu’il a remplis en Algérie, en 1960 et 1961, en pleine guerre. Il s’appelle « Regards croisés sur la guerre d’Algérie ». Il est visible ici.

    Le documentaire est un témoignage de Marie-Louise (son épouse décédée le 12 juin 2020) sur le drame de Charonne en février 1962. Il s’appelle « Métro Charonne ». Le lien est ici.

     

     

    Marcel Yanelli nous signale la sortie de deux films « Regards croisés sur la guerre d’Algérie » et « Métro Charonne »

    MARCEL YANELLI

    et je te présente mes condoléances émues pour le décès de ton épouse Marie-Louise victime du Covid 19 le 12 juin 2020.

    Michel Dandelot

     

    Marcel Yanelli nous signale la sortie de deux films « Regards croisés sur la guerre d’Algérie » et « Métro Charonne »

    SOUVENIRS DE 2016

    Des Côte-d’Oriens se souviennent 

     des dernières manifestations interdites

    pendant la guerre d’Algérie

     

    Des Côte-d’Oriens se souviennent   des dernières manifestations interdites  pendant la guerre d’Algérie

    Marie-Louise Yanelli a gardé les journaux de l'époque © Radio France - Jacky  

    Il y aura finalement bien une manifestation à Paris contre la loi travail ce jeudi 23 juin 2016. Si les autorités l’avaient interdite, la situation aurait été inédite depuis la guerre d’Algérie. Un couple de Côte-d’Oriens s’en souvient. 

    Les opposants à la loi travail vont défiler à Paris sur un parcours en boucle proposé par le ministre de l'Intérieur. Echaudées par les méfaits des casseurs, les autorités avaient menacé d'interdire le défilé. Cela aurait été une première pour une manifestation de syndicats, depuis le 8 février 1962. Ce jour-là, la gauche avait appelé à manifester à Paris au lendemain d'une vague d'attentats de l'OAS. La guerre d'Algérie touchait à sa fin. La manifestation avait été interdite, et le préfet de police Maurice Papon avait donné l'ordre à la police de charger. Une charge d'une violence inouïe et meurtrière pour une dizaine de manifestants acculés dans une bouche de métro. Entassés les uns sur les autres contre la grille fermée de la station de métro Charonne, ils avaient été matraqués par les policiers qui leur avaient également jeté dessus de lourdes grilles entourant le pied des arbres plantés aux abords de la station. Étouffées, écrasées, 8 personnes étaient mortes. Une neuvième avait plus tard succombé à ses blessures. Marie-Louise Yanelli s'en souvient. Elle vit aujourd'hui à Fontaine-les-Dijon. A l'époque elle avait 20 ans et travaillait aux chèques postaux dans la capitale. Cette militante communiste avait participé à la manifestation prohibée dans laquelle l'une de ses collègues, Anne-Claude Godeau, âgée de 24 ans, avait trouvé la mort. Par chance, elle-même se trouvait dans une autre branche de la manifestation, épargnée par les violences policières. Elle n’avait appris le drame que le soir venu. Marie-Louise a gardé les journaux de l’époque, et les tracts imprimés pour les obsèques de sa collègue. 

    En octobre 1957, à Dijon, des manifestants lutteurs 

    avaient fait voltiger des policiers 

    Son époux, Marcel, se souvient avoir participé à d'autres rassemblements interdits contre la guerre en Algérie. Et en particulier à Dijon le 17 octobre 1957. Âgé de 19 ans, avec des camarades de son club de lutte, il avait fait l'expérience qu'on ne plaisantait pas avec les gardes mobiles. Ces derniers avaient chargé au clairon, distribuant coups de matraque et de crosse. Marcel se souvient des coups qui résonnaient sur les corps. Les gardes mobiles en avaient reçu aussi, Marcel et ses copains lutteurs ne pouvant résister au plaisir de leur faire quelques prises. « Les policiers voltigeaient », se rappelle Marcel. Finalement maîtrisé et plaqué au sol, il s’était retrouvé menotté et jeté dans un camion. Mais il avait profité de l’inattention de ses gardiens pour sauter du véhicule, toujours menotté. Déjouant la vigilance des forces de l’ordre postées dans la ville, il avait pu s’échapper, et son entraîneur de lutte l’avait débarrassé de ses menottes avec des outils. Marcel Yanelli les a conservées en souvenir. Marcel et Marie-Louise Yanelli sont heureux que la manifestation de ce jeudi ne soit pas interdite. « On a bien payé, pour savoir qu’interdire ne règle pas le problème. Après le recours à l'article 49-3, cela aurait fait beaucoup... » Et Marie-Louise, émue quand elle se remémore la tragique manifestation interdite du 8 février 1962, ajoute que cela n’a pas entamé sa détermination. Au contraire. « Je suis toujours militante, et convaincue qu’il faut changer le monde », conclut-elle dans un rire. 

    Marcel Yanelli a rencontré les lecteurs

    à la librairie Carnot de Vichy en mai 2016

    Des Côte-d’Oriens se souviennent   des dernières manifestations interdites  pendant la guerre d’Algérie

    Marcel Yanelli et ses carnets écrits entre 1960 et 1961 - photo cléo chabrou 

    Marcel Yanelli était  à la librairie Carnot de Vichy pour une séance de dédicace consacrée à son dernier livre, « J’ai mal à l’Algérie de mes vingt ans » . 

    Le livre de Marcel Yanelli est la transcription fidèle de deux petits carnets. Un peu usés, mais parfaitement conservés. Une écriture fine remplie chaque ligne. Le récit de 14 mois passés en Algérie pendant la guerre, de 1960 à 1961.  

    « Ce sont en fait des agendas, précise l'auteur. Je voulais respecter les jours et quand la place manquait, je rajoutais des pages. Adolescent, j'écrivais déjà, lorsque j'avais le cœur gros. » 

    À cette époque, Marcel Yanelli était militant communiste. « J'étais contre cette guerre. J'ai toujours su que l'Algérie en sortirait libre. » Ces carnets sont restés dans le tiroir d'un bureau, pendant près de 60 ans. « Je ne savais pas quoi en faire, mais je souhaitais qu'ils servent à quelque chose. Et quand je regarde, aujourd'hui, la montée du Front National, je me rends compte que ces idées sont tenaces. » 

    Ce livre est tout autant un devoir de mémoire, que le récit authentique, écrit dans l'instant, d'une guerre que Marcel Yanelli, n'oubliera jamais.  

    Pratique. J'ai mal à l'Algérie de mes vingt ans, éditions L'Harmattan.   

    Guillaume Sauzer 

    SOURCE : http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/allier/vichy/2016/05/08/marcel-yanelli-a-rencontre-les-lecteurs-a-la-librairie-carnot_11904390.html  

    Marcel Yanelli : « J’ai toujours mal à l’Algérie 

    de mes 20 ans » 

    Marcel Yanelli nous signale la sortie de deux films « Regards croisés sur la guerre d’Algérie » et « Métro Charonne »


     

    Cette notice est rédigée à partir d’entretiens avec Marcel Yanelli, sa famille et ses proches

    En cette fin d’année 2005, Marcel Yanelli a 67 ans. Il se décide à franchir le pas de la publication de ses carnets écrits en 1960 et 1961, durant les quatorze mois passés en Algérie, dans un commando de chasse : « Au vu et au su de tout le monde, j’écrivais sur des petits carnets, pendant les opérations ou après… Ces écrits, ainsi que les quelque 200 photos prises là-bas, sont restés longtemps dans un coin de mon bureau. Seuls, les plus proches de ma famille les avaient lus ». Vers la fin de l’année 1999, quelques pages paraissent dans un ouvrage édité par l’Amicale des vétérans du PCF intitulé La lutte des communistes de Côte d’Or contre les guerres coloniales, Indochine, Algérie, Vietnam. Des adaptations scéniques sont également produites. En 2002, il commence à « intégrer ses écrits dans son ordinateur ». « Ce ne fut pas aisé car mes notes étaient très serrées et fines et je dus avoir recours à une loupe… Pas aisé aussi car l’adulte que je suis devenu était parfois tenté de gommer ou de modifier les aspects naïfs, excessifs, ultra-sensibles ou trop intimes de mes écrits de l’époque. Ce que je me résolus à ne pas faire ». 

    À la question, « Pourquoi ces écrits sortent-ils seulement maintenant ? » Marcel Yanelli pense que les choses doivent venir en leur temps, celui du mûrissement par exemple… « Ou encore celui du sentiment aigu de la précarité du temps, surtout pour les gens de mon âge qui ont vécu cette période… Celui, également, du travail de mémoire, de réparation que la France n’a pas voulu effectuer ». 

     « Une vie riche de passions, d’engagement militant. Riche de certitudes aussi nombreuses que les doutes et remises en cause » 

    Fils d’immigré, né à épinac, en Saône-et-Loire, « car les émigrés italiens et polonais des années 1920-1930 étaient utilisés pour les métiers les plus durs et à épinac aussi il y avait des mines ». Il a sept frères et sœurs, les deux aînés sont nés en Italie. « Nous avons vécu dans la pauvreté, mais nous avons été élevés dans la dignité, dans le respect des autres, de leur différence ». 

    À l’âge de 15 ans, il est « éjecté » du circuit scolaire. Apprenti monteur en chauffage, il obtient un certificat d’aptitude professionnelle à 18 ans. « C’est par beaucoup d’efforts personnels que j’ai dû compenser mes manques de connaissances générales, et je sais que celles qui ne sont pas  

    « Je suis un passionné de la vie. J’étais contre cette guerre faite à tout un peuple » 

    D’autres ont préféré déserter. Pour lui, il n’en a pas été question : « Appelé en Algérie, je n’y suis pas allé pour faire la guerre mais pour gagner mes compatriotes à la conscience que cette guerre n’avait rien à voir avec les intérêts de la France. Le moment était venu pour moi, comme pour d’autres jeunes communistes ou chrétiens, non de refuser de partir, mais de me retrouver avec les gars du contingent - les appelés - pour faire mon travail de militant de la paix en Algérie. Cette dernière ne pouvait survenir que si les appelés aussi comprenaient les véritables enjeux de la pacification ». Et puis la stratégie du parti a changé. Il va parler, discuter sans relâche, dénoncer les manipulations. « Par exemple : opération en hélicoptère. Arrivée sur un camp de nomades, sur les hauts plateaux. Dans le fracas des hélices il fallait sauter sur le sol, des coups de feu partout. De quoi être effrayé : fouillez, détruisez tout ! La peur n’aidant pas à la sérénité, les gars s’exécutaient… Mais pour apprendre plus tard que les coups de feu en question venaient exclusivement des officiers et sous-officiers… Oui mais le mal était fait et, pour ne pas avouer sa peur, il fallait justifier les destructions comme un mal nécessaire ». 

     « Je souhaite que mon témoignage écrit à vif, en situation, il y a quelque 44-45 ans, contribue à ce que le voile se lève sur cette guerre ». 

    La torture. Il cite Hervé Bourges : « Le crime commis dans un camp n’excuse pas le crime commis dans l’autre camp. Mais le crime commis dans mon camp, moi, j’en suis responsable ». Les traumatismes causés par cette guerre sont gravés dans la mémoire, et le temps ne soigne pas les traumatismes : « Ce sont les mots qui soignent et seulement les mots ! Faire ce travail n’est pas réveiller de vieilles culpabilités… C’est, au contraire, leur régler leur compte, c’est permettre de “faire la paix”, individuellement et au niveau de la société elle-même. C’est permettre à ceux de ma génération qui sont encore en vie de transmettre leur histoire à leurs enfants, de ne plus porter des fautes et des crimes qu’ils n’ont pas à porter ». 

    L’intégralité des « carnets d’Algérie de Marcel Yanelli », accompagnés de nombreuses photos et commentaires, peut être lue sur : <http://perso.wanadoo.fr/​marcel.yanelli>. 

     

    "J’ai mal à l’Algérie de mes vingt ans", nouveau livre témoignage sur une guerre perdue d’avance 

     

    "J’ai mal à l’Algérie de mes vingt ans", nouveau livre témoignage sur une guerre perdue d’avance

     

     

    PARIS - Un nouvel ouvrage sur la guerre de libération, édité par l’Harmattan, vient s’ajouter aux nombreux témoignages d’appelés du contingent français réprouvant le combat contre un peuple qui luttait pour son indépendance. 

    "J’ai mal à l’Algérie de mes vingt ans. Carnets d’un appelé, 1960-1961" (253 pages) est la compilation des notes, des impressions écrites au jour le jour pendant 14 mois par un jeune homme de 22 ans, Marcel Yanelli, "tourmenté" par la guerre qui était à son épilogue avec les négociations entre le Gouvernement Provisoire de la République algérienne (GPRA) et le gouvernement français. 

    L’auteur place ses témoignages dans le cadre du travail de mémoire de cette guerre "que l’on a longtemps appelée hypocritement ‘opérations de maintien de l’ordre’". 

    "Je pense que les choses doivent venir en leur temps, celui du mûrissement par exemple... Ou encore celui du sentiment aigu de la précarité du temps, surtout pour les gens de mon âge qui ont vécu cette période... Celui, également, du travail de mémoire, d’histoire de réparation que la France n’a pas voulu effectuer...", explique-t-il. 

    Car, pour lui, il est impossible, du côté des Français, d’oublier ses soldats "morts pour rien en Algérie". 

    "Pour rien, car cette guerre était perdue d’avance, car on ne peut rien faire quand tout un peuple est debout ! Comment ignorer ces centaines de milliers d’Algériens et Algériennes morts pour que leur pays devienne indépendant", s’est-il demandé. 

    Loin de constituer un lot de révélations sur le déroulement de cette "sale guerre", l’ouvrage de Marcel Yanelli tente de montrer qu’en parallèle à cette guerre, une autre guerre secrète était menée par les militants de la paix envoyés à dessein combattre en Algérie. 

    "Je n'y suis pas allé pour faire la guerre mais pour gagner mes compatriotes à la conscience que cette guerre n'avait rien à voir avec les intérêts de la France", explique-t-il, ajoutant que "le moment était venu pour moi, comme pour d'autres jeunes communistes ou chrétiens, non de refuser de partir, mais de me retrouver avec les gars du contingent (les appelés) pour faire mon travail de militant de la paix en Algérie". 

    Affecté en opérationnel (dans un commando de chasse), Marcel Yanelli, né en 1938 dans une famille de 8 enfants, de parents émigrés italiens, ne reste pas cependant coupé de ce qui se passe autour de cette guerre. En suivant le procès des membres du "réseau Jeanson" et prenant connaissance de l’appel des 121, il écrit que "ces deux choses soulignent le drame d’un peuple tiraillé par le devoir, par l’esprit de justice. Le caractère de cette guerre est mis à jour". 

    Ce qui le met dans un questionnement existentialiste: "Les milieux littéraires agissent. N’est-ce pas le moment pour accentuer notre mouvement? Et moi ? Que faire ? Rester ici ?" 

    Il relate les atrocités et les crimes des soldats (les viols, la torture et les vols), qu’il dénigre mais ne peut rien faire. "J’exprime ma rancœur, mon indignation. Ils ne me comprennent pas, justifient la torture (…)", relève-t-il. 

    Marcel Yanelli revient dans son ouvrage sur la loi de 2005 qui soulignait "le rôle positif de la présence française dans les colonies". 

    "Et double honte ou colère quand une majorité de députés de l’Assemblée nationale ose voter en 2005, une loi insistant sur (le rôle positif de la présence française dans les colonies), une loi qui impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu’au génocide, sur l’esclavage, sur le racisme hérité de ce passé", s’indigne-t-il. 

     

     

     

     


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    C'est donc ce soir qu'aura lieu la soirée

    de lancement du magazine

    France Algérie Actualité

    de 18 h. à 21 h.

    Vous cliquez sur ce lien :

    https://www.facebook.com/faactu/

    France Algérie Actualité

     

    France Algérie Actualité

    Soirée de lancement du magazine

    France Algérie Actualité

     

    Bonsoir,

    Merci pour votre intérêt. La soirée sera diffusée en live sur notre page
    Facebook : https://www.facebook.com/faactu/

    Abonnez-vous et restez connectés

    Bonne soirée.

    France Algérie Actualité
    E-mail : contact@france-algerie-actualite.fr
    N° tél. : (+33) 6 01 42 36 35

    Adresse : 26 rue Pierre Semard 92320 Châtillon 

     

    France Algérie Actualité 

    France Algérie Actualité

    Je remercie les 14 amis qui m’ont demandé de leur envoyer le lien de mes articles par mails le dernier en date de mes amis est Hubert Rouaud, c’est pourquoi j’ai décidé de reprendre mes envois, toutefois si certains d’entre vous ne souhaitent pas les recevoir merci de me le faire savoir à cette adresse :

    dandelotmije@orange.fr

    Hubert Rouaud m’écrit donc :

    Salut Michel,

    Ci-après une initiative intéressante : Lancement d'un nouveau magazine FRANCE ALGÉRIE ACTUALITÉ.

    J'en profite pour te signaler que je ne reçois toujours pas ta lettre d'information. 

    Hubert

    Les initiateurs du lancement 

    Titre : France Algérie Actualité 

    Devise : Comprendre le passé et construire l’avenir 

    Fondateur : Dr Samir GHEZLAOUI 

    Alimenté par une quinzaine de journalistes, France Algérie Actualité est un journal indépendant édité par Ghez Media, société de droit français. Il a été fondé le 5 juillet 2022, à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Une année plus tard, le 5 juillet 2023, il connait une évolution importante avec l’acquisition d’un nouveau site et d’un siège social, ainsi que l’arrivée d’une dizaine de journalistes contributeurs. Il s’agit d’un bimédia, précisément un site d’information quotidien et un mensuel imprimé, dont le premier numéro est prévu pour janvier 2024. Ce magazine, qui se veut sérieux et équilibré, s’est fixé l’objectif de traiter l’actualité liant la France et l’Algérie d’une autre manière : plus apaisée sans pour autant éviter les sujets qui fâchent, et plus positive sans pour autant taire les polémiques.

    La règle de fonctionnement de France Algérie Actualité est de garder toujours une frontière épaisse entre, d’un côté, l’information factuelle, de l’autre, l’opinion, l’analyse et le commentaire, qui ont besoin de recul et d’être identifiés en tant que tels. Cela permettra aux lecteurs et aux socionautes de découvrir différents formats journalistiques (de l’interview au reportage en passant par l’enquête) et diverses rubriques : Politique, Économie, Histoire, Culture, Sport, etc.

    Dans la création de contenus, France Algérie Actualité veille systématiquement à privilégier la qualité par rapport à la quantité et l’authenticité par rapport au buzz. C’est un espace de débat aussi libre, où chacun peut exprimer son avis et opinion, que responsable, où les fake news et les intox sont bannis. La parole est donnée à toutes les voix constructives et consciencieuses : universitaires des deux pays, particulièrement les historiens, acteurs de la société civile et différentes personnalités du paysage politico-médiatique des deux rives de la Méditerranée.

    La dénomination France Algérie Actualité a été choisie parce qu’elle contient tout simplement les noms des deux pays qui constituent les objets principaux du magazine, et dans cet ordre-là car il est basé en Hexagone. Quant au mot actualité, c’est en fait deux clins d’œil : premièrement, à Algérie Actualité, un hebdomadaire qui a marqué l’histoire de la presse francophone algérienne par la qualité de ses journalistes ; deuxièmement, à France Actu, une ancienne rubrique du quotidien El Watan pour laquelle le fondateur a travaillé, pendant plus de 10 ans, à partir de Paris. En abréviation, le nom donne FA Actu. 

    SOURCE : https://www.france-algerie-actualite.fr/qui-sommes-nous/ 

    La réunion-débat de lancement :

    France Algérie Actualité

     


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    Attention «  Jupiter » encore

    un des membres de ton parti

    qui va te quitter si tu valides

    la loi sur l’immigration 

    Attention «  Jupiter » encore un des membres de ton parti  qui va te quitter si tu valides la loi sur l’immigration

    À Bayonne, un centre d'accueil qui défie

    la loi sur l'immigration

     

    Attention «  Jupiter » encore un des membres de ton parti  qui va te quitter si tu valides la loi sur l’immigration

    Des migrants au centre "Pausa" de Bayonne, le 23 janvier 2024 dans les Pyrénées-Atlantiques© GAIZKA IROZ

    Quelques jours de répit sur la route de l'exil. Le centre "Pausa" de Bayonne a accueilli plus de 32.000 personnes depuis 2019 et "continuera à le faire", quoi qu'il advienne jeudi de la loi sur l'immigration, assure la mairie.

    Le centre intégralement financé, à hauteur de 900.000 euros annuels, par la Communauté d'agglomération Pays basque, présidée par le maire de Bayonne et élu Renaissance Jean-René Etchegaray, a déjà hébergé 500 migrants en janvier.

    Situé en bordure du fleuve Adour, il accueille, pour une durée moyenne de trois jours, femmes, enfants et jeunes adultes qui repartent ensuite vers de grandes métropoles françaises ou européennes.

    Alors que le Conseil constitutionnel doit rendre jeudi sa décision sur la loi sur l'immigration, Jean-René Etchegaray ne compte pas abandonner ce centre unique en son genre en France.

    Attention «  Jupiter » encore un des membres de ton parti  qui va te quitter si tu valides la loi sur l’immigration

    Le maire de Bayonne et élu Renaissance Jean-René Etchegaray, le 23 janvier 2024 à Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques© GAIZKA IROZ

    "Si cette loi était finalement promulguée avec des dispositions qui gênent mon éthique personnelle, ça pourrait remettre en cause ma présence au sein de Renaissance, commente l'édile. Nous avons cette tradition d'accueillir les gens et on continuera à le faire."

    - "Passer, pas rester" -

    Derrière le grand portail métallique du centre "Pausa", fermé la nuit, une vaste cour de bitume. Mardi matin, des exilés de passage y avaient tiré des chaises au soleil.

    Le bâtiment dans lequel ils dorment, ancien siège de la Légion étrangère racheté par l'intercommunalité basque, peut abriter jusqu'à 130 hommes dans un vaste dortoir. Une aile est réservée aux femmes et aux enfants.

    "La moyenne d'âge va de 12 à 25 ans", dit Philippe, directeur du site, peu désireux de donner son nom. Les mineurs non accompagnés sont renvoyés vers le Département et l'Aide sociale à l'enfance.

    Attention «  Jupiter » encore un des membres de ton parti  qui va te quitter si tu valides la loi sur l’immigration

    Des migrants au centre "Pausa" de Bayonne, le 23 janvier 2024 dans les Pyrénées-Atlantiques© GAIZKA IROZ

    En début de semaine, Fily, Sénégalaise, a été accueillie avec sa fille de trois ans. Elle dit s'être "reposée", "lavée" et a mangé pour pouvoir repartir en direction de Paris, rejoindre sa famille. "Ici, c'est pour passer, pas pour rester", sourit-elle.

    Les réfugiés viennent pour la plupart du Mali, de Guinée ou de Côte d'Ivoire, via l'Espagne. "Depuis ce matin, 20 personnes sont arrivées", indique Philippe.

    Peu avant midi, un camion de la Banque Alimentaire décharge des stocks de nourriture. 

    Sept salariés travaillent sur le site, où interviennent aussi une assistante sociale et du personnel du centre hospitalier de la ville pour les soins légers.

    - "Appel d'air" -

    "C'est très important d'avoir un centre pareil, tout le monde passe ici, on nous donne à manger, des habits, commente Sidibé, Guinéen. Sans ce centre, ça aurait été difficile pour moi parce que je ne suis pas habitué à dormir dans la rue."

    Lors de sa création, en 2019, "Pausa" a suscité l'adhésion des élus locaux qui ont voté à l'unanimité son subventionnement.

    L’Etat, en revanche, relevait un possible "appel d'air", que Jean-René Etchegaray réfute toujours aujourd'hui. "Quand les gens passent la frontière et qu'ils sont chez nous, il est hors de question de ne pas avoir une attitude qui relève de l'humanité et des droits humains", affirme-t-il.

    Attention «  Jupiter » encore un des membres de ton parti  qui va te quitter si tu valides la loi sur l’immigration

    Des vêtements pour les migrants au centre "Pausa" de Bayonne, le 23 janvier 2024 dans les Pyrénées-Atlantiques© GAIZKA IROZ

    Au Pays basque, sept personnes se sont noyées depuis 2021 en tentant de traverser la Bidassoa, le fleuve frontalier avec l'Espagne. Trois Algériens ont aussi perdu la vie en octobre 2021, percutés par un train à Ciboure, à quelques kilomètres d'Irún.

    "Je ne peux pas oublier les risques qu'on a fait courir à ces migrants. Ils sont morts pour échapper aux contrôles de police qui ne devraient pas exister parce que Schengen, c'est la libre circulation des personnes", insiste le maire de Bayonne.

    Attention «  Jupiter » encore un des membres de ton parti  qui va te quitter si tu valides la loi sur l’immigration

    Des migrants au centre "Pausa" de Bayonne, le 23 janvier 2024 dans les Pyrénées-Atlantiques© GAIZKA IROZ

    SOURCE : À Bayonne, un centre d'accueil qui défie la loi sur l'immigration (msn.com) 

     Manifestations massives contre

    la loi immigration en France

     

     


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    À Gaza, on ne voit pas seulement la mort.

    On la sent. On la respire.

    À Gaza, on ne voit pas seulement la mort. On  la sent. On la respire.

    Un Palestinien pleure sur la dépouille d’un enfant tué par une frappe israélienne sur l’hôpital al-Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 décembre 2023 (AFP)

    Les Israéliens ciblent les Palestiniens qui tentent de venir en aide aux survivants bloqués sous les décombres ou de récupérer leurs morts, laissant les cadavres pourrir. Une stratégie systématique de la guerre génocidaire d’Israël.

    Jamais dans mes cauchemars les plus fous je n’aurais imaginé courir après un chien errant pour récupérer la jambe d’un bébé dans sa gueule.

    Au cours des trois dernières semaines, les forces israéliennes ont bombardé sans pitié mon quartier de Rimal, dans le nord de la bande de Gazadétruisant massivement les immeubles d’habitation situés le long de la rue al-Galaa.

    De nombreuses maisons voisines qui ont été prises pour cible étaient habitées et remplies de personnes qui avaient fui d’autres zones sous les bombardements pour se réfugier chez des proches. 

    De faibles voix sont parvenues des décombres. Il s’agissait des appels de deux enfants en bas âge et de leur mère désespérée

    Je faisais partie d’un groupe de jeunes hommes qui se sont chargés de la pénible mission de sauvetage et de récupération. Nous avons fait de notre mieux pour extraire les survivants des énormes tas de décombres et nous avons tenté de dégager les corps des morts pour leur assurer un enterrement digne.

    Nous étions cependant encerclés par des tireurs d’élite israéliens qui tirent sur tous ceux qui s’approchent des décombres, ce qui a coûté la vie à cinq hommes. Après quoi, la mission de recherche a été interrompue.

    Mais très vite, de faibles voix sont parvenues des décombres. Il s’agissait des appels de deux enfants en bas âge et de leur mère désespérée. Malgré nos tentatives, nous n’avons pas pu atteindre les enfants pris au piège, qui ont fini par mourir sous les décombres.

    Nous avons ensuite essayé de dégager leur mère, dévastée et blessée, pour lui permettre de respirer et lui donner tant bien que mal de l’eau pour boire et quelques dattes à manger pour qu’elle puisse rester en vie.

    Corps en décomposition

    Tout au long de ce calvaire, les forces israéliennes, dans leurs véhicules et engins blindés, tournaient autour de nous, nous assiégeant et nous refusant l’accès aux blessés et aux personnes prises au piège, tout en nous empêchant de quitter la zone. Nous avons été contraints de nous réfugier dans les maisons du voisinage.

    À la suite des massifs bombardements aériens et de la destruction de notre quartier, les forces israéliennes ont lancé une invasion brutale, prenant d’assaut les quelques maisons encore debout, ciblant et arrêtant de nombreux jeunes et exécutant publiquement des personnes déplacées qui cherchaient un passage sûr pour fuir les bombardements.

    Le groupe dans lequel je me trouvais s’est réfugié dans le quartier de la plage et est revenu quelques jours plus tard.

    Je suis d’abord allé voir comment allait la mère, qui était encore ensevelie sous les décombres. Je l’ai appelée par son nom et j’ai rampé sous les murs de béton, mais le silence régnait. En creusant davantage, nous avons découvert qu’elle était décédée, ses bras enlaçant les corps minuscules de ses enfants.

    Quelques jours après notre retour dans notre quartier, nous avons remarqué qu’une meute de chiens errants était venue s’abriter dans l’une des maisons bombardées à côté de chez nous. Toute la nuit, nous les avons entendus aboyer et hurler bruyamment, comme s’ils se disputaient quelque chose.

    À la lueur du matin, j’ai trouvé la meute de chiens. J’ai été stupéfait de voir que l’un d’entre eux avait le pied d’un bébé dans sa gueule. Je l’ai poursuivi, j’ai retiré le pied et je l’ai enterré profondément dans le sol.

    Jamais je n’aurais imaginé courir après des chiens qui dévorent les corps de mes voisins et de leurs enfants.

    Nous avons continué à essayer d’éloigner les chiens de la zone pour reprendre notre recherche de survivants blessés et de martyrs ensevelis sous les immenses tas de décombres. 

    Mais même les membres des corps que nous avons trouvés avec les chiens avaient déjà subi une décomposition extrême. Leur peau s’était décomposée.

    Les gens sont devenus des martyrs tandis que leurs corps se sont transformés en cadavres en décomposition.

    Les forces israéliennes ont délibérément tué et menacé la vie des survivants qui effectuaient des opérations de secours et de récupération d’urgence. 

    Elles ont rendu impossible le sauvetage d’innombrables civils, en particulier d’enfants terrifiés, appelant une aide qui ne vient pas, jusqu’à ce que leurs voix fatiguées se taisent. Malgré les risques, de nombreux courageux ont volé à leur secours et y ont laissé leur vie.

    La mort est partout

    Le refus d’accès aux blessés et aux tués est systématique et constitue une stratégie de la guerre génocidaire d’Israël contre les Palestiniens.

    Des témoins, notamment des survivants, des membres des familles et des journalistes de tous les quartiers densément peuplés de Gaza, ont indiqué que les forces israéliennes avaient intentionnellement tiré sur les équipes de secours, et même lors des enterrements, ou les avaient bombardées.

    La destruction totale des zones résidentielles et les énormes tas de décombres que personne ne peut dégager ou même approcher provoquent une crise terrible. Un nombre ahurissant de cadavres sont en train de rapidement se décomposer, accentuant ce tableau de la mort.

    À Gaza, on ne voit pas seulement la mort, on la sent, on la respire. On ressent la mort avec tous ses sens, puis on la respire, au sens premier du terme, avant de voir avec horreur et stupéfaction des chiens errants se régaler des fragments décomposés des corps de ceux que l’on connaissait et que l’on aimait.

    Mon oncle Abu Yousef, qui vit dans le quartier de Yarmouk, m’a confirmé que de grandes meutes de chiens errants rôdent dans tous les quartiers, y compris dans ce qui était autrefois le marché animé et populaire de Yarmouk.

    Dans les environs de ce quartier, plusieurs tours résidentielles et commerciales ont été lourdement bombardées et détruites, laissant des centaines de personnes ensevelies sous les décombres, où personne n’a pu accéder pour récupérer les corps pour un enterrement digne, ou un enterrement quel qu’il soit.

    Les chiens, confrontés à la famine comme tous les habitants de Gaza, sentent les corps en décomposition, se faufilent dans les ruines et en ressortent avec des morceaux de corps dans la gueule.

    Même après 100 jours de massacres sauvages d’hommes, de femmes et d’enfants palestiniens, le spectacle horrible de chiens errants en train de se repaître des corps des martyrs, violant ainsi le caractère sacré des morts et des vivants, reste extrêmement choquant.

    Gaza est constamment sous siège, bombardement et occupation. Sa population reste la cible de la campagne génocidaire d’Israël. Dans toute la bande de Gaza, il règne une odeur de mort, de débris et de pourriture.

    SOURCE : À Gaza, on ne voit pas seulement la mort. On la sent. On la respire | Middle East Eye édition française 

     

    Pendant ce temps en France on manifeste,

    partout, alors que la macronie, la droite et

    l’extrême droite regardent ailleurs... en

    soutenant le gouvernement d'extrême droite

    israélien !!!

     

    Un exemple de manifestation

    parmi des milliers :

    À Gaza, on ne voit pas seulement la mort. On  la sent. On la respire.

    Cessez-le-feu immédiat en Palestine !

    Rassemblement de Montfermeil

    Le 13 janvier 2024, Jérôme Legavre, député LFI-Nupes et militant au POI, intervient au rassemblement « Palestine : Cessez-le feu immédiat ! Levée du blocus de Gaza ! » à Montfermeil (93 Seine-Saint-Denis). 

     


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  • Manifestation contre la loi immigration à Paris le 21 janvier 2024

    Dominique Sopo

    à Trocadéro - Parvis des Droits de l'Homme

    Aujourd'hui à Paris, comme dans 160 villes de France, nous étions nombreuses et nombreux à défiler contre la loi Immigration qui s'en prend aux traditions républicaines et à la valeur d'égalité, en validant les propositions de l'extrême-droite telles que la remise en cause du droit du sol, la mise en place de la préférence nationale ou la remise en cause du bénéfice de l'hébergement d'urgence pour les étrangers en situation irrégulière.

    Manifestation contre la loi immigration à Paris le 21 janvier 2024

    Merci aux 25.000 qui ont battu le pavé parisien et au plus de 150.000 qui l'ont fait partout en France.

    Cette mobilisation, à laquelle SOS Racisme a activement participé, montre qu'il existe une France de l'accueil, de la fraternité, de la défense de l'égalité et du refus de la malveillance à l'endroit des étrangers et de leurs enfants, notamment lorsqu'ils sont noirs ou arabes. Aujourd'hui dans les rues, nous portions la promesse de la République. Celle de l'égalité et de la fraternité. Celle qui refuse de traiter différemment ses enfants selon leur nationalité ou celle de leurs parents. Celle qui refuse que l'on jette des dizaines de milliers d'étrangers dans la précarité. Celle qui refuse que s'ouvrent des débats pour savoir quels soins ne devraient plus être prodigués à des êtres de chair et de sang sous le seul prétexte de leur régularité au séjour.

    Manifestation contre la loi immigration à Paris le 21 janvier 2024

    Mercredi prochain, le Conseil constitutionnel se prononcera sur cette loi et, espérons-le, en censurera plusieurs des dispositions. Cependant, tout ne sera pas censuré. C'est pourquoi nous devons continuer la mobilisation. D'autant plus que le débat juridique n'épuisera pas le débat politique qui doit être mené avec une nouvelle vigueur pour notre camp, celui de l'antiracisme.

    Pour que cette vigueur s'exprime, n'hésitez pas, à l'image des jeunes militants de l'association et des "vieux" potes présents ce dimanche, à nous rejoindre ou à nous soutenir…

    Manifestation contre la loi immigration à Paris le 21 janvier 2024

     

    Et bravo à nos comités en France pour leur belle mobilisation, à Lyon, Bordeaux, Caen, Marseille, Grenoble, Lille, Lorient, Perpignan, Montpellier et ailleurs.

    Manifestation contre la loi immigration à Paris le 21 janvier 2024

    à la chaîne Youtube

    Manifestation contre la loi immigration à Paris le 21 janvier 2024

    qui nous a permis de suivre

    pendant 1 h 45 la manifestation à Paris

    Manifestation contre la loi immigration à Paris le 21 janvier 2024

     à CNews, BFMTV, LCI

    qui l'ont complètement occultée

    et démontrent ainsi qu'elles sont

    des chaînes de droite et d'extrême droite

    et surtout prochent du Pouvoir macroniste

     

    Manifestation contre la loi immigration

    à Paris le 21 janvier 2024 

    Manifestation contre la loi immigration à Paris le 21 janvier 2024

     

    Vous pouvez vous mettre

    en plein écran 

     

     

     

     


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    Hier je vous ai présenté un article qui a pour titre " La Marseillaise ", un hymne qui rassemble et divise.  Mon ami Jacques Cros de Béziers a apporté un commentaire et dit ce qu'il pense de la Marseillaise :

    Cros Jacques

    " Un texte qui développe la complexité de l'usage de La Marseillaise.

    Je ne la chante pas. D'abord parce que je chante faux et ensuite parce qu'elle est source de confusion.

    En 14-18 elle a servi, avec le drapeau tricolore à justifier les massacres de la chair à canon qu'exigeait l'horrible boucherie. Mon grand-père paternel, ancien combattant, a fini sa vie en 1956 sans avoir compris le rôle qu'on lui avait fait jouer.

    Je n'ai guère eu l'occasion de l'entendre pendant la guerre d'Algérie mais la levée des couleurs, que d'aucuns appelaient "la comédie de la serpillière" palliait sa carence.

    Ceci étant la problématique est ici bien cernée ". 

    Jacques CROS

    Dans les commentaires d'avril 2023 il y a celui de Jean-François Gavoury, ce commentaire m'attriste beaucoup, car Jean-François décédait  3 mois après :

    " La famille de Jean-François Gavoury et les membres de l’ANPROMEVO, association qu’il a présidée et animée avec ardeur et courage, ont la douleur de vous faire part de son décès survenu à Evian-les-Bains, le 3 août 2023, à l’âge de 73 ans, des suites d’une longue maladie ".

    Gavoury J-F

    Dimanche 23 Avril 2023 à 20:08

    « La maîtresse de maison a toute ma sympathie, qui doit faire face à la réception de votre descendance, cher Michel ! » 

     

    Je vous écris depuis si longtemps aujourd'hui je tiens à vous présenter ma famille

    Je vous écris depuis si longtemps, aujourd'hui je tiens à vous présenter ma famille… avant que je ne puisse plus vous écrire… Vous allez voir que je chante la Marseillaise en famille  " uniquement "  après une soirée "bien arrosée"    dans la joie et la bonne humeur. Cet article  je vous l'ai présenté en avril 2023. 

     Michel Dandelot 

    SOUVENIR - SOUVENIR

    Je vous présente mes 2 filles

    mes 5 petits-enfants

    mes 4 arrière-petits-enfants

    au cours d’une soirée retrouvailles

    le 22 avril 2023 

     

    Je vous écris depuis si longtemps aujourd'hui je tiens à vous présenter ma famille

    De tout cœur à toutes et tous qui sont venus me féliciter pour ma belle et grande famille mais qui m’ont posé la question concernant le nombre de personnes sur cette photo m’obligeant a donné plus de précisions en commençant, en bas, à gauche par :

    Eva (arrière-petite-fille)

    Thaïs (arrière-petite-fille)

    Lily-Perle (arrière-petite-fille)

    Maéva (petite-fille)

    Corinne (ma fille)

    Michel (le Papa, le Papy, le Grand-Papy, l’arrière-Grand-Papy)

    Patricia (ma fille)

    Marion (petite-fille) dans ses bras Esteban (arrière-petit-fils)

    Emmanuelle (petite-fille)

    Maya (conjointe)

    Jordan (petit-fils)

    Stève (petit-fils)

    Vanessa (conjointe)

    " La Marseillaise " dans la joie et en famille  

     

     

    C'était il y a 2 ans... et mon anniversaire

      


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    Emmanuel Macron : «  Je suis totalement favorable à ce qu’on apprenne la Marseillaise au primaire, totalement, c’est même indispensable, c’est ce qui nous unis, c’est notre histoire »

    Hymne national  “La Marseillaise”, un hymne qui rassemble et divise

    Cette proposition m’a rappelé un article que j’avais mis en ligne en 2016, je vous propose  de le lire et visionner une vidéo, mais avant cliquez sur le lien ci-dessous et ouvrez le son : 

    https://youtube.com/shorts/0w4Y1fiiIMM?si=e1DF3e0wquQAVvLX 

    Michel Dandelot 

    Aujourd’hui nous allons parler de « La Marseillaise »… Cet hymne que « l'on ressort de derrière les fagots », selon une formule «cynique» du général Bugeaud connu pour Les «Enfumades» un crime contre l’humanité dans l’Algérie française en 1845 mais en ce 5 décembre 2016, en plus de « La Marseillaise » les participants à la commémoration en hommage aux victimes de la guerre d’Algérie entonneront « Le Chant des Africains » que certains appellent « Le chant de l’OAS », c’est une différence supplémentaire et importante par rapport à la commémoration du 19 Mars 1962 où l’on ne chante et joue que l’hymne national « La Marseillaise »

     

    “La Marseillaise”

    un hymne national qui rassemble et divise

    Hymne national  “La Marseillaise”, un hymne qui rassemble et divise

    Au lendemain des attentats du 13 novembre, des millions de personnes entonnaient “La Marseillaise”. Pourtant, ce chant n'a jamais fait l'unanimité.

    La France, meurtrie par les attentats de janvier et de novembre 2015, a retrouvé avec passion les couplets écrits par Joseph Rouget de Lisle en 1792. De New York à Melbourne et Tel Aviv, en passant par l'Irak, La Marseillaise a été reprise dans les stades de football, les salles de concert, un camp de réfugiés ou les rues, par des milliers de personnes qui, souvent, n'en connaissaient que l'air. Comment un chant vieux de deux siècles peut-il rassembler au-delà des frontières et des langues ? « La Marseillaise est un hymne très puissant. Elle porte l'image de la France. Sa musique est formidable, entraînante. C'est devenu un chant global pour dire non, un moyen de clamer que l'on ne sera pas défait », explique Peter McPhee, historien de la Révolution française à l'université de Melbourne. « Ce chant révolutionnaire a retrouvé sa fonction de rassembleur », confirme Mathieu Schwartz, auteur de La Marseillaise, l'éternel chant de bataille, un documentaire instructif et bienvenu.

    Cet hymne que « l'on ressort de derrière les fagots », selon une formule «cynique» du général Bugeaud, a pourtant mis du temps à s'imposer. Ecrit pour encourager les combattants de l'armée du Rhin face aux monarchies européennes qui attaquent la République naissante, La Marseillaise est ensuite bannie par les régimes autoritaires. Napoléon lui préfère Veillons au salut de l'Empire. La Restauration et la monarchie de Juillet la jugent subversive mais pas le peuple qui l'entonne, sur les barricades, lors des révolutions de 1830 et de 1848. Napoléon III l'écarte au profit de Partant pour la Syrie, et c'est finalement la IIIe République qui lui redonne son statut d'hymne national.

    Elle l'a conservé depuis avec plus ou moins d'éclat, selon les époques. Au début du XXe siècle, son aura révolutionnaire pâlit auprès de la classe ouvrière, qui préfère L'Internationale à ce chant adoubé par les institutions. Le Front populaire la réhabilite mais, quelques années après, elle fait les frais de l'occupation allemande. Pétain s'en méfie et l'ampute de son premier couplet, au ton trop insurrectionnel, tandis qu'elle devient un symbole pour les résistants qui l'adoptent en même temps que Le Chant des partisans. Sous la IVe et la Ve République, La Marseillaise est négligée par les mouvements internationalistes et pacifistes, mais sert de ralliement à une droite nationale qui en offre une vision étriquée et excluante, antinomique du souffle originel des républicains de 1792.
    Plus près de nous, les Français issus de l'immigration maghrébine ont parfois eu du mal à entonner un chant longtemps synonyme des violences du colonialisme. « Nous ne pouvions le faire sans trahir nos parents, leur douleur de la guerre d'Algérie qu'ils nous ont inoculée », raconte Magyd Cherfi, du groupe
    Zebda. Les attaques perpétrées cet automne à Paris en changent la perception. « Il y a des jours où on aime la France, où on a envie de chanter La Marseillaise, envie d'être tricolore comme un supporter insupportable », écrit-il dans une tribune parue dans Libération au lendemain du 13 novembre. Pour autant, l'image d'une France ouverte et généreuse incarnée dans la 5e strophe de Rouget de Lisle par « des guerriers magnanimes » prêts à accueillir ceux qui ne sont pas libérés de l'oppresseur, peut-elle résister à la dureté des temps et au flot d'immigrés qui fuient les zones de conflit ? « Elle est un miroir tendu qui provoque un malaise car nous sommes conscients du décalage entre les idéaux révolutionnaires et la réalité », estime l'historien Guillaume Mazeau.

    Au terme de son enquête, Mathieu Schwartz offre, lui, d'assumer ce texte dans toute sa complexité et d'accepter son universalité, son caractère belliciste et ses mots écrits dans la tourmente d'une république menacée, qui, de tout temps, ont choqué. De Lamartine à Lambert Wilson en passant par l'abbé Pierre, nombreux sont ceux qui ont voulu en changer les strophes. Le « sang impur » évoqué dans le refrain étant ce qui fait actuellement le plus ­débat. Des mots que l'on assimile à « la race » mais qui renvoyaient, à l'origine, au sang des aristocrates, ennemis de la république. La notion de race n'existait pas comme on l'entend actuellement, rappelle le sociologue Edgar Morin. Aujourd'hui, on peut aimer La Marseillaise sans être un nationaliste ­farouche, on peut aussi la refuser sans être un mauvais citoyen. « Questionner les symboles, les garder vivants fait de nous une communauté de choix et pas d'identité », plaide Guillaume Mazeau. Le danger serait de la sacraliser pour se complaire dans l'illusion d'une république acceptée par tous. Une tendance que porte en germe la création en 2003 d'un délit d'outrage aux emblèmes. « Un nouveau blasphème ? » ironise l'historien Jean-Noël Jeanneney.

    L'élan de solidarité qui a suivi les attentats de novembre et a vu des millions de Français entonner à l'unisson La Marseillaise peut-il durablement se prolonger ? Rien de moins sûr. Il ne pourrait être qu'« une écume mensongère », craint Magyd Cherfi. A l'image de cette France black, blanc, beur tant saluée en 1998 et qui se dessinait sur la joue le drapeau tricolore. A moins que les Français ne répondent cette fois vraiment à l'appel de l'hymne qu'ils entonnent et qui les enjoint de s'engager pour défendre une république ­attaquée. Comme citoyen, suggère Guillaume Mazeau, et non plus militairement, tels les soldats de Valmy.

    SOURCE : http://television.telerama.fr/television/sur-france-5-la-marseillaise-un-hymne-qui-rassemble-et-divise,136303.php 

     

     


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