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    En Algérie en 1957

    « Jean-Marie Le Pen a torturé »

    «  Le Pen et la torture »

      En Algérie en 1957 « Jean-Marie Le Pen a torturé » «  Le Pen et la torture »

    Le dernier livre de Fabrice Riceputi intitulé Le Pen et la torture. Alger 1957, l’histoire contre l’oubli paraît en France le 19 janvier 2024 aux éditions Le Passager clandestin.

    Décembre 1956, le jeune député Jean-Marie Le Pen est à Alger. Engagé volontaire, il participe aux premiers mois de l’opération militaro-policière visant à éradiquer le nationalisme algérien connue sous le nom de « bataille d’Alger ». A-t-il alors pratiqué la torture ?
    Lui-même le revendiquera à son retour en France pour ensuite, dès ses premiers succès électoraux, le nier et poursuivre en diffamation quiconque osera exhumer ce passé.
    Fabrice Riceputi réunit pour la première fois l’ensemble d’un dossier historique particulièrement accablant mais resté jusqu’ici dispersé. Récits de victimes et de témoins, rapports de police, enquêtes journalistiques et archives militaires : il examine la crédibilité des sources qui accusent et de celles qui tentent de dédouaner ce lieutenant pas tout à fait comme les autres. Il reconstitue ainsi une chronologie et une géographie de son séjour algérien et met en lumière les racines idéologiques colonialistes trop souvent négligées d’un parti politique aujourd’hui aux portes du pouvoir.

    Fabrice Riceputi est collaborateur scientifique de l’IHTP. Il co-anime, avec Malika Rahal, le projet Mille autres sur la disparition forcée durant la « bataille d’Alger », en 1957. À ce sujet, ils ont déjà publié ensemble un article dans la revue Les Annales sous le titre « La disparition forcée durant la Guerre d’Indépendance algérienne. Le projet Mille autres, ou les disparus de la « bataille d’Alger » (1957) ». Une partie des matériaux collectés durant cette enquête a permis à Fabrice Riceputi d’élaborer, avec le cartographe Jeremy Masse, cette carte représentant les différents centres de tortures où Jean-Marie Le Pen aurait officié selon les témoignages donnés par ses victimes depuis 1957. 

      En Algérie en 1957 « Jean-Marie Le Pen a torturé » «  Le Pen et la torture »

    Sur la cartographie de la disparition forcée et de la torture, on peut aussi lire ceci.

    PDF du 4e de couverture

      En Algérie en 1957 « Jean-Marie Le Pen a torturé » «  Le Pen et la torture »

    Lors de la bataille d’Alger en 1957, le fondateur du Front national, aujourd’hui Rassemblement national, a torturé. Dans « À l’air libre », l’historien Fabrice Riceputi documente les preuves, en dialogue avec Malika Rahal, directrice de l’Institut d’histoire du temps présent.

    Dans Le Pen et la torture (éd. Le Passager Clandestin), un livre publié en partenariat avec Mediapart ce vendredi 19 janvier, l’historien Fabrice Riceputi prouve, documents et archives à l’appui, l’implication du fondateur du Front national (aujourd’hui Rassemblement national), Jean-Marie Le Pen, dans la pratique de la torture à Alger début 1957.

    Un livre événement, sur un passé toujours présent.

    Une émission présentée par Edwy Plenel, avec : 

    • Fabrice Riceputi, historien, auteur de Le Pen et la torture (éd. Le Passager Clandestin) ;
    • Malika Rahal, directrice de recherche au CNRS, directrice de l’Institut d’histoire du temps présent.

     

     


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    La colonisation : mêmes méthodes, mêmes

    combats

    Par Christian de Montlibert, sociologue et Tassadit Yacine, anthropologue.

     La colonisation : mêmes méthodes, mêmes combats

    Une route en Cisjordanie occupée, entre la colonie israélienne de Givat Zeev (à gauche) et un village palestinien proche de Ramallah (à droite), le 8 septembre 2023. © AHMAD GHARABLI / AFP

    Il n’est pas inutile de rappeler que la colonisation française a utilisé, bien avant Israël, les mêmes méthodes avec des moyens identiques. On peut être amené à penser d’ailleurs que les drames d’aujourd’hui servent à banaliser ceux d’hier et à déculpabiliser leurs auteurs.

    Un article rédigé dans les années 1960 et publié en 1962 dans les Annales de géographie par Marcel Lesne et un livre de Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad, le Déracinement, adossé à des enquêtes menées, elles aussi, dans les années 1960, publiées par les éditions de Minuit en 1964, montrent on ne peut mieux qu’il suffit de changer les noms algériens et les nombres de personnes concernées pour avoir l’histoire de l’expansion territoriale d’Israël.

    Ces textes décrivent la situation pendant les opérations militaires en Algérie et non, comme on pourrait le croire, la situation actuelle à Gaza (reste que les armes de l’époque étaient moins puissantes que celles d’aujourd’hui). Ils abordent l’expulsion progressive des Algériens de leurs terres comme cela s’est reproduit avec l’expulsion des Palestiniens vers des regroupements très localisés mais aussi vers les pays arabes voisins et vers les pays d’Europe occidentale.

    Mieux leur « resserrement » dans la bande de Gaza, où ils sont « cantonnés », s’avère identique à ce qui s’est passé en Algérie. Ensuite, la misère est le lot de tous et de toutes dans les zones regroupées. Enfin, la désorganisation atteint en profondeur et sur le très long terme les individus « resserrés ». Il ne faut pas perdre de vue le traumatisme et ses effets (il se transmet sur plusieurs générations), dont on peut penser qu’il existe aussi en Palestine.

    Comme on le sait, très tôt l’armée française a eu comme consignes d’« expulser » les tribus des terres les plus fertiles, de brûler leurs oliviers et d’abattre leur bétail. On assiste en Algérie, écrivait Marcel Lesne, à « un déplacement de population le plus important de l’histoire », d’abord vers des zones plus arides, mais aussi vers les villes, vers l’étranger et vers la métropole.

    L’historien André Nouschi a bien montré que l’expulsion des indigènes vers les zones montagneuses commence bien avant le sénatus-consulte de 1863 et a été accentuée par « le séquestre » des terres après la révolte de 1871. Là, les populations étaient « resserrées » dans des « cantonnements » – les mots utilisés par le général Bugeaud, qui commandait l’armée française en Algérie au milieu du XIXe siècle, décrivent on ne peut mieux « le reflux » organisé vers les zones rurales les plus déshéritées et l’amorce d’une bidonvillisation dans les villes coloniales. La politique d’Israël a abouti au même résultat, resserrant les Palestiniens dans le cantonnement de Gaza après leur expulsion de leur habitat traditionnel.

    Pour l’Algérie, Marcel Lesne écrit qu’il s’agissait de « faire le vide ». L’exécution des opérations a été « violente », « brutale ». Il donne des exemples, notant qu’« aucune population éparse n’existe plus dans l’arrondissement de Theniet el Had », où « la misère est presque totale » ; que, dans le secteur de l’Ouarsenis, 33 000 personnes, sur un total de 46 000 (soit sensiblement 72 %), ont été « regroupées ».

    Dans les « cantonnements »« on s’entasse à une dizaine de personnes dans une pièce de 10 m2 » ; « parmi 41 centres de regroupement, 35 n’offrent aucun caractère de viabilité » ; ailleurs, « les fellahs sont rassemblés sur une crête exposée au vent » ou installés dans des « zones inondables ». Pour tous, le regroupement signifie « création de bidonvilles » et « clochardisation ».

    Le « resserrement » produit aussi « une dislocation des correspondances qui existaient entre le terroir, l’histoire et les structures sociales » ; pire, les systèmes sociaux mis en place pour penser le temps et l’espace s’en trouvent défaits. Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad écriront : « Dans le langage du corps la façon de se tenir, de porter la tête ou de marcher, s’expriment mieux que dans les mots l’égarement et le dépaysement ». D’une certaine façon, « le regroupement » altère « les rythmes temporels qui en sont solidaires et défait au plus profond les principes d’organisation de la vie du groupe et sa force d’intégration ».

    Dans ces conditions, la population entre soit dans un abattement et une résignation mortifères, soit dans la disponibilité pour suivre tout mouvement radical ; elle est prête à toute violence.

    Mais, en 1962, après cent trente années de colonisation, El Djazaïr (Alger) fêtera son indépendance.

    SOURCE : La colonisation : mêmes méthodes, mêmes combats - L'Humanité (humanite.fr) 


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    Binet, Toubon, Zeniter : trois voix

    contre la loi immigration

    Binet, Toubon, Zeniter : trois voix contre la  loi immigration (vidéo)

    Binet, Toubon, Zeniter : trois voix contre la  loi immigration (vidéo)

    Inspirée de propositions d’extrême droite, la loi sur l’immigration a été votée le 19 décembre. 201 personnalités appellent à manifester partout en France dimanche. Dans « À l’air libre », Sophie Binet (CGT), Jacques Toubon (ancien Défenseur des droits), l’écrivaine Alice Zeniter et Edwy Plenel expliquent pourquoi ils en seront. 

     


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    Marchons dimanche, ripostons lundi !

    201 personnalités appellent

    à marcher contre la loi immigration

      Marchons dimanche, ripostons lundi !  201 personnalités appellent  à marcher contre la loi immigration

    Parmi les signataires (de haut en bas, de gauche à droite) : Pierre Arditi, Josiane Balasko, Marina Foïs, Jacques Toubon, Alice Diop, Sophie Binet, Cédric Villani, Fabien Gay, Julie Gayet, Jean Jouzel, Marine Tondelier.

    Photos AFP

    19 décembre 2023 a marqué une déchirure profonde de notre devise républicaine. Par le vote de la loi asile immigration, à travers une commission mixte paritaire pilotée directement par l’Élysée, les forces libérales et autoritaires ont donné corps à une revendication historique de l’extrême droite, avec l’introduction de la préférence nationale. S’y ajoute une atteinte au droit du sol, la restriction du droit d’asile, le durcissement du regroupement familial et des conditions de séjour, le retour de la double peine et du délit de Le séjour irrégulier…

    Marine Le Pen peut proclamer une victoire idéologique et affirmer qu’elle irait plus loin si elle accédait au pouvoir. Partout en Europe, le vent rance et brun souffle sur nos démocraties malades de l’ultralibéralisme. Le Parlement britannique a voté l’expulsion des migrants vers le Rwanda, quand l’extrême droite allemande rêve d’un projet similaire pour les immigrés et les Allemands d’origine étrangère.

    Nous vivons un moment de bascule. Des mesures racistes et xénophobes ont été crédibilisées au Parlement. C’est le produit d’un matraquage idéologique, du ministère sarkozyste de l’Identité nationale au fantasme du grand remplacement, qui a fait son œuvre. Concomitant d’une œuvre de destruction sociale, ce travail de sape a fracturé notre peuple. Ce climat révèle aussi l’échec d’un silence collectif, devenu complice, laissant à penser que l’extrême droite pouvait être battue sans l’affronter idéologiquement voire, pire, en reprenant ses thèses comme le font croire les droites coalisées.

    Il n’y a rien, donc, à attendre d’un pouvoir macroniste en décrépitude qui déroule une stratégie politique minable, ni même d’un ripolinage juridique par le Conseil constitutionnel. Quand le droit des étrangers est attaqué, c’est une attaque contre l’ensemble de nos droits. Cette atmosphère suffocante nécessite une réplique populaire et unie. Il ne faut plus réagir mais agir pour ne plus accepter les mots blessants, les discriminations et le racisme.

    Des forces disponibles sont déjà en action, politiques, syndicales, associatives, mais aussi dans le corps médical, universitaire, des arts et de la culture. Faisons corps ensemble, ce dimanche 21 janvier et au-delà, pour affirmer notre humanité commune.

    Appel

    201 personnalités appellent à marcher

    contre la loi immigration

    L’Humanité et Mediapart publient une tribune de personnalités de tous bords - de Sophie Binet à Jacques Toubon, en passant par Josiane Balasko, Fabien Roussel ou encore Marina Foïs -, appelant à manifester le 21 janvier pour exiger la non-promulgation de la loi immigration.

    Il serait faux de dire qu’Emmanuel Macron ne coalise pas. Seulement, le chef de l’État agrège contre lui, ses choix politiques et ses compromissions avec une droite qui n’a plus de républicaine que le nom et une extrême droite revendiquant sa « victoire idéologique ».

    Preuve en est avec l’appel à manifester, le 21 janvier prochain, contre sa récente loi immigration, que l’Humanité copublie avec le site d’informations Mediapart. Au total, ce sont plus de 200 personnalités qui entrent ainsi en résistance devant ce « tournant dangereux de notre République » et un texte rédigé « sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale » ».

    Un « appel historique », selon le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, signataire du texte, puisqu’il rassemble amplement, au-delà des frontières de la gauche. Ce front du rejet unit du coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard à l’ancien ministre de Jacques Chirac et ex-défenseur des droits, Jacques Toubon, en passant par Marine Tondelier (Les Écologistes), Olivier Faure (PS), Benjamin Saint-Huile (Liot) ainsi que la députée apparentée Renaissance, Cécile Rilhac.

    Mais il s’étend aussi en dehors des sphères politiques partisanes avec les représentants des principales centrales syndicales, dont Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT), des responsables associatifs comme Dominique Sopo (SOS Racisme), Henri Masson (Cimade) et Véronique Devise (Secours Catholique), des artistes (Josiane Balasko, Nicolas Mathieu, Marina Foïs…), des universitaires et intellectuels émérites (Valérie Masson-Delmotte, Cédric Villani, Pierre Rosanvallon…), et même des personnalités des trois grandes religions monothéistes.

    « Si on veut mener le combat prioritaire des valeurs, contre l’extrême droite, il faut un large rassemblement, dépassant les différences politiques et d’engagement. Nous condamnons cette loi parce qu’elle porte atteinte à beaucoup de fondamentaux de notre République et de notre devise », rappelle Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme.

    L’initiative, née au lendemain du vote de la loi immigration à l’Assemblée nationale le 19 décembre, aboutit autour d’un objectif : rassembler un maximum de personnes dans les rues pour demander à Emmanuel Macron la non-promulgation du texte. « Le président de la République a tout fait pour que cette loi soit « adoptée » avant les fêtes de fin d’année pour qu’on n’en parle plus, explique Fabien Roussel. Mais beaucoup de gens m’ont interpellé pour savoir comment nous allions réagir contre cette loi votée par le RN et qui n’apporte pas les réponses aux grands enjeux liés à l’immigration. »

    « C’est un moment de clarification : cette loi est un révélateur, une frontière claire entre celles et ceux prêts à basculer et renier le programme du Conseil national de la Résistance jusqu’à reprendre les thèses de l’extrême droite, et les autres », estime la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

    Fin de l’universalité des droits, introduction de la préférence nationale, remise en cause du droit du sol, restriction de l’accès au séjour… La députée de l’aile gauche de la Macronie Cécile Rilhac a tranché : « Ce texte grandement issu du Sénat est allé trop loin. J’ai beaucoup réfléchi et je voulais être en cohérence avec moi-même (en signant la tribune – NDLR). Il me paraissait important qu’au sein de la majorité à laquelle je suis toujours attachée, des gens continuent à dire que la loi n’est pas celle du gouvernement pour laquelle nous voulions légiférer. »

    « Sous une apparence banale, ce texte me paraît, pour l’une des premières fois, mettre en cause des principes importants, des libertés et des droits sociaux dont tout le monde doit pouvoir jouir sur notre territoire, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Savoir si nous allons installer un système de préférence nationale me paraît valoir une prise de position », justifie Jacques Toubon.

    « Il faut que nous soyons nombreux le 21 pour faire en sorte de protéger les potentielles victimes de ce texte », espère Marine Tondelier. Il s’agit là d’un enjeu important « pour remettre des points de repères dans le débat public face à l’obsession ethnicisante d’une partie du monde politique », selon Dominique Sopo, président de SOS Racisme. D’où le mot d’ordre de la manifestation du 21 janvier : « Marchons pour la Liberté, l’Égalité, la Fraternité ».

    Marchons pour la Liberté, l’égalité, la fraternité

    Dans notre diversité d’idées, d’engagements, de professions, nous exprimons notre grande inquiétude après le vote de la loi dite « asile-immigration ». C’est un tournant dangereux dans l’histoire de notre République.

    D’abord parce que cette loi ne répond pas aux causes de l’exil forcé d’hommes, de femmes, d’enfants fuyant les guerres ou le réchauffement climatique, ni aux défis de l’accueil dans la dignité, ni au défi de la définition d’une politique digne et humaine d’intégration.

    Ensuite, parce qu’elle a été rédigée sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de « préférence nationale ». Elle torpille les piliers porteurs de notre pacte républicain, hérité du Conseil national de la Résistance. Elle s’attaque ainsi au droit du sol autant qu’aux droits fondamentaux proclamés par la Constitution : au travail, à l’éducation, au logement, à la santé… Ce faisant, tous et toutes, Français autant qu’étrangers, nous nous trouvons menacés.

    Victor Hugo écrivait : «Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles.»

    Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au Président de la République de ne pas promulguer cette loi. Le dimanche 21 janvier nous appelons à manifester dans notre diversité notre attachement à la devise de la République : « Liberté, égalité, fraternité. »

    Cédric Villani, mathématicien :

    « Réveillez-vous ! »

      Marchons dimanche, ripostons lundi !  201 personnalités appellent  à marcher contre la loi immigration

    Cédric Vilani est signataire de l’appel des 201 personnalités appelant à manifester le 21 janvier 2024.
    © JOEL SAGET / AFP

    « Soucieux de rassemblement et de solidarité, plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au Président de la République de ne pas promulguer cette loi. » Suite à l’appel de 201 personnalités à manifester le 21 janvier contre la loi immigration, retrouvez chaque jour des voix qui s’unissent à l’initiative.

    « Dimanche, nous marcherons contre une loi poison, une loi scandale, de quelque angle qu’on la regarde.

    Qu’on la regarde avec les yeux rigoureux de l’amateur de loi bien faite. Une loi que le ministre de l’Intérieur enjoint à ses troupes de voter tout en disant haut et fort que certaines de ses dispositions sont inconstitutionnelles, c’est combien sur l’échelle de la désinvolture républicaine ?

    Ou qu’on la regarde avec les yeux révoltés de l’idéalisme. Une loi qui s’acharne, par des dizaines d’articles suintants de méfiance tatillonne, à rogner le droit du sol et à alourdir de mille façons les procédures pour les étrangers, c’est quel niveau sur l’échelle du cynisme xénophobe ?

    Ou avec les yeux écœurés de l’électeur floué ! Ce jeune candidat étincelant, qui promettait il y a quelques années d’apporter à la France les lumières et la compétence équilibrée, d’embrasser les grands défis du XXIe siècle (l’écologie, la technologie, la démocratie, l’Europe) et une fois au pouvoir se retrouve à défendre mordicus, aux côtés des pires menteurs populistes, la 30e loi sur l’immigration que notre pays ait connue depuis 1980, c’est combien sur l’échelle du foutage de gueule démocratique ?

    Ou avec les yeux tristes du citoyen qui se désole de voir ses concitoyens, ses frères et sœurs, adouber une telle soupe amère indigne d’eux. Qui pleure de les voir enlevés dans la barque de la mauvaise foi et qui a envie de leur dire : réveillez-vous !

    Réveillez-vous, cette loi est bâtie sur les mensonges et la déformation quotidienne aiguisant votre jalousie contre des boucs émissaires commodes. Réveillez-vous, l’aide médicale d’État ce n’est pas votre ruine, c’est 1,50 euro par mois et par Français, pour accomplir le minimum d’humanité qu’une société doit aux humains qui la côtoient. Réveillez-vous, les enquêtes, les statistiques vous le prouvent, faits à l’appui, il n’y a pas d’invasion en France, et nous faisons même beaucoup moins que notre part en matière d’accueil de réfugiés !

    Réveillez-vous, plus de 100 présidents d’université ont dit leur opposition farouche à un texte qui déshonore la France sur la scène internationale et la handicapera à l’avenir ! Oui, il y a lieu de s’inquiéter, le monde chavire, le climat a été si détraqué en 2023 que même les plus pessimistes des experts en sont retournés, l’agriculture retient son souffle, les catastrophes, la guerre et les massacres s’étendent tout près de nous…

    Mais réveillez-vous, toutes ces calamités ce n’est pas la faute des immigrés ! En ces temps horribles, il faut regarder en face les vrais problèmes, guidés par la lucidité des faits, l’amour du genre humain, l’engagement pour la vie, pour la paix, pour la jeunesse, sinon c’est le pire qui s’annonce. Au plus haut sur l’échelle de l’urgence.

    Dimanche, nous marcherons pour remettre les horloges à l’heure de notre destin, pour réensemencer les terres labourées par les sillons étroits de la haine, « en des sillons plus larges et plus beaux », selon l’expression d’un grand poète-paysan issu du cœur le plus modeste et le plus profond de la France. »

    SOURCE : Cédric Villani, mathématicien : « Réveillez-vous ! » - L'Humanité (humanite.fr)Haut du formulaire

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    Appel solennel du BN du MRAP  *** Enrayer la catastrophe

    Appel solennel du Bureau National du MRAP

    Enrayer la catastrophe

    Appel solennel du BN du MRAP  *** Enrayer la catastrophe *** FRANCE-EL DJAZAÏR S'ASSOCIE A LA  MARCHE DU 21 JANVIER

    Tout ce que la France compte de démocrates mesure la catastrophe politique que représente l’adoption de la loi sur l’immigration et l’asile en décembre 2023.

    Une catastrophe par son contenu bien sûr. Par les nombreuses régressions qu’elle impose dans l’accueil des étrangers en France, par la menace qu’elle fait peser sur tous les immigrés. Certaines de ces mesures bafouent les principes élémentaires des droits humains reconnus par la constitution nationale comme par les traités internationaux. C’est la remise en cause de l’égalité des droits entre les citoyens résidents du pays, celle du droit du sol, essentiel à l’intégration des générations, celle du droit de vivre en famille. On assiste même à ce phénomène inouï d’un Président de la République, garant de la constitution, annonçant lui-même que le Conseil Constitutionnel censurera probablement une loi soutenue par son propre gouvernement !
    En réalité, la vraie rupture politique, c’est que les conditions d’adoption de cette loi marquent l’aboutissement d’un long processus. L’extrême droite a imposé, au fil des décennies, la stigmatisation méthodique de l’immigration et elle a convaincu une partie de l’opinion que les étrangers étaient la source de tous les maux de notre société. Ce discours a été cautionné par une majorité de la classe politique, qui a cru utile ou habile d’y adhérer. Le RN a hélas raison de parader sur le thème de sa victoire idéologique.
     

    Appel solennel du BN du MRAP  *** Enrayer la catastrophe *** FRANCE-EL DJAZAÏR S'ASSOCIE A LA  MARCHE DU 21 JANVIER


    Mais les catastrophes sont aussi parfois l’occasion d’un sursaut. Les forces démocratiques et humanistes ne peuvent pas se contenter d’être choquées. Dans l’immédiat, ces forces doivent montrer qu’elles existent elles aussi et qu’elles sont capables de se mobiliser pour enrayer la mise en œuvre de cette loi. C’est possible. Le MRAP a participé à la tribune qui rassemble de façon unitaire toutes les grandes forces démocratiques du pays et qui appelle à faire du 21 janvier une manifestation puissante, partout en France, de ce sursaut démocratique. D’autres initiatives ont été ou seront prises et le MRAP appelle à y participer chaque fois que c’est possible.

     

    Le Bureau National du MRAP lance un appel solennel à tous ses comités locaux, à tous ses adhérents, à tous ses amis et partenaires pour faire de cette journée un grand jour de mobilisation, de manifestations dans toutes les villes de France !


    Partout, regroupons nos forces pour faire échec à la haine ! 

    Au-delà, le MRAP accentuera son effort permanent pour développer un autre discours sur l’immigration. Il cultivera les sentiments de solidarité plus présents dans la population que ne le laissent penser des sondages sommaires. Il déconstruira les fantasmes et les fausses informations concernant les migrants et il montrera qu’au contraire, les phénomènes migratoires ont constitué et constitueront toujours une des richesses de l’humanité. Cet effort de plaidoyer aussi, il est prêt à le faire en synergie avec toutes les forces démocratiques qui le souhaitent.

    Le Bureau National du MRAP
    Le 13 janvier 2024
     

    Appel solennel du BN du MRAP  *** Enrayer la catastrophe

    FRANCE-EL DJAZAÏR S'ASSOCIE A LA

    MARCHE DU 21 JANVIER

    Appel solennel du BN du MRAP  *** Enrayer la catastrophe *** FRANCE-EL DJAZAÏR S'ASSOCIE A LA  MARCHE DU 21 JANVIER

    Le Conseil d'administration élargi de France-El Djazaïr, réuni le 17 janvier, appelle à l'unanimité à marcher le 21 janvier contre la  loi immigration. 

    SOURCE : FRANCE-EL DJAZAÏR S'ASSOCIE A LA MARCHE DU 21 JANVIER. - ww.bernard-deschamps.net

     


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  • « Pour que la France reste

    la France » : Macron parle

    comme Zemmour

    « Pour que la France reste la France » : Macron parle  comme Zemmour

    Le 16 janvier 2024, pas moins de 8 chaînes diffusaient en même temps une interminable intervention du Président de la République. Minoritaire politiquement, illégitime, détesté, gouvernant par 49.3 et appliquant le programme de l’extrême droite, Macron tente désespérément de relancer son quinquennat crépusculaire en allant toujours plus loin vers l’ignominie. 

    Le 16 janvier donc, Macron a donné la pleine mesure de son idéologie : un pétainisme revisité, un remake du Régime de Vichy adapté au XXIème siècle, à base de militarisme, de nationalisme, de mépris et d’injonctions à la natalité. Un résumé : mais avant souvenons-nous !!!

     

    Emmanuel Macron sur Pétain : "Je ne fais aucun raccourci mais n'occulte aucune page de l'Histoire"

     

    Un discours nationaliste

    Macron a d’abord résumé son programme «  d’une ligne simple » : « que la France reste la France ». C’est littéralement le slogan de campagne de Zemmour, et une phrase inscrite dans l’imaginaire néofasciste depuis des années. Pour bien marquer son ancrage à l’extrême droite, Macron a multiplié les démonstrations, comme cette formule : « il n’y a pas de progrès sans ordre ».

    Un discours va-t-en-guerre

    Autre mot répété de manière systématique : celui de «réarmement». Un gouvernement en crise qui utilise un lexique guerrier sur tous les sujets est toujours très mauvais signe. Macron parle de « réarmement moral », de «réarmement civique», autant d’expressions marquées à l’extrême droite. Comment ça se traduit ? Par un dressage militarisé de la jeunesse. Il annonce aller vers « la généralisation du SNU [Service National Universel] en seconde ». Il s’agit de stages pour les adolescents, encadrés par l’armée, avec des uniformes, des levées de drapeau, des humiliations, le tout coûtant plusieurs milliards d’euros prélevés au budget de l’éducation.

    Ce SNU est déjà très critiqué, notamment suite à des violences sexistes et des propos racistes de la part de militaires encadrant ces stages. Mais Macron compte visiblement aller jusqu’au bout. Il présente même le SNU comme une solution aux révoltes suite à la mort de Nahel, accompagnée d’une « réponse pénale plus claire » contre les jeunes. Condamner la jeunesse et la dresser par l’armée, voilà le projet.

    Dans la même veine, Macron souhaite la généralisation de l’uniforme dans les collèges et les lycées. La tenue unique pour les élèves est expérimentée dès cette année dans une centaine d’établissements scolaires. On ne saurait mieux résumer la vision de la République par le pouvoir en place : une masse d’individus identiques et obéissants. Ce qui échappe à cette uniformité est une menace, une communauté non conforme est un groupe séparatiste.

    Un discours patriarcal

    Le corps des femmes est présenté comme un outil pour construire une Nation « forte ». Macron parle de «réarmement démographique» et déclare : «Notre France sera plus forte par la relance de la natalité » Des ventres féconds pour la patrie, comme au bon vieux temps, et l’idée sous-entendue qu’il faut que les Français fassent plus d’enfants pour pouvoir se passer de l’immigration. Deux clins d’œil à l’extrême droite. Cela passerait par un congé parental plus court mais mieux équilibré entre le père et la mère, afin de «remettre les femmes sur le marché du travail». Il annonce aussi un grand plan contre l’infertilité. Qu’il commence par interdire les pesticides et l’agro-industrie qui en est la cause !

    Quoiqu’il en soit, derrière un imaginaire nataliste, Macron ne parle ni de la crise écologique, ni des difficultés à trouver un emploi stable et à se loger, ni de la fin des protections sociales, qui poussent les jeunes couples à ne pas vouloir ou ne pas pouvoir avoir d’enfants. Cette posture inquiète même la droite réactionnaire, le chef des Républicains a réagi : « Il rentre dans notre lit maintenant pour vérifier que nos pratiques permettent de faire des enfants».

    Un discours libéral et inégalitaire

    Emmanuel Macron a aussi défendu un doublement des franchises médicales, c’est-à-dire l’augmentation de la part du prix des médicaments non remboursée. Une « bonne mesure » de responsabilisation, justifiée ainsi : «quand je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser pour leurs forfaits de téléphonie, passer de 50 centimes à un euro la boîte de médicament, ce n’est pas un crime terrible. Il faut responsabiliser ». Comme si nous étions des enfants. La sécurité sociale est une conquête sociale arrachée de haute lutte, et ce recul est une attaque gravissime.

    Un hommage génocidaire

    Enfin, il a annoncé l’organisation, le 7 février, d’un hommage aux victimes de l’attaque du Hamas en Israël. Pas un mot pour les dizaines de milliers de victimes palestiniennes, pas une seule condamnation du régime fasciste et génocidaire israélien. Un soutien inconditionnel au colonialisme dont l’histoire se souviendra à tout jamais.

    Il y a quelques années, le vice-président du MEDEF, à la tête du patronat, déclarait : «il s’agit de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ». À présent, les descendants des patrons collabos sont au pouvoir avec Macron, et leur objectif est de massacrer ce qu’il reste du programme de la Résistance. Un programme qui garantissait un accès à la santé, une presse libre, des retraites, le droit à la culture et l’éducation pour tous : des progrès dont tout le monde a profité grâce au courage de quelques un-es, et que le gouvernement provisoire avait organisé dans un pays dévasté par la guerre.

    Macron, c’est l’antithèse

    de la Résistance

    Alors écoutons

    « Le Chant

    des Partisans »



    Macron parle comme

    Zemmour :

    Eric Zemmour : « Il faut que

    la France reste la France » 

     


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    Algérie/France, l’impossible réconciliation

    depuis un demi siècle

    Par

    Nicolas Beau

    Algérie/France, l’impossible réconciliation  depuis un demi siècle

    Avec :

    Algérie/France, l’impossible réconciliation  depuis un demi siècle

    Paul Taylor

    Algérie/France, l’impossible réconciliation  depuis un demi siècle

    Paul-Max Morin

    Algérie/France, l’impossible réconciliation  depuis un demi siècle

    Sophie Avon

    " France-Algérie, les passions douloureuses ", un débat organisé par les Tribunes de la presse » à Bordeaux en novembre dernier, avec Sophie Avon, écrivaine, Paul Max Morin, enseignant d’histoire à Sciences Po Paris, Paul Taylor, journaliste (ex-Reuters), Slimane Zeghidour, journaliste, rédacteur en chef à TV5. Animateur : Nicolas Beau, directeur du site Mondafrique. 

    Plus d’un demi-siècle après la fin de la guerre d’Algérie, la réconciliation franco-algérienne continue à alimenter la chronique des relations entre les deux pays. On ne compte plus les colloques, les rapports, les rencontres organisées pour dépasser ce « passé qui ne passe pas ».

    Faut-il incriminer le pouvoir algérien et sa gestion intéressée de la « rente mémorielle » ? Ou bien les choses sont plus compliquées et font resurgir un passé tumultueux où la vérité peine à trouver sa voie ? En réalité, la France et l’Algérie se sont-elles jamais séparées ? 


    SOURCE : La Nostalgie – France-Algérie, les passions douloureuses 

     


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    Fabrice Riceputi : « Le combat pour l’Algérie

    française a sorti Le Pen de l’anonymat »

    Fabrice Riceputi est historien, chercheur associé à l’Institut d’histoire du temps présent. Pilier du site histoirecoloniale.net, il coanime aussi, avec l’historienne Malika Rahal, le projet Mille Autres sur la disparition forcée, la torture et les exécutions sommaires durant la bataille d’Alger. Il publie Le Pen et la Torture (le Passager clandestin, 2024), une enquête historique sur le passé tortionnaire de Jean-Marie Le Pen en Algérie.

    Fabrice Riceputi : « Le combat pour l’Algérie française a sorti Le Pen de l’anonymat »

    Jean-Marie Le Pen a publiquement assumé avoir pratiqué la torture en Algérie durant la guerre.
    © AFP

    Pourquoi cette enquête historique sur le passé algérien de Le Pen ?

    En mars 2023, j’ai, comme des millions d’auditeurs de France Inter, pu entendre qu’il n’y aurait « pas de preuves » que Le Pen a torturé à Alger en 1957. Après être tombé de ma chaise, j’ai réalisé que les nombreuses pièces de ce dossier, publiées ici et là, dans la presse surtout, de 1957 à 2002, n’avaient jamais été rassemblées, contextualisées et présentées aux lecteurs. Avec ce livre, c’est désormais chose faite.

    Le chef du Front national a toujours entretenu l’ambiguïté sur sa participation à des actes de torture. Le doute subsiste-t-il aujourd’hui ?

    Les sources disponibles – archives, enquêtes, témoignages – ne laissent aucun doute, pour peu qu’on les confronte au contexte précis de l’opération militaro-policière baptisée « Bataille d’Alger », à laquelle Le Pen participa. Je n’ai pas pu accéder à son dossier militaire. J’ai consulté les archives de son régiment, le 1er REP. Mais elles ne consignent jamais les activités illégales que sont la détention clandestine de « suspects », leur torture et leur exécution sommaire.

    Ce sont surtout les témoignages recueillis de 1957 à 2002 – une quinzaine – qui, examinés de près, m’ont permis d’établir une chronologie des agissements de Le Pen, et même de les cartographier. Ils font état de plusieurs dizaines de victimes de torture, mais aussi d’exécutions sommaires, durant les deux mois et demi de présence effective de Le Pen à Alger.

    Le Pen est parti en Algérie comme engagé volontaire. Cela s’inscrivait-il dans une stratégie politique ?

    Il s’est d’abord engagé en Indochine, où il a appris les rudiments de la guerre contre-insurrectionnelle, dont la torture, avec d’autres militants d’obédience fasciste persuadés de participer à la défense de « l’Occident » contre le « communisme international ».

    Élu député poujadiste en 1956, il l’a fait à nouveau en Algérie, où le gouvernement socialiste a, en vertu des « pouvoirs spéciaux », sciemment déchaîné la terreur parachutiste à Alger.

    Fabrice Riceputi : « Le combat pour l’Algérie française a sorti Le Pen de l’anonymat »

    Un membre du FLN torturé par l’armée française en Algérie.
    © Archives Barrat-Bartoll/Corbis

    À quoi correspond le rôle d’un « officier de renseignement » qu’il a endossé, selon ses propres dires ?

    Il a en effet très souvent revendiqué le fait d’avoir assumé cette fonction-clé dans l’opération menée à Alger en 1957. Mais il lui est aussi arrivé de le nier, quand il s’est défendu d’avoir lui-même torturé, car on sait que les officiers de renseignement ont massivement pratiqué la torture de ceux qu’ils considéraient comme « suspects de liens avec la rébellion ».

    Les témoignages montrent qu’il a commandé et pratiqué la torture dans quelques-uns des centres de torture installés par dizaines à Alger, dont la villa Sésini ou la villa des Roses, mais aussi parfois au domicile même de certains « suspects », devant témoins. L’une des victimes le relie à Paul Aussaresses, qui dirigeait de véritables escadrons de la mort.

    Vous soulignez à quel point la prise en compte de la parole algérienne a été tardive en France…

    Bien après la fin de la guerre, cette parole est restée ignorée, par principe suspectée d’affabulation, ce qui a permis au récit des acteurs militaires français de s’imposer. C’est le cas pour la séquence de la « bataille d’Alger », que le récit de propagande a présentée comme une guerre victorieuse contre « le terrorisme ». L’élimination du fameux « réseau bombe » du FLN fut le seul aspect de la répression sur lequel l’armée et le gouvernement communiquèrent. Or le projet Mille Autres, que j’anime avec Malika Rahal, a collecté des centaines de témoignages sur la terreur de l’année 1957.

    Il documente une tout autre histoire : celle d’un véritable politicide, une éradication de toute activité anticoloniale, visant des dizaines de milliers de militants et de sympathisants nationalistes, enfermés dans des camps ou éliminés, pour plusieurs milliers d’entre eux. S’agissant de Le Pen, la presse de gauche française n’est allée rencontrer ses victimes algériennes qu’à partir de 1984, pour tenter de freiner son ascension. C’est la lutte antiraciste qui les a alors rendues audibles dans une partie de l’opinion.

    Mais force est de constater que certains les ont aujourd’hui à nouveau silenciées. En effet, dire qu’il « n’y a pas de preuves » pour Le Pen, c’est s’asseoir sans vergogne sur leurs témoignages très circonstanciés et parfaitement crédibles, sans même les examiner, comme on le faisait à l’époque coloniale.

    En quoi le discours anti-immigration du FN/RN trouve-t-il sa matrice dans le combat d’arrière-garde pour l’Algérie française ?

    Le combat pour « l’Algérie française », qui permit à Le Pen de sortir de l’anonymat, a été la lessiveuse d’une extrême droite jusqu’alors marquée depuis 1945 du sceau de l’infamie collaborationniste et antisémite. Dix ans après la guerre, Le Pen fédère dans le FN tous ceux qui s’imaginent poursuivre en France le combat perdu en Algérie contre un bouc émissaire de substitution aux juifs, « les Arabes », auxquels s’ajoutent depuis les musulmans, les migrants, etc.

    Le délire raciste du « grand remplacement » est directement dérivé de la hantise des colons de leur submersion par les colonisés « barbares », « fanatiques », démographiquement prolifiques, etc. Cette matrice coloniale du lepénisme est bien trop souvent ignorée, alors qu’elle est déterminante : le FN/RN est le principal fruit politique empoisonné de la guerre coloniale d’Algérie.

    SOURCE : https://www.humanite.fr/politique/algerie/fabrice-riceputi-le-combat-pour-lalgerie-francaise-a-sorti-le-pen-de-lanonymatHaut du formulaire 

     

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    Le Pen, la torture, et la matrice colonialiste

    du RN

    Dans un livre à paraître vendredi, l’historien Fabrice Riceputi livre un récit des trois mois de Jean-Marie Le Pen à Alger en 1957, assurant qu’il a fait usage de la « question ». Une histoire qui raconte aussi celle du Rassemblement national et de ses idées.

    Fabrice Riceputi : « Le combat pour l’Algérie française a sorti Le Pen de l’anonymat »

    Jean-Marie Le Pen, à Alger.
    © Archives Jean-Marie Le Pen.

    « Il peut y avoir des cas où il est utile de faire parler la personne. » Dans les pas de son père, Marine Le Pen justifiait ainsi, en 2014, l’usage de la torture. Depuis, le sujet est savamment évité au sein du Rassemblement national, comme lors des vœux de son président Jordan Bardella, ce lundi. « Vous revenez toujours avec les mêmes sujets qui n’intéressent pas les Français », balaie une députée lepéniste à propos des agissements de Jean-Marie Le Pen en Algérie entre janvier et mars 1957. Circulez, le RN n’aurait plus rien à voir.

    Pourtant, si le passé du fondateur du FN en Algérie comme sa haine des juifs gênent autant – « Je ne crois pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite », assurait sans vergogne Jordan Bardella en novembre 2023 –, c’est bien que cet héritage reste ancré dans les discours d’une extrême droite aujourd’hui aux portes du pouvoir.

    Et c’est pour rappeler cette « matrice coloniale aujourd’hui trop souvent ignorée » que l’historien Fabrice Riceputi publie, ce vendredi 19 janvier, le livre Le Pen et la torture (le Passager clandestin). Un récit documenté des trois mois que le député poujadiste et lieutenant Jean-Marie Le Pen a passés à Alger, alimenté par les travaux d’historiens et de journalistes réalisés depuis plus de soixante ans, afin de répondre à cette question : « Le Pen a-t-il torturé ? »

    L’intéressé lui-même y répond positivement à son retour à Paris en 1957 puis en 1962 : « Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire », expliquait-il au journal Combat. Pour le député, qui avait aussi traîné son treillis en Indochine en 1954, l’usage de la torture n’a rien de choquant en termes de sévices, et se révèle même nécessaire pour obtenir des informations.

    Un argument battu en brèche par l’historienne Raphaëlle Branche, autrice de précieux travaux sur la torture en Algérie, pour qui « il faut sortir de l’idée que la torture a un objectif de renseignement. La vraie raison, le but ultime, c’est qu’elle est considérée comme efficace sur le plan de la terreur, dans le but de viser la population ».

    « Un discourspro-Algérie française transformé en discours anti-Arabes » 

    Jean-Marie Le Pen a alors un intérêt politique à raconter son expérience de tortionnaire pendant la grande répression d’Alger – officiellement nommée « bataille d’Alger » – au sein du 1er régiment étranger de parachutistes (Ier REP). « Pour Jean-Marie Le Pen, qui cherchait à monter au sein de l’extrême droite, c’était sans doute une manière de donner des gages à ceux qui le voyaient comme quelqu’un de trop prudent », explique le politologue Jean-Yves Camus. 

    Car la défense de l’Algérie française et des colonies est fondamentale dans l’ascension de Jean-Marie Le Pen au sein de l’extrême droite. Encore cinquante ans après la création du FN, cet héritage colonial est assumé, lui permettant au passage de masquer une autre de ses racines, collaborationniste.

    « Alors qu’elle était moribonde depuis la Libération, cette extrême droite s’est servie de la guerre d’Algérie et de sa mémoire pour prospérer, explique l’historien des idées Stéphane François. Avec un discourspro-Algérie française qui sest transformé en un discours anti-Arabes. » 

    « La guerre d’Algérie, par sa violence, a apporté de l’eau au moulin de ceux qui insistaient sur la violence présentée parfois comme quasi génétique des Arabes, des Nord-Africains », abonde Emmanuel Blanchard, politiste à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines.

    Années 1980 : les récits des tortures

    de Le Pen affluent

    C’est en mobilisant cette image de l’Algérien « terroriste » que Jean-Marie Le Pen justifie dans un premier temps l’usage de la torture. Mais, à mesure que son poids politique grandit, son propre récit de ses trois mois à Alger change. Dans les années 1980, chef d’un parti en pleine ascension, il nie désormais et attaque en diffamation tous ceux qui l’accusent d’avoir torturé.

    Les travaux de l’historien Pierre Vidal-Naquet, citant un rapport du commissaire de police principal d’Alger, René Gilles, qui relate des faits de torture commis par Jean-Marie Le Pen, refont alors surface. Puis, en 1985, le journaliste de Libération Lionel Duroy publie cinq témoignages d’Algériens qui accusent nommément le président du FN d’avoir dirigé des séances de torture. À partir de 2000, pour le Monde, Florence Beaugé réalise un travail journalistique d’une extrême rigueur qui confirme certains témoignages déjà publiés et en restitue quatre nouveaux.

    Comme celui d’Abdelkader Ammour, qui raconte la nuit du 2 au 3 février 1957, quand la section dont Le Pen est le chef débarque à son domicile familial, le dénude, avant que le lieutenant-député ne s’assoie sur lui, tout en commandant les décharges qui lui sont infligées aux pectoraux et aux testicules. Autre récit : celui de Mohamed Moulay, qui relate la torture subie par son père avant son exécution.

    « L’accusation permanente contre l’immigration est un fruit empoisonné de l’histoire coloniale »

    Alain Ruscio, historien 

    Le fils a gardé en sa possession un objet retrouvé dans sa maison juste après les faits : un poignard des Jeunesses hitlériennes gravé « JM Le Pen, Ier REP ». Une pièce à conviction brandie au tribunal par Florence Beaugé, en 2003, lors du procès en diffamation intenté par Jean-Marie Le Pen au quotidien le Monde, qui sera relaxé.

    Ces témoignages n’empêchent pas plusieurs historiens d’émettre des réserves – faute de preuves irréfutables –, voire même de sérieux doutes. En mars 2023, Benjamin Stora, dans un podcast sur France Inter, avance : « Jean-Marie Le Pen n’a sans doute pas pratiqué la torture en Algérie. » Face à une polémique déclenchée par ces propos, l’historien rectifie, estimant que cela ne peut être « prouvé ». Pour Fabrice Riceputi, cette sortie n’est « pas un simple accident » : elle contribue à « effacer les activités criminelles coloniales du fondateur du FN/RN » dans « une sorte d’ultime dédiabolisation politique de ce courant ».

    Car, pour l’auteur de Le Pen et la torture, cette question n’a pas seulement un intérêt historique, mais aussi politique. Le RN de Marine Le Pen n’a pas rompu avec son héritage pro-Algérie française. Comme à Perpignan (Pyrénées-Orientales), où le maire RN Louis Aliot a renommé une place au nom de Pierre Sergent, ancien chef de l’OAS, alors que se tiennent dans cette ville de multiples rassemblements nostalgériques.

    L’histoire coloniale rejaillit sur le discours anti-immigration

    Ses intentions sont clairement électoralistes, mais aussi politiques, dans un sud de la France où de nombreux pieds-noirs se sont installés après leur départ de l’Algérie en 1962. « C’est encore un signifiant politique pour leurs descendants, qui considèrent qu’il y a une flamme à conserver, analyse l’historien Pascal Blanchard. Une flamme qui est vivifiée en permanence par les discours contre les immigrés, spécifiquement maghrébins. » « L’accusation permanente contre l’immigration est un fruit empoisonné de l’histoire coloniale », abonde l’historien Alain Ruscio.

    Dans la société française dans son ensemble, l’histoire coloniale a participé à fabriquer le rapport du pays aux étrangers, en particulier originaires des anciennes colonies. « Elle est une des matrices de ce sujet, comme du débat sur l’intégration, celui du grand remplacement, avec l’utilisation de cette histoire pour dire que ce ”vivre-ensemble” n’a pas été possible là-bas, donc ne pourrait pas l’être davantage en France », observe Pascal Blanchard. Un discours particulièrement présent à l’extrême droite, même si les références à l’empire se raréfient. « Aujourd’hui, ils n’ont plus besoin de le dire au RN car c’est digéré par l’opinion, par les électeurs », estime l’historien.

    Marine Le Pen n’hésite toutefois pas à réagir aux commémorations nationales, même très timides, en direction des victimes algériennes. Quand, en 2021, Emmanuel Macron reconnaît « au nom de la France » que l’avocat Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l’armée française, elle y voit une trahison : « Alors que le communautarisme et l’islamisme progressent et se nourrissent de nos faiblesses, Macron continue d’envoyer des signaux désastreux de repentance, de division et de haine de soi. Il faut vite renouer, au sommet de l’État, avec la fierté d’être français ! »

    Elle a également salué, en juin 2022, le discours « très digne, très républicain », selon elle, du député RN José Gonzalez à l’Assemblée nationale. Le parlementaire, qui a grandi à Oran (Algérie), s’est livré depuis le perchoir à une réhabilitation de l’Algérie française et même de l’OAS, avant d’assurer devant les journalistes : « Je ne pense pas qu’il y ait eu des crimes en Algérie dans l’armée française. » Un négationnisme qui, comme l’histoire du RN, en dit long sur sa vision de la France, de sa « grandeur », et de son rapport aux étrangers. Jusqu’à oublier ou légitimer les crimes et les oppressions.

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    SOURCE : Le Pen, la torture, et la matrice colonialiste du RN - L'Humanité (humanite.fr) 

     

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    Cent jours de guerre à Gaza :

    les Palestiniens se sentent isolés,

    abandonnés et terrifiés

    L’offensive terrestre israélienne a contraint les Palestiniens désespérés à déplacer leurs enfants d’un endroit à l’autre, à la recherche d’une sécurité toujours insaisissable. 

     Cent jours de guerre à Gaza : les Palestiniens se sentent isolés, abandonnés et terrifiés

    Une grande partie de Gaza a été réduite en ruines par la campagne de bombardements dévastatrice d’Israël (MEE/Mohammed al-Hajjar)

    Lorsqu’elle a fui sa maison à la mi-octobre, Yara Waheidi était convaincue que la guerre d’Israël à Gaza ne durerait que quelques jours.

    Après avoir préparé des vêtements légers pour ses trois jeunes enfants dans une petite valise, elle a entrepris le pénible voyage vers le sud, d’abord vers Gaza, puis vers Nuseirat, et enfin vers Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

    Bravant les frappes aériennes et les tirs de snipers israéliens, elle a continué à fuir vers une zone sans cesse plus réduite de l’enclave côtière, avec un seul espoir en tête : survivre à l’assaut israélien.

     Cent jours de guerre à Gaza : les Palestiniens se sentent isolés, abandonnés et terrifiés

    Des enfants palestiniens après une attaque israélienne, attendent par terre à l'hôpital de Rafah, au sud de la bande de Gaza. © Mohammed Abed, AFP

    Mais après cent jours de terreur, Yara Waheidi confie avoir pris conscience que son sort allait probablement s’aggraver, car le conflit prolongé ne semble pas près de s’achever.

    « Lorsque nous avons décidé d’évacuer, j’ai pris un petit sac avec quelques vêtements légers pour mes enfants », explique Yara Waheidi, 39 ans, à Middle East Eye.

    « Nous étions encore en automne et, à Gaza, nous commençons à revêtir des vêtements épais et chaud à partir de la mi-décembre. Je pensais que nous n’en aurions pas besoin parce que la guerre ne durerait pas au-delà du mois d’octobre. »

    « Mais le mois d’octobre est passé, le mois de novembre est passé, le mois de décembre est passé, et maintenant nous sommes en janvier. Même dans mon pire cauchemar, je n’aurais jamais imaginé que nous aurions été déplacés aussi longtemps. »

    « Pour le monde, ce sont cent jours. Pour nous, cela ressemble à cent ans »

    - Lamia Saqqa, déplacée 

    Yara Waheidi indique qu’elle envisage à présent de fuir à nouveau, car Israël intensifie ses frappes aériennes et son offensive terrestre dans les quartiers adjacents à celui où elle a trouvé refuge.

    « Je n’arrive pas à croire qu’après cent jours, nous en soyons toujours à parler de trouver un abri, de savoir où aller et de déterminer quel est l’endroit le plus sûr. »

    « Je suis fatiguée [par] les circonstances difficiles, les difficultés et les problèmes auxquels nous sommes confrontés pour accomplir de simples tâches quotidiennes, mais surtout, je suis mentalement épuisée de [devoir] réfléchir à ce que je dois faire et à ce qui va se passer ensuite. »

    Le feu vert de l’Occident

    Depuis cent jours, le monde entier assiste aux bombardements intensifs et à l’invasion terrestre d’Israël, qui ont réduit de vastes zones de Gaza en ruines.

    Le conflit israélo-palestinien, vieux de plusieurs décennies, s’est aggravé le 7 octobre lorsque des combattants palestiniens dirigés par le Hamas ont franchi la barrière frontalière de haute technologie qui encercle la bande de Gaza sous blocus et fait irruption dans le sud d’Israël, à la suite de provocations israéliennes sur le troisième site le plus sacré de l’islam, la mosquée al-Aqsa à Jérusalem.

    Plus de 1 100 personnes ont été tuées lors de ces attaques en Israël, la majorité d’entre elles étaient des civils, d’après un bilan établi par MEE sur la base de chiffres officiels.

    Israël a réagi en lançant des milliers de frappes aériennes sur l’enclave densément peuplée, détruisant des zones urbaines et rasant des immeubles résidentiels de plusieurs étages.

    Une grande partie du nord de Gaza a été réduite à un terrain vague poussiéreux et plus de 24 100 Palestiniens, dont plus des deux tiers sont des femmes et enfants, ont été tués dans l’enclave.

     Cent jours de guerre à Gaza : les Palestiniens se sentent isolés, abandonnés et terrifiés

    Des Palestiniennes pleurent un proche tué lors d’une frappe aérienne israélienne dans un cimetière surpeuplé de Gaza, le 13 janvier 2024 (MEE/Mohammed al-Hajjar)

    Les Palestiniens ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient incapables de récupérer des corps en décomposition dans les rues, de peur d’être eux-mêmes tués.

    Un nombre impressionnant de 1,9 million de Palestiniens ont été déplacés, la majorité d’entre eux ayant dû transporter leurs enfants d’un endroit à l’autre à la recherche d’une sécurité toujours insaisissable.

    Ces dernières semaines, Israël a dû faire face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre, mais a été largement couvert par le soutien diplomatique et militaire des États-Unis.

    Samedi 13 janvier, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré avec assurance que son pays ne se laisserait pas décourager par les accusations de génocide à l’encontre des Palestiniens de Gaza.

    « Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni l’Axe du mal, ni personne », a-t-il assuré, faisant référence à la Cour internationale de justice (CIJ) où l’Afrique du Sud a accusé Israël de génocide la semaine dernière.

    Une décision provisoire de la CIJ est attendue dans quelques semaines, mais la Cour dispose de peu de moyens pour faire appliquer les mesures qu’elle pourrait proposer. Tout résultat risque donc d’être de nature symbolique.

    En 2004, la Cour avait émis un avis non contraignant considérant que la construction par Israël de son mur de séparation en béton en Cisjordanie occupée était illégale et qu’il devait être démantelé. Plus de vingt ans plus tard, les murs et les clôtures sont toujours en place.

    « Israël nous traite comme des sous-humains »

    Au début de la guerre, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a qualifié les Palestiniens d’« animaux humains » lorsqu’il a annoncé qu’Israël couperait les vivres, l’électricité, l’eau et le carburant à l’enclave assiégée.

    Abu Muhammed Gharbi, 55 ans, a été déplacé à plusieurs reprises depuis le début du conflit. Il affirme que le gouvernement israélien considère réellement les Palestiniens comme des sous-hommes et est déterminé à les soumettre à un traitement inhumain.

     Cent jours de guerre à Gaza : les Palestiniens se sentent isolés, abandonnés et terrifiés

    Un bébé d'un an a succombé à ses blessures après l'attaque de l'école qui servait de refuge à des déplacés palestiniens. © MARCO LONGARI - BELGAIMAGE 

    « Nous nous réfugions dans des endroits qui ne sont appropriés qu’aux chiens », témoigne-t-il auprès de MEE dans une rue encombrée d’ordures à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

    « Aucun humain ne peut vivre dans ces conditions. Pourtant, nous vivons ainsi depuis plus de trois mois, soit le quart d’une année. »

    Abu Muhammed Gharbi souligne que de nombreux Palestiniens, s’ils parviennent à survivre à la guerre, risquent de ne pas avoir de maison où retourner.

    « Les conséquences de la guerre sont dévastatrices, mais nous n’en verrons la véritable ampleur que lorsque nous retournerons à Gaza, dans nos maisons et nos quartiers, et que nous constaterons le véritable niveau de destruction. Là, nous serons à nouveau confrontés au déplacement jusqu’à ce que nous reconstruisions nos habitations ou que nous trouvions d’autres solutions. »

     Cent jours de guerre à Gaza : les Palestiniens se sentent isolés, abandonnés et terrifiés

    Un Palestinien est amené à l’hôpital al-Chifa à Gaza, qui a été dévasté par les attaques israéliennes (MEE/Mohammed al-Hajjar)

    Selon les chiffres du bureau des médias du gouvernement palestinien à Gaza, cités par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), on estime que 65 000 unités résidentielles ont été détruites ou rendues inhabitables et 290 000 autres ont été endommagées.

    Un bilan du Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT), qui ne couvrait que les 50 premiers jours de la guerre, a révélé qu’environ 18 % des structures de Gaza avaient été détruites ou endommagées.

    « Lorsque la guerre prendra fin, on ne sait quand, il nous faudra probablement au moins quinze ans pour reconstruire ce qui a été détruit, et peut-être toute une vie pour guérir les profondes blessures psychologiques et les traumatismes complexes qui n’en finissent pas »

    -  Abu Muhammed Gharbi, déplacé 

    Une analyse de données satellitaires citée par Associated Press (AP) suggère pour sa part qu’environ deux tiers de toutes les structures dans le nord de Gaza ont été détruites.

    D’après l’AP, le taux de dévastation est pire que la destruction d’Alep en Syrie entre 2012 et 2016 ou que les bombardements russes sur Marioupol en 2022.

    « Il s’agit d’une guerre d’usure ; elle dure depuis aussi longtemps parce que le but est d’épuiser les Palestiniens à tous les niveaux », déplore Abu Muhammed Gharbi.

    « Aujourd’hui, notre principale préoccupation quotidienne consiste à trouver de l’eau pour boire et se laver, trouver de la nourriture, essayer de contacter les membres de notre famille pour s’assurer qu’ils vont bien et savoir où s’abriter. Plus la situation durera, plus les gens se sentiront à bout de forces et épuisés. »

    « Lorsque la guerre prendra fin, on ne sait quand, il nous faudra probablement au moins quinze ans pour reconstruire ce qui a été détruit, et peut-être toute une vie pour guérir les profondes blessures psychologiques et les traumatismes complexes qui n’en finissent pas. »

    Cent jours de guerre qui semblent cent ans

    Pour Lamia Saqqa, qui se trouve actuellement à Gaza, presque chaque jour depuis le 7 octobre a été marqué par la douleur et la perte.

    « Pour le monde, ce sont cent jours. Pour nous, cela ressemble à cent ans », confie-t-elle à MEE.

    « Chaque minute, nous sommes terrifiés à l’idée de recevoir de mauvaises nouvelles ou que notre maison soit bombardée. Chaque heure, nous devons faire face à de nouvelles difficultés pour nous procurer de la nourriture et de l’eau », explique-t-elle.

    Les conditions sanitaires sont désastreuses et on voit régulièrement les Palestiniens se ruer sur la nourriture apportée occasionnellement par des camions d’aide en provenance d’Égypte.

     Cent jours de guerre à Gaza : les Palestiniens se sentent isolés, abandonnés et terrifiés

    Des enfants fouillent les décombres de leurs maisons détruites à Gaza, le 12 janvier 2023 (MEE/Mohammed al-Hajjar)

    Selon une étude réalisée en décembre par Euro-Med Human Rights Monitor, 98 % des personnes interrogées à Gaza ont déclaré que leur alimentation était insuffisante, tandis que 64 % ont avoué avoir mangé de l’herbe, des aliments non mûrs et des produits périmés pour combler leur faim.

    L’étude révèle que la quantité d’eau accessible, y compris l’eau pour boire, se laver et nettoyer, n’est que de 1,5 litre par personne et par jour.

    Cela représente 15 litres de moins que la quantité minimale d’eau nécessaire à la survie au niveau requis selon les normes internationales, a constaté Euro-Med Monitor.

    Faisant référence au roman Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez, Lamia Saqqa affirme que les Palestiniens se sentent abandonnés du reste du monde.

    « Cela fait cent jours que nous sommes isolés. Nous avons été coupés du reste du monde, confrontés à des coupures d’électricité constantes. Nous nous sentons abandonnés alors que le monde laisse cette tragédie se poursuivre », déplore-t-elle.

    « S’il y a bien une chose que j’ai apprise au cours de ces cent derniers jours, c’est que la communauté internationale et l’attention qu’elle porte aux droits de l’homme ne sont qu’un gros mensonge. »

    « Il n’y a pas de droits humains. »SOURCE : Cent jours de guerre à Gaza : les Palestiniens se sentent isolés, abandonnés et terrifiés | Middle East Eye édition française 

     


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    Les  vœux  de Bardella à la Presse

    Les racistes approchent du pouvoir

    Les vœux de Bardella à la Presse

    Ce matin 15 janvier 2024 pendant plus d’1 heure Bardella (RN) était face à la Presse sur plusieurs plateaux TV soit 17 mn de discours et presque 45 mn de réponses aux journalistes. Il fut très applaudi (à vomir).

    Bien évidemment ne comptez pas sur moi pour que je mette la vidéo le concernant sur mon blog, vous pouvez la trouver facilement si vous le souhaitez… Sa photo est déjà de trop.

    Les vœux de Bardella à la Presse

    La situation est grave car en 2027 la prise de pouvoir de Marine Le Pen à la présidentielle semble de plus en plus possible compte tenu des sondages qui montrent la montée vertigineuse  de l’extrême droite loin devant la macronie et une gauche divisée et éparpillée, si cette dernière ne se ressaisit pas en se rassemblant et en présentant un seul candidat commun, alors c’est la catastrophe assurée. C’est pourquoi je vous présente une émission qui a eu lieu le mercredi 13 décembre 2023 qui a pour titre :

     

    Les vœux de Bardella à la Presse

     

    Introduction

     Par Marie-Christine VERGIAT 

    Vice-présidente de la Ligue des Droits

     de l’Homme. 

     


    Avec 

    Erwan LECOEUR
    sociologue et politologue, enseignant à l’Institut d'Études Politiques de Grenoble.
     


    Le débat 


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    Arinthod (Jura)

    Raymond Bouilloux, vétéran

    des essais nucléaires, a écrit

    ses mémoires

    Certaines personnes souhaitent écrire leur vie afin de laisser une trace. C'est ce qu'a fait Raymond Bouilloux, un Arinthodien ayant participé aux essais nucléaires en Algérie.

    Raymond Bouilloux présente son livre Les mémoires de vie de Raymond Bouilloux, Vétéran des Essais Nucléaires français. ©Nathalie Coron

    Par Rédaction Voix du Jura 

    Raymond Bouilloux, comment vous est venue cette idée d’écrire vos mémoires ?

    Depuis longtemps, j’avais envie d’écrire, laisser une trace à mes enfants, mes petits-enfants, ma famille, mes amis. Mais je ne savais pas comment m’y prendre.

    C’est une amie, avec son compagnon, qui m’ont poussé à le faire. Lors de différentes occasions auxquelles nous nous retrouvions, je leur racontais mes histoires de vie et ils en redemandaient à chaque fois.

    Ils m’encourageaient à écrire jusqu’au jour où mon amie est venue à la maison avec un cahier et un crayon qu’elle m’a remis, en me disant : « À présent, tu as tout ce qu’il faut pour débuter ton histoire ».

    De là, j’ai commencé la belle aventure. J’ai écrit ce qui me venait à l’esprit, sur différents chapitres de ma vie…

    Une fois un certain nombre de pages écrites, je ne savais pas quoi en faire. Une autre amie, avec qui j’en discutais un jour, m’a parlé d’une biographe locale qui pouvait me venir en aide pour mettre en forme un manuscrit prêt à être édité.

    Je l’ai contactée. Une amitié forte est née de cette rencontre, qui a encore enrichi mon histoire.

    Comment vous y êtes-vous pris alors ? 

    Eh bien, je lui ai confié mes pages d’écriture qu’elle a ainsi mises en forme, entre et écriture réécriture.

    Le premier travail a été de les remettre dans un ordre chronologique. D’autres pages se sont rajoutées.

    Elle me demandait d’écrire ce que je ressentais, selon un thème choisi, pour la prochaine séance.

    Elle a été tout le long à mon écoute et fait en sorte de ne pas transformer mes idées, mais plutôt de leur donner vie à travers une écriture toujours respectueuse.

     

    Cela a été un travail de longue haleine, mais la récompense de voir le livre achevé en valait la peine !

    Raymond Bouilloux

    Que raconte votre livre ?

    Je voulais transmettre mon histoire à ma famille. Alors bien entendu, j’ai commencé par les origines de mes parents, jurassienne pour maman (Arinthod) et bressane pour papa (Cuiseaux), ma naissance et ma petite adolescence dans la région lyonnaise, alors que j’étais un « gone » sur les bancs de l’école, jusqu’à notre retour en Petite Montagne lorsque j’avais dix ans, jusqu’à mes états de service dans l’armée qui m’ont conduit pendant la guerre d’Algérie.

    C’est une partie de ma vie que je ne peux pas oublier et que je me devais de transmettre. De retour en France, j’ai rencontré l’amour de ma vie, Janine, une femme merveilleuse dotée d’une très grande sensibilité, comme moi, avec qui je fonderai ma si belle famille.

    Ayant trouvé un travail sur la région lyonnaise au sein du Centre d’Études et de Recherches Renault, nous nous installerons là-bas.

    Notre vie fut ponctuée de moments merveilleux que viendront troubler parfois certains événements moins heureux, comme peuvent l’être ceux d’une vie, que nous surmonterons toujours ensemble.

    Bien entendu, je devais aussi parler de mes passions que sont la chasse à la bécasse, les différents chiens qui m’ont accompagné, la pêche et le vélo. Tout autant de sujets sur lesquels j’ai pris beaucoup de plaisir à m’attarder.

    Au cours de ces récits, j’ai aussi fait référence à l’incroyable évolution de la nature et des constatations prises sur le fait comme celles d’un petit gibier beaucoup moins nombreux de nos jours qu’à l’époque, tout comme les poissons, notamment les truites.

    Une chose est sûre et je le dis dans mon livre : « De toutes ces années d’expérience, je peux affirmer : il ne faudrait pas toucher la nature, nulle part dans le monde ».

    Préserver le devoir de mémoire est devenu un véritable sacerdoce ?

    Oui, transmettre aux plus jeunes et aussi continuer à honorer ceux qui sont morts pour la France. C’est pour cela que je me suis engagé auprès de la FNACA (Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie).

    Je suis porte-drapeau lors de nombreuses cérémonies dans le département et je le fais avec fierté et beaucoup d’honneur.

    Le maire d'Arinthod, Jean-Charles Grosdidier, accroche la médaille de la Défense nationale des essais nucléaires sur le blouson du vétéran Raymond Bouilloux. (archives) ©Nathalie Coron

    Pour information, nous avons créé à notre retour de Reggane (Guerre d’Algérie), l’Association des vétérans des essais nucléaires (Aven), dont le président, Jean-Luc Sans, a dit à l’époque : « Nos souvenirs ne sont pas peuplés de djebels (montagnes), nous ne sommes que des oubliés avec le Sahara en carte postale, les îles lointaines en photos souvenirs, n’ayant que modestement au fond des yeux… l’image de l’Apocalypse. Pourtant, nous avons nos morts ! Non pas foudroyés aux champs d’honneur, mais lentement emprisonnés aux champs d’horreur de la déchéance et de l’oubli. Nous avons aussi nos blessés ! Mais leurs plaies sont invisibles et ne cicatrisent jamais ! Nous avons nos veuves, nos orphelins ! Mais leurs maris, leurs pères, ne sont pas morts à la guerre. Ils sont vulgairement partis d’un cancer infligé par un engin de Paix. Nous avons tous suivi les ordres de la Nation pour que vivent la liberté et la paix ! ».

    Nous avions à l’époque reçu, mes camarades et moi, la Croix d’honneur du vétéran et l’insigne du Centre saharien d’expérimentation militaire (CSEM).

    La croix représentant une explosion atomique sur une croix du désert avait été dessinée par Wolinski lui-même qui faisait partie de la mission comme moi « La gerboise bleue » , qui n’était autre que le nom de l’explosion atomique qui eut lieu le 13 février 1960, à 7 h 04.

    Nous étions à 28 km du point 0, mais nous avons vu l’éclair thermique malgré le fait que nous nous cachions les yeux.

     

    Dans un rayon de 300 mètres, la température serait montée à plusieurs millions de degrés. Tout a été déformé sur place, le fer ayant fondu, prenant des formes qu’aucun artiste n’aurait pu sculpter…

    Raymond Bouilloux

     

    Quelques longues années plus tard, nous avons reçu, avec tous mes camarades encore vivants, la médaille de la Défense nationale avec agrafe Essais nucléaires accordée par le Grand Chancelier de la Légion d’honneur. Soixante ans après. Il était temps ! Beaucoup nous ont quittés.

    C’est tout cela que je voulais transmettre. C’est un livre d’amour de la vie avant tout, de ces petites choses de tous les jours qui font que la vie est belle, qu’elle vaut le coup d’être vécue… Et transmise…

    SOURCE : Arinthod. Raymond Bouilloux, vétéran des essais nucléaires, a écrit ses mémoires | Voix du Jura (actu.fr)

     


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    Livre - Paris colonial

    et anticolonial de Marcel Dorigny

    et Alain Ruscio

    Livre - Paris colonial  et anticolonial de Marcel Dorigny  et Alain Ruscio

    En flânant dans Paris, le touriste ou le simple curieux sera surpris d’y découvrir tant de témoignages de la colonisation française et de l’esclavagisme. Noms de rues et de places, mascarons, cariatides, bas-reliefs, fresques ou façades entières, monuments et sculptures... : sous les yeux du promeneur se déroule l’histoire multiséculaire de la France d’outre-mer et des promoteurs et administrateurs de ses colonies. Mais aussi des pans entiers des combats menés depuis le XVIIIe siècle pour dénoncer l’esclavage, la traite voire la colonisation elle-même, sans oublier la modeste place récemment faite aux combattants qui, dans les colonies, se sont illustrés dans leur lutte pour l’abolition de l’esclavage, qu’ils aient été victorieux ou vaincus.

    Une promenade dans la capitale à la rencontre des lieux emblématiques de l'histoire de l'esclavage et de la colonisation. Ce livre est un guide à travers l'espace et le temps, apportant de précieuses informations sur des personnages et des événements souvent oubliés, mais dont les histoires nous touchent encore aujourd'hui. 315 pages. Editeur : Hémisphères / Maisonneuve & Larose 

     


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    Un climat de guerre s’installe

    en France

    Les dernières déclarations du Président de la République s’inscrivent dans la continuité de ce qu’il faut bien nommer la militarisation croissante du pays. En appelant au « réarmement civique et moral » de la jeunesse, Macron-Jupiter veut aller encore plus loin dans son embrigadement idéologique afin de la préparer au climat de guerre qu’il cherche à imposer à la nation.

    Un climat de guerre s’installe en France

    Alain Refalo 

    Enseignant du primaire, militant de la non-violence

    Au mois de juillet dernier, le Parlement adoptait la loi de programmation militaire 2024-2030, pour un montant de 413 milliards d’euros. Elle consacrait une hausse du budget militaire de 3 milliards d’euros par an jusqu’en 2027, puis de 4,3 milliards d’euros jusqu’en 2030, ce qui portera le budget de la défense nationale à 69 milliards d’euros en 2030, alors qu’il était de 32 milliards en 2017. Il est clairement affirmé dans cette loi de programmation militaire que la France s’engage désormais dans une « économie de guerre » afin d’augmenter significativement la production d’armement, pour le plus grand bonheur du complexe militaro-industriel. C’était le premier signal attestant que la France se préparait à la guerre.

    Les dernières déclarations du Président de la République s’inscrivent dans la continuité de ce qu’il faut bien nommer la militarisation croissante du pays. En appelant au « réarmement civique et moral » de la jeunesse, après avoir au mois d’août annoncé sa volonté de la « re-civiliser » (après les émeutes), Macron-Jupiter veut aller encore plus loin dans l’embrigadement idéologique de la jeunesse afin de la préparer au climat de guerre qu’il cherche à imposer à la nation. La jeunesse, future chair à canon disponible, doit être prête, préparée, par l’école, par le SNU et sans doute bientôt par le service militaire qui effectue un retour en grâce chez de nombreux politiques et militaires.

    Tous les discours officiels convergent en effet pour préparer la population française à l’idée que la « paix » est sans doute derrière nous ; ce qui signifie que, forcément, la guerre est devant nous. La guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien, à la suite des attentats islamistes, sont désormais utilisés à des fins de propagande militariste. La perspective d’un conflit majeur sur notre sol ou/et d’une guerre en Europe dont la France serait partie prenante incitent le pouvoir politique à anticiper cette échéance. Pour que cette guerre soit acceptée par la population, il faut que les esprits soient prêts et qu’ils la considèrent comme une échéance inéluctable.

    Tout ce qui peut contrarier cet objectif est réprimé. Depuis plusieurs années, le pouvoir lepénisé cherche à contenir et à vaincre les résistances civiques, sociales, écologiques qui se développent contre les inégalités et les discriminations, contre le dérèglement climatique, contre les lois iniques comme la loi immigration. Pour atteindre cet objectif, et justifier des mesures ultra-sécuritaires et militaristes, il agite des chiffons rouges qui détournent l’attention et il instille de la peur. Parce que l’ennemi pour l’État, de tout temps, avant d’être extérieur, est d’abord intérieur. C’est pourquoi les libertés sont aujourd’hui attaquées, que le droit de manifester, de s’exprimer, de contester est réprimé, souvent avec une brutalité inouïe par une police largement gangrenée par les idées de l’extrême droite. Il s’agit de faire taire les voix dissidentes qui font obstacle à l’édification d’une pseudo-unité nationale autour de son chef qui trouve dans la perspective d’une guerre à venir un moyen de sauver son deuxième quinquennat.

    Pour tenter de mâter la jeunesse et de la remettre dans « le droit chemin », Macron a sorti de son chapeau en 2017 le Service National Universel (SNU). Dans une vision très paternaliste de la jeunesse, le SNU, dans son principe comme dans ses méthodes, ainsi que l’ont montré les phases test, n’est qu’une école de la soumission inconditionnelle à l'autorité, tout particulièrement à l’autorité militaire. Il s’agit d’inculquer à la jeunesse les valeurs et les méthodes militaires, mais aussi de lui faire accepter « les enjeux de la défense et de la sécurité nationale ». Le « réarmement civique et moral » de la jeunesse voulu par Macron trouve déjà dans le SNU un terrain d’application édifiant : garde à vous, lever du drapeau, Marseillaise, uniforme, discipline stricte, encadrement militaire, participation aux cérémonies militaires...

    Lorsqu’il était secrétaire d’État en charge de la jeunesse, Gabriel Attal, avait annoncé la généralisation du Service national universel à tous les jeunes de 16 ans dès 2024. Cette idée n’a pas été abandonnée. Le 5 janvier dernier, Prisca Thevenot, secrétaire d’État à la jeunesse et au Service national universel, a fait savoir qu’elle souhaitait également sa généralisation afin qu’il « devienne un passage républicain pour chaque jeune de notre nation ». Le SNU obligatoire pour chaque génération sera d’ailleurs l’aboutissement d’un processus d’endoctrinement commencé dès l’école primaire (éducation civique et morale) et prolongé tout au long du secondaire avec les fameux « parcours citoyens ».

    Dans ces « parcours », bien balisés dans les programmes, l'éducation à la défense nationale, aux valeurs patriotiques, au respect de l'armée et de ses missions, tient déjà une place non négligeable. Il n’est pas inutile de rappeler que le dernier protocole Défense - Éducation nationale, de juin 2016, valorise à l’école la place de l’armée dans la vie de la nation. Il est y écrit que « l'enseignement de défense vise à améliorer la connaissance des missions des militaires et de la Défense par les élèves les plus jeunes. Il vise à leur faire comprendre que les militaires servent la Nation ». Autrement dit, les enseignants doivent se faire le relais de la propagande militaire au sein de leurs classes, ce qui implique aussi de mettre en valeur le rôle de l'armée dans les interventions militaires extérieures. On se saurait dévoyer davantage la mission émancipatrice de l’école et des enseignants que de la mettre au service d’une institution qui incarne des valeurs aussi contraires à celles de l’éducation.

    Mais cela ne suffit encore pas. Gabriel Attal, lors de son passage éclair à l’Éducation nationale, a annoncé, au mois de décembre dernier, l’expérimentation du port de l’uniforme à l’école, au collège et au lycée dans les collectivités locales volontaires. Outre le caractère rétrograde de cette mesure anti-éducative, elle flatte les relents autoritaristes dominants. Uniforme à l’école, uniforme pendant le SNU, l’uniforme devient un autre symbole de cette volonté de mettre la France au garde à vous, de gommer les différences et de marcher au pas.

    Ainsi, tout converge pour davantage caporaliser, uniformiser et endoctriner la jeunesse. Il est fort probable, au rythme où vont les annonces militaristes, que dans les mois à venir la question du service militaire redevienne d’actualité. Déjà, le 5 novembre dernier, l’ancien premier ministre Edouard Philippe s’interrogeait sur un retour prochain du service militaire en France. « Est-ce qu'un jour, indique-t-il, pour préserver les intérêts de la France, sa sécurité, il ne faudra pas former - et former militairement, sinon ça n'a aucun sens - une partie de la jeunesse, voire toute la jeunesse, c'est une question qui sera peut-être posée ? » Il ajoutait que « comme nous vivons dans un monde dangereux, j’ai tendance à penser qu’elle sera posée bientôt ». Il y a fort à parier que le retour du service militaire sera à l’ordre du jour de la prochaine présidentielle, à moins que les événements s’accélèrent. Car certains aimeraient aller plus vite.

    Ainsi, dans une récente tribune au Figaro, l’ancien numéro deux de l’armée de terre, le général Bertrand de la Chesnais (et par ailleurs directeur de la campagne présidentielle d’Eric Zemmour) plaide pour la mise en place d’un « véritable service national opérationnel obligatoire pour l’ensemble d’une classe d’âge ». Par opérationnel, il entend « pour efficacité immédiate » au sein des armées. « A l’issue de son service, écrit-il, le contingent serait automatiquement affecté dans la Garde nationale pour une durée active de 5 ans, afin de servir comme réserviste rappelable 2 semaines par an quel que soit son emploi ». Pour ne pas être en reste, il souhaite « une grande politique de réarmement moral, militaire et civique » afin de « préparer sans tabou la guerre de demain »... Les mêmes mots que ceux de Macron quelques semaines plus tard...

    Le réarmement moral et civique, expression empruntée à l’extrême droite, voulu par le président de la République, tout comme la généralisation du Service National Universel obligatoire, s’inscrivent dans un contexte de militarisation croissante de notre pays. Dans notre ouvrage Démilitariser la France (Chronique Sociale, 2022), nous avons montré toutes les facettes de cette militarisation et montré en quoi la France est l’un des pays les plus militarisés au monde : elle cumule de puissants symboles militaristes (histoire et mémoire guerrières, défilé militaire du 14 juillet, hymne national guerrier), une politique de défense coûteuse (dissuasion nucléaire), une industrie de défense qui alimente un important commerce des armes, de nombreuses interventions militaires extérieures, une militarisation croissante de la société (accords Défense-Education, SNU, armements des forces de l’ordre.) La France dite républicaine, par ses choix militaristes, a tourné le dos depuis longtemps aux valeurs affichées sur les frontons de nos mairies : Liberté, Égalité, Fraternité.

    Un vent mauvais souffle dans ce pays. Un climat de guerre, peut-être de guerre civile, s’installe progressivement. Certains l’évoquent déjà et s’y préparent. C’est pourquoi les mobilisations à venir seront capitales. D’abord, pour faire abroger la loi immigration aux relents racistes et xénophobes ; ensuite, pour lutter massivement contre l’inaction climatique de ce gouvernement et imposer une véritable transition écologique ; puis pour résister à toutes les atteintes à notre modèle social désossé jusqu’à la moelle ; enfin, pour construire et porter une véritable alternative sociale et écologique qui offre enfin une espérance pour 2027.

    Mais à tous ces combats, il faut ajouter désormais la lutte contre la militarisation de notre société. Il est temps que se lève un véritable mouvement en faveur de la paix, pour le désarmement nucléaire de la France, pour une autre politique de défense, pour une démilitarisation des forces de l’ordre. La dernière grande victoire contre le militarisme, dans ce pays, remonte à la lutte des paysans du Larzac contre l’extension du camp militaire. Depuis, notre pays est à la traîne des grands courants européens pour la paix, le désarmement et la non-violence.

    Et dans ce climat militariste et guerrier, nous devons, plus que jamais, défendre et promouvoir l’objection de conscience. L’objection de conscience au SNU, au service militaire, à toute propagande militariste, à tout commerce des armes, à tout préparatif de guerre. Avec la disparition du service militaire obligatoire en 1997, les lois sur l'objection de conscience ont été suspendues. Elles permettaient à tout jeune qui en faisait la demande écrite d'effectuer un service civil alternatif de deux ans (au lieu d'un an pour le service militaire) dans une association de son choix. Certes, la durée du service civil était discriminatoire, mais la loi permettait de refuser « légalement » d'apprendre à utiliser des armes de guerre, d’apprendre à tuer, pour des motifs personnels ou autres, tout en effectuant une activité associative choisie. L’objection de conscience à la guerre et à ses préparatifs devient un impératif moral, non seulement pour ne pas être complice soi-même du mal que nous dénonçons, mais pour enrayer directement la machine à fabriquer du malheur sur cette terre.

    La politique lepéno-macroniste peut se résumer en deux mots : se résigner et obéir. Se résigner à la fatalité de la guerre qui vient, obéir aux autorités et aux ordres, sans discuter. Nous y opposerons ce qui a toujours fait le sel de la vie : résister et désobéir. Résister aux lois scélérates qui déroulent le tapis rouge à l’extrême droite, résister à la liquidation de notre modèle social, résister à l’inaction climatique de ce pouvoir, résister à la militarisation de notre société. Désobéir enfin, car viendra un temps où les citoyens n’auront pas d’autre choix que d’entrer en dissidence civique pour préserver les valeurs essentielles qui fondent notre vivre ensemble.

    SOURCE : Un climat de guerre s’installe en France | Le Club (mediapart.fr)

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    Insolite : chargée de l’éducation elle fuit

    l’école publique qui ne “remplace pas

    sérieusement” les profs manquants 

    Insolite : chargée de l’éducation elle fuit  l’école publique qui ne “remplace pas  sérieusement” les profs manquants

    Après le Ministre de l’Éducation qui n’a jamais mis un pied à l’école publique, la Ministre de l’Éducation qui met ses enfants dans une école privée religieuse intégriste. 

    «Ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux olympiques», c’est comme «buraliste-professeur-dentiste-boulanger» : ça n’a aucun sens. On a collé plein de sujets extrêmement importants mais méprisés par le gouvernement, on a secoué et ça a fait un super ministère. Et on l’a refilé à une copine de Macron qui n’y connaît rien : Amélie Oudéa-Castéra.

    Cette ministre, c’est la haute bourgeoisie qui vit hors du peuple et qui fait sécession. Elle est héritière d’un couple composé du boss de Publicis, une agence de com’ proche du pouvoir, et d’une DRH, Dominique Duhamel, de la même famille que les célèbres animateurs télé Nathalie Saint-Cricq, Patrice Duhamel ou Benjamin Duhamel, la tête à claque de BFM TV. Le monde est petit. Elle est aussi mariée à l’ancien patron de la Société Générale aujourd’hui à la tête de Sanofi, multinationale du business pharmaceutique qui réalise des profits sur la santé des gens. Le monde est vraiment petit.

    Cette dame scolarise ses trois fils à Stanislas, un établissement privé catholique du VIe arrondissement – l’un des coins les plus bourgeois de Paris – connu pour son enseignement ultra-religieux et réactionnaire. C’est l’école de l’élite fasciste de la capitale. Que des grands bourgeois mettent leurs rejetons dans une telle école, c’est logique, c’est l’instinct clanique des riches. Qu’une telle personne soit nommée MINISTRE DE L’ÉDUCATION est tout simplement hallucinant. C’est comme si un Ministre de la Santé recommandait ouvertement de fuir les hôpitaux publics pour aller uniquement dans des cliniques privées.

    Dans l’établissement Stanislas, les classes sont non mixtes au collège, les enseignements condamnent l’homosexualité, l’avortement et le rapprochement entre les filles et les garçons. Mediapart rapporte que les élèves sont invités à «réussir et servir», que l’établissement diffuse une vision sexiste, homophobe et autoritaire de l’enseignement et distribue des livrets aux élèves prônant la «chasteté», assimilant l’avortement à un «meurtre». On y invitait des intervenant·es proches de La Manif pour tous et des membres de l’Église pour vanter les thérapies de conversion désormais interdites. Une quinzaine d’anciens élèves avaient raconté à Mediapart des «souffrances» et des «humiliations».

    L’ancien ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, pourtant peu courageux, avait quand même ouvert une enquête sur ce lycée d’extrême droite. Le rapport n’a pas été rendu public, et avec Oudéa-Castéra, il restera secret.

    Le plus grave est la justification de la Ministre. Devant la presse le 12 janvier, elle a assumé l’envoi de ses enfants dans une telle école parce que dans le public elle aurait «vu des paquets d’heures pas sérieusement remplacées» et qu’avec son mari, elle «en a eu marre», qu’ils étaient «frustrés» de la médiocrité et du manque de moyens de l’école public.

    Tout est fou dans cette déclaration : Oudea-Castera fait littéralement partie du gouvernement qui organise la destruction de l’école publique, ne donne pas les moyens pour que les profs soient remplacés, et réprime les enseignants qui défendent l’éducation publique ! Cette Ministre déclare donc fuir la situation qu’elle contribue à créer. Imaginez un patron de restaurant qui dirait dans les médias qu’il vaut mieux éviter d’y manger parce que sa bouffe donne la gastro, et qui conseillerait le resto d’à côté.

    C’est aussi un crachat au visage de tous les enseignants, c’est-à-dire aux dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses dont elle a la charge en tant que Ministre de l’Éducation.

    C’est enfin un piétinement de la laïcité : alors que ce gouvernement a mis en scène un chasse honteuse aux jeunes lycéennes musulmanes à la rentrée au nom de la séparation entre l’école et la religion, ses ministres mettent leurs enfants dans les pires établissements privés religieux, piétinant la laïcité sans aucun complexe.

    Cette affaire rappelle l’urgence de détruire l’enseignement privé. On a tendance à croire que ces écoles religieuses s’autofinancent avec les frais d’inscription que doivent payer les familles, mais pas du tout. L’État subventionne l’école privée, qui a reçu 8 milliards d’euros d’argent public en 2022.

    Les collèges et lycées privés sont financés pour 65,7% par l’État et regroupent 2 millions d’élèves en 2022. L’écrasante majorité de ces structures est catholique : 96%.

    Financé par l’État, le privé est gagnant sur toute la ligne : l’argent public s’ajoute aux frais versés par les familles, ce qui permet à ces établissements d’avoir de meilleurs bâtiments, une meilleure qualité de cours, des classes moins remplies et des activités extra-scolaires… Au détriment des écoles publiques.

    Arrêter de subventionner le privé, mais aussi briser l’entre-soi des écoles élitistes publiques, permettrait d’empêcher toutes les Amélie Oudéa-Castéra de mettre leurs enfants à l’abri dans des cocons pour petits bourges fascistes. Confrontés à la réalité de l’enseignement public, cela pousserait peut-être les gouvernants, enfin, à redonner des moyens décents à l’Éducation.

    SOURCE : Insolite : chargée de l’éducation, elle fuit l’école publique qui ne “remplace pas sérieusement” les profs manquants –  

    Insolite : chargée de l’éducation elle fuit  l’école publique qui ne “remplace pas  sérieusement” les profs manquants

    Ce nouveau gouvernement Macron est le pire de la 5e République, ce n’est qu’un avant-goût de ceux que nous risquons de supporter avec l’arrivée possible de l’extrême-droite en 2027.

    Michel Dandelot 


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    À Plumaugat, Jean Rivière fait partie

    à 92 ans, des mémoires vivantes

    Né à Plumaugat en 1932, Jean Rivière a tout connu dans cette commune des Côtes-d’Armor : la guerre, la reprise de la ferme familiale et même la création du festival des Battages. À 92 ans, l’ancien conseiller municipal revient sur cette vie remplie.

    À Plumaugat, Jean Rivière fait partie à 92 ans, des mémoires vivantes

    Jean Rivière, ancien conseiller municipal de Plumaugat (Côtes-d’Armor), ne se plaint jamais, il sait apprécier le temps qui passe et les choses qui viennent à point nommé. | OUEST-FRANCE

    La commune de Plumaugat (Côtes-d’Armor) recèle de mémoires vivantes, Jean Rivière est l’une d’elles. À presque 92 ans, il prend le temps de vivre sans jamais se plaindre, sans se soucier. Attrapant les instants de la vie comme des cadeaux quotidiens, il dit qu’il a eu de la chance. Mais cette chance, il se l’est fabriquée. Aujourd’hui, il regarde en arrière avec la philosophie de celui qui a tout accompli sans jamais brusquer les choses.

    Jean Rivière est né à Plumaugat en 1932. Son père décède alors que l’enfant est âgé de 7 ans, c’est sa mère qui s’occupera dès lors de la ferme inculquant aux six enfants, les notions de travail et d’entraide.  Maman nous a appris à nous débrouiller, c’est grâce à elle que je sais, par exemple, faire les galettes.

    Les années de guerre

    Il poursuit sa scolarité jusqu’à 14 ans, décroche son certificat d’étude puis, selon son expression  prend le collier , c’est-à-dire qu’il s’attelle aux travaux de la ferme. Les souvenirs que Jean conserve des années de guerre sont ceux d’un gamin qui assiste impuissant à des scènes pittoresques ou terribles. Ainsi, ces trois parachutistes canadiens qui s’éjectent d’un avion touché ou cette longue colonne de véhicules allemands qui stationne dans le bourg avec des side-cars qui font le va-et-vient. Ces trois résistants qui arrivent à la ferme à vélo et qui quelques heures plus tard seront fusillés.

    C’est à Coëtquidan (Morbihan) qu’il fait son service militaire et, en 1956, il rejoint les troupes en Algérie. Il fait partie des équipes qui rechercheront les auteurs de l’embuscade de Palestro.

    Avoir Peur de Palestro

    Vidéo ajoutée par Michel Dandelot

    En 1958, il reprend la ferme, sa maman étant décédée en 1957. Des années difficiles au début puisqu’après des tests effectués, le troupeau de vaches doit être abattu. Quelques années plus tard, le couple se tournera vers la production porcine.

    Un des membres fondateurs du festival

     des battages

    Aidé par une structure qui accompagne alors les agriculteurs, Jean Rivière se forme sur les nouveautés en matière d’élevage et sur la façon de gérer une entreprise agricole. Puis, il s’implique dans les affaires de la commune et devient, président de la caisse locale d’assurance, conseiller municipal de 1977 à 1989 ou encore président de l’ACCF (Association catholique des chefs de famille).

    Mais il est aussi un des membres fondateurs, avec son frère, du festival des battages dont la première année connaîtra un énorme succès. Son arbre généalogique remonte au XIIIe siècle, les cinq filles nées de son mariage auront certainement beaucoup à raconter sur l’histoire familiale.

    SOURCE : À Plumaugat, Jean Rivière fait partie, à 92 ans, des mémoires vivantes (ouest-france.fr)

     

    En hommage à Jean Rivière

    " Vieillir "

    Des textes merveilleux de poésie, une voix chaude, Jean-Marie Vivier, né en 1942, ce chanteur-auteur-compositeur est trop méconnu en France… dommage… il mérite mieux… l’une de ses plus belles chansons « Vieillir »… Ecoutons-le dans l’une de ses merveilleuses chansons. 

     

     


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    Nous n’attendions rien alors ils font pire…

    Sauf que le pire ce n’est pas

    le nouveau gouvernement

    mais les derniers sondages

    Moi aussi je sonne le tocsin

    Je constate que pour empêcher l'extrême droite de prendre le pouvoir il est indispensable que les partis de gauche se rassemblent mais ce ne sera pas suffisant c'est pourquoi j’appelle  tous les abstentionnistes (30 % des inscrits) français et toutes celles et tous ceux qui sont opposés aux racistes islamophobes, à empêcher l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en 2027, dans le cas contraire nous risquons une guerre civile en France, car elle s’en prendra à mes amis musulmans. Zemmour espère en déporter 5 millions...

    Voir cet article :

    http://www.micheldandelot1.com/deporter-5-millions-de-musulmans-les-propos-de-zemmour-denonces-severe-a113980068 

    L’extrême-droite et la jeunesse en France

    Michel Dandelot

     

    La vedette du nouveau gouvernement

    c’est elle :

    « Baiser de la mort »

    « parti de traîtres » : quand Rachida Dati

    se déchaînait ouvertement contre Macron

    « Baiser de la mort », « parti de traîtres » : quand Rachida Dati se déchaînait ouvertement contre Macron© Copyright 2024, L'Obs

    Si elle est entrée ce jeudi 11 janvier au gouvernement en tant que ministre de la Culture, Rachida Dati n’a pas toujours été tendre avec Emmanuel Macron, son gouvernement et le parti présidentiel En Marche. Retour sur le florilège de critiques envers le parti macroniste.

    « Le rassemblement, ce n’est pas se mettre dans une petite salle, enlever son étiquette, dire je suis pour tout le monde et avec personne. Vous savez comment se finit la droite chewing-gum ? Collée sous la semelle des marcheurs. » (BFM-TV, 29 mai 2019)

    « Nous n’avons pas la même vision qu’Emmanuel Macron sur la sécurité, l’écologie, l’économie. Une politique d’emploi pour les jeunes, ce n’est pas les emplois aidés des années 1990 ou le service civique. » (Franceinfo, 17 juillet 2020)

    « La République en Marche n’a pas d’ancrage territorial »

    « Tous ceux qui ont fait des alliances opportunistes avec La République en Marche (LREM, devenu En Marche) aux municipales ont perdu. A gauche comme à droite. L’alliance avec En Marche, c’est le baiser de la mort. » (Ouest-France, 28 août 2020) « LREM représente à peine 2 % des élus aux municipales dont la plupart issus de trahisons. A chaque échéance, LREM tente de nous braquer ou de grimper sur notre porte-bagage sans succès ! » (BFM-TV, 17 mai 2021)

    « La République en Marche n’a pas d’ancrage territorial, c’est l’échec d’Emmanuel Macron. La gauche n’existe plus, dispersée façon puzzle, mais la droite n’a pas cédé dans ses valeurs. » (France 2, 20 juin 2021)

    « Des canards sans tête »

    « Le scrutin d’hier est l’échec patent de Macron et de son gouvernement, de leur absence d’idéologie, de convictions. La République en Marche, c’est quoi ? Un parti de traîtres de gauche et de traîtres de droite, qui n’est rien sans Emmanuel Macron. » (France-Inter, 21 juin 2021) « En Marche à l’Assemblée nationale, ça va être des canards sans tête et les autres, des têtes brûlées. Et nous, on a la tête sur les épaules » (BFM-TV, 21 juin 2022) « Avec ce gouvernement Macron, ce n’est plus la parole des femmes que l’on conforte, c’est leur silence ! » (X, 7 juin 2022).

    SOURCE : « Baiser de la mort », « parti de traîtres » : quand Rachida Dati se déchaînait ouvertement contre Macron (msn.com) 

    Ecoutez Dati, elle aussi est une traître, cliquez sur le lien ci-dessous et mettez le son :

    https://twitter.com/i/status/1406875437553401858 

    Pendant ce temps le RN caracole en tête, jusqu'à quand ? jusqu'où ?

     


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    Affaire Legay : le donneur d’ordres

    Rabah Souchi, sur le banc des accusés

    Un procès historique s’ouvre, ce jeudi, à Lyon. Pour la première fois, un commissaire divisionnaire, Rabah Souchi, est jugé pour des violences policières perpétrées en 2019 contre le mouvement des gilets jaunes et une militante d’Attac, Geneviève Legay. Jusqu’alors, ce responsable semblait bénéficier d’appuis jusqu’au plus haut sommet de l’État.

    Affaire Legay : le donneur d’ordres Rabah Souchi, sur le banc des accusés

    Le 23 mars 2019, lors d'un rassemblement de gilet jaune à Nice, Geneviève Legay, militante Attac, défenseuse de la paix et des droits LGBT+ est violement chargée et jetée au sol par des CRS.
    © EPA/ARNOLD JEROCKI via MaxPPP

    « Chargez ! Chargez ! Avec les lacrymos ! Il faut triquer du manifestant ! Chargez ! Chargez ! » Voilà les vociférations lancées par le commissaire divisionnaire Rabah Souchi au matin du 23 mars 2019, à Nice, à l’attention de plusieurs centaines d’agents venus réprimer un rassemblement de quelques dizaines de manifestants pacifiques réunis place Garibaldi, en plein mouvement social des gilets jaunes. Son procès devant le tribunal correctionnel de Lyon débute ce jeudi. Il est accusé de « complicité par ordre de violence par personne dépositaire de l’autorité publique ». Le procureur de Lyon, lui-même, a considéré que la charge ordonnée par le commissaire « n’était ni proportionnée ni nécessaire à la situation en cause ».

    Lors de la deuxième charge policière ordonnée ce jour-là par Rabah Souchi, ceint d’une écharpe tricolore et mégaphone au poing, Geneviève Legay, une militante d’Attac, alors âgée de 73 ans, reçoit un coup de tonfa sur le dessus du crâne avant de tomber au sol en percutant une borne métallique. Elle sera ensuite hospitalisée pendant plusieurs semaines, victime d’une hémorragie, de plusieurs fractures au crâne, au coccyx et aux côtes.

    Absolution et conflit d’intérêts

    « Ils m’ont pourri ma vieillesse, confie Genevière Legay à l’HumanitéJ’aurais pu passer ces années à profiter de mes petits-enfants. Au lieu de cela, j’ai enchaîné les problèmes médicaux et je garde encore des séquelles. » La septuagénaire n’a cependant rien perdu de sa capacité d’indignation : « Ça m’énerve que le commissaire Souchi soit seul sur le banc des accusés. Tous ceux qui font partie de la chaîne de responsabilité devraient être jugés. »

    Ce qui est depuis devenu « l’affaire Legay » implique en effet des prises de position, depuis les couloirs de la mairie de la capitale azuréenne jusqu’au sommet de l’État. Le dimanche 24 mars 2019, le maire de Nice, Christian Estrosi, tente d’absoudre le commissaire Souchi. « Elle a trébuché » ; « ce sont des blessures superficielles, déclare-t-il devant le commissariat où officie l’accusé. Mettre en permanence la police en accusation, cela a un côté insupportable. » Le lendemain, le chef du parquet de Nice assure à son tour, lors d’une conférence de presse, qu’aucun policier n’est entré en contact direct avec Geneviève Legay. Enfin, le président de la République, Emmanuel Macron, affirme quelques jours plus tard que « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre », osant même ajouter : « Quand on est fragile (…) on ne se met pas dans des situations comme celle-ci. »

    Les caméras et les témoignages révèlent pourtant une charge ultraviolente contre un petit groupe de manifestants particulièrement calmes, et un comportement du commissaire qui ne peut avoir échappé ni au maire de Nice, ni au chef du parquet, tous deux présents au moment des faits devant les écrans de surveillance du Centre de supervision urbain.

    Les pouvoirs publics ont, malgré tout, employé tous les moyens pour transformer la réalité. Lorsque Geneviève Legay reprend enfin ses esprits, elle reçoit la visite de policiers tentant de lui faire dire qu’elle a été poussée par un cameraman. Elle ne flanche pas. L’enquête est confiée à une certaine Hélène Pedoya, qui n’est autre que la compagne de Rabah Souchi, elle aussi présente sur les lieux le 23 mars 2019. Jean-Michel Prêtre, alors procureur général de Nice, assure « ne pas voir en quoi cela pose problème », a-t-il déclaré à Médiapart. L’agent administratif ayant mis en lumière ce conflit d’intérêts a été sanctionné par sa hiérarchie à la suite de cette révélation.

    « C’est la première fois depuis soixante-dix ans qu’un

    donneur d’ordres devra rendre des comptes devant la

    justice. »

    Mouvement Attac 

    Le 16 juin 2019, l’exécutif pousse le bouchon encore plus loin. Christophe Castaner, à l’époque ministre de l’Intérieur, se rend à Nice pour décorer des policiers de la médaille de la Sécurité intérieure, au motif de leur « engagement exceptionnel dans le cadre des gilets jaunes ». Parmi eux figurent le commissaire Rabah Souchi, mais aussi les policiers impliqués dans les morts de Zineb Redouane, à Marseille, et de Steve Maia Caniço, à Nantes.

    Le procès qui s’ouvre ce jeudi ne sera évidemment pas celui d’un appareil d’État qui n’hésite pas à défendre des policiers responsables de violences criminelles. Toutefois, il n’en est pas moins historique : « C’est la première fois depuis soixante-dix ans qu’un donneur d’ordres devra rendre des comptes devant la justice », souligne le mouvement Attac, dans un communiqué appelant à se rassembler massivement à Lyon à cette occasion.

    Mobilisations à Nice et Lyon autour du procès

    À Nice, le collectif de soutien « Affaire Legay 06 » appelle à un rassemblement ce jeudi soir, à 18 heures, place du Palais-de-Justice. À Lyon, où se déroule le procès, l’association Attac organise un événement toute la journée à la bourse du travail (205, place Guichard, 3e) sur le thème « Justice pour Geneviève Legay ! Justice pour toutes les victimes de violences policières ». Dès 9 h 30, un débat sur « l’affaire Geneviève Legay, un scandale d’État » donnera la parole à des avocats, journalistes, militants, etc. L’après-midi, trois tables rondes sont prévues de 14 à 19 heures sur « les quartiers populaires, laboratoires des violences policières », « violences policières et répression des mouvements sociaux » et « au-delà des violences policières, un tournant autoritaire ». Tous les détails sont disponibles sur le site d’Attac.

    « L’ensemble de cette procédure judiciaire est une hérésie, c’est une absurdité juridique ! plaide, pour sa part, Me Laurent-Franck Liénard, conseil de Rabah Souchi. Vous avez un policier qui a commis des violences (…). Ce policier n’est pas poursuivi (…). Mon client (…) n’a jamais donné d’ordre de commettre des violences, il a donné un ordre de charge qui est un acte régulièrement donné par les commissaires de police dans le cadre de manifestations. Et il ne peut pas être complice d’une infraction qui n’existe pas puisque l’auteur principal n’est pas poursuivi. »

    Ordres disproportionnés

    Pour Mireille Damiano, avocate de Geneviève Legay, cette argumentation ne tient pas. « L’ordre donné était illégal parce que disproportionné, assène-t-elle. Mais aussi parce qu’il a été donné par le commissaire Souchi. Il est, à ce moment, le représentant de l’autorité civile sur le terrain. C’était au chef de l’unité opérationnelle d’ordonner une charge adaptée à la situation. » L’accusé s’est cependant senti autorisé à donner le signal de l’assaut. « Une charge au pas de course, précise l’avocate, c’est le niveau le plus violent de charge. La manière dont le commandement s’est opéré est parfaitement irrégulière. »

    Les soutiens de la militante d’Attac ne sont d’ailleurs pas les seuls à l’affirmer. L’IGPN et le procureur de Lyon sont sur la même tonalité. Un capitaine de gendarmerie, qui commandait un escadron sur les lieux au moment des faits, explique qu’il a désobéi aux ordres du commissaire Souchi et en indique le motif dans son rapport : « Ordres reçus disproportionnés face à la menace (foule calme). »

    Le 22 mars 2019, l’arrêté pris par le préfet des Alpes-Maritimes pour interdire les manifestations des gilets jaunes à Nice avait, d’ailleurs, été annulé par la cour administrative d’appel de Marseille. Celle-ci avait jugé disproportionnée l’atteinte portée à la liberté de manifester, dans la mesure où « les manifestations des gilets jaunes, à Nice, depuis novembre 2018, étaient restées pacifiques ».

    Geneviève Legay avoue toutefois être « moins confiante que ses avocats » quant à l’issue du procès. Elle sait que ceux qui soutiennent son agresseur sont puissants et, surtout, capables de tout pour le couvrir. Alors que Rabah Souchi a déjà annoncé son départ de la police nationale, la presse locale affirme qu’il doit prendre le commandement de… la police municipale de Nice. Une reconversion qui dépend toutefois de la fin du procès.

    « En cas de condamnation, il nous serait alors possible de poursuivre toute la chaîne de commandement », assure en outre l’un des avocats de Geneviève Legay, Me Arié Alimi. Aussi, ils sont nombreux depuis les couloirs de la mairie de Nice, en passant par ceux de l’Élysée, à espérer que le procès n’aille pas jusque-là. La mobilisation populaire, à Lyon, ces 11 et 12 janvier, exige, elle, « vérité et justice ». 

    SOURCE : Affaire Legay : le donneur d’ordres, Rabah Souchi, sur le banc des accusés - L'Humanité (humanite.fr) 

    Souvenirs des articles parus sur mon blog

    (Michel Dandelot) 

     

    Affaire Legay : le donneur d’ordres Rabah Souchi, sur le banc des accusés

     

     

    La leçon « MERCI MADAME  !!!  »

    Image vue sur Twitter MERCI MADAME  !!!

    et une autre image ici.

    Avec Geneviève Legay, désobéir

    On aurait préféré le silence qui a accompagné les mains arrachées et les yeux crevés. Après quatre mois de blessures et de mutilations, voici la première marque de compassion présidentielle à l’égard d’une victime des violences policières : « je lui souhaite un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse. (…) il faut avoir un comportement responsable ». Que faire sinon désobéir ?

     

    Par sa déclaration cynique, - la vieille dame n’avait rien à faire là, la police n’a fait que son travail -, le président de la République se désigne comme instigateur direct de l’agression contre Geneviève Legay, militante et porte-parole d’Attac 06, qui a eu le crâne fracturé lors d’une charge policière samedi dernier à Nice.

    Certes, Geneviève a eu plus de chance que Zaineb Redouane, cette Marseillaise de 80 ans, tuée le 4 décembre à sa fenêtre par une grenade lacrymogène en plein visage. Mais avoir la vie sauve ne lui a pas épargné l’indécence de cet appel à la « sagesse » provenant d’un homme manifestement ivre de son pouvoir. Ce blanc-seing présidentiel attribué une nouvelle fois à une intervention policière totalement disproportionnée cautionne déjà les prochaines bavures. Si morts il y a, ce sera par préméditation venant des sommets de l’État.

    Mais pourquoi ces vœux de bonne santé, même accompagnés d’insulte ? Il était évidemment difficile de garder le silence méprisant seul usité jusqu’à présent en pareil cas. Sur les réseaux sociaux, les images sont trop fortes, le contraste est trop vif entre la vieille dame armée de son drapeau pacifiste et la horde de policiers harnachés qui semblent la piétiner tandis que s’élargit la flaque de sang autour de sa tête.

    Les images mais aussi le son. Car Geneviève s’est exprimée devant une caméra de télévision juste avant la charge policière : « on est là pour dire qu’on a le droit de manifester (…) La place, on la quittera quand on voudra. Après s'ils prennent la force... On verra bien! Je n'ai pas peur, j'ai 73 ans, qu'est-ce qui peut m'arriver? Moi je me bats pour mes petits-enfants. Contre les paradis fiscaux, et tout l’argent que les banques blanchissent, dans l’énergie fossile par exemple ».

    Geneviève brandissait ainsi le flambeau de la désobéissance civile non violente, qu’Attac et un nombre croissant d’associations et de citoyens ont repris face à l’abus des pouvoirs. Fin de mois, fin du monde, même combat: l’inaction face au changement climatique, la complicité active envers les pollueurs et les fraudeurs, la servilité envers les ultra-riches sont devenues intolérables. Le chantage au risque d’extrême-droite n’est plus audible quand l’extrême-centre lui ressemble sans cesse davantage. Face à ce système politique verrouillé comme jamais par les forces de l’argent, la résistance citoyenne doit prendre des formes nouvelles, à l’image des Gilets jaunes ou des jeunes associations écologistes comme ANV Cop 21 ou Extinction Rebellion.

    La désobéissance civile adresse ce message aux citoyens : nous n’avons pas à accepter des lois iniques ou des interdictions de droits décidées par une élite irresponsable. Comme nous le rappellent les Gilets Jaunes, la démocratie, c’est le pouvoir du peuple, pas celui d’une classe politique à la dérive. Nous refusons que les droits sociaux et les écosystèmes soient sacrifiés au nom de la compétitivité, que les droits humains soient méprisés au nom de l’identité nationale, que les citoyens en lutte soient réprimés au nom d’un ordre injuste. Et puisque le système des médias, des partis et des institutions de cette république bloque toute reprise en main de la politique par les citoyens (cf le « Grand Débat » !), il nous appartient de désobéir, comme Geneviève.

    Pas n’importe comment, bien sûr : brûler des banques ou des Fouquet’s, jeter des coktails Molotov, c’est risquer de tuer, et de décrédibiliser ainsi la cause qu’on voulait défendre. La fin ne justifie jamais les moyens, et la société que nous voulons se construit dans nos modes d’action d’aujourd’hui, respectueux de l’intégrité des personnes et de la nature. Pour autant il ne s’agit pas d’opposer les gentils manifestants écolos ou les « gilets jaunes pacifiques » aux méchants black-blocks: nous sommes tous en colère contre la même élite arrogante et violente. Mais désobéir avec humour et détermination, sans violence contre les personnes, c’est réduire l'attractivité des ultras et accroître le pouvoir citoyen. Un large champ est ouvert à notre imagination. Merci à toi Geneviève et porte toi bien; nous sommes nombreux à relever ton drapeau et ton gilet jaune tombés par terre samedi dernier.

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/thomas-coutrot/blog/260319/avec-genevieve-legay-desobeir

    La fille de Geneviève Legay souhaite

     à Macron "d'atteindre la sagesse"

     de sa maman

    "Je lui souhaite un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse", avait déclaré le chef de l'État, son " sans créer la polémique ". 

    GILETS JAUNES - Des nouvelles de Geneviève Legay, grièvement blessée lors de l'Acte XIX des gilets jaunes à Nice samedi 23 mars. Les filles de la militante altermondialiste ont répondu ce mardi 26 mars aux questions de "Quotidien", alors qu'un rassemblement de soutien était organisé ce même jour à Paris.

    Selon les dernières constatations médicales, les blessures dont elle souffre sont multiples. "On vient d'apprendre qu'elle a 5 côtes fracturées, en plus de tout ce qu'on savait", indique l'une de ses filles, précisant que sa mère est "super-fatiguée".

    Outre le seul aspect physique, Geneviève Legay souffre également sur le plan psychologique. "Elle a le contre-coup, parce qu'elle nous a dit qu'elle a pleuré tout hier soir et tout ce matin", poursuit l'une de ses filles, précisant que sa maman "a vu les premières images hier après-midi en allant au scanner. Elle s'est vue au sol plein de fois en fait".

    Interrogée précisément sur les propos polémiques du chef de l'État à l'égard de Geneviève Legay, sa fille répond du tac-au-tac. "Qu'il arrive un jour à atteindre la sagesse de ma mère, ce sera beau", répond-elle, avant de conclure: "je me fous de ce que dit ce monsieur".

    Deux jours après les faits, Emmanuel Macron avait déclaré ceci auprès de Nice Matin: "Quand on est fragile, qu'on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci". Des propos qui avaient provoqué une vive émotion.

    CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS POUR ECOUTER LA FILLE DE GENEVIève leguay :

    https://twitter.com/i/status/1110622170215051265 

      

     Geneviève Legay a bien été renversée par des policiers : Attac exige la démission du ministre de l’Intérieur, du préfet des Alpes Maritimes et du procureur de la République de Nice

    Vendredi 29 mars 2019, par Attac France 

    Dans un article publié par Médiapart [1], jeudi 28 mars, des témoignages concordants affirment que Geneviève Legay a bien été poussée par des forces de l’ordre lors de la charge policière intervenue le samedi 23 mars, pendant l’acte 19 des gilets jaunes, à Nice. Geneviève Legay, 73 ans, porte-parole d’Attac 06, a ainsi été grièvement blessée.

    Ces révélations remettent en cause les versions avancées par le procureur de la République de Nice et les affirmations d’Emmanuel Macron et de Christophe Castaner qui ont affirmé que Geneviève Legay « n’avait jamais été en contact avec les forces de l’ordre ».

    Ces versions avaient déjà été sérieusement remises en doute par plusieurs analyses journalistiques [2] qui avaient scruté les différentes images de la scène, dont la vidéo de CNews qui permet de voir un contact direct entre un policier et une personne munie d’un gilet jaune à la main (en l’occurrence Geneviève Legay était la seule à en avoir un à la main, dans cette zone).

    Attac s’insurge face à cette volonté éhontée du pouvoir de dissimuler la vérité et demande :

    • la démission du procureur de la République de Nice, qui a menti en affirmant que Geneviève « n’a pas été touchée par des policiers » et qu’ « il n’y a aucun contact direct entre un policier et cette dame ».
    • la démission du préfet des Alpes Maritimes, qui a donné l’ordre et a déclaré que Geneviève « a été poussée dans le dos, non pas directement par un membre des forces de l’ordre mais par des personnes reculant dans un mouvement de foule »
    • la démission de Christophe Castaner, qui a donné les consignes et s’est félicité que les « consignes de fermeté ont été respectées »
    • le dépaysement sans délais de cette affaire, car elle ne peut être instruite sereinement à Nice dans ce contexte.

    Attac appelle à participer massivement aux mobilisations sociales, notamment celles des gilets jaunes, ce samedi 30 mars pour y défendre la justice fiscale et sociale, le droit de manifester et dénoncer des violences policières orchestrées par l’État. Nous appelons à se munir d’un drapeau arc-en-ciel, comme celui que portait Genevieve Legay quand elle a été blessée, pour soutenir Geneviève et défendre le droit à manifester.

    P.-S.

    Attac a adressé une lettre ouverte au Président de la République pour dénoncer les contre-vérités qui ont été énoncées et qui visent à dédouaner l’État et les forces de l’ordre de leurs responsabilités dans les très graves blessures de Geneviève Legay et demander que toute la vérité soit faite sur les circonstances de cette violente agression.

    Notes

    [1Manifestante blessée à Nice : la version de Macron et du procureur contredite par des policiers, Mediapart

    [2Edito : un samedi de tensions et d’intox à Nice, France 3 Côte d’Azur

    Geneviève Legay a bien été renversée par des policiers : Attac exige la démission du ministre de l’Intérieur, du préfet des Alpes Maritimes et du procureur de la République de Nice


    Geneviève Legay a bien été renversée par des policiers : Attac exige la démission du ministre de l’Intérieur, du préfet des Alpes Maritimes et du procureur de la République de Nice

     
     

     

     

    Lettre ouverte aux forces de l’ordre encore

    dignes de leurs fonctions : réagissez !

    PAR GENEVIÈVE LEGAY 

    Lettre ouverte aux forces de l’ordre encore  dignes de leurs fonctions: réagissez!  PAR GENEVIÈVE LEGAY

    Si je m’adresse à vous, forces de l'ordre, ce n’est pas pour vous faire la leçon, mais pour vous dire à quel point les politiques policières menées depuis quelques temps vous desservent. Pour que cessent les souffrances et les violences engendrées par une politique inhumaine, de caste, j’en appelle à votre sens de l’honneur. Ne laissez pas un métier honorable devenir pitoyable.

     

    La population des petites gens, des gens de rien, méprisée par le pouvoir, avait du respect pour vous et croyait en votre devoir de protection.

    Ce n’est plus le cas. Les violences, les bavures policières, les mensonges, les manipulations se retournent contre vous et ce que vous devriez représenter.

    Nombre de vos camarades épuisé.e.s choisissent le suicide pour échapper à l'inacceptable. Le «travail» qu’on vous demande d’exécuter est intolérable et inadmissible pour moi et aussi à beaucoup d’autres ! J’ai beaucoup de peine. 

    Mon grand-père était policier, il m’a appris le respect de la police qui nous protège. 

    Et, comme je l’ai déjà fait lors de conférences de presse, notamment le 29 avril, alors qu’une chaîne T.V. voulait que je vous «enfonce», je veux mettre en avant la réalité du malaise exprimé par beaucoup d'entre vous et pointer les suicides qui déciment vos rangs.

    Comment la place Beauvau et le Président ne se posent-ils pas la question du pourquoi de ces situations désespérées?

    Si je lutte aujourd’hui aux côtés des Gilets jaunes, et autres mouvements, c’est pour construire un autre monde que je pense possible : plus humain, plus juste, pour la dignité de toutes et de tous, dans l'espoir d'une vie meilleure. Y compris pour vous, fonctionnaires sous-payé.e.s, faisant de nombreuses heures souvent non récupérées. Vous êtes au bord de l’épuisement et certain.e.s plus du tout dans le discernement des ordres reçus. Ordres que vous avez encore la possibilité de refuser

    Je m’adresse surtout à celles et ceux qui se sentent éclaboussé.e.s par les violences, bavures et mensonges policiers, y compris de leurs supérieur.e.s comme par le refus de l’I.G.P.N. de procéder à de vraies enquêtes permettant des poursuites.

    Le résultat : vous êtes tous et toutes amalgamé.e.s à ces pratiques révoltantes à juste titre!  

    Nous devrions être ensemble, nous respecter. 

    Comment accepter que ce pouvoir nous jette les un.e.s contre les autres, vous face au peuple?

    Pour que tout cela cesse, les souffrances et les violences engendrées par une politique inhumaine, de caste, j’en appelle à votre sens de l’honneur et des responsabilités ; ne laissez pas un métier honorable devenir pitoyable. 

    Réagissez !

     Lettre ouverte aux forces de l’ordre encore dignes de leurs fonctions: réagissez !  PAR GENEVIÈVE LEGAY

    Hélas !!!

    Chère madame legay ne vous faites pas d’illusion

    Mon grand-père était policier, il m’a appris le respect de la police qui nous protège

    On ne peut que rester dubitatif en lisant cette phrase.

    Combien de policiers ont refusé de prêter leur concours aux rafles antisémites, sous l'occupation ?

    Combien ont refusé d'obéir aux ordres du préfet Papon, le 17 octobre 1961, puis lors de la manifestation de Charonne ?

    Les policiers se sont plutôt signalés, dans l'histoire, par leur zèle à appliquer les ordres, même lorsque ces ordres étaient infâmes, que par leur propension à faire respecter les droits de la personne humaine.

    Difficile, évidemment, compte tenu de la personne qui signe ce texte, de ne pas le recommander .

    Mais sans se faire d'illusion sur ses chances éventuelles de convaincre ses destinataires...

    Cette chanson a été écrite, et chantée face aux CRS et aux gendarmes mobiles, il y a déjà... quarante ans...

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/lancetre/blog/110216/le-gam-en-belgique-quarante-ans-de-chansons-et-de-luttes 

     


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    Les immigrés, éternelles victimes des jeux politiques

    Les immigrés, éternelles victimes

    des jeux politiques

    L’extrême droite a remporté une victoire essentielle : elle a réussi, en quelques décennies, à imposer l’immigration comme un thème obligé dans tous les débats politiques. Même si tous les sondages montrent qu’en réalité cette question est loin d’être une des premières préoccupations des Français.

    Alors voilà : Darmanin, comme tout ministre de l’Intérieur qui se veut important présente « sa » loi sur l’immigration. Comme les 29 précédentes depuis 40 ans, elle se doit bien sûr d’afficher un nouveau « durcissement » des conditions d’entrée et d’accueil des migrants.

    Nous n’allons pas ici nous aventurer dans les dédales du pugilat politique auquel ce projet donne lieu depuis juillet 2022, entre la droite, extrême ou modérée, les courants de la majorité et même les stratégies individuelles. Indépendamment des péripéties et des postures, son contenu est de toutes façons pitoyables : c’est un concours Lépine de la mesure la plus répressive ou la plus contraignante pour durcir l’accueil des migrants, précariser leur installation ou faciliter leur expulsion.

    Ce n’est pas non plus le lieu d’énumérer les régressions multiples que contient le projet initial de Darmanin, encore aggravé par la droite sénatoriale. Il accélère et facilite les expulsions, alimente l’amalgame récurent entre immigration et délinquance et exploite cyniquement le tragique événement d’Arras. Il dégrade le droit d’asile et rend de mille façons l’intégration dans une vie normale plus difficile.

    Deux questions ont été érigées en totem par la droite. Un volet pompeusement appelé « intégration » a été imposé à Darmanin par l’exécutif. C’est l’article 3 qui prévoit que l’obtention d’un titre de séjour puisse devenir un droit pour quelques travailleurs actuellement sans papiers. A peine plus ouvert que la circulaire Valls de 2012 actuellement en vigueur, cet article est devenu le symbole du refus de l’idée même de titularisation par la droite. Celle-ci a aussi exhumé une de ses vieilles rengaines : l’Aide Médicale d’État dont les conséquences financières sont en réalité dérisoires. Mais la réduction à l’extrême urgence de son panier de soins, déjà limité, est une absurdité du point de vue de la santé publique.

    Face à ce projet, le MRAP, avec toutes les associations de solidarité avec les migrants, fera tout pour s’opposer à ces politiques qui insécurisent et maintiennent dans la précarité des millions d’immigrés. Nous leur devons un accueil digne.

    Le MRAP rappellera que le seul avenir est à un accueil inconditionnel de tous les migrants, de tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui, souvent au risque de leur vie, recherchent chez nous un asile ou un avenir meilleur. Le MRAP contribuera à rétablir la vérité : non, il n’y a pas d’invasion ; les flux migratoires, objectivement modestes, sont une respiration normale de l’Humanité et un apport indispensable à la vie et l’enrichissement humain d’un pays comme la France. Les immigrés ont toujours été et sont l’avenir des sociétés. Nous continuerons à défendre la liberté de circulation et d’installation de tous les humains en France comme ailleurs.

    Loi immigration :
    « Ayons le courage d’opposer à la restriction des libertés,
    un véritable sursaut citoyen »

    Le 19 décembre dernier, le Sénat et l’Assemblée nationale ont adopté à la majorité le projet de loi immigration. Cette adoption va dans le sens d’une remise en question sans précédent des valeurs républicaines. Instauration de quotas migratoires, conditionnement d’aides sociales à cinq ans de séjour régulier, conditionnalité de l’aide publique au développement, durcissement des conditions d’accès à la nationalité, mise en place d’une caution pour les étudiants étrangers sont autant de lignes rouges qui sont franchies. Ironie du sort, le texte va jusqu’à conditionner l’obtention d’un titre de séjour au respect des principes républicains à l’heure où nous nous nous en éloignons.

    Au-delà de s’en prendre drastiquement au droit des étrangers, cette loi vient compliquer encore davantage le travail mené par les salariés et les bénévoles de nombreuses associations et structures de l’économie sociale et solidaire qui interviennent en aide aux plus démunis. Ainsi, la loi prévoit des restrictions à l’hébergement d’urgence pour les personnes qui sont visées par une obligation de quitter le territoire, entravant plus encore la tâche pour les structures qui luttent contre la précarité. Ce n’est pas aux associations de cautionner la préférence nationale !

    Les acteurs de terrain ont toujours été force de proposition pour renforcer l’intégration des immigrés, enjeu majeur pour une société à réconcilier et rendu plus difficile par la loi votée. Au lieu de se saisir de leur expertise pour apporter des solutions concrètes et utiles, les parlementaires ont fait le choix de céder aux sirènes d’une extrême droite – qui se gargarise aujourd’hui d’une « victoire idéologique » – quitte à remettre en cause des principes républicains fondamentaux.

    La situation n’est plus soutenable. Là où nous devrions combattre la xénophobie et le populisme, là où nous devrions donner à voir que l’immigration irrigue et enrichit la France, là où nous devrions chercher à réconcilier les Françaises et les Français, cette loi n’ajoute que de la division. Elle s’inscrit dans un contexte global où chaque jour nous tirons la sonnette d’alarme sur le déclin de nos libertés et sur le renoncement à nos principes fondamentaux.

    Plus que jamais, il devient urgent de réinvestir le politique et d’opposer des solutions concrètes aux discours réactionnaires. Les associations offrent cette possibilité de traduire en actes des valeurs politiques mais elles ne sont pas seules. Partout autour de nous, il existe des  espaces où se mobiliser. Alors, soyons intransigeants et surtout, ne nous résignons pas à perdre la bataille culturelle.

    Le drame de cette loi est qu’elle continue à ajouter de la division et de l’autoritarisme là où nous devrions travailler au rassemblement et à la consolidation de notre démocratie. Ayons le courage d’opposer à la restriction des libertés, un véritable sursaut citoyen. Ayons le courage que la majorité des parlementaires n’a pas eu en ce 19 décembre. 

    Darmanin a offert le pouvoir

    à l’extrême droite

    Le MRAP, avec une large partie du monde associatif et politique, est atterré de la victoire importante que l’extrême droite a remportée fin 2023.

    Depuis des décennies, celle-ci a réussi à faire du rejet de l’immigration un thème majeur du débat politique. Darmanin, après bien d’autres, a voulu la concurrencer sur ce terrain. Et finalement, c’est le Rassemblement National, captant Les Républicains dans son sillage, qui a acculé le gouvernement à tout lui céder et à assurer son triomphe politique et idéologique.

    Cette nouvelle loi, qui portera honteusement le nom de Borne-Darmanin, maltraite encore plus la population immigrée, aggrave les nombreux obstacles à un accueil digne des étrangers, limite leur accès à l’égalité des droits et à leur intégration harmonieuse. Elle les menace d’une suspicion permanente et d’une expulsion facilitée. Elle remet en cause le droit du sol et introduit le sinistre principe de la préférence nationale. L’année de débats que ce projet de loi a provoquée a alimenté le climat de racisme et de xénophobie déjà trop présent dans notre société.

    Le MRAP continuera plus que jamais, dans les collectifs les plus larges, à organiser la solidarité avec les populations migrantes et à combattre les difficultés qu’elles affrontent et qui vont encore s’aggraver.

    Il continuera aussi son plaidoyer inlassable pour combattre les fantasmes soigneusement cultivés qui entourent l’immigration, pour convaincre qu’elle constitue en réalité un mouvement positif de l’humanité et que l’avenir est à la liberté de circulation et d’installation.

    Le Bureau national du MRAP 

    Deux cents personnalités appellent

    à manifester contre la loi immigration

    Paris (AFP) – Quelque 200 personnalités - acteurs, écrivains, journalistes ou encore représentants syndicaux - appellent à manifester le 21 janvier contre la promulgation de la loi immigration, dénonçant un "tournant dangereux de notre République", dans une tribune publiée dimanche soir par l'Humanité et Mediapart. 

    Les immigrés, éternelles victimes des jeux politiques

    Mobilisation contre la loi immigration, place de la République, à Paris, le 5 janvier 2024 © Emmanuel Dunand / AFP 

    Parmi les signataires figurent les actrices Josiane Balasko et Julie Gayet, les écrivains Nicolas Mathieu et Alice Zeniter, l'humoriste Guillaume Meurice, les syndicalistes Marylise Léon (CFDT) et Sophie Binet (CGT) etc. Ils fustigent un texte de loi "rédigé sous la dictée des marchands de haine qui rêvent d’imposer à la France leur projet de +préférence nationale+".

    "Soucieux de rassemblement et de solidarité plutôt que de division sans fin de notre société, nous demandons au président de la République de ne pas promulguer cette loi", conclut le texte.

    Sur France Inter, Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a estimé qu'il s'agissait d'"un moment important de l'histoire politique de ce pays". "On est dans un tournant, des idées d'extrême droite sont adoptées à l'Assemblée nationale dans une loi qui renie les valeurs humanistes que nous défendons à la CFDT", a-t-elle dit au micro de "Questions politiques".

    Des associations de défense des sans-papiers ont déjà lancé un appel pour une mobilisation le 14 janvier.

    Adopté au forceps par le Parlement, le projet de loi immigration restreint notamment le versement des prestations sociales pour les étrangers, instaure des quotas migratoires, remet en question l’automaticité du droit du sol et rétablit un "délit de séjour irrégulier".

    Ce texte, qui a provoqué une crise ouverte au sein de la majorité présidentielle, a été voté par le Rassemblement national qui y a vu une consécration de "la priorité nationale" qu'il défend.

    © 2024 AFP

    Les immigrés, éternelles victimes des jeux politiques

    Si l’extrême droite arrive au pouvoir

    en 2027 voici ce que nous verrons

    de plus en plus, souvenons-nous : 

     

    Les immigrés, éternelles victimes des jeux politiques

      Après France-Maroc  des agressions racistes  et une responsabilité écrasante pour l’extrême droite

    Après France-Maroc

    des agressions racistes

    et une responsabilité écrasante

    pour l’extrême droite

     

      Après France-Maroc  des agressions racistes  et une responsabilité écrasante pour l’extrême droite

    Mercredi soir à Paris, après le match entre la France et le Maroc. (JULIEN MATTIA/Anadolu Agency via AFP)

    Mercredi soir, des hordes de fachos chauffées à blanc se sont déployées partout pour en découdre physiquement en hurlant des slogans racistes. Une soirée effroyable à mettre en parallèle avec les discours de certains leaders politiques.

    Même dans nos pires cauchemars nous ne pensions pas devoir consacrer un éditorial à des événements qui évoquent des heures sombres de l’histoire. Nous alertons depuis longtemps, pourtant, sur le danger de voir se reformer en France des groupes issus de l’extrême droite, prêts à passer à l’acte à la moindre occasion. Celle-ci s’est présentée mercredi soir à l’issue du match France-Maroc, qui s’était pourtant déroulé dans un respect mutuel exemplaire sur le terrain, dans les gradins et au cœur de nombreux bars. Chauffées à blanc par tous ceux qui, depuis quelques jours, prédisaient de possibles débordements du côté des supporteurs marocains (y compris au ministère de l’Intérieur et dans certains médias), des hordes de fachos se sont déployées ici ou là dans l’Hexagone pour en découdre physiquement en hurlant des slogans racistes.

    A Paris, si la police n’était pas intervenue, la situation aurait pu dégénérer de façon gravissime : une bande violente d’une quarantaine de personnes a été interpellée en possession de poings américains, de matraques ou clés à molette. Idem dans d’autres villes de France et notamment à Lyon, où les groupes identitaires ne cessent de se reformer malgré leur dissolution. On ne pointera jamais assez la responsabilité écrasante des leaders d’extrême droite dans ces dérives. A commencer par Eric Zemmour qui, depuis un bon moment, attise la haine de toutes celles et tous ceux qui ne sont pas blancs. Mais aussi Marine Le Pen et Jordan Bardella qui, même s’ils ont policé leur discours, désignent en continu les étrangers comme la source de tous les maux du pays. Et d’ailleurs, les a-t-on entendus condamner les violences commises mercredi soir ? Rien. Silence radio. Souvenons-nous de la saillie raciste du député RN Grégoire de Fournas, le 3 novembre à l’Assemblée nationale, elle ne venait pas de nulle part. La haine du Noir et de l’Arabe reste profondément gravée dans l’ADN de l’extrême droite, il faut toujours l’avoir en tête. Et refuser de céder un pouce d’espace sur ce terrain-là.



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    Moi aussi je sonne le tocsin

    J’appelle  tous les abstentionnistes (30 % des inscrits) français et toutes celles et tous ceux qui sont opposés aux racistes islamophobes, à empêcher l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en 2027, dans le cas contraire nous risquons une guerre civile en France, car elle s’en prendra à mes amis musulmans.

    L’extrême-droite et la jeunesse en France

    Michel Dandelot

    L’extrême-droite et la jeunesse

    en France

     

    Manifestation de l'extrême droite française devant le Panthéon à Paris / Photo: Reuters (Reuters)

    La jeunesse dépoussière l’extrême-droite traditionnelle. Si les réseaux de la droite identitaire font, régulièrement, parler d’eux, un épisode est venu les remettre sur le devant de la scène: le meurtre, à Crépol (Drôme), de Thomas, 16 ans. Dans la nuit du 18 au 19 novembre dernier, l’adolescent meurt poignardé à la sortie d’un bal. Très vite, un scénario- revu depuis- impliquant des jeunes “hostiles” venus de La monnaie, quartier populaire de Romans-sur-Isère, se dessine. Très vite, l’affaire s’emballe sur les réseaux sociaux jusqu’à prendre les contours d’un conflit civilisationnel entre les jeunes victimes “blanches” -dont Thomas- d’un côté et ceux de la cité de La Monnaie, accessoirement issus de l’immigration. Si la version a été largement revue depuis par les autorités, ce drame a permis à l’extrême-droite d’alimenter sa narration.

    L’occasion de faire le lien avec l’islam est trop belle pour les réseaux d’extrême-droite, qui profitent alors du drame pour réaffirmer leurs combats. Dès le samedi 25 novembre, une centaine de militants de la droite identitaire défilent, cagoulés et armés, dans les rues de Romans-sur-Isère. Tous se dirigent vers le quartier de La Monnaie, d’où serait originaire le meurtrier présumé de Thomas. L’opération tourne au vinaigre. Arrêtés par les forces de l’ordre au terme de violents affrontements, vingt activistes sont interpellés dont 17 placés en garde à vue. Des riverains s’en prennent, de leur côté, à un militant qui sera molesté. Des vidéos circulent sur Twitter. On y voit des jeunes supposés de La Monnaie s’en prendre à un militant, le déshabiller, alors que ses complices ont pris la poudre d’escampette. A Lyon, d’autres militants battent le pavé, le lundi suivant, aux cris de “Français, réveille-toi ! Tu es ici chez toi !”. D’autres rassemblements ont lieu à Laval, Grenoble, Reims ou Paris.

    Dans la capitale, un rassemblement, prohibé par la préfecture de Paris, est finalement permis par un tribunal administratif. Il réunit, le 2 décembre, 200 personnes sur la place du Panthéon, monument qui rappelle la “reconnaissance de la Patrie” aux “grands Hommes” de la Nation…De multiples appels à la vigilance sont diffusés sur les réseaux sociaux enjoignant aux personnes issues de l’immigration d’éviter les zones investies par les militants d’extrême-droite.

    Un terme, venu du passé obscur français, est exhumé. Ratonnade. Si la résurgence du mot est frappante, elle témoigne bien d’un “épisode de plus dans l’histoire des violences à caractère raciste”, souligne Sylvie Thénault, historienne et autrice, notamment, du livre Les ratonnades d’Alger, 1956, paru au Seuil (2022). Ce vocable est typique de la période coloniale puisqu’il qualifie, dans l’entre-deux-guerres, les violences perpétrées contre “les ratons”, les hommes Nord-Africains, Algériens pour l’essentiel, précise-t-elle. Une origine politique qui rend le mot- aujourd’hui repris par la gauche pour désigner les violences racistes- pas du tout neutre quoique légitime.

    “Le terme a été utilisé par Paulette et Marcel Péju, un couple de militants anticolonialistes”. En 1961, il publie Ratonnades à Paris quelques semaines après le massacre du 17-octobre mené par la police française (sous les ordres du préfet de Paris, Maurice Papon, ancien haut-fonctionnaire de Vichy, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité). Edité par Maspero, le texte est immédiatement saisi chez l’imprimeur par la police judiciaire. Une censure qui épaissira le mensonge de l’Etat français autour du 17-octobre 1961, répression sanglante de militants algériens indépendantistes en plein Paris. Un mot chargé, donc, et directement issu de la colonisation et de l’Algérie coloniale mais qui éclaire les défilés de l’extrême droite vus ces dernières semaines. Comme l’explique Sylvie Thénault, “nous n’avons pas d’autre mot pour qualifier ces événements car la dimension raciste est la même”. Mais aussi parce que les mouvements qui se sont exprimés après Crépol visent, spécifiquement, les Arabes, les Maghrébins ou les musulmans pour ce qu’ils sont. “Ces défilés ciblent ces populations dans une optique raciste avant tout”, ajoute-t-elle.

    Cette similitude rappelle une réalité. L’extrême-droite française actuelle provient de la colonisation et de la décolonisation. D’ailleurs, S.Thénault le montre bien. Les ratonnades actuelles portent trois aspects : “le racisme, la volonté de porter atteinte à l’ordre public” et prendre en main la sécurité.

    Alors que Marine Le Pen, députée française du Rassemblement national, ancienne chef du parti et fille du fondateur du Front national, Jean-Marie le Pen, a largement entamé et même réussi sa mue en politique fréquentable, le fonds doctrinal de sa formation et de ses idées reste le même. L’extrême-droite française s’inscrit dans le sillage de l’histoire coloniale et le vote de la nouvelle loi censée réguler l’immigration en est un exemple probant. Au-delà de la pénétration des idées de Le Pen dans la société française et ses lois, elle poursuit le dessein de Le Pen père, la “préférence nationale” et, en creux, une manière de venger la perte de l’Algérie. Il y a de cela dans ces pics racistes. Un impensé colonial loin d’être réglé, une blessure narcissique dont les ressacs se manifestent à travers l’usage des termes. Comme le note Sylvie Thénault, “dans les années 80, on parlait des hommes arabes. Puis, le mot musulman est revenu. Je suis toujours surprise de voir ces catégories et ces termes, issus de l’époque coloniale, survivre et revenir au grès de l’actualité”. 

    SOURCE : https://www.trtfrancais.com/actualites/lextreme-droite-et-la-jeunesse-en-france-16580768

     


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    À Alençon, un hommage rendu

    à Alfred Locussol

    et au protecteur de la mémoire des victimes

    de l’OAS

    À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol  et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS

    Un hommage à Alfred Locussol et Jean-François Gavoury a été rendu ce samedi 6 janvier 2024. | OUEST-FRANCE

    Ce samedi 6 janvier 2024, un hommage a été rendu à Alfred Locussol sur le parvis de la gare d’Alençon. Le militant communiste et indépendantiste a été assassiné en 1962 par l’Organisation de l’armée secrète. La cérémonie a également rendu hommage à Jean-François Gavoury, défenseur des victimes de l’OAS, décédé en août 2023.

    Sur le parvis de la gare d’Alençon (Orne), une stèle rappelle l’assassinat d’Alfred Locussol. Le militant communiste et indépendantiste a été tué le 3 janvier 1962 par l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Ce samedi 6 janvier 2024, un hommage lui a été rendu ainsi qu’à Jean-François Gavoury. Le président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS est décédé le 3 août 2023.

    Un hommage à Jean-François Gavoury

    À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol  et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS

    C’était le samedi 5 janvier 2019 Jean-François Gavoury ne savait pas que pour la première fois le 6 janvier 2024 il ne serait pas présent. Photo ajoutée par Michel Dandelot.

    « Il avait participé à toutes nos célébrations de janvier, depuis 2012, et à l’inauguration des stèles successives. Il avait lancé depuis Alençon l’appel annuel de son association qui avait recensé 2 700 assassinats et des milliers de blessés », a rappelé Pierre Frénée, chercheur en histoire et ancien combattant de la guerre d’Algérie.

    L’hommage à Alfred Locussol et aux victimes de l’OAS a mis l’accent sur l’actualité où « la montée des idées d’extrême droite, la prise du pouvoir politique de l’extrême droite dans plusieurs pays sont source d’inquiétude pour la cohésion sociale et la paix dans le monde ».

    À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol  et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS

    Allocution de Françoise Savarin-Nordmann

    Membre des deux associations ci-dessous :

    (PS) A signaler que l'ANPROMEVO a été dissoute après le décès de Jean-François Gavoury)

    À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol  et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS

    À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol  et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS

    À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol  et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS

    Photos prises par l'ami Roger Pilhon, l'époux de Geneviève Pilhon Bourgogne, fille du commandant Bourgogne, autre victime de l'OAS. 

      Ce n’est pas ici un inconnu que nous honorons,  pas non plus un soldat, juste un homme engagé, un citoyen épris de justice et donc de paix,  un fonctionnaire d’Etat, dont nous connaissons désormais le nom : Pierre-Alfred Locussol.   Mais si l’on proposait tout récemment à des candidats au baccalauréat de disserter en philosophie sur le rapport entre Justice et Paix, c’est que le sujet abordé par d’éminents philosophes avant eux reste problématique et actuel.

      Si sage et pacifiste qu’il soit, celui qui s’engage en France sur ce terrain, porteur des valeurs et de la leçon apprises sur les bancs de l’école publique : Liberté, Egalité, Fraternité,  peut et doit s’attendre à rencontrer l’opposition, voire l’hostilité : car justice et paix sont fruits de lutte historique, de conquête et d’effort individuel et collectif renouvelé au fil du temps au sein d’une société hétérogène. 

      En temps de crise, il faut savoir lutter avec les armes de la démocratie. En temps de guerre, même loin des combats armés, il arrive qu’on risque sa vie du fait de la violence des factieux.

      Ce fut le cas pour  Pierre-Alfred  Locussol  tout comme pour Max Marchand, pour Mouloud Feraoun et pour  leurs compagnons, dévoués pour leur part à l’éducation, à l’instruction, à la transmission  de telles valeurs ; et nous pouvons nommer aussi le commissaire Gavoury, défenseur d’un ordre plus juste et plus humain, dont l’assassinat aura marqué la vie de son fils, Jean-François.  Tous s’inscrivent dans notre mémoire comme loyaux républicains. 

      Mais derrière ces hommes que nous pouvons nommer et dont l’histoire peut nous instruire en s’incarnant, ils furent nombreux  à payer  anonymement  un tribut à la guerre.   Celle-là et toutes les autres. Non, nous n’avons pas rêvé, la guerre n’est jamais un simple cauchemar dont on s’éveille pour mieux vivre, plus raisonnables,   bien avertis et avisés.

      N’est-il pas hélas à nouveau temps de le rappeler avec insistance, dans un contexte d’horreur mondiale mais aussi chez nous de division sociale, de fractures et de conflits, au mépris des désastres collectifs et ravages personnels  dont l’écho n’en  finira pas de se répercuter ?

      Grâce à des hommes tels qu’ici nous les aurons nommés en hommage rendu ce jour à leur effort de paix et de justice ;    face à la persistance têtue de la stèle érigée à Alençon par ceux qui se sont souvenus et travaillent à enrichir et vivifier  l’histoire.  

     Ayons à l’esprit le courage quotidien et le dévouement et chacune des victoires en humanité des meilleurs d’entre nous,  remportées sur les laideurs dont nous, humains,  sommes aussi capables .

     Oui, après nous être recueillis répondons à cet appel à la vigilance,  à l’action solidaire, fraternelle et humaine.

    Ce 6 janvier 2024, à Alençon.

    Françoise Savarin-Nordmann

    SOURCE : À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS (ouest-france.fr)

     

    Le 8 janvier 2022

    Jean-François Gavoury était présent

    À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol  et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS

    Une cinquantaine de personnes ont rendu hommage à Alfred Locussol, samedi 8 janvier 2022, soixante ans après son assassinat par l’OAS. | OUEST-FRANCE

    Alençon. « Les nostalgiques

    de l’Algérie française sont toujours là

    et la mémoire les dérange »

    Samedi 8 janvier 2022, soixante ans après sa mort, un hommage a été rendu à Alfred Locussol, militant communiste et indépendantiste assassiné à Alençon par l’Organisation de l’armée secrète en 1962. Depuis qu’elle a été posée en 2012, la stèle érigée en son honneur a été vandalisée à sept reprises.

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    Le 3 janvier 1962, Alfred Locussol, militant communiste et fervent défenseur de l’indépendance de l’Algérie, était assassiné chez lui, à quelques pas de la gare d’Alençon. L’Organisation de l’armée secrète (OAS), œuvrant pour le maintien de la présence française en Algérie, signait là son premier assassinat sur le sol français.

    À Alençon, un hommage rendu à Alfred Locussol  et au protecteur de la mémoire des victimes de l’OAS

    François Tollot, ancien conseiller municipal et militant communiste à Alençon, montre la maison où Alfred Locussol a été assassiné, en janvier 1962. | OUEST-FRANCE  

    En 2012, une stèle était érigée en mémoire d’Alfred Locussol, devant son domicile. Elle a été vandalisée à sept reprises. Si bien que la municipalité a décidé de la transférer sur le parvis de la gare, en 2019. Sous une caméra de vidéosurveillance.

    « La stèle dérange, affirme François Tollot, ancien conseiller municipal, membre du Parti communiste. Il y a dans notre société des nostalgiques du colonialisme. Dans certaines familles d’extrême droite, les jeunes baignent là-dedans. Il y a un terreau qui va mettre du temps à disparaître. Ça ne s’éteint pas comme ça. »

    Mémoires antagonistes

    Quelques mois après l’installation de la stèle, l’ancien conseiller municipal a reçu une balle de fusil-mitrailleur dans une enveloppe, dans son casier, à la mairie. Coïncidence ? François Tollot n’y croit pas. « C’est la preuve que les nostalgiques de l’Algérie française et leurs descendants sont toujours là. La mémoire les dérange. C’est pour cela qu’il faut continuer. Et être vigilant. Rien n’est gagné. Rien n’est acquis. »

    Le militant communiste dénonce des « mémoires antagonistes : si Emmanuel Macron a reconnu l’assassinat de Maurice Audin sous la torture, un de ses ministres a osé qualifier d’islamo-gauchisme le fait de dénoncer les horreurs de la colonisation. Il nous insulte et rejette du même coup hors de la République nos concitoyens issus de cultures, religions ou traditions musulmanes en faisant l’amalgame avec les terroristes. »

    « L’OAS a voulu mettre en difficulté la République, rappelle Joaquim Pueyo, le maire d’Alençon, qui appelle à « œuvrer pour la vérité historique ». » Avant de s’excuser : « Je dois filer, à 11 h 30, je marie un Afghan et une Polonaise. C’est ça aussi, la France. » 

    SOURCE : https://www.ouest-france.fr/normandie/alencon-61000/alencon-les-nostalgiques-de-l-algerie-francaise-sont-toujours-la-et-la-memoire-les-derange-53cd9602-70a6-11ec-8bf9-7d32b0fb299d 

     

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    La bande de Gaza est inhabitable elle n’est

    plus qu’un lieu de mort et de désespoir

    Guerre Israël-Hamas : nouvelles frappes sur Gaza, colonies

    « sauvages »…

    La bande de Gaza est inhabitable elle n’est plus qu’un lieu de mort et de désespoir

    Tsahal a repris ses frappes sur la bande de Gaza aux premières heures de la journée de samedi. | MOHAMMED SABER / EPA-EFE

    De nouvelles frappes israéliennes ont atteint la bande de Gaza, laquelle est devenue un « lieu de mort » tout simplement « inhabitable », alerte l’ONU après quasiment trois mois d’une guerre sans répit. Parallèlement, les installations illégales de colons israéliens en Cisjordanie et les actes de violences contre des Palestiniens ont considérablement enregistré depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël. Une situation dénoncée par les ONG.

    Des frappes israéliennes ont retenti tôt samedi 6 janvier 2024 à Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Gaza où se sont réfugiées ces dernières semaines des centaines de milliers de Palestiniens qui tentent d’échapper aux affrontements.

    Dans le nord de Gaza, où l’armée israélienne avait lancé son opération terrestre fin octobre, les bombardements se poursuivent. « Tout le quartier est détruit et je ne sais pas où les gens vont retourner. Où allons-nous vivre ? », a déploré vendredi un habitant de Jabaliya (nord) après une frappe israélienne.

    La bande de Gaza est inhabitable elle n’est plus qu’un lieu de mort et de désespoir

    Des bâtiments détruits par les bombardements israéliens dans la bande de Gaza photographiés depuis une position le long de la frontière dans le sud d'Israël le 5 janvier 2024 afp.com/JACK GUEZ

    « Regardez cette destruction, mais malgré cela, nous resterons déterminés. Nous n’avons pas fui vers le sud ou ailleurs, nous sommes restés à al-Sika (quartier de Jabaliya), là où se trouvaient nos maisons », a-t-il ajouté.

    La bande de Gaza est « tout simplement devenue inhabitable », et ses habitants « font face à des menaces quotidiennes sous les yeux du monde », a résumé le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths.

    La bande de Gaza est inhabitable elle n’est plus qu’un lieu de mort et de désespoir

    Des proches pleurent des enfants, tués lors des bombardements israéliens, dont les corps reposent à l'hôpital al-Najjar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 janvier 2024  © / afp.com/-

    Selon l’Unicef, les affrontements, la malnutrition et la situation sanitaire ont créé « un cycle de la mort qui menace plus de 1,1 million d’enfants » dans ce territoire paupérisé avant même le début de la guerre.

    Colonies « sauvages » en Cisjordanie

    Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le nombre de colonies sauvages et de nouvelles routes pour les colons a connu une progression «sans précédent» en Cisjordanie occupée, soutient dans une nouvelle étude l’ONG israélienne Peace Now.

    Selon cette organisation anti-colonisation, neuf colonies sauvages, ou  outpost » en anglais, ont fait leur apparition en Cisjordanie depuis le début de la guerre Israël/Hamas lancée le 7 octobre.

    La Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l’armée israélienne, connaît une forte recrudescence des violences depuis le début du conflit, mais aussi une hausse des activités de certains colons visant à y « marginaliser » les Palestiniens, selon Peace Now (La Paix Maintenant).

    Quelque 3 millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie occupée, territoire peuplé aussi par 490 000 Israéliens établis dans des colonies jugées illégales au regard du droit international mais reconnues par Israël.

    Êtes-vous inquiet d’un possible retour

    de Donald Trump au pouvoir ? 

    Or les colonies sauvages sont des implantations à la fois contraires au droit international et illégales du point de vue de l’État israélien.

    Outre ce nombre « record » de nouvelles colonies sauvages sur trois mois, La Paix Maintenant a recensé aussi un «record» de « 18 nouvelles routes pavées ou autorisées par des colons ».

    « Les trois mois de guerre à Gaza sont instrumentalisés par des colons afin de créer un état de fait sur le terrain et ainsi prendre le contrôle de plus larges pans de la zone C », portion de la Cisjordanie sous contrôle civil militaire israélien et où se concentrent les colonies, souligne l’ONG.

    Blinken en Turquie pour évoquer Gaza

    Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, en route pour le Moyen-Orient, fait étape en Turquie pour évoquer samedi avec le président Recep Tayyip Erdogan la guerre dans la bande de Gaza et tenter de lever les derniers obstacles à l’entrée de la Suède dans l’Otan.

    M. Blinken, arrivé vendredi soir à Istanbul, entame une nouvelle tournée régionale qui le mènera notamment en Israël, en Cisjordanie occupée et au Qatar, pour plaider en faveur d’une aide accrue à Gaza et parler des moyens d’éviter un embrasement régional, trois mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

    Le président Erdogan, qui s’était absenté d’Ankara au moment de la précédente visite en Turquie de M. Blinken début novembre, reproche à Washington son soutien à Israël.

    Gaza « inhabitable »

    La bande de Gaza, où l’armée israélienne poursuit ses frappes et opérations au sol, est devenue « inhabitable » a alerté vendredi l’ONU, près de trois mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, dont tous peinent à envisager l’issue.

    La bande de Gaza est « un lieu de mort et de désespoir », a déclaré le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths dans un communiqué.

    L’armée israélienne y a poursuivi ses opérations vendredi, annonçant «l’élimination» de « terroristes » dans le centre, et la destruction de sites de lancement de roquettes vers Israël dans le Sud, à Khan Younès, épicentre des combats. Dans la soirée, des nuages de fumée s’en élevaient après de nouvelles frappes.

    L’activité militaire israélienne a fait 22 600 morts à Gaza, majoritairement des femmes et mineurs, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans ce territoire palestinien depuis 2007.

    Ils se font plus discrets les « béni-Bibi », ces

    soutiens indéfectibles à l’Israël du criminel

    de guerre Netanyahou

    La bande de Gaza est inhabitable elle n’est plus qu’un lieu de mort et de désespoir

     Mathieu Lefèvre, Yaël Braun-Pivet, Eric Ciotti et Meyer Habib

    Les Français ne vous oublieront pas pour les futures élections… ils n’oublieront jamais votre mentalité de "va-t-en-guerre".

     


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      Nice : pour la première fois le préfet ne s’oppose pas à une manifestation pro-palestinienne

    Nice : pour la première fois

    le préfet ne s’oppose pas

    à une manifestation pro-palestinienne

      Nice : pour la première fois le préfet ne s’oppose pas à une manifestation pro-palestinienne

    Le préfet des Alpes-Maritimes ne s'est pas opposé à la manifestation pro-palestinienne prévue à Nice ce samedi (illustration). REUTERS/Benoit Tessier© BENOIT TESSIER

    C’est une première. La fin d’un bras de fer. Après treize interdictions successives, toutes invalidées par la justice, le préfet des Alpes-Maritimes a finalement cédé et renoncé à s’opposer à la dernière manifestation pro-palestinienne annoncée à Nice, a-t-on appris vendredi auprès des organisateurs et de la préfecture.

    La manifestation « pour un cessez-le-feu immédiat » à Gaza, prévue samedi à 15 heures dans le centre de Nice, sera la première depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas à n’être pas passée par le tribunal administratif.

    Après une première interdiction validée par le tribunal puis le Conseil d’État en octobre, le collectif « Nice à Gaza » a fait invalider toutes les suivantes, pour onze manifestations et deux veillées aux chandelles. À chaque fois, quelques dizaines de personnes ont participé aux rassemblements, sans incident.

    Mais le préfet Hugues Moutouh avait toujours tenu à les interdire, évoquant dans ses arrêtés « un climat grave et particulièrement inquiétant que les manifestations, uniquement en soutien au peuple palestinien, contribuent à exacerber ». « Le sujet est plus brûlant ici qu’ailleurs », avait-il expliqué fin novembre, rappelant que les Alpes-Maritimes étaient « dans le trio de tête des départements » en matière d’actes antisémites.

      Nice : pour la première fois le préfet ne s’oppose pas à une manifestation pro-palestinienne

    Chaque invalidation coûtait au moins 800 euros à l’État

    Jointe, la préfecture a confirmé que le rassemblement de samedi n’était pas interdit, sans préciser la raison de ce revirement. Chaque invalidation coûtait 800 euros à l’État au titre du remboursement des frais d’avocat du collectif, auquel le tribunal avait ajouté dans ses décisions les plus récentes 800 euros de dédommagement aux deux organisatrices.

    Israël combat le Hamas dans la bande de Gaza depuis l’attaque sans précédent menée sur son sol par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, qui avait entraîné la mort d’environ 1 140 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

    Les bombardements israéliens incessants et l’invasion terrestre menés en représailles ont tué 22 600 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza.

    SOURCE : Nice : pour la première fois, le préfet ne s’oppose pas à une manifestation pro-palestinienne (msn.com) 

     

      Nice : pour la première fois le préfet ne s’oppose pas à une manifestation pro-palestinienne

     Christian Estrosi visé par une plainte

    pour avoir accusé les médias de diffuser

    les images d'un faux bébé mort à Gaza

      Nice : pour la première fois le préfet ne s’oppose pas à une manifestation pro-palestinienne

    Christian Estrosi a accusé les médias de diffuser une vidéo filmée à Gaza montrant un faux bébé mort, alors qu'il s'agit bien d'un vrai. • © LOIC VENANCE / AFP

    Invité de Dimanche en Politique sur France 3 ce dimanche 10 décembre, le maire de Nice a dénoncé l'utilisation par les médias d'images de Gaza d'un faux bébé mort. L'association "De Nice à Gaza" porte plainte pour "propos mensongers et graves".

    Christian Estrosi ne manque pas une occasion de parler de la guerre entre Israël et le Hamas. Lors de son passage dans l'émission Dimanche en Politique sur France 3 ce dimanche 10 décembre, le maire Horizons de Nice a parlé des images diffusées dans le cadre de ce conflit.

    En parlant de ce conflit comme d'une "guerre d'images", Christian Estrosi a déclaré : "Vous-mêmes médias, vous passez des images où on voit des mamans qui pleurent avec un bébé en plastique, faisant croire que c'est un bébé mort".

    Au lendemain de cette déclaration, l'association niçoise De Nice à Gaza a décidé de porter plainte. Dans un communiqué, elle fait part de sa "profonde préoccupation concernant les propos du maire de Nice".

    « Il est inadmissible et honteux d'avoir des propos qui remettent en doute la souffrance des civils palestiniens qui ont perdu des membres de leur famille tués par l'armée israélienne ».

    Association De Nice à Gaza. 

    L'association dénonce dans un communiqué consulté par France 3 Côte d'Azur des propos "mensongers", "déshumanisants" et "inacceptables".

      Nice : pour la première fois le préfet ne s’oppose pas à une manifestation pro-palestinienne

      Nice : pour la première fois le préfet ne s’oppose pas à une manifestation pro-palestinienne

     

    Une déclaration fausse de la part

     de Christian Estrosi

    La vidéo à laquelle Christian Estrosi fait référence date du 1ᵉʳ décembre dernier. On y voit une femme pleurer avec un bébé dans les bras dans la rue (Vidéo postée sur le compte Instagram d'Omar Aldirawi, photoreporter palestien).

    Le teint cireux et l'état des yeux de ce bébé ont amené certains internautes et certains médias, comme le journal israélien le Jérusalem Post, à penser que c'était un faux bébé, une poupée en plastique.

    Toutefois, une agence de presse turque a contredit ces hypothèses en expliquant qu'elle disposait de plusieurs dizaines de photos de cette scène. Par ailleurs, la cellule de vérification de l'information de France 24 s'est penchée sur la question.

    Des journalistes de France 24 ont eu la confirmation de la part de deux médecins légistes qu'il s'agissait bien là d'images "compatibles avec celles d'un bébé mort depuis très peu de temps"

    Le média israélien qui avait déclaré qu'il s'agissait d'un faux bébé mort est revenu sur ses propos et a supprimé son article.

    En octobre, la vidéo d'un petit garçon palestinien enveloppé dans un linceul avait été partagée par de nombreux internautes condamnant la mort de civils. Des comptes officiels israéliens avaient alors assuré que cette image montrait en fait "une poupée". 

     


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    C’est de justice dont le monde a besoin…

    D’Égalité, de Fraternité et de Liberté…

    C’est de justice dont le monde a besoin… D’Egalité, de Fraternité et de Liberté…

    Des massacres partout et surtout en Palestine parce qu’une bande de fous soutenus par une bande de lâches ont décidé d’exterminer un des peuples les plus courageux de la terre.

    En France nous avons des gouvernants de droite qui virent extrême droite dans le but de garder leurs petits pouvoirs. Ils prétendent combattre l’extrême droite en l’imitant… Comme l’avait fait en son temps l’énervé de droite, alors ministre de l’Intérieur. En s’en prenant aux étrangers, même aux enfants, personne n’a oublié ces images-là, il était arrivé à piquer des voix à l’extrême droite. Macron, indifférent, laisse faire ici comme il laisse faire au Proche-Orient.

    Moi je veux que la gauche revienne au pouvoir parce qu'il y a dans notre pays trop de gens qui sont en détresse, qui ne mangent pas à leur faim, qui dorment dans la rue, qui sont victimes de racisme et d'injustice, qui n'ont plus d'espoir. Et moi je veux que ça aille mieux. Et il n'y a que la gauche qui peut changer ça. Alors qui, je m'en fiche, à condition que ce soit enfin la vraie gauche... La NUPES c'était une belle promesse... Aucun parti qui se prétend de gauche ne peut arriver tout seul au pouvoir.

    C’est de justice dont nous avons besoin. D’égalité, de fraternité et de liberté. Et je sais que nous sommes des millions à vouloir cela.  Des millions. C’est une question de temps, nous y arriverons.

    Alors pour conclure sur une note d’espoir je vous présente cette famille je l’ai rencontré sur Facebook. C’est elle qui m’a fait penser qu’il ne faut surtout pas désespérer…

    C’est de justice dont le monde a besoin… D’Egalité, de Fraternité et de Liberté…

    « Je suis d'origine algérienne et j'ai demandé à mon mari que j'aimerai donner à mes enfants des prénoms arabes, il a accepté avec plaisir, mon petit garçon s'appelle Amine, la plus grande de mes filles s'appelle Inaya, et la deuxième Jasmine. Cela ne doit pas faire plaisir au raciste Zemmour, tant mieux... » 

     


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    « Je refuse de participer à une guerre

    de vengeance » : lettre d’un objecteur

    de conscience israélien

    Mardi 2 janvier 2024, par Michel Berthelemy de la 4acg 

    « Libération » publie la lettre du premier objecteur de conscience israélien dans le conflit actuel. Tal Mitnick, 18 ans, refuse de participer à ce qu’il dit être un « bain de sang » et appelle à un changement politique profond.

    « Je refuse de participer à une guerre de vengeance » : lettre d’un objecteur de  conscience israélien

    Takl Mitnick

    C’est le premier objecteur de conscience dans le conflit qui oppose Israël au Hamas depuis le 7 octobre et le massacre par l’organisation islamiste qui a fait au moins 1 140 morts selon un décompte de l’AFP. Tal Mitnick, 18 ans, a refusé de s’enrôler dans l’armée israélienne. Libération a choisi de publier sa lettre, traduite dans son intégralité, pour ce qu’elle dit du conflit et de la manière dont il est vécu en Israël.

    « Cette terre a un problème : deux nations y ont tissé un lien indéniable. Même avec toute la violence du monde, nous ne pourrions pas effacer le peuple palestinien ou son lien avec cette terre, tout comme le peuple juif ou notre lien avec cette même terre ne peuvent pas être effacés. Le problème ici relève d’une forme de suprématie, la croyance que cette terre n’appartient qu’à un seul peuple. La violence ne peut résoudre ce problème, ni de la part du Hamas, ni de la part d’Israël. Il n’y a pas de solution militaire à un problème politique. C’est pourquoi je refuse de m’enrôler dans une armée qui croit que le vrai problème peut être ignoré, sous le couvert d’une guerre civile, avec un gouvernement qui ne fait qu’entretenir le deuil et la douleur. »

    « Le 7 octobre, la société israélienne a vécu un traumatisme sans précédent dans l’histoire du pays. Au cours d’une terrible invasion, l’organisation terroriste Hamas a assassiné des centaines de civils innocents et en a enlevé des centaines d’autres. Des familles ont été assassinées dans leurs maisons, des jeunes ont été massacrés lors d’une rave et 240 personnes ont été enlevées dans la bande de Gaza. Après l’attaque terroriste, une campagne de vengeance a commencé non seulement contre le Hamas, mais aussi contre l’ensemble du peuple palestinien : des bombardements aveugles de quartiers résidentiels et de camps de réfugiés à Gaza, un soutien militaire et politique total à la violence des colons en Cisjordanie, ainsi qu’une persécution politique d’une ampleur sans précédent à l’intérieur d’Israël. La réalité dans laquelle nous vivons est violente. Selon le Hamas, mais aussi selon Tsahal et la classe politique, la violence est la seule solution. La poursuite d’une logique “œil pour œil, dent pour dent”, sans réfléchir à une véritable solution qui nous apporterait à tous sécurité et liberté, ne conduit qu’à plus de tueries et de souffrances.

    « La violence ne nous protège pas » 

    « Je refuse de croire que plus de violence nous garantira plus de sécurité, je refuse de participer à une guerre de vengeance. J’ai grandi dans un foyer où la vie est sacrée, où le dialogue est valorisé, où la communication et la compréhension passent toujours avant la violence. Dans le monde plein de corruption dans lequel nous vivons, la violence et la guerre sont un moyen détourné pour accroître le soutien au gouvernement et faire taire les critiques. Nous devons reconnaître le fait qu’après des semaines d’opérations terrestres à Gaza, au bout du compte, ce sont des négociations et un accord qui ont permis le retour d’otages. Que c’est l’action militaire qui a causé la mort des autres. A cause du mensonge criminel selon lequel “il n’y a pas de civils innocents à Gaza”, même des otages agitant un drapeau blanc et criant en hébreu ont été abattus. Je n’ose pas imaginer le nombre de situations similaires qui n’ont pas fait l’objet d’une enquête parce que les victimes sont nées du mauvais côté de la barrière.

    « Les personnes qui ont dit : “pas de négociations avec le Hamas” se sont tout simplement trompées. Point à la ligne. La diplomatie et un changement de politique sont les seuls moyens d’empêcher de nouvelles destructions et de nouvelles morts des deux côtés.

    « La violence à laquelle l’armée recourt, y compris ces dernières années, ne nous protège pas. Le cycle de la violence est effectivement un cycle : la violence de l’armée, comme celle de toute armée, amène toujours plus de sang. Dans la pratique, elle n’est rien d’autre qu’une armée d’occupation qui cherche à se maintenir comme telle. La vérité c’est qu’elle a abandonné les habitants du Sud et le pays tout entier. Il est important de faire la distinction entre les gens ordinaires et les généraux ou les égoïstes qui trônent au sommet de ce système : aucun des citoyens ordinaires n’a décidé de financer le Hamas, aucun d’entre nous n’a choisi de perpétuer l’occupation et aucun d’entre nous n’a décidé de déplacer des troupes en Cisjordanie quelques jours avant l’invasion, parce que des colons avaient décidé de construire une soukka [lieu de culte juif construit temporairement pour la fête de Souccot, ndlr] à Huwara. Et maintenant, après une politique de longue haleine destinée à imploser, c’est nous qui sommes envoyés pour tuer et être tués à Gaza. Nous ne sommes pas envoyés pour nous battre pour la paix, mais au nom de la vengeance. J’avais décidé de refuser de m’enrôler avant la guerre, mais depuis qu’elle a commencé, je suis d’autant plus convaincu de ma décision.

    « Le changement viendra de nous » 

    « Avant la guerre, l’armée gardait les colonies, maintenait le siège meurtrier de la bande de Gaza et préservait le statu quo de l’apartheid et de la suprématie juive sur les terres situées entre le Jourdain et la mer. Depuis le début de la guerre, nous n’avons vu aucun appel à un véritable changement de politique en Cisjordanie et à Gaza, pour mettre fin à l’oppression généralisée du peuple palestinien et au bain de sang, ni pour une paix juste. Nous assistons au contraire à l’aggravation de l’oppression, à la propagation de la haine et à l’expansion de la persécution politique fasciste en Israël.

    « Le changement ne viendra pas de politiciens corrompus ici, ni des dirigeants du Hamas, qui sont eux aussi corrompus. Il viendra de nous, les peuples des deux nations. Je crois de tout mon cœur que le peuple palestinien n’est pas un peuple mauvais. Tout comme ici, où la grande majorité des Israéliens veulent vivre une vie agréable et sûre, avoir un endroit où leurs enfants peuvent jouer après l’école, et joindre les deux bouts à la fin du mois. Il en va de même pour les Palestiniens. A la veille du 7 octobre, le soutien au Hamas dans la bande de Gaza était au plus bas, à 26 %. Depuis le début des violences, il s’est considérablement renforcé. Pour que les choses changent, il faut mettre en place une alternative – au Hamas, et à la société militariste dans laquelle nous vivons.

    « Ce changement interviendra lorsque nous reconnaîtrons les souffrances endurées par le peuple palestinien ces dernières années, et le fait qu’elles sont le résultat de la politique israélienne. Cette reconnaissance doit s’accompagner de justice, et de l’édification d’une infrastructure politique basée sur la paix, la liberté et l’égalité. Je ne veux pas participer à la poursuite de cette oppression et de ce bain de sang. Je veux travailler directement à la recherche d’une solution, et c’est pourquoi je refuse de m’engager dans l’armée israélienne. J’aime ce pays et ses habitants, car c’est là d’où je viens. Je me sacrifie et je travaille pour que ce pays soit un pays qui respecte les autres, un pays où l’on peut vivre dans la dignité.

    Tal Mitnick, 26 décembre 2023 

    SOURCE  : https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/je-refuse-de-participer-a-une-guerre-de-vengeance-lettre-dun-objecteur-de-conscience-israelien-20231228_274B5J76EJBX3MAIOF6I4BAA5E/ 

    Si vous avez un moment et si vous êtes abonnés au quotidien Le Monde, lire cette lettre de Dominique Edde, écrivaine libanaise :

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/28/guerre-israel-hamas-qui-peut-penser-que-les-israeliens-vivront-en-paix-apres-que-l-irreparable-a-ete-commis_6208026_3232.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=ios&lmd_source=mail 

    « On doit faire la paix »

    « Je vais refuser de servir l’armée », ces jeunes Israéliens

    qui choisissent de ne pas s’engager.

    « Je refuse de participer à une guerre de vengeance » : lettre d’un objecteur de  conscience israélien

    Gabrielle Teissier K 

    Citoyenne, du monde, de gauche, athée, en résistance contre tous les racismes

    Ils sont plusieurs, ils sont jeunes, ils vont refuser de servir l’armée israélienne. Merci à eux.

    « Sofia a 18 ans, l’âge d’entrer dans l’armée. La jeune femme, le regard bleu perçant, ne sourcille pas, et pourtant : « En février, je vais refuser de servir l’armée israélienne et j’irai en prison militaire pour ça. »

    « La plupart des personnes dans ce pays ont cet esprit militaire qui soutient l’armée quoi qu’il arrive, et cela inclut bien sûr des proches. Parfois, ils m’appellent la traître ou la Juive pleine de haine. C’est vraiment difficile », confie-t-elle. » 

    « La nuit n’est jamais complète.
    Il y a toujours puisque je le dis,
    Puisque je l’affirme,
    Au bout du chagrin,
    une fenêtre ouverte,
    une fenêtre éclairée.
    Il y a toujours un rêve qui veille,
    désir à combler,
    faim à satisfaire,
    un cœur généreux,
    une main tendue,
    une main ouverte,
    des yeux attentifs,
    une vie : la vie à se partager. »

    Paul Eluard 

    Israël-Hamas: «Je vais refuser

    de servir l’armée», ces jeunes Israéliens qui

    choisissent de ne pas s’engager

    La guerre à Gaza va se poursuivre tout au long de l'année 2024, a assuré Israël, qui continue de bombarder l'enclave palestinienne, trois mois après l'attaque du 7 octobre. L'armée annonce que ses réservistes vont bientôt faire une pause dans la guerre, afin de se préparer au prolongement des combats. Ils sont 360 000 au total, en plus de l'armée régulière. Mais, dans ce contexte, certains refusent de s'engager.

    « Je refuse de participer à une guerre de vengeance » : lettre d’un objecteur de  conscience israélien

    Des soldats israéliens se tiennent debout sur des tanks, dans une zone de rassemblement près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 1er janvier 2024. © VIOLETA SANTOS MOURA / Reuters

    Cette guerre de longue haleine entre Israël et le Hamas nécessite la rotation des troupes armées, et en particulier des réservistes israéliens. Pourtant, certains de ces jeunes appelés à s’engager le refusent. C'est notamment le cas de Sofia Orr, l'une des voix de cette jeunesse israélienne qui dit stop au conflit. Elle vit à Pardes Hanna-Karkur, au nord de Tel-Aviv.

    Sofia a 18 ans, l’âge d’entrer dans l’armée. La jeune femme, le regard bleu perçant, ne sourcille pas, et pourtant : « En février, je vais refuser de servir l’armée israélienne et j’irai en prison militaire pour ça. », assène-t-elle au micro de de Sandrine Mallon et Willy Moreau, envoyé spécial de France Info pour RFI.

    La jeune femme est l’une des figures du mouvement « Mesarvote », un groupe antimilitaire qui revendique aujourd’hui plusieurs dizaines de membres : « La plupart des personnes dans ce pays ont cet esprit militaire, qui soutient l’armée quoi qu’il arrive, et cela inclut bien sûr des proches. Parfois, ils m’appellent la traitre ou la Juive pleine de haine. C’est vraiment difficile », confie-t-elle.

    « On doit faire la paix »

    Son visage est devenu public, comme celui de son ami Tal Mitnick, le premier à avoir refusé de faire son service militaire depuis le 7 octobre. Il a été condamné la semaine dernière à une première peine d’un mois de détention.

    « Tu peux avoir une exemption, le faire calmement et ne pas être humilié publiquement pour ça. Mais ce n’est pas une option pour moi. Je sens que je dois en parler publiquement et essayer d’avoir le plus d’impact possible », assure Sofia Orr.

    Depuis, elle répète inlassablement : « La violence extrémiste du Hamas ne peut être combattue par davantage de violences. Je veux faire partie de la solution et pas du problème. On doit faire la paix, il n’y a pas d’autres options », conclut la jeune femme.

    Entrée « dans une nouvelle phase »

    de la guerre

    Cinq brigades israéliennes vont être prochainement retirées ou redéployées. Les réservistes vont également faire une pause afin de se préparer à des « combats prolongés », a rapporté l’armée israélienne. Pour David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques, et rédacteur en chef de la revue « Orient Stratégique », interrogé par Daniel Vallot du service international, cette annonce de l’armée indique que la guerre entre « dans une nouvelle phase ».

    « Selon les énoncés de Tsahal, il s’agit d’un redéploiement avec le but de leur permettre de reprendre leur travail, donc il y a une logique économique et, je cite (Tsahal) : "Nous planifions la gestion des forces opérant sur le terrain en examinant le système de la réserve, de l’économie, le renouvellement des forces, et la poursuite des processus d'entraînement au combat au sein de Tsahal." Donc, il y a un système de rotation qui est aujourd’hui à l’œuvre, qui montre qu’on entre dans une nouvelle phase, puisque ça a été évoqué à plusieurs reprises. »

    « La première phase étant celle des bombardements massifs, la deuxième de l’opération terrestre et une troisième phase qui serait de moindre intensité, notamment dans le nord de Gaza. Cela correspondrait aux demandes américaines, notamment de Jake Sullivan, le conseiller à la Sécurité américain de Joe Biden, qui souhaitait à partir de janvier qu’il y ait effectivement des opérations de moindre intensité. Mais ça ne signifie pas un changement de stratégie, ça s’inscrit plutôt dans une planification à long terme », analyse le chercheur.

    Impact économique et budgétaire pour Israël

    Comme le souligne David Rigoulet-Roze, les motifs de ce retrait des réservistes israéliens peuvent être d'ordre stratégiques mais aussi économique. « Il y a eu 360 000 mobilisés, donc c’est entre 10 et 15% de la main d’œuvre israélienne, notamment dans les petites et moyennes entreprises. Cest lessentiel de la structure économique. Il y a donc un impact économique évident. Il y a aussi un impact budgétaire, avec un déficit qui sera de lordre de 8%. Mais au-delà, on peut aussi sinterroger sur les modalités du redéploiement. Certains évoquent la possibilité que des unités soient redéployées au nord du pays, avec louverture potentielle dun front, au niveau de la frontière libanaise », détaille-t-il. 


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    Accablée comme une Arabe  en France *** Bernard Deschamps : L'indécence

    Bernard Deschamps, né le 17 février 1932 à Levallois-Perret, est un homme politique et historien local français.

    Militant communiste, il a occupé plusieurs responsabilités politiques dans le Gard et au plan national (Comité Central du PCF et Bureau national de l'Association nationale des Elus communistes et républicains) Après plusieurs décennies de mandats électoraux, Bernard Deschamps se consacre désormais à l'étude de l'Algérie.

    A 92 ans Bernard Deschamps gère toujours son blog et nous présente son dernier article :

     

    J'AI COSIGNÉ CETTE LETTRE 

    REVOLTE DE LA CONSCIENCE : Lettre à M. Emmanuel Macron président de la République française

    REVOLTE DE LA CONSCIENCE

     

    Lettre à M. Emmanuel Macron

    président de la République française

     

    Monsieur le président,

    C’est avec un sentiment d’horreur et de révolte que nous assistons à la poursuite acharnée du massacre à Gaza. Suite à l’attaque du Hamas, l’Etat d’Israël se livre à une véritable entreprise d’extermination des Palestiniens, dans la bande de Gaza mais aussi dans plusieurs lieux de Cisjordanie. Déjà plus de 20 000 morts, dont 9 000 enfants ! Des camps de réfugiés, des écoles de l’ONU, des hôpitaux bombardés... Au prétexte de « traquer les terroristes », des journalistes, des poètes, des ingénieurs sont tués, parfois avec toute leur famille, lors d’attentat ciblés. C’est le peuple et l’élite de la société palestinienne que l’armée d’occupation israélienne cherche à décimer. Gaza, qui était déjà depuis des années un ghetto, une prison à ciel ouvert, est maintenant un camp de concentration dont  es habitants sont promis à la mort, violente ou lente, par la faim et la soif provoquées par la privation délibérée d’eau et d’alimentation !

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, nous avons connu peu d’entreprises meurtrières telles que celle-ci. Il est sidérant de constater que des descendants des victimes du nazisme se comportent à leur tour aujourd’hui en génocidaires racistes pour qui les autres, les Palestiniens, ne sont que des «animaux» pour reprendre l’expression de plusieurs hauts responsables israéliens. Ils sont en train de détruire l’héritage spirituel et humaniste du peuple juif et entachent durablement son honneur.

    Qu’il soit juif ou arabe, - donc sémite, aussi -, ou de tout autre origine, aucun d’entre nous ne peut être soupçonné d’antisémitisme et nous n’acceptons pas le détournement de langage, qui pour dédouaner un régime colonial d’apartheid, assimile anti-sionisme et antisémitisme. En vertu de cette  confusion organisée, beaucoup d’intellectuels et de pacifistes juifs, en Israël et dans le monde, peuvent être et sont parfois traités d’antisémites.

    Pour notre part, nous ne pouvons pas rester silencieux devant l’hypocrisie qui consiste à renvoyer dos à dos bourreaux et victimes. Oui nous pensons que Benjamin Netanyahu est un criminel de guerre et que son cas relève de la Cour Internationale de Justice !

    Nous pensons qu’un peuple opprimé a le droit de résister et de s’insurger, et ne partageons pas pour autant l’idéologie ni les méthodes du groupe Hamas dont la stratégie s’avère désastreuse pour la population de Gaza... Mais en matière de terrorisme, l’État d’Israël bat tous les records. Devant la disproportion des armes et du nombre des victimes, nul ne peut invoquer un quelconque droit à la vengeance. Nous sommes bien loin de l’antique loi du talion.

    Nul ne peut invoquer non plus le droit d’Israël à préserver sa sécurité. La « solution finale » que Netanyahu et son gouvernement sont en train de mettre en œuvre ne résoudra rien. Elle ne peut au contraire que nourrir la haine, la volonté de revanche et la violence. C’est son action qui pousse aujourd’hui la majorité de la population palestinienne dans les bras du Hamas.

    Il n’y a pas d’avenir pour les juifs d’Israël, ni pour les Palestiniens, sans la cohabitation pacifique des uns avec les autres. Il n’y a pas d’avenir et pas de paix sans justice, sans reconnaissance des droits du peuple palestinien, sans respect des résolutions de l’ONU.

    En tant que président de la République française nous vous demandons d’user de toute votre autorité pour imposer un cessez-le-feu immédiat, l’organisation de secours d’urgence pour la population de Gaza, la reconstruction des maisons, des services publics de santé, d’éducation et la reprise du processus politique pour sortir enfin de ce conflit qui n’en finit pas et menace la paix du monde. 

    SOURCE : J'AI COSIGNE CETTE LETTRE. - ww.bernard-deschamps.net 

     

     


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    Israël va retirer certaines troupes de Gaza

    où la guerre entre

    dans une nouvelle phase

    Israël va retirer certaines troupes de Gaza  où la guerre entre  dans une nouvelle phase

    Des véhicules militaires israéliens se déplacent près de la frontière entre Israël et Gaza. /Photo prise le 31 décembre 2023/REUTERS/Violeta Santos Moura© Thomson Reuters

    JERUSALEM (Reuters) - Israël retire certaines forces de Gaza pour se consacrer à des opérations plus ciblées contre le Hamas, et renvoie partiellement ses réservistes à la vie civile pour soutenir l'économie alors que la guerre semble se prolonger, a déclaré un responsable israélien.

    Le responsable a déclaré que le renversement de la faction islamiste restait un objectif de l'offensive dans l'enclave palestinienne et que certaines des cinq brigades retirées se prépareraient à une éventuelle flambée d'un deuxième front contre le Hezbollah au Liban.

    Depuis le lancement de la guerre en représailles aux attaques commises par le Hamas du 7 octobre, les responsables israéliens ont déclaré qu’ils la mèneraient en trois étapes principales. La première a été un bombardement intense visant à dégager les voies d'accès pour les forces terrestres et à encourager les civils à évacuer. La seconde fut l’invasion qui commença le 27 octobre.

    Alors que les chars et les troupes ont désormais envahi une grande partie de la bande de Gaza, l'armée passe à la troisième étape, a déclaré le responsable, qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat.

    Ce changement semble correspondre à la pression exercée par le principal allié d'Israël, les États-Unis, pour qu'il revoie ses tactiques et fasse davantage pour protéger les non-combattants.

    Israël a initialement enrôlé 300.000 réservistes – environ 10 à 15% de sa main-d’œuvre – pour ce qui semble être la guerre la plus longue de son histoire. Des sources gouvernementales ont indiqué qu'entre 200.000 et 250.000 réservistes étaient toujours mobilisés et absents de leur emploi ou de leurs études.

    Le responsable a déclaré que deux des brigades retirées étaient composées de réservistes, et a décrit cette décision comme destinée à "redynamiser l'économie israélienne".

    SOURCE : Israël va retirer certaines troupes de Gaza où la guerre entre dans une nouvelle phase (msn.com) 

     

    Vous allez avoir bientôt la quille ?

    Le jugement et la prison ?

     

    Israël va retirer certaines troupes de Gaza  où la guerre entre  dans une nouvelle phase


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    Les vœux intranquilles

    de la présidente Camille Étienne

    Les vœux intranquilles de la présidente Camille Étienne

    Chaque 31 décembre, Mediapart propose à un citoyen ou une citoyenne d’occuper un jour la fonction présidentielle afin de rappeler que la République nous appartient à toutes et tous. Pour 2024, la militante écologiste Camille Étienne nous offre ses vœux intranquilles.

    Merci Mediapart, bravo à Camille pour ce discours de fin d'année. Je partage complètement ce qui a été dit. Le président actuel est à des années lumières du peuple. Résistons.

     

     


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    "Ils sont considérés comme des terroristes"

    La Ville de Cagnes refuse une stèle

    en hommage à l’OAS

    Jean-Paul Perez, élu d’extrême droite à Cagnes-sur-Mer a demandé au maire d’installer une stèle en hommage à des membres fusillés de l’OAS. Une requête rejetée par Louis Nègre.

    Alice David  Publié le 20/10/2023

    "Ils sont considérés comme des terroristes" : la Ville de Cagnes refuse une stèle  hommage à l’OAS

    Jean-Paul Perez, ici le 2 février, a proposé 4 noms

    de militaires. Dylan Meiffret

    Voilà un bout de temps que l’élu Reconquête !, Jean-Paul Perez, de Cagnes-sur-Mer a fait une demande précise au maire: installer une stèle au cimetière de La Buffe pour les 60 ans "du retour en France des pieds-noirs".

    Favorable à cette idée, Louis Nègre a alors demandé à son opposant de lui soumettre des noms et une phrase à inscrire sur la stèle. Les voici : "A nos morts pour l’Algérie française, militaires, civils, harkis. Aux fusillés : Bastien Thiry, Roger Degueldre, Claude Piegts, Albert Dovecar." Avec cette phrase "Le temps passe sans que la mémoire ne s’efface, n’oublions jamais."

    Le maire n’a pas accepté cette proposition.

    Une proposition qui n’est pas acceptable

    Il a expliqué son choix lors du dernier conseil municipal: "Je n’accepterais pas que sur la stèle, il y ait un certain nombre de choses qui seraient susceptibles, non pas de fédérer et de rassembler mais de causer des troubles à l’ordre public", a clarifié Louis Nègre. Avant d’ajouter: "Je ne suis pas fermé à une proposition qui puisse être acceptable." Il faut dire que les quatre militaires étaient des membres de l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Bastien Thiry a été fusillé car il a organisé l’attentat manqué contre le Général de Gaulle au Petit-Clamart. Claude Piegts et Albert Dovecar, commanditaires de l’assassinat du gouverneur Gavoury, premier fonctionnaire français à être tué par l’OAS, en 1961, ont connu le même sort. Condamné aussi par la cour militaire de la justice, Roger Degueldre était notamment le numéro 1 des commandos Delta, le bras armé de l’OAS.

    De son côté, Jean-Paul Perez n’est pas étonné. Il confie, quelques jours après le conseil municipal : "Je savais qu’il refuserait parce que pour le gouvernement français, ils sont considérés comme des terroristes." L’opposant d’extrême droite informe qu’il a rendez-vous avec le maire à ce sujet, le 20 octobre.

    La conséquence de ce désaccord entre Louis Nègre et Jean-Paul Perez? Le report du vote d’une délibération. Car celle-ci doit être adoptée à l’unanimité et l’opposant comptait bien… s’y opposer. La délibération en question portait sur la volonté de parrainage militaire d’une unité opérationnelle des forces armées. Le 1er régiment de chasseurs d’Afrique (RCA) basé au camp militaire de Canjuers (Var). Ce régiment est composé de six cent cinquante femmes et hommes. Il assure la formation de l’ensemble des tireurs, pilotes et chefs d’engins blindés. Le chef d’état-major de l’armée de terre a répondu favorablement à la volonté de la Ville de s’impliquer auprès de cette unité. La commune va aussi lancer un appel à candidatures auprès des établissements scolaires afin d’impliquer les jeunes. Pour se faire, il faut une approbation à l’unanimité de cette délibération. Elle sera probablement votée au prochain conseil.

    SOURCE : "Ils sont considérés comme des terroristes": la Ville de Cagnes refuse une stèle hommage à l’OAS - Nice-Matin (nicematin.com) 

    La stèle demandée pour rendre hommage

    à l’OAS crispe encore à Cagnes

    Deux mois après la proposition d’un élu d’extrême droite de rendre hommage à des soldats de l’OAS, le sujet crispe toujours à Cagnes-sur-Mer.

    Alice David  Publié le 29/12/2023

    "Ils sont considérés comme des terroristes" : la Ville de Cagnes refuse une stèle  hommage à l’OAS

    Un débat est né lors du dernier conseil municipal.

    En octobre, l’élu d’opposition Reconquête ! Jean-Paul Perez avait demandé à la Ville de Cagnes-sur-Mer l’installation d’une stèle pour les 60 ans "du retour en France des pieds-noirs" (notre édition du 20 octobre).

    Une requête refusée par le maire, Louis Nègre, car les noms proposés par le conseiller municipal et son groupe Alliance des droites étaient ceux d’anciens soldats de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) (1).

    Conséquence : Jean-Paul Perez avait prévenu qu’il voterait contre le parrainage du 1er régiment de chasseurs d’Afrique (RCA), basé au camp militaire de Canjuers (Var). Une délibération qui devait être prise à l’unanimité et avait donc été reportée.

    "Le gaulliste que je suis ne pardonnera jamais"

    Lors du dernier conseil municipal mi-décembre – et malgré les deux mois qui se sont écoulés – l’élu d’opposition d’extrême droite a campé sur ses positions : si les noms de la stèle ne sont pas acceptés, il votera contre la délibération. "Cette proposition de parrainage, c’est l’aboutissement de plusieurs années d’efforts. Et qui s’y oppose? Ce n’est pas Mélenchon mais l’Alliance des droites. Je n’arrive pas à comprendre. C’est un affront fait à nos soldats", s’est agacé l’élu en charge des Cérémonies patriotiques, Bernard Songy. Ce à quoi le colistier de Jean-Paul Perez, Michel Lebon, a répondu : "Dans le courrier adressé au maire, je termine en disant qu’ils ont été amnistiés post-mortem et réintégrés dans leur distinction. Ils ne sont plus des terroristes, il est temps de leur rendre hommage." Une posture qui a crispé l’élu de la majorité, Jean-Claude Peguillet. "On peut tourner le problème dans tous les sens, ce sont des individus qui ont attenté à la vie du chef de l’État [Charles de Gaulle]. Point. Ce qui s’est passé a posteriori, c’est une autre chose. Dans un pays démocratique, on ne tente pas d’assassiner le chef de l’État. Ça, non", a-t-il tancé. Avant de lancer : "Le gaulliste que je suis ne pardonnera jamais."

    "L’opposition vous arrange quand on vote pour vous, quand on est contre, ça ne vous arrange pas. On votera contre", a conclu Jean-Paul Perez.

    (1) "À nos morts pour l’Algérie française, militaires, civils, harkis. Aux fusillés Bastien Thiry, Roger Degueldre, Claude Piegts, Albert Dovecar."

    SOURCE : https://www.nicematin.com/histoire/la-stele-demandee-pour-rendre-hommage-a-l-oas-crispe-encore-a-cagnes-894231

     

     


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    Guerre Israël-Hamas :

    les "4000 Franco-Israéliens partis

    exterminer les Palestiniens

    pourront-ils rentrer en France

    comme si de rien n'était ?"

    Eric Cantona prend position

    Guerre Israël-Hamas : les "4000 Franco-  Israéliens partis exterminer les Palestiniens  pourront-ils rentrer en France comme si de  rien n'était ?", Eric Cantona prend position

    • Eric Cantona, toujours aussi engagé. France Bleu Auxerre - Renaud Candelier

    Comme pour tous les sujets clivants, de nombreux artistes et personnalités prennent position sur la guerre Israël-Hamas. Eric Canaton l'a fait ce jeudi. 

    Ce jeudi, une voix s'est élevée alimentant la fracture que génère ce conflit. Cette fois, c'est Eric Cantona qui a "pris la parole". L'ancien footballeur, artiste et comédien engagé, s'est interrogé via une story Instagram écrite en anglais.

    À traduire ainsi : "Les 4000 Franco-Israéliens binationaux partis pour rejoindre l'armée israélienne et exterminer les Palestiniens sous le prétexte de faire la guerre au Hamas, pourront-ils rentrer en France comme si de rien n'était ? Et seront-ils traduits en justice ?"

    Au-delà de l'opinion véhiculée par celui que l'on surnommait "The King" sur les terrains, la question mérite réponse : peut-on aller faire la guerre pour et dans un autre pays, tuer des gens ailleurs, et revenir "comme si de rien n'était" ? Hé bien, la loi prévoit ce cas de figure. 

    Cas particuliers

    Le Nouvel Obs l'expliquait déjà dans un article datant de 2014. Selon nos confrères, cela revient à se poser une autre question : "Quelles sont les obligations militaires des binationaux ?" Voici "la règle générale rappelée par le ministère des Affaires étrangères : les doubles nationaux sont soumis aux obligations du service national à l’égard des deux Etats dont ils possèdent la nationalité". Comprenez, un Franco-Américain devra faire son service militaire aux Etats-Unis mais aussi sa journée de défense et de citoyenneté en France. 

    Une règle qui comporte forcément des cas particuliers, qui découlent en grande partie des différentes conventions ratifiées par les différents états. L'exemple du Nouvel Obs : "Un Franco-Algérien, qu’il vive en Algérie ou en France, a le choix entre le service algérien (un an) ou la JDC française. Il suffit qu’il fasse connaître son choix avant ses 19 ans, sinon c’est l’Etat de résidence qui prévaut". Il sera, de fait, considéré en règle dans l'autre pays. 

    Mais, entre la France et Israël, la convention bilatérale prévoit également les situations de conflit : "En cas de mobilisation en France ou en Israël, l’Etat concerné peut rappeler sous les drapeaux tous ses binationaux, quel que soit leur lieu de résidence. Bien sûr, cette disposition s’applique davantage à l’Etat hébreu, en guerre, qu’à l’autre partie". 

     

    Guerre Israël-Hamas : les "4000 Franco-  Israéliens partis exterminer les Palestiniens  pourront-ils rentrer en France comme si de  rien n'était ?", Eric Cantona prend position

     


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    La visite de Tebboune en France renvoyée

    aux calendes grecques

    La visite de Tebboune en France renvoyée  aux calendes grecques

    D’abord programmée début mai 2023, puis repoussée au mois de juin, la visite du président Abdelmadjid Tebboune en France «fait toujours lobjet de préparatifs», a indiqué le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.

    Invité de la journaliste algérienne, Khadija Benguenna, sur la plateforme Atheer d’Al Jazeera — mercredi 27 décembre —, Ahmed Attaf a ainsi déclaré  : «En toute sincérité, les conditions de cette visite ne sont pas idoines».

    Le MAE algérien a, en outre, expliqué que la visite du Chef de l’État en France dépend du règlement préalable de cinq (5) dossiers dont, notamment, ceux de la mémoire, de la mobilité et des essais nucléaires français dans le Sahara.

    Les 5 dossiers «lourds» qui bloquent la visite de Tebboune en France

    Dans le détail, Ahmed Attaf a dressé la liste de cinq (5) «grands et lourds» dossiers qui empêchent le président algérien, A. Tebboune, de se rendre chez son homologue français, E. Macron.

    Il s’agit, a précisé le MAE, des dossiers : (1) de la mémoire, (2) de la mobilité (c.-à-d. l’émigration), (3) de la coopération économique, (4) des essais nucléaires français dans le Sahara algérien (5) de la restitution de l’épée et du burnous de l’émir Abdelkader.

    À propos de ce dernier dossier, A. Attaf a expliqué que le président Tebboune devait se rendre au Château d’Amboise — lieu d’emprisonnement de l’Émir Abdelkader —, mais «les autorités françaises ont refusé de restituer l’épée et le burnous de l’Émir arguant la nécessité d’une loi».

    En ce qui concerne le dossier des essais nucléaires, le MAE a indiqué que l’Algérie demande une reconnaissance des dommages causés ainsi que des indemnisations. En effet, des documents déclassifiés en 2013 ont révélé que les 17 essais nucléaires que la France a effectués entre 1960 et 1966 sur les sites de Reggane et d’In Ekker, ont eu des «retombées radioactives importantes».

    Ainsi, la visite de Tebboune en France qui devait «consacrer lembellie entre les deux pays après de nombreuses crises diplomatiques» est renvoyée aux calendes grecques.

    SOURCE : https://www.algerie360.com/la-visite-de-tebboune-en-france-renvoyee-aux-calendes-grecques/ 

     


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